Les marchés financiers ont connu des épisodes de volatilité en raison des préoccupations à l’égard de l’économie américaine. Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, explique à Greg Bonnell, de MoneyTalk, pourquoi les récentes corrections pourraient être favorables aux marchés à long terme.
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Après une période de calme relatif sur les marchés financiers, les investisseurs ont été frappés par des accès de volatilité ces dernières semaines. Brad Simpson, stratège en chef de Gestion de Patrimoine TD, nous rejoint pour en discuter. -Bonjour, Brad. -Bonjour, Greg.
J'étudiais certaines des publications de votre service cet été. Il y a eu de la volatilité en août et en septembre, après il y a eu un calme relatif, mais cela ne pouvait rester ainsi indéfiniment.
Tout à fait. Je remonte à votre introduction. NVIDIA prévoit une forte demande. Il faut que l'action remonte, c'est tout à fait inattendu. Cela vous donne une idée de l'exubérance et de la nature spéculative de certains des mouvements du marché. C'est en fait une bonne introduction à une analyse de cette volatilité. Si l'on revient en arrière, chaque trimestre, nous publions notre rapport stratégique trimestriel, qui résume nos réflexions, et le dernier trimestre, c'était: « Rien de nouveau? » Nous l'avons publié le 29 juillet. Nous nous sommes penchés sur les marchés boursiers obligataires et des changes. Il y a une certaine volatilité sur les marchés obligataires depuis quelques années, bien sûr, qui s'est apaisée, mais si on considère la volatilité des marchés boursiers, elle est revenue au niveau de 1993, dans un domaine qui est presque sans précédent. La volatilité des marchés des devises est très semblable. « Rien de nouveau? », c'est parce que nous nous demandons comment envisager cette situation. Les marchés sont suffisamment inquiets que tous les investisseurs se précipitent sur une série de titres axés sur la croissance, comme NVIDIA, craignant que la croissance ne sera plus au rendez-vous sur l'ensemble des marchés. Pendant une période de trois semaines, c'est déjà ancien, mais il y a eu une tentative d'assassinat d'un ancien président des États-Unis, un président en exercice qui, après une performance désastreuse dans un débat qui a convaincu les électeurs de son incapacité à enchaîner des idées, et c'est suivi peu de temps après par la substitution d'un autre candidat pour le parti démocrate. Il n'a pas de volatilité? C'est un été qui a été fort occupé. Or, justement, la volatilité a augmenté. À son sommet, l'indice VIX est passé à 65. Ce qui est bien, c'est ce que nous avons fait, dans notre rapport trimestriel, nous avons extrapolé l'évolution de l'indice VIX, s'il devait remonter, et c'était assez conforme à ce qui s'est produit. Inversement, les spéculations sur la bourse au Japon se sont détricotées et l'indice Nikkei a dégringolé. Nous avons eu trois à six mois de volatilité en quelques jours seulement. Il y a bien sûr les vacances d'été, le manque de liquidités dans le système, qui exacerbe les fluctuations. Je crois que c'était un facteur à l'œuvre. Mettons que je suis investisseur et... Bon, j'ai un graphique, je ne sais pas si nous l'avons?
Le voici. De quoi s'agit-il?
Alors, il s'agit... On parle de janvier 2022, mais si l'on remonte, on voit un peu plus loin, 2024, on voit, le VIX a atteint des niveaux très, très bas, le marché obligataire, qui est en orange, présente une volatilité quelque peu élevée. Voici le mouvement de tous ces indices. Il y a davantage d'activité. Je crois que c'est vraiment important pour ce dont nous parlons. Tout d'abord, il y a le fait que, en tant que stratège, ce que je suis, que spécialiste de la répartition d'actifs, la clé, c'est de songer à la volatilité. Pour des personnes comme moi, c'est comme les bénéfices pour un analyste du marché boursier. Il faut gérer ces éléments, il faut se protéger contre la baisse, mais il faut également capturer les hausses. En tant qu'investisseurs, je crois que ce que nous devons considérer, c'est tout d'abord l'élément le plus important. On considère la volatilité, on se dit: « Ah, tout va mal! » Je crois qu'il faut prendre du recul et considérer la question et se dire: d'abord, ça a été l'évolution du taux de chômage aux États-Unis, l'évolution de 1 %, qui a engendré une correction. Le marché cherchait une excuse, un prétexte. C'était comme si l'on avait frotté une allumette dans une forêt desséchée. À présent, les investisseurs doivent se demander: comment évoluons-nous dans ce cas-là? Les marchés des titres à revenu fixe, les marchés des devises, les marchés des produits de base, en fait, commencent à se normaliser, en fait, commencent à se dire: bon, nous n'allons pas simplement nous retrouver dans une situation où tout le monde se concentre sur la même chose. Une bonne partie de ce dont nous allons parler aujourd'hui ne se limite pas à l'IA. Nous allons parler du cycle d'entreprise, où en sommes-nous dans ce cycle d'entreprise, qu'est-ce qui se produit, et en définitive, qu'est-ce que cela signifie pour les marchés boursiers et les marchés des devises? C'est vraiment une bouffée d'air frais. Nous pensons que nous allons commencer à voir cette hausse, mais de façon positive. Nous commençons à nous concentrer sur les éléments sur lesquels nous devrions nous concentrer.
Vous avez parlé du point où nous étions dans le cycle des affaires. Il y a un des éléments qui sont reliés à la volatilité, on se dit: que se passe-t-il si les États-Unis ralentissent, si l'économie américaine ralentit trop rapidement?
Oui, il y a un élément important là. Le consensus, c'est qu'il y aura un atterrissage en douceur. Quand vous faites ce que je fais, vous voulez échapper au consensus, mais c'est assez frappant. Je crois que c'est là le point de départ. Il faut également considérer cela. J'ai une image qui contribue à illustrer ce propos. Nous considérons le cycle économique, mais le cycle économique du point de vue du travail quantitatif que nous faisons dans le monde. Nous prenons le Canada, les États-Unis et le Japon et la zone euro et nous considérons des données, les données disons humaines et les données objectives, par exemple l'opinion et les ventes. Tout d'abord, ce qui est intéressant, c'est que vous pouvez voir que, dans les cycles précoces au premier trimestre, la Chine était dans une économie à un stade précoce et c'est toujours le cas. Il faut se rappeler que c'est une économie à un stade précoce qui éprouve beaucoup de difficulté à se relancer. Il y a une chose que nous avons dite au début de cette année, nous savions que ce serait difficile pour la Chine, nous pensions qu'elle aurait au moins... qu'elle pourrait au moins s'en tirer en partie, puisque nous avons une approche adaptative, nous estimions que... Nous connaissions les problèmes structurels à long terme qui sont en place. Les problèmes structurels à court terme continuent d'être un facteur négatif considérable. Ensuite, le taux de changement. Le Canada, qui parvenait à ces stades ultérieurs, a commencé à ralentir plus que les trois autres. Nous pensons également qu'il y aura un atterrissage en douceur, mais quelles sont les chances quant aux résultats? Il est beaucoup plus probable que cela pourrait commencer à devenir quelque chose de plus sinistre que si l'on compare cela aux États-Unis, lesquels ont également connu un ralentissement, mais ce ralentissement, malgré tout, devrait se solder selon tous les indicateurs par un atterrissage en douceur. Les dernières fois où j'étais ici, nous en avons parlé. Il y a énormément d'importance qui est attachée au chômage. La raison en est double. Tout d'abord, il y a deux principaux facteurs, la gestion de l'inflation et la gestion du chômage. C'est le double mandat. Ce qui est le plus important, c'est le chômage, en définitive, parce qu'il faut que les gens continuent de travailler. Nous pourrions raisonnablement parler aujourd'hui de la situation mais ne pas parler de l'inflation une seule fois. Le seul endroit au monde où cette discussion est en cours, ce sont les débats présidentiels, selon lesquels l'inflation fait rage. Les deux candidats savent que ce n'est pas vrai. Donc, si l'on met cela de côté, c'est le chômage que l'on va surveiller, et le chômage, même pour l'économie mondiale, parce que la Chine est en difficulté, bien souvent, il faut répartir les risques et il faut envisager des facteurs différents. Le principal facteur sur les marchés boursiers et des changes, ce sont les États-Unis, ce qui va se passer au marché du travail. C'est le facteur principal qui va être décisif. Nous avons démontré la détérioration de ce marché du travail depuis des mois. C'est ce qui va se produire, selon nous. Mais nous parlons toujours d'une population au sein de laquelle règne le plein emploi. Le ralentissement est un ralentissement très gérable. Il y aura davantage de statistiques qui le démontreront. Mais en définitive, si vous considérez l'autre versant, le revers de la médaille, on en vient à un ralentissement de la consommation, c'est ce qui se produit. Et cela se fait à un rythme souhaitable. Il ne faut pas crier victoire, mais mettons que j'étais Jerome Powell, je me sentirais bien. On parlait de dégâts, on nous annonçait des dégâts si les taux étaient relevés, or, il n'y a pas eu de dégâts. On peut doubler la mise, à l'heure actuelle, quand on déclare, par exemple comme à la réunion de Jackson Hole: « On voit la trajectoire vers l'inflation à 2 %, nous sommes en bonne voie, nous allons réduire les taux. » Et la Fed surveille, c'est ce qu'elle a encerclé dans son calendrier. J'avoue que nous consacrons énormément de temps à réfléchir et à scruter cela. Je pense que la Fed se porte bien. Les choses vont empirer un peu, mais on pourrait raisonnablement prévoir que cet atterrissage en douceur est bien en place.
J'étudiais certaines des publications de votre service cet été. Il y a eu de la volatilité en août et en septembre, après il y a eu un calme relatif, mais cela ne pouvait rester ainsi indéfiniment.
Tout à fait. Je remonte à votre introduction. NVIDIA prévoit une forte demande. Il faut que l'action remonte, c'est tout à fait inattendu. Cela vous donne une idée de l'exubérance et de la nature spéculative de certains des mouvements du marché. C'est en fait une bonne introduction à une analyse de cette volatilité. Si l'on revient en arrière, chaque trimestre, nous publions notre rapport stratégique trimestriel, qui résume nos réflexions, et le dernier trimestre, c'était: « Rien de nouveau? » Nous l'avons publié le 29 juillet. Nous nous sommes penchés sur les marchés boursiers obligataires et des changes. Il y a une certaine volatilité sur les marchés obligataires depuis quelques années, bien sûr, qui s'est apaisée, mais si on considère la volatilité des marchés boursiers, elle est revenue au niveau de 1993, dans un domaine qui est presque sans précédent. La volatilité des marchés des devises est très semblable. « Rien de nouveau? », c'est parce que nous nous demandons comment envisager cette situation. Les marchés sont suffisamment inquiets que tous les investisseurs se précipitent sur une série de titres axés sur la croissance, comme NVIDIA, craignant que la croissance ne sera plus au rendez-vous sur l'ensemble des marchés. Pendant une période de trois semaines, c'est déjà ancien, mais il y a eu une tentative d'assassinat d'un ancien président des États-Unis, un président en exercice qui, après une performance désastreuse dans un débat qui a convaincu les électeurs de son incapacité à enchaîner des idées, et c'est suivi peu de temps après par la substitution d'un autre candidat pour le parti démocrate. Il n'a pas de volatilité? C'est un été qui a été fort occupé. Or, justement, la volatilité a augmenté. À son sommet, l'indice VIX est passé à 65. Ce qui est bien, c'est ce que nous avons fait, dans notre rapport trimestriel, nous avons extrapolé l'évolution de l'indice VIX, s'il devait remonter, et c'était assez conforme à ce qui s'est produit. Inversement, les spéculations sur la bourse au Japon se sont détricotées et l'indice Nikkei a dégringolé. Nous avons eu trois à six mois de volatilité en quelques jours seulement. Il y a bien sûr les vacances d'été, le manque de liquidités dans le système, qui exacerbe les fluctuations. Je crois que c'était un facteur à l'œuvre. Mettons que je suis investisseur et... Bon, j'ai un graphique, je ne sais pas si nous l'avons?
Le voici. De quoi s'agit-il?
Alors, il s'agit... On parle de janvier 2022, mais si l'on remonte, on voit un peu plus loin, 2024, on voit, le VIX a atteint des niveaux très, très bas, le marché obligataire, qui est en orange, présente une volatilité quelque peu élevée. Voici le mouvement de tous ces indices. Il y a davantage d'activité. Je crois que c'est vraiment important pour ce dont nous parlons. Tout d'abord, il y a le fait que, en tant que stratège, ce que je suis, que spécialiste de la répartition d'actifs, la clé, c'est de songer à la volatilité. Pour des personnes comme moi, c'est comme les bénéfices pour un analyste du marché boursier. Il faut gérer ces éléments, il faut se protéger contre la baisse, mais il faut également capturer les hausses. En tant qu'investisseurs, je crois que ce que nous devons considérer, c'est tout d'abord l'élément le plus important. On considère la volatilité, on se dit: « Ah, tout va mal! » Je crois qu'il faut prendre du recul et considérer la question et se dire: d'abord, ça a été l'évolution du taux de chômage aux États-Unis, l'évolution de 1 %, qui a engendré une correction. Le marché cherchait une excuse, un prétexte. C'était comme si l'on avait frotté une allumette dans une forêt desséchée. À présent, les investisseurs doivent se demander: comment évoluons-nous dans ce cas-là? Les marchés des titres à revenu fixe, les marchés des devises, les marchés des produits de base, en fait, commencent à se normaliser, en fait, commencent à se dire: bon, nous n'allons pas simplement nous retrouver dans une situation où tout le monde se concentre sur la même chose. Une bonne partie de ce dont nous allons parler aujourd'hui ne se limite pas à l'IA. Nous allons parler du cycle d'entreprise, où en sommes-nous dans ce cycle d'entreprise, qu'est-ce qui se produit, et en définitive, qu'est-ce que cela signifie pour les marchés boursiers et les marchés des devises? C'est vraiment une bouffée d'air frais. Nous pensons que nous allons commencer à voir cette hausse, mais de façon positive. Nous commençons à nous concentrer sur les éléments sur lesquels nous devrions nous concentrer.
Vous avez parlé du point où nous étions dans le cycle des affaires. Il y a un des éléments qui sont reliés à la volatilité, on se dit: que se passe-t-il si les États-Unis ralentissent, si l'économie américaine ralentit trop rapidement?
Oui, il y a un élément important là. Le consensus, c'est qu'il y aura un atterrissage en douceur. Quand vous faites ce que je fais, vous voulez échapper au consensus, mais c'est assez frappant. Je crois que c'est là le point de départ. Il faut également considérer cela. J'ai une image qui contribue à illustrer ce propos. Nous considérons le cycle économique, mais le cycle économique du point de vue du travail quantitatif que nous faisons dans le monde. Nous prenons le Canada, les États-Unis et le Japon et la zone euro et nous considérons des données, les données disons humaines et les données objectives, par exemple l'opinion et les ventes. Tout d'abord, ce qui est intéressant, c'est que vous pouvez voir que, dans les cycles précoces au premier trimestre, la Chine était dans une économie à un stade précoce et c'est toujours le cas. Il faut se rappeler que c'est une économie à un stade précoce qui éprouve beaucoup de difficulté à se relancer. Il y a une chose que nous avons dite au début de cette année, nous savions que ce serait difficile pour la Chine, nous pensions qu'elle aurait au moins... qu'elle pourrait au moins s'en tirer en partie, puisque nous avons une approche adaptative, nous estimions que... Nous connaissions les problèmes structurels à long terme qui sont en place. Les problèmes structurels à court terme continuent d'être un facteur négatif considérable. Ensuite, le taux de changement. Le Canada, qui parvenait à ces stades ultérieurs, a commencé à ralentir plus que les trois autres. Nous pensons également qu'il y aura un atterrissage en douceur, mais quelles sont les chances quant aux résultats? Il est beaucoup plus probable que cela pourrait commencer à devenir quelque chose de plus sinistre que si l'on compare cela aux États-Unis, lesquels ont également connu un ralentissement, mais ce ralentissement, malgré tout, devrait se solder selon tous les indicateurs par un atterrissage en douceur. Les dernières fois où j'étais ici, nous en avons parlé. Il y a énormément d'importance qui est attachée au chômage. La raison en est double. Tout d'abord, il y a deux principaux facteurs, la gestion de l'inflation et la gestion du chômage. C'est le double mandat. Ce qui est le plus important, c'est le chômage, en définitive, parce qu'il faut que les gens continuent de travailler. Nous pourrions raisonnablement parler aujourd'hui de la situation mais ne pas parler de l'inflation une seule fois. Le seul endroit au monde où cette discussion est en cours, ce sont les débats présidentiels, selon lesquels l'inflation fait rage. Les deux candidats savent que ce n'est pas vrai. Donc, si l'on met cela de côté, c'est le chômage que l'on va surveiller, et le chômage, même pour l'économie mondiale, parce que la Chine est en difficulté, bien souvent, il faut répartir les risques et il faut envisager des facteurs différents. Le principal facteur sur les marchés boursiers et des changes, ce sont les États-Unis, ce qui va se passer au marché du travail. C'est le facteur principal qui va être décisif. Nous avons démontré la détérioration de ce marché du travail depuis des mois. C'est ce qui va se produire, selon nous. Mais nous parlons toujours d'une population au sein de laquelle règne le plein emploi. Le ralentissement est un ralentissement très gérable. Il y aura davantage de statistiques qui le démontreront. Mais en définitive, si vous considérez l'autre versant, le revers de la médaille, on en vient à un ralentissement de la consommation, c'est ce qui se produit. Et cela se fait à un rythme souhaitable. Il ne faut pas crier victoire, mais mettons que j'étais Jerome Powell, je me sentirais bien. On parlait de dégâts, on nous annonçait des dégâts si les taux étaient relevés, or, il n'y a pas eu de dégâts. On peut doubler la mise, à l'heure actuelle, quand on déclare, par exemple comme à la réunion de Jackson Hole: « On voit la trajectoire vers l'inflation à 2 %, nous sommes en bonne voie, nous allons réduire les taux. » Et la Fed surveille, c'est ce qu'elle a encerclé dans son calendrier. J'avoue que nous consacrons énormément de temps à réfléchir et à scruter cela. Je pense que la Fed se porte bien. Les choses vont empirer un peu, mais on pourrait raisonnablement prévoir que cet atterrissage en douceur est bien en place.