
Seize mois après le début de la pandémie en décembre 2019, la COVID-19 continue de faire des ravages partout dans le monde. Kim Parlee s’entretient avec Tarik Aeta, analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD, de la possibilité que la « troisième vague » d’infections retarde la réouverture de l’économie du Canada.
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Cela fait 16 mois, croyez-le ou non, que la pandémie perdure et la COVID-19 continue de faire des ravages partout dans le monde, y compris ici même au Canada. Je suis accompagnée de Tarik Aeta, qui va nous renseigner sur l’état de la lutte mondiale contre la COVID-19. Il est analyste du secteur des soins de santé à Gestion de placements TD. Tarik, c’est un plaisir de vous accueillir. Je vais être totalement transparente. J’aimerais savoir ce que vous pensez de la réouverture de l’économie et dans quelle direction nous allons. Mais si vous pouviez nous mettre en contexte et commencer par ce que vous voyez en ce qui a trait à la situation de la COVID-19 dans le monde et à sa trajectoire, parce que je sais que vous regardez ces données tous les jours.
Oui, bien sûr. Merci encore de m’avoir invité. Si l’on examine la situation dans son ensemble, le nombre de nouveaux cas de COVID à l’échelle mondiale continue d’atteindre des sommets records, avec plus de 800 000 cas par jour récemment. Depuis janvier, l’épicentre de la pandémie s’est éloigné des États-Unis et du Royaume-Uni pour se diriger vers les marchés émergents, où l’Inde et le Brésil représentent maintenant la moitié de tous les cas à l’échelle mondiale. Mais comme la campagne de vaccination devrait s’accélérer considérablement au cours des prochains mois, la trajectoire à partir de maintenant va s’améliorer considérablement au deuxième semestre. Vous savez, à l’échelle mondiale, nous en sommes encore aux premières phases de la campagne de vaccination, alors seulement 7 % du monde a été vacciné. Mais à mesure que la capacité de production va augmenter, la production en ligne va plus que doubler d’ici la fin de l’année.
Pour ce qui est de la séquence des événements, vous savez, au sud de la frontière, les États-Unis seront probablement le premier grand pays à terminer sa campagne de vaccination d’ici juillet. Le Canada et l’Union européenne ne sont que quelques pas en arrière, et nous aurons terminé notre campagne de vaccination au début de l’automne. Et les marchés émergents termineront probablement leur campagne de vaccination vers la fin de l’année et au début de l’année prochaine.
Tout cela semble un peu surréaliste pour nous tous, bien sûr, parce que même si nous avons entendu dire que cela s’en venait bientôt, il est parfois difficile de le croire lorsque nous sommes en plein dedans. J’aimerais revenir sur certains de ces délais dans un instant, mais vous pourriez peut-être nous renseigner un peu plus au sujet des variants. Il y en a eu qui provenaient du Royaume-Uni, de l’Afrique du Sud et du Brésil, et maintenant de l’Inde. Quelle est l’ampleur de la menace de ces variants? Savons-nous maintenant et précisément quelle est l’efficacité des vaccins contre ces variants?
Oui. Il y a donc de bonnes et de mauvaises nouvelles en ce qui a trait aux variants. La mauvaise nouvelle, c’est que depuis janvier, les données confirment que certains de ces variants, comme la souche britannique, le 1.1.7, sont non seulement plus contagieux, mais le risque d’hospitalisation est aussi plus élevé. Cela dit, la bonne nouvelle, c’est que les vaccins continuent de bien prévenir les cas graves de la maladie, même lorsqu’il s’agit des variants, et de prévenir les hospitalisations.
Toutefois, il est important de noter que les vaccins ne protègent pas aussi efficacement contre les cas bénins de la maladie en ce qui a trait aux variants. Pour vous donner un exempe, il y a eu l’essai clinique de Novavax en janvier, et, dans l’ensemble, son vaccin était efficace à 96 % contre le virus original. Assez semblable donc à Pfizer et Moderna. Mais son vaccin était un peu moins efficace, soit à 86 % contre la souche britannique, et il n’était efficace qu’à 55 % contre la souche sud-africaine, ce qui est semblable à ce qu’a rapporté Johnson & Johnson. Pour ce qui est des souches indienne et brésilienne, nous n’avons toujours pas de bonnes données là-dessus. Mais étant donné que les souches indienne, brésilienne et sud-africaine partagent toutes la mutation E484, vous savez, en théorie, nous devrions avoir une efficacité inférieure dans les mêmes proportions que la souche sud-africaine pour les souches brésilienne et indienne aussi.
C’est fascinant de voir à quel point nous sommes impatients, mais, bien sûr, il y a une pandémie qui a commencé il y a seulement seize mois, et les gens se font déjà vacciner, ce qui est en soi un peu un miracle. Mais pouvons-nous revenir sur ces délais? Vous dites que pour le Canada, vous prévoyez que la cadence de la campagne de vaccination va s’accélérer, et est-ce que cela signifie une réouverture de l’économie pour l’automne? Est-ce que c’est ce que vous voyez?
Alors, oui, ici au Canada, vous savez, la lenteur de la campagne de vaccination nous freine sans aucun doute. Vous savez, le nombre de cas de COVID-19 a récemment atteint des sommets records. Et une grande partie de cette situation découle du variant britannique, qui représente la majorité des cas au Canada. Mais oui, j’ai dit que j’étais plutôt confiant que nous approchons d’un point tournant au cours des prochaines semaines. Et cette situation est attribuable à la combinaison du confinement et de l’accélération de la campagne de vaccination. Nous avons donc 29 % des Canadiens qui ont reçu au moins leur première dose, et 300 000 autres Canadiens sont vaccinés chaque jour.
Vous savez, à l’approche de l’été, ce rythme devrait s’accélérer, car beaucoup des doses qui sont actuellement envoyées aux États-Unis, dans le cadre de l’Opération Warp Speed, vont être redirigées vers le Canada, une fois que les États-Unis auront terminé leur campagne de vaccination. Et si l’on examine les données, il est clair que les vaccins auront un réel impact majeur dans le monde. Vous savez, aux États-Unis, les cas sont en baisse de 75 % par rapport aux sommets qu’ils ont connus. Au Royaume-Uni, ils sont en baisse de 95 % par rapport aux sommets enregistrés. Et en Israël, le nombre de cas a chuté d’un incroyable 98 %. Alors oui, je crois que le Canada va suivre le même scénario. C’est juste que ça nous prendra un peu plus de temps au cours des trois prochains mois.
Selon vos perspectives, Tarik, voyez-vous quelque chose qui va accélérer la réouverture ou, au contraire, qui va la retarder? Je veux dire, si on pense aux variants dont on a parlé... peut-être une perturbation de l’approvisionnement en vaccins ou, à l’inverse, est-ce qu’il pourrait y avoir de nouveaux vaccins ou plus de vaccins qui sortent plus rapidement que prévu, et est-ce qu’il y a quelque chose qui pourrait changer cette trajectoire?
Oui, donc pour ce qui est des retards, je ne suis pas trop préoccupé. Par exemple, je crains que, pour le vaccin d’AstraZeneca, par exemple, sur les 13 millions et plus de doses de vaccins reçues au Canada jusqu’à maintenant, seulement 500 000 sont des doses d’AstraZeneca qui proviennent de l’Inde. C’est donc une petite partie de notre gamme de vaccins. Et la plupart des doses d’AstraZeneca que nous allons bientôt recevoir vont plutôt provenir des États-Unis. Et puis, pour ce qui est des envois de doses de Moderna, il y a eu quelques retards. Par contre, étant donné que Pfizer prévoit plus que doubler le taux des envois à compter de la semaine prochaine, au début de mai, pour atteindre deux millions de doses par semaine, je crois que cela va nous permettre de poursuivre sur notre lancée en ce qui concerne la campagne de vaccination, même s’il y a des retards avec les autres fabricants.
Et pour ce qui est de savoir ce qui peut accélérer la campagne de vaccination, je crois que la fin de la campagne de vaccination aux États-Unis sera probablement la seule chose que je surveillerais, et qui pourrait vraiment accélérer les choses, parce que, encore une fois, en juin, en juillet, les États-Unis auront beaucoup de doses et il y aura beaucoup de doses à distribuer dans d’autres pays qui en voudront à ce moment-là.
Oui, bien sûr. Merci encore de m’avoir invité. Si l’on examine la situation dans son ensemble, le nombre de nouveaux cas de COVID à l’échelle mondiale continue d’atteindre des sommets records, avec plus de 800 000 cas par jour récemment. Depuis janvier, l’épicentre de la pandémie s’est éloigné des États-Unis et du Royaume-Uni pour se diriger vers les marchés émergents, où l’Inde et le Brésil représentent maintenant la moitié de tous les cas à l’échelle mondiale. Mais comme la campagne de vaccination devrait s’accélérer considérablement au cours des prochains mois, la trajectoire à partir de maintenant va s’améliorer considérablement au deuxième semestre. Vous savez, à l’échelle mondiale, nous en sommes encore aux premières phases de la campagne de vaccination, alors seulement 7 % du monde a été vacciné. Mais à mesure que la capacité de production va augmenter, la production en ligne va plus que doubler d’ici la fin de l’année.
Pour ce qui est de la séquence des événements, vous savez, au sud de la frontière, les États-Unis seront probablement le premier grand pays à terminer sa campagne de vaccination d’ici juillet. Le Canada et l’Union européenne ne sont que quelques pas en arrière, et nous aurons terminé notre campagne de vaccination au début de l’automne. Et les marchés émergents termineront probablement leur campagne de vaccination vers la fin de l’année et au début de l’année prochaine.
Tout cela semble un peu surréaliste pour nous tous, bien sûr, parce que même si nous avons entendu dire que cela s’en venait bientôt, il est parfois difficile de le croire lorsque nous sommes en plein dedans. J’aimerais revenir sur certains de ces délais dans un instant, mais vous pourriez peut-être nous renseigner un peu plus au sujet des variants. Il y en a eu qui provenaient du Royaume-Uni, de l’Afrique du Sud et du Brésil, et maintenant de l’Inde. Quelle est l’ampleur de la menace de ces variants? Savons-nous maintenant et précisément quelle est l’efficacité des vaccins contre ces variants?
Oui. Il y a donc de bonnes et de mauvaises nouvelles en ce qui a trait aux variants. La mauvaise nouvelle, c’est que depuis janvier, les données confirment que certains de ces variants, comme la souche britannique, le 1.1.7, sont non seulement plus contagieux, mais le risque d’hospitalisation est aussi plus élevé. Cela dit, la bonne nouvelle, c’est que les vaccins continuent de bien prévenir les cas graves de la maladie, même lorsqu’il s’agit des variants, et de prévenir les hospitalisations.
Toutefois, il est important de noter que les vaccins ne protègent pas aussi efficacement contre les cas bénins de la maladie en ce qui a trait aux variants. Pour vous donner un exempe, il y a eu l’essai clinique de Novavax en janvier, et, dans l’ensemble, son vaccin était efficace à 96 % contre le virus original. Assez semblable donc à Pfizer et Moderna. Mais son vaccin était un peu moins efficace, soit à 86 % contre la souche britannique, et il n’était efficace qu’à 55 % contre la souche sud-africaine, ce qui est semblable à ce qu’a rapporté Johnson & Johnson. Pour ce qui est des souches indienne et brésilienne, nous n’avons toujours pas de bonnes données là-dessus. Mais étant donné que les souches indienne, brésilienne et sud-africaine partagent toutes la mutation E484, vous savez, en théorie, nous devrions avoir une efficacité inférieure dans les mêmes proportions que la souche sud-africaine pour les souches brésilienne et indienne aussi.
C’est fascinant de voir à quel point nous sommes impatients, mais, bien sûr, il y a une pandémie qui a commencé il y a seulement seize mois, et les gens se font déjà vacciner, ce qui est en soi un peu un miracle. Mais pouvons-nous revenir sur ces délais? Vous dites que pour le Canada, vous prévoyez que la cadence de la campagne de vaccination va s’accélérer, et est-ce que cela signifie une réouverture de l’économie pour l’automne? Est-ce que c’est ce que vous voyez?
Alors, oui, ici au Canada, vous savez, la lenteur de la campagne de vaccination nous freine sans aucun doute. Vous savez, le nombre de cas de COVID-19 a récemment atteint des sommets records. Et une grande partie de cette situation découle du variant britannique, qui représente la majorité des cas au Canada. Mais oui, j’ai dit que j’étais plutôt confiant que nous approchons d’un point tournant au cours des prochaines semaines. Et cette situation est attribuable à la combinaison du confinement et de l’accélération de la campagne de vaccination. Nous avons donc 29 % des Canadiens qui ont reçu au moins leur première dose, et 300 000 autres Canadiens sont vaccinés chaque jour.
Vous savez, à l’approche de l’été, ce rythme devrait s’accélérer, car beaucoup des doses qui sont actuellement envoyées aux États-Unis, dans le cadre de l’Opération Warp Speed, vont être redirigées vers le Canada, une fois que les États-Unis auront terminé leur campagne de vaccination. Et si l’on examine les données, il est clair que les vaccins auront un réel impact majeur dans le monde. Vous savez, aux États-Unis, les cas sont en baisse de 75 % par rapport aux sommets qu’ils ont connus. Au Royaume-Uni, ils sont en baisse de 95 % par rapport aux sommets enregistrés. Et en Israël, le nombre de cas a chuté d’un incroyable 98 %. Alors oui, je crois que le Canada va suivre le même scénario. C’est juste que ça nous prendra un peu plus de temps au cours des trois prochains mois.
Selon vos perspectives, Tarik, voyez-vous quelque chose qui va accélérer la réouverture ou, au contraire, qui va la retarder? Je veux dire, si on pense aux variants dont on a parlé... peut-être une perturbation de l’approvisionnement en vaccins ou, à l’inverse, est-ce qu’il pourrait y avoir de nouveaux vaccins ou plus de vaccins qui sortent plus rapidement que prévu, et est-ce qu’il y a quelque chose qui pourrait changer cette trajectoire?
Oui, donc pour ce qui est des retards, je ne suis pas trop préoccupé. Par exemple, je crains que, pour le vaccin d’AstraZeneca, par exemple, sur les 13 millions et plus de doses de vaccins reçues au Canada jusqu’à maintenant, seulement 500 000 sont des doses d’AstraZeneca qui proviennent de l’Inde. C’est donc une petite partie de notre gamme de vaccins. Et la plupart des doses d’AstraZeneca que nous allons bientôt recevoir vont plutôt provenir des États-Unis. Et puis, pour ce qui est des envois de doses de Moderna, il y a eu quelques retards. Par contre, étant donné que Pfizer prévoit plus que doubler le taux des envois à compter de la semaine prochaine, au début de mai, pour atteindre deux millions de doses par semaine, je crois que cela va nous permettre de poursuivre sur notre lancée en ce qui concerne la campagne de vaccination, même s’il y a des retards avec les autres fabricants.
Et pour ce qui est de savoir ce qui peut accélérer la campagne de vaccination, je crois que la fin de la campagne de vaccination aux États-Unis sera probablement la seule chose que je surveillerais, et qui pourrait vraiment accélérer les choses, parce que, encore une fois, en juin, en juillet, les États-Unis auront beaucoup de doses et il y aura beaucoup de doses à distribuer dans d’autres pays qui en voudront à ce moment-là.