La remontée des actions américaines a fait les manchettes, mais il y a aussi des occasions potentielles sur les marchés internationaux, comme au Japon et en Europe. Greg Bonnell de Parlons Argent en direct en discute avec Michael Brown, vice-président, directeur et cochef, Recherche fondamentale sur les actions, Gestion de Placements TD.
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La hausse des actions américaines a fait les gros titres, mais les marchés internationaux recèlent également des occasions potentielles. Michael Brown de Gestion de placements TD nous rejoint pour en discuter. Michael, bienvenue à l'émission. Ce n'est pas votre premier passage au studio, nous avons souvent causé, mais maintenant nous nous entretenons devant un public.
Bonjour. Merci de m'inviter.
Alors, puisque c'est votre premier passage à l'émission, voudriez-vous nous expliquer votre rôle à Gestion de placements TD?
Je suis co-chef de la recherche, je me spécialise dans les actions internationales. Je suis gestionnaire de portefeuille sur un ou deux mandats.
Les actions internationales, c'est un secteur auquel on ne pense pas beaucoup mais on devrait y penser.
Oui, essentiellement, c'est tout ce qui est à l'extérieur de l'Amérique du Nord: l'Europe, le Japon, l'Australie, les marchés émergents.
Les investisseurs canadiens sont souvent critiqués quelque peu pour être trop casaniers. Comme beaucoup d'investisseurs dans d'autres pays, d'ailleurs. Alors, quels sont les arguments en faveur des placements à l'étranger? Quel est le climat à l'heure actuelle?
Eh bien, tout d'abord, comme nous le savons, le marché américain a été très, très porteur depuis des années. S'intéresser à l'extérieur de l'Amérique du Nord, surtout au Japon et en Europe, ce sont des régions où il y a des changements raisonnables, ou plutôt des changements importants et des valorisations raisonnables, surtout par rapport aux États-Unis et sur une base historique. Si on mesure la prime de risque des bénéfices, il s'agit d'une méthode sophistiquée de comparer les actions aux obligations, nous pensons qu'il y a des valorisations intéressantes hors des États-Unis. Par ailleurs, cela offre une diversification sectorielle. Nous savons que les États-Unis sont dominés par l'industrie de la technologie de l'information. À l'extérieur, il y a des régions en Europe et au Japon qui sont moins connues mais qui offrent une diversification supplémentaire au-delà de ce qu'on peut trouver en Amérique du Nord.
Vous parlez de valorisations. C'est assez intéressant, compte tenu de la forte montée en puissance des actions en Amérique du Nord, surtout dans la technologie. Quand on considère un portefeuille globalement, est-ce que cela pourrait inquiéter certaines personnes? Les États-Unis sont tellement tributaires de la technologie. Il doit y avoir des occasions ailleurs.
Oui, cela a du bon sens, la diversification au fil du temps, au fil d'un cycle long, a fait la preuve de ses avantages. Quand on parle du secteur international, commençons à décomposer. Parlons de la concentration. Eh bien, au niveau du marché américain, où les sept magnifiques dominent les performances du marché, les dix premiers titres sur les marchés internationaux représentent moins de 10 %. Il s'agit de la possibilité de bénéficier d'un grand nombre de titres et d'un positionnement important dans ces titres que l'on ne verrait pas ailleurs. Parmi ces titres, en tête à l'extérieur, on a oublié l'industrie de l'automobile à bien des égards, mais il y a des constructeurs automobiles qui obtiennent de bons résultats et dont la valorisation est beaucoup plus réduite, avec la possibilité d'une remontée. Il y a d'autres domaines, au Japon, qui bénéficient du boom du tourisme au Japon alimenté par le yen faible. Il y a beaucoup d'entreprises qui bénéficient du yen faible et de l'augmentation des voyages au Japon, des séjours au Japon.
Vous avez parlé de l'écart en matière de valorisations entre le marché nord-américain, en particulier les États-Unis, et des occasions que cela engendre; approfondissons. Qu'est-ce que les investisseurs doivent se rappeler s'il s'agit d'un des indices sur lesquels ils fondent leurs recherches?
Il faut comparer la croissance. À l'heure actuelle, il y a des titres qui offrent une forte croissance hors de l'Amérique du Nord. Ceux-ci représentent fréquemment des occasions au niveau des valorisations.
Que dire des résultats? Nous connaissons l'économie américaine et la bourse américaine, qui obtiennent des résultats supérieurs aux autres régions. Comparons-les aux marchés internationaux. Que considérez-vous qui pourrait receler des occasions?
Quand on songe au marché américain, qui est extrêmement prometteur, le rendement sur un an des marchés internationaux est à deux chiffres. Il est excellent par rapport aux données historiques. Cela paraît très attractif et offre un bon potentiel.
Nous avons parlé de certaines grandes thèses quant aux régions du monde. À présent, que se passe-t-il en Europe à l'heure actuelle au niveau économique et au niveau des bénéfices des entreprises?
Il y a des indicateurs montrant que l'économie ralentit. La confiance est en berne en Allemagne. Il s'agit de se concentrer sur de bonnes entreprises. Certaines sont des entreprises américaines qui bénéficient du dollar fort aux États-Unis et la croissance plus générale, que ce soit en Asie du Sud ou dans d'autres régions du monde. Certains de ces fabricants de machines-outils en Europe se concentrent sur la restitution du capital. Ce sont des entreprises qui donnent des résultats, qui surclassent depuis longtemps. Ce sont de bonnes entreprises solides. Ce sont des titres intéressants. D'autres domaines auxquels nous nous intéressons, comme vous le savez, les réductions de taux sont sur la table aux États-Unis. C'est le cas également en Europe. Il y aurait les bénéficiaires de ces réductions de taux.
Voilà pour l'Europe. Le Japon s'est comporté de façon très intéressante cette année. Pendant très longtemps, personne ne parlait du Japon. On en parle depuis un an. Outre le tourisme, que se passe-t-il sur les marchés?
Le Japon a enfin surpassé son sommet de 1989 au mois de juin. Cela fait 30 ans essentiellement de rétablissement. Une période significative de déflation, de taux d'intérêt négatif. En 2012, le Japon, le premier ministre Shinzo Abe a lancé un programme qui s'appelait Abenomics. Cela a commencé par des mesures de relance budgétaire, d'assouplissement monétaire, l'affaiblissement du yen pour bénéficier aux exportateurs, mais à l'époque, on a également mis en place ce qu'on appelait la troisième flèche de Shinzo Abe, de la réforme de la gouvernance d'entreprise. Avec l'environnement de déflation depuis 30 ans au Japon, il y a beaucoup d'entreprises dont les bilans sont essentiellement constitués de liquidités. Ce qui s'est produit récemment, depuis un an ou deux, c'est que beaucoup des mesures qui ont été suggérées dans le cadre du programme de Abe ont été mises en œuvre: meilleure répartition du bilan, rachat d'actions, restitution du capital aux actionnaires, dessaisissement des activités non essentielles. Quand vous avez un groupe de supermarchés qui détient un terrain de golf, les synergies sont limitées. Voilà où les entreprises ont pris des mesures qui sont avantageuses pour les actionnaires. Même la bourse japonaise a mis au point un indice des entreprises qui sont cotées en deçà de leur valeur aux livres pour encourager... pour faire honte, si vous voulez, aux entreprises, afin qu'elles améliorent leur valeur aux livres, rationalisant leur bilan, améliorant la répartition des capitaux. Comme vous le savez, il y a eu une correction importante au Japon. Cette hausse de taux semble avoir changé la donne à court terme, changé au moins les mentalités quant au Japon. Oui, les taux ont été augmentés, ils ne sont officiellement plus négatifs. Le Japon est entré dans la période de taux d'intérêt négatif longtemps avant les autres et il est le dernier à en sortir. Les taux d'intérêt ont été augmentés à 0,25 % environ. Ce qui, évidemment, change la donne au Japon. Le Japon gère une inflation essentiellement importée. Le coût de l'alimentation, le coût de la vie ont augmenté, c'était l'un des arguments qui ont amené le premier ministre actuel du Japon à ne pas se représenter en novembre, mais les importateurs en ont bénéficié. Il y a eu des réformes dans les entreprises également, avec la faiblesse de la monnaie, les exportateurs canadiens en auraient bénéficié alors que le yen s'est raffermi considérablement depuis la hausse de taux. Depuis lors, il y a eu une certaine remontée. La croissance des bénéfices mesurés en yens approche des niveaux américains avec le yen qui se raffermit. En termes de dollars américains, la situation s'améliore encore plus.
Voilà des arguments très convaincants pour persuader les investisseurs canadiens qui sont parfois trop tournés vers l'intérieur, qui pourraient s'intéresser à l'extérieur. Il y a des considérations de taux de change, bien sûr. Que doit-on se rappeler en tant qu'investisseur international?
En ce qui concerne les devises, il y a des portefeuilles qui sont couverts à 100 % contre le risque de taux de change. Investir dans d'autres monnaies, cela fait partie de la diversification. Outre la solidité du marché américain, le dollar américain a été très fort. Prédire l'évolution des devises, c'est un défi, comme nous le savons, mais cela offre des occasions de diversification au-delà de l'exposition au dollar canadien ou au dollar américain. Détenir des yens, des euros ou des dollars australiens également.
Bonjour. Merci de m'inviter.
Alors, puisque c'est votre premier passage à l'émission, voudriez-vous nous expliquer votre rôle à Gestion de placements TD?
Je suis co-chef de la recherche, je me spécialise dans les actions internationales. Je suis gestionnaire de portefeuille sur un ou deux mandats.
Les actions internationales, c'est un secteur auquel on ne pense pas beaucoup mais on devrait y penser.
Oui, essentiellement, c'est tout ce qui est à l'extérieur de l'Amérique du Nord: l'Europe, le Japon, l'Australie, les marchés émergents.
Les investisseurs canadiens sont souvent critiqués quelque peu pour être trop casaniers. Comme beaucoup d'investisseurs dans d'autres pays, d'ailleurs. Alors, quels sont les arguments en faveur des placements à l'étranger? Quel est le climat à l'heure actuelle?
Eh bien, tout d'abord, comme nous le savons, le marché américain a été très, très porteur depuis des années. S'intéresser à l'extérieur de l'Amérique du Nord, surtout au Japon et en Europe, ce sont des régions où il y a des changements raisonnables, ou plutôt des changements importants et des valorisations raisonnables, surtout par rapport aux États-Unis et sur une base historique. Si on mesure la prime de risque des bénéfices, il s'agit d'une méthode sophistiquée de comparer les actions aux obligations, nous pensons qu'il y a des valorisations intéressantes hors des États-Unis. Par ailleurs, cela offre une diversification sectorielle. Nous savons que les États-Unis sont dominés par l'industrie de la technologie de l'information. À l'extérieur, il y a des régions en Europe et au Japon qui sont moins connues mais qui offrent une diversification supplémentaire au-delà de ce qu'on peut trouver en Amérique du Nord.
Vous parlez de valorisations. C'est assez intéressant, compte tenu de la forte montée en puissance des actions en Amérique du Nord, surtout dans la technologie. Quand on considère un portefeuille globalement, est-ce que cela pourrait inquiéter certaines personnes? Les États-Unis sont tellement tributaires de la technologie. Il doit y avoir des occasions ailleurs.
Oui, cela a du bon sens, la diversification au fil du temps, au fil d'un cycle long, a fait la preuve de ses avantages. Quand on parle du secteur international, commençons à décomposer. Parlons de la concentration. Eh bien, au niveau du marché américain, où les sept magnifiques dominent les performances du marché, les dix premiers titres sur les marchés internationaux représentent moins de 10 %. Il s'agit de la possibilité de bénéficier d'un grand nombre de titres et d'un positionnement important dans ces titres que l'on ne verrait pas ailleurs. Parmi ces titres, en tête à l'extérieur, on a oublié l'industrie de l'automobile à bien des égards, mais il y a des constructeurs automobiles qui obtiennent de bons résultats et dont la valorisation est beaucoup plus réduite, avec la possibilité d'une remontée. Il y a d'autres domaines, au Japon, qui bénéficient du boom du tourisme au Japon alimenté par le yen faible. Il y a beaucoup d'entreprises qui bénéficient du yen faible et de l'augmentation des voyages au Japon, des séjours au Japon.
Vous avez parlé de l'écart en matière de valorisations entre le marché nord-américain, en particulier les États-Unis, et des occasions que cela engendre; approfondissons. Qu'est-ce que les investisseurs doivent se rappeler s'il s'agit d'un des indices sur lesquels ils fondent leurs recherches?
Il faut comparer la croissance. À l'heure actuelle, il y a des titres qui offrent une forte croissance hors de l'Amérique du Nord. Ceux-ci représentent fréquemment des occasions au niveau des valorisations.
Que dire des résultats? Nous connaissons l'économie américaine et la bourse américaine, qui obtiennent des résultats supérieurs aux autres régions. Comparons-les aux marchés internationaux. Que considérez-vous qui pourrait receler des occasions?
Quand on songe au marché américain, qui est extrêmement prometteur, le rendement sur un an des marchés internationaux est à deux chiffres. Il est excellent par rapport aux données historiques. Cela paraît très attractif et offre un bon potentiel.
Nous avons parlé de certaines grandes thèses quant aux régions du monde. À présent, que se passe-t-il en Europe à l'heure actuelle au niveau économique et au niveau des bénéfices des entreprises?
Il y a des indicateurs montrant que l'économie ralentit. La confiance est en berne en Allemagne. Il s'agit de se concentrer sur de bonnes entreprises. Certaines sont des entreprises américaines qui bénéficient du dollar fort aux États-Unis et la croissance plus générale, que ce soit en Asie du Sud ou dans d'autres régions du monde. Certains de ces fabricants de machines-outils en Europe se concentrent sur la restitution du capital. Ce sont des entreprises qui donnent des résultats, qui surclassent depuis longtemps. Ce sont de bonnes entreprises solides. Ce sont des titres intéressants. D'autres domaines auxquels nous nous intéressons, comme vous le savez, les réductions de taux sont sur la table aux États-Unis. C'est le cas également en Europe. Il y aurait les bénéficiaires de ces réductions de taux.
Voilà pour l'Europe. Le Japon s'est comporté de façon très intéressante cette année. Pendant très longtemps, personne ne parlait du Japon. On en parle depuis un an. Outre le tourisme, que se passe-t-il sur les marchés?
Le Japon a enfin surpassé son sommet de 1989 au mois de juin. Cela fait 30 ans essentiellement de rétablissement. Une période significative de déflation, de taux d'intérêt négatif. En 2012, le Japon, le premier ministre Shinzo Abe a lancé un programme qui s'appelait Abenomics. Cela a commencé par des mesures de relance budgétaire, d'assouplissement monétaire, l'affaiblissement du yen pour bénéficier aux exportateurs, mais à l'époque, on a également mis en place ce qu'on appelait la troisième flèche de Shinzo Abe, de la réforme de la gouvernance d'entreprise. Avec l'environnement de déflation depuis 30 ans au Japon, il y a beaucoup d'entreprises dont les bilans sont essentiellement constitués de liquidités. Ce qui s'est produit récemment, depuis un an ou deux, c'est que beaucoup des mesures qui ont été suggérées dans le cadre du programme de Abe ont été mises en œuvre: meilleure répartition du bilan, rachat d'actions, restitution du capital aux actionnaires, dessaisissement des activités non essentielles. Quand vous avez un groupe de supermarchés qui détient un terrain de golf, les synergies sont limitées. Voilà où les entreprises ont pris des mesures qui sont avantageuses pour les actionnaires. Même la bourse japonaise a mis au point un indice des entreprises qui sont cotées en deçà de leur valeur aux livres pour encourager... pour faire honte, si vous voulez, aux entreprises, afin qu'elles améliorent leur valeur aux livres, rationalisant leur bilan, améliorant la répartition des capitaux. Comme vous le savez, il y a eu une correction importante au Japon. Cette hausse de taux semble avoir changé la donne à court terme, changé au moins les mentalités quant au Japon. Oui, les taux ont été augmentés, ils ne sont officiellement plus négatifs. Le Japon est entré dans la période de taux d'intérêt négatif longtemps avant les autres et il est le dernier à en sortir. Les taux d'intérêt ont été augmentés à 0,25 % environ. Ce qui, évidemment, change la donne au Japon. Le Japon gère une inflation essentiellement importée. Le coût de l'alimentation, le coût de la vie ont augmenté, c'était l'un des arguments qui ont amené le premier ministre actuel du Japon à ne pas se représenter en novembre, mais les importateurs en ont bénéficié. Il y a eu des réformes dans les entreprises également, avec la faiblesse de la monnaie, les exportateurs canadiens en auraient bénéficié alors que le yen s'est raffermi considérablement depuis la hausse de taux. Depuis lors, il y a eu une certaine remontée. La croissance des bénéfices mesurés en yens approche des niveaux américains avec le yen qui se raffermit. En termes de dollars américains, la situation s'améliore encore plus.
Voilà des arguments très convaincants pour persuader les investisseurs canadiens qui sont parfois trop tournés vers l'intérieur, qui pourraient s'intéresser à l'extérieur. Il y a des considérations de taux de change, bien sûr. Que doit-on se rappeler en tant qu'investisseur international?
En ce qui concerne les devises, il y a des portefeuilles qui sont couverts à 100 % contre le risque de taux de change. Investir dans d'autres monnaies, cela fait partie de la diversification. Outre la solidité du marché américain, le dollar américain a été très fort. Prédire l'évolution des devises, c'est un défi, comme nous le savons, mais cela offre des occasions de diversification au-delà de l'exposition au dollar canadien ou au dollar américain. Détenir des yens, des euros ou des dollars australiens également.