
« Quel sera l’impact des élections américaines sur mes placements? » C’est la question que se posent régulièrement les investisseurs depuis quelques semaines. Kim Parlee et Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, discutent des répercussions de l’élection et d’autres risques sur les placements.
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Selon mon prochain invité, la question qui préoccupe le plus les investisseurs en ce moment, c’est l’impact qu’auront les élections américaines sur leurs placements. Son rapport s’intitule « Point de bascule : Édition spéciale sur les élections américaines ». J’accueille maintenant Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD.
Brad, vous l’avez si bien écrit dans votre rapport, comme vous le faites toujours... et je vous cite ici... « Le bruit des marchés a atteint un point culminant, amplifié par les médias sociaux, les chaînes de nouvelles par câble et deux partis politiques bien financés qui tentent de convaincre les électeurs américains qu’il va se produire une catastrophe si le mauvais président est élu. » Tout ce bruit est-il utile? Je sais que ce n’est pas le cas. Mais quelle est votre position à ce sujet?
D’abord, c’est difficile de ne pas regarder. C’est comme une bagarre sur un trottoir. On veut partir, mais on n’est pas capable de le faire... on ne peut pas s’empêcher de regarder. Je pense qu’une bonne façon de voir les choses, c’est que nous, les humains, on aime vraiment que quelqu’un nous dise ce que l’avenir nous réserve. C’est pourquoi il y a encore des salons de l’ésotérisme dans les centres commerciaux, ou qu’on peut toujours consulter son horoscope dans le journal.
Au bout du compte, personne ne sait ce qui va se passer. Mais ce qu’on sait, c’est la position qu’on adopte et la façon de penser qu’on choisit pour aborder une situation. Alors, pour moi, l’important ce n’est pas vraiment ce que je pense. C’est ma façon de penser. Et c’est pourquoi je me dis que comme on ne peut pas faire de prédictions, alors revenons à 2016.
La plupart des gens croyaient que Hillary Clinton remporterait l’élection. Elle a perdu. D’ailleurs, on faisait partie de ceux qui pensaient qu’elle allait gagner. On pensait aussi qu’une victoire de Clinton serait désastreuse pour les marchés boursiers. Ainsi, quand Trump a gagné, dès le lendemain on a surpondéré les actions américaines. On s’adapte. On apporte des changements au fur et à mesure.
On savait aussi dès le début de la campagne de 2016 qu’on était bien diversifiés. C’est ce qu’on fait aussi en 2020. On ne mise pas tout sur ce qu’on croit qui va se produire alors que personne ne peut prévoir le résultat. On pense au contexte dans lequel on gère et à la façon de se structurer pour passer au travers.
Pour revenir à ce que vous disiez, il se passe tellement de choses importantes en ce moment, les élections américaines étant probablement au troisième rang, derrière la COVID-19 et la théorie monétaire moderne... ou la Politique monétaire 3, comme vous l’appelez. Et nous allons aborder tous ces sujets. Je tiens à approfondir chacun d’eux.
Mais j’aimerais montrer un tableau qui se trouve dans votre rapport, et que je trouve très intéressant. Vous avez ici un tableau qui montre que même si les gens pensent que quand les républicains sont élus, les marchés montent, et quand les démocrates sont élus, les marchés baissent, en fait, ce n’est pas ce qui s’est produit dans le passé.
Non. En fait, si vous vouliez faire une étude de cas sur le biais de confirmation, ça serait un exemple parfait. Si vous passez vos journées à lire la presse financière ou à suivre l’actualité financière à la télévision, ou simplement à écouter les conversations, vous entendez que les républicains sont bons pour les marchés financiers, les démocrates sont mauvais pour les marchés financiers.
Alors on s’est dit revenons en arrière et mettons cette théorie à l’épreuve. On est donc revenus à 1900 et on a examiné le taux de rendement de l’indice S&P 500, on a regardé les données sur 120 ans. Et on les a analysées de trois façons. Sur une période de 120 ans, les rendements quand les républicains étaient au pouvoir, soit 54 % du temps, étaient de 7,9 % et de 12 % quand les démocrates étaient au pouvoir.
Puis on s’est dit, d’accord, examinons la période de 1945 à 2020. Le taux de rendement avec les républicains est de 8,4 % et de 14,4 % avec les démocrates. Puis on s’est dit, d’accord, regardons à partir de 1972, parce que c’est vraiment l’aube de l’ère de la politique monétaire moderne, si vous voulez. Et quand on regarde cette période, on constate que quand les républicains étaient au pouvoir, soit 59 % du temps, le taux de rendement de l’indice S&P 500 était de 7,5 %, contre 15,2 % pour les démocrates. Donc, les faits ne corroborent pas les craintes engendrées par ce discours qu’on ne cesse de se répéter, alimenté par les histoires que les spécialistes du marketing nous racontent sur les valeurs que défendent chacun de ces partis.
Brad, vous avez aussi analysé quelques éléments, en fonction des programmes que nous proposent maintenant les deux partis, et vous avez regardé l’incidence possible sur les catégories d’actif. Permettez-moi de vous demander ce que le programme de Trump... en supposant que le Congrès aussi est à majorité républicaine, pourrait signifier concrètement? Qu’est-ce qui pourrait arriver?
Dans les deux cas, je pense qu’on verra une poursuite des mesures de relance budgétaire. Avec Trump, il y aura probablement d’autres réductions d’impôt pour les entreprises, une déréglementation accrue, et c’est le côté positif. Le côté négatif, c’est l’incertitude et les tensions géopolitiques, les droits de douane, et beaucoup du genre de choses qu’on a vues ces dernières années.
Si on met de côté ces éléments de la politique fiscale et monétaire qui reste avantageuse, il ne devrait pas y avoir beaucoup de changements pour les titres à revenu fixe. Pour les actions, l’effet est plutôt neutre à positif. Pour les actifs réels, il pourrait y avoir plus d’investissements dans les infrastructures et de ce dont ils parlaient beaucoup lors du premier mandat. Ça devrait se poursuivre dans un second mandat. L’effet est donc neutre à positif aussi.
Parlons de ce qui se produit si l’autre parti gagne, si le programme de Biden est choisi. Là aussi, on part du principe que Biden ou les démocrates seraient majoritaires au Congrès et à la Maison-Blanche. Qu’entrevoyez-vous dans cette situation?
Encore une fois, vous avez raison, un peu plus de dépenses de relance budgétaire, mais la question est dans quels domaines... soins de santé, infrastructures, programmes environnementaux, soutien aux petites entreprises, citoyens à faible revenu et gouvernements locaux. On verra probablement plus d’investissements dans ces domaines. Du côté négatif, on peut prévoit plus de hausses d’impôt pour les entreprises, pour les gens très riches, pour financer les dépenses souhaitées. On va voir une augmentation des impôts. En particulier, il n’y aura pas beaucoup de changements pour les titres à revenu fixe. Pour les actions, l’effet est neutre à positif. Et pour les actifs réels, encore une fois, avec les dépenses qu’on prévoit dans les infrastructures, en particulier les infrastructures vertes, c’est aussi un effet positif.
On en a parlé vous et moi au cours des derniers mois, et vous l’avez dit il y a quelques minutes, les élections aux États-Unis, même si c’est au centre des préoccupations à l’heure actuelle, sont seulement un des facteurs dont vous devez tenir compte quand vous examinez les marchés en ce moment. J’aimerais présenter un autre tableau tiré de votre rapport, où vous examinez les facteurs de risque et la situation actuelle. Pouvez-vous nous en parler un peu et nous dire ce qui vous paraît important.
BRAD SIMPSON : Je pense que c’est un peu ce qu’on essaie de faire pour décider où on s’en va, on regarde où on en est. La première situation, c’est toujours la COVID-19. Mais, contrairement au début, on n’est plus comme un chevreuil aveuglé par les phares. On gère cette situation.
Oui, les chiffres augmentent en ce moment. Un confinement complet est très peu probable. Et notre capacité à gérer cette pandémie maintenant est bien meilleure qu’il y a cinq mois. Les élections américaines sont une source d’incertitude, et on a bien couvert ce sujet.
La récession mondiale, on commence en s’en sortir. En fait, la croissance économique continue de dépasser les prévisions. Je pense que certains sont inquiets parce qu’ils pensent que le gros de la reprise économique a déjà eu lieu. On pense qu’il existe un marché à deux niveaux où vous avez quelques titres coûteux alors que tout le reste du marché est un peu passé sous le radar. À bien des égards, c’est le rêve d’un gestionnaire de portefeuille actif.
Les bénéfices des sociétés sont catastrophiques? Eh bien, leur augmentation continue de nous surprendre. Ils ont été mauvais, mais pas été autant qu’on s’y attendait. On considère donc qu’il s’agit d’une tendance positive. Les marchés du crédit se sont resserrés, alors oui, ils se sont stabilisés. Les écarts ne sont donc probablement pas aussi bons qu’avant.
Et la Fed a utilisé tous ses leviers. Écoutez, on est entrés dans une nouvelle ère pour la politique monétaire où les banques centrales et les gouvernements vont travailler ensemble pour investir dans les infrastructures partout dans le monde, et vont être conciliants, faire en sorte de protéger l’emploi et s’assurer que les gens continuent à recevoir un revenu. Et je pense qu’ils ne font que commencer à prendre des mesures dans cette direction. Encore une fois, les tensions entre les États-Unis et la Chine perdurent, mais c’est encore une inconnue connue.
La liste est longue. Et je pense qu’une des choses les plus intéressantes, une fois que vous avez présenté ce qui pourrait se produire lors de l’élection et tous les facteurs que vous surveillez, à la fin de votre article, vous avez écrit : « Les marchés et les sondages mis à part, nous croyons qu’une stratégie de placement fondée sur le résultat des prochaines élections est un exercice futile, puisque c’est pratiquement un coup de dés. » Alors que doit-on faire?
Eh bien, je pense qu’il ne faut pas perdre de temps et d’énergie émotionnelle sur des choses qu’on ne peut pas contrôler. Regardez les élections, lisez à ce sujet, mais sachez qu’en tant qu’investisseur, il n’y a aucune mesure que vous puissiez prendre, bonne ou mauvaise, qui fera une différence. Ce qui peut faire une différence, c’est d’avoir un portefeuille diversifié, et quel que soit le résultat, bon ou mauvais, vous vous en sortirez bien.
Et troisièmement, il faut savoir que quand on arrivera à ce moment-là, peu importe l’étape où on en sera, il y a beaucoup de choses qui peuvent faire bouger les marchés financiers. La politique monétaire, la politique budgétaire, tous les efforts qu’on met à contrôler cette pandémie demeurent les deux principaux éléments auxquels on doit penser. C’est vrai maintenant, et ça sera vrai après les élections.
Et, comme on en a souvent parlé vous et moi, l’important c’est de se connaître le mieux possible, ou du moins de travailler avec des gens qui vous connaissent peut-être mieux que vous vous connaissez vous-même.
Oui. Je pense que c’est essentiel. Et on a consacré beaucoup d’efforts sur cet aspect. Je suis confiant que j’affronte cette crise et que je vais la surmonter entouré de gens vraiment très consciencieux, des gens posés et calmes, capables de prendre de bonnes décisions sous pression. Ils sont aussi très peu réactifs, ce qui veut dire que quand les choses changent, ils ne réagissent pas immédiatement.
Je pense qu’il est important que les gens comprennent que s’ils ne sont pas comme ça, ils doivent s’entourer d’un conseiller, d’une personne ou de quelqu’un qui garde la tête froide pour les aider à prendre les bonnes décisions dans les moments difficiles.
Brad, c’est toujours un plaisir de vous parler. Merci beaucoup.
Merci.
[INDICATIF MUSICAL]
Brad, vous l’avez si bien écrit dans votre rapport, comme vous le faites toujours... et je vous cite ici... « Le bruit des marchés a atteint un point culminant, amplifié par les médias sociaux, les chaînes de nouvelles par câble et deux partis politiques bien financés qui tentent de convaincre les électeurs américains qu’il va se produire une catastrophe si le mauvais président est élu. » Tout ce bruit est-il utile? Je sais que ce n’est pas le cas. Mais quelle est votre position à ce sujet?
D’abord, c’est difficile de ne pas regarder. C’est comme une bagarre sur un trottoir. On veut partir, mais on n’est pas capable de le faire... on ne peut pas s’empêcher de regarder. Je pense qu’une bonne façon de voir les choses, c’est que nous, les humains, on aime vraiment que quelqu’un nous dise ce que l’avenir nous réserve. C’est pourquoi il y a encore des salons de l’ésotérisme dans les centres commerciaux, ou qu’on peut toujours consulter son horoscope dans le journal.
Au bout du compte, personne ne sait ce qui va se passer. Mais ce qu’on sait, c’est la position qu’on adopte et la façon de penser qu’on choisit pour aborder une situation. Alors, pour moi, l’important ce n’est pas vraiment ce que je pense. C’est ma façon de penser. Et c’est pourquoi je me dis que comme on ne peut pas faire de prédictions, alors revenons à 2016.
La plupart des gens croyaient que Hillary Clinton remporterait l’élection. Elle a perdu. D’ailleurs, on faisait partie de ceux qui pensaient qu’elle allait gagner. On pensait aussi qu’une victoire de Clinton serait désastreuse pour les marchés boursiers. Ainsi, quand Trump a gagné, dès le lendemain on a surpondéré les actions américaines. On s’adapte. On apporte des changements au fur et à mesure.
On savait aussi dès le début de la campagne de 2016 qu’on était bien diversifiés. C’est ce qu’on fait aussi en 2020. On ne mise pas tout sur ce qu’on croit qui va se produire alors que personne ne peut prévoir le résultat. On pense au contexte dans lequel on gère et à la façon de se structurer pour passer au travers.
Pour revenir à ce que vous disiez, il se passe tellement de choses importantes en ce moment, les élections américaines étant probablement au troisième rang, derrière la COVID-19 et la théorie monétaire moderne... ou la Politique monétaire 3, comme vous l’appelez. Et nous allons aborder tous ces sujets. Je tiens à approfondir chacun d’eux.
Mais j’aimerais montrer un tableau qui se trouve dans votre rapport, et que je trouve très intéressant. Vous avez ici un tableau qui montre que même si les gens pensent que quand les républicains sont élus, les marchés montent, et quand les démocrates sont élus, les marchés baissent, en fait, ce n’est pas ce qui s’est produit dans le passé.
Non. En fait, si vous vouliez faire une étude de cas sur le biais de confirmation, ça serait un exemple parfait. Si vous passez vos journées à lire la presse financière ou à suivre l’actualité financière à la télévision, ou simplement à écouter les conversations, vous entendez que les républicains sont bons pour les marchés financiers, les démocrates sont mauvais pour les marchés financiers.
Alors on s’est dit revenons en arrière et mettons cette théorie à l’épreuve. On est donc revenus à 1900 et on a examiné le taux de rendement de l’indice S&P 500, on a regardé les données sur 120 ans. Et on les a analysées de trois façons. Sur une période de 120 ans, les rendements quand les républicains étaient au pouvoir, soit 54 % du temps, étaient de 7,9 % et de 12 % quand les démocrates étaient au pouvoir.
Puis on s’est dit, d’accord, examinons la période de 1945 à 2020. Le taux de rendement avec les républicains est de 8,4 % et de 14,4 % avec les démocrates. Puis on s’est dit, d’accord, regardons à partir de 1972, parce que c’est vraiment l’aube de l’ère de la politique monétaire moderne, si vous voulez. Et quand on regarde cette période, on constate que quand les républicains étaient au pouvoir, soit 59 % du temps, le taux de rendement de l’indice S&P 500 était de 7,5 %, contre 15,2 % pour les démocrates. Donc, les faits ne corroborent pas les craintes engendrées par ce discours qu’on ne cesse de se répéter, alimenté par les histoires que les spécialistes du marketing nous racontent sur les valeurs que défendent chacun de ces partis.
Brad, vous avez aussi analysé quelques éléments, en fonction des programmes que nous proposent maintenant les deux partis, et vous avez regardé l’incidence possible sur les catégories d’actif. Permettez-moi de vous demander ce que le programme de Trump... en supposant que le Congrès aussi est à majorité républicaine, pourrait signifier concrètement? Qu’est-ce qui pourrait arriver?
Dans les deux cas, je pense qu’on verra une poursuite des mesures de relance budgétaire. Avec Trump, il y aura probablement d’autres réductions d’impôt pour les entreprises, une déréglementation accrue, et c’est le côté positif. Le côté négatif, c’est l’incertitude et les tensions géopolitiques, les droits de douane, et beaucoup du genre de choses qu’on a vues ces dernières années.
Si on met de côté ces éléments de la politique fiscale et monétaire qui reste avantageuse, il ne devrait pas y avoir beaucoup de changements pour les titres à revenu fixe. Pour les actions, l’effet est plutôt neutre à positif. Pour les actifs réels, il pourrait y avoir plus d’investissements dans les infrastructures et de ce dont ils parlaient beaucoup lors du premier mandat. Ça devrait se poursuivre dans un second mandat. L’effet est donc neutre à positif aussi.
Parlons de ce qui se produit si l’autre parti gagne, si le programme de Biden est choisi. Là aussi, on part du principe que Biden ou les démocrates seraient majoritaires au Congrès et à la Maison-Blanche. Qu’entrevoyez-vous dans cette situation?
Encore une fois, vous avez raison, un peu plus de dépenses de relance budgétaire, mais la question est dans quels domaines... soins de santé, infrastructures, programmes environnementaux, soutien aux petites entreprises, citoyens à faible revenu et gouvernements locaux. On verra probablement plus d’investissements dans ces domaines. Du côté négatif, on peut prévoit plus de hausses d’impôt pour les entreprises, pour les gens très riches, pour financer les dépenses souhaitées. On va voir une augmentation des impôts. En particulier, il n’y aura pas beaucoup de changements pour les titres à revenu fixe. Pour les actions, l’effet est neutre à positif. Et pour les actifs réels, encore une fois, avec les dépenses qu’on prévoit dans les infrastructures, en particulier les infrastructures vertes, c’est aussi un effet positif.
On en a parlé vous et moi au cours des derniers mois, et vous l’avez dit il y a quelques minutes, les élections aux États-Unis, même si c’est au centre des préoccupations à l’heure actuelle, sont seulement un des facteurs dont vous devez tenir compte quand vous examinez les marchés en ce moment. J’aimerais présenter un autre tableau tiré de votre rapport, où vous examinez les facteurs de risque et la situation actuelle. Pouvez-vous nous en parler un peu et nous dire ce qui vous paraît important.
BRAD SIMPSON : Je pense que c’est un peu ce qu’on essaie de faire pour décider où on s’en va, on regarde où on en est. La première situation, c’est toujours la COVID-19. Mais, contrairement au début, on n’est plus comme un chevreuil aveuglé par les phares. On gère cette situation.
Oui, les chiffres augmentent en ce moment. Un confinement complet est très peu probable. Et notre capacité à gérer cette pandémie maintenant est bien meilleure qu’il y a cinq mois. Les élections américaines sont une source d’incertitude, et on a bien couvert ce sujet.
La récession mondiale, on commence en s’en sortir. En fait, la croissance économique continue de dépasser les prévisions. Je pense que certains sont inquiets parce qu’ils pensent que le gros de la reprise économique a déjà eu lieu. On pense qu’il existe un marché à deux niveaux où vous avez quelques titres coûteux alors que tout le reste du marché est un peu passé sous le radar. À bien des égards, c’est le rêve d’un gestionnaire de portefeuille actif.
Les bénéfices des sociétés sont catastrophiques? Eh bien, leur augmentation continue de nous surprendre. Ils ont été mauvais, mais pas été autant qu’on s’y attendait. On considère donc qu’il s’agit d’une tendance positive. Les marchés du crédit se sont resserrés, alors oui, ils se sont stabilisés. Les écarts ne sont donc probablement pas aussi bons qu’avant.
Et la Fed a utilisé tous ses leviers. Écoutez, on est entrés dans une nouvelle ère pour la politique monétaire où les banques centrales et les gouvernements vont travailler ensemble pour investir dans les infrastructures partout dans le monde, et vont être conciliants, faire en sorte de protéger l’emploi et s’assurer que les gens continuent à recevoir un revenu. Et je pense qu’ils ne font que commencer à prendre des mesures dans cette direction. Encore une fois, les tensions entre les États-Unis et la Chine perdurent, mais c’est encore une inconnue connue.
La liste est longue. Et je pense qu’une des choses les plus intéressantes, une fois que vous avez présenté ce qui pourrait se produire lors de l’élection et tous les facteurs que vous surveillez, à la fin de votre article, vous avez écrit : « Les marchés et les sondages mis à part, nous croyons qu’une stratégie de placement fondée sur le résultat des prochaines élections est un exercice futile, puisque c’est pratiquement un coup de dés. » Alors que doit-on faire?
Eh bien, je pense qu’il ne faut pas perdre de temps et d’énergie émotionnelle sur des choses qu’on ne peut pas contrôler. Regardez les élections, lisez à ce sujet, mais sachez qu’en tant qu’investisseur, il n’y a aucune mesure que vous puissiez prendre, bonne ou mauvaise, qui fera une différence. Ce qui peut faire une différence, c’est d’avoir un portefeuille diversifié, et quel que soit le résultat, bon ou mauvais, vous vous en sortirez bien.
Et troisièmement, il faut savoir que quand on arrivera à ce moment-là, peu importe l’étape où on en sera, il y a beaucoup de choses qui peuvent faire bouger les marchés financiers. La politique monétaire, la politique budgétaire, tous les efforts qu’on met à contrôler cette pandémie demeurent les deux principaux éléments auxquels on doit penser. C’est vrai maintenant, et ça sera vrai après les élections.
Et, comme on en a souvent parlé vous et moi, l’important c’est de se connaître le mieux possible, ou du moins de travailler avec des gens qui vous connaissent peut-être mieux que vous vous connaissez vous-même.
Oui. Je pense que c’est essentiel. Et on a consacré beaucoup d’efforts sur cet aspect. Je suis confiant que j’affronte cette crise et que je vais la surmonter entouré de gens vraiment très consciencieux, des gens posés et calmes, capables de prendre de bonnes décisions sous pression. Ils sont aussi très peu réactifs, ce qui veut dire que quand les choses changent, ils ne réagissent pas immédiatement.
Je pense qu’il est important que les gens comprennent que s’ils ne sont pas comme ça, ils doivent s’entourer d’un conseiller, d’une personne ou de quelqu’un qui garde la tête froide pour les aider à prendre les bonnes décisions dans les moments difficiles.
Brad, c’est toujours un plaisir de vous parler. Merci beaucoup.
Merci.
[INDICATIF MUSICAL]