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(musique) - Bonjour! Ici Greg Bonnell. Bienvenue à Parlons d'Argent en direct, une émission de Placements directs TD. Nos invités commentent l'actualité des marchés et répond à vos questions sur les placements. Aujourd'hui, nous allons évoquer la reprise boursière que nous avons connu cet été. Michael Craig, chef de la répartition d'actifs à Gestion d'actifs TD sera avec nous. Posez-nous vos questions par courriel à moneytalklive@td.com, ou dans la boîte de questions au bas de votre écran. Mais d'abord, un coup d'œil sur les marchés. Certains titres d'énergies qui étaient à la hausse récemment sont de nouveaux en recul, comme Baytex Energy qui baissent de 2,4 %. Le secteur de la technologie est également plombé. Shopify remonte un peu depuis le début de la séance, mais est toujours en territoire négatif, à moins de 1,4 %. D'autres secteurs cependant, y compris le secteur financier, rehausse l'ensemble de l'indice TSX. L'indice S&P 500 lui aussi est affecté par un certain nombre d'inquiétudes reliées à l'économie mondiale, mais en revanche, il est encouragé par des bénéfices intéressants, notamment ceux de Walmart et Home Depot. Nous y reviendrons. L'indice Nasdaq est lui aussi en recul à cause de la baisse d'un certain nombre de grands titres de technologie. En baisse de 40: Soit un tiers de pour cent. Tencent annonce une augmentation du nombre d'abonnés. Il est en hausse de 1 %, c'est-à-dire plus modestement que les gains enregistrés en début de séance. Si vous suivez le marché, vous aurez constaté que cet été, les indices sont à la hausse. Les investisseurs se demandent ce qui va se passer à présent, et notamment si la Réserve fédérale pourrait basculer depuis son cycle de hausse d'intérêt. Il pourrait s'agir d'une remontée classique dans un marché baissier. Michael Craig, responsable de la répartition d'actifs. - C'est la grande question de cet été. Pouvons-nous croire à cette remontée? Nous remontons depuis un niveau de confiance très, très bas au mois de juin. Les gens sont en vacances pendant l'été. Il s'agit d'une dynamique classique du marché baissier. Des remontées de plus de 10 %, après des creux attribuables à la méfiance des investisseurs. Est-ce que cette remontée est durable? Les deux prochains mois représente une période qui est typiquement très difficile. Je serais très méfiant à l'abord du mois de septembre, après une telle remontée. - Car bien sûr, c'est l'inflation qui a été le facteur clé pendant l'année. Sa montée continue de transmettre des ondes de choc sur l'ensemble du marché. Le chiffre de l'inflation aux États-Unis était moins élevé que prévu. Celui paru aujourd'hui pour le Canada l'est également. Les investisseurs se sont réjouis d'apprendre que l'inflation aux États-Unis était seulement de 8,6 %. C'est comme quand on se met au régime. Les cinq premières livres, c'est facile. Les chiffres de l'inflation ont baissé parce que les prix de l'essence des voitures d'occasion reculaient. Ce sont des facteurs cycliques, ce qui ne choquera personne. Encore une fois, la dynamique d'été est très connue, et nous repartions après une période de confiance très basse. L'idée que la Fed va changer de cap, c'est plutôt trompeur. Peut-être allons-nous considérer que l'inflation sera maîtrisée à Noël. C'est à l'automne qu'il y aura un certain nombre d'indicateurs, comme celui des loyers, qui emboîte le pas à l'emploi, et qui vont prendre davantage de temps à reculer à cause de facteurs cycliques. On va encore parler d'inflation l'an prochain. Je pense que la Fed ne peut pas changer de cap avant d'avoir maîtrisé l'inflation. Ce qui prendra plus longtemps qu'on ne le pense. - Les départs dans les réunions de la Fed ou de la Banque du Canada doivent également tenir compte du fait que les banques ont perdu de la crédibilité. Au début, il affirme que l'inflation était transitoire. Doivent-elles encore regagner notre confiance à l'égard de leur capacité à maîtriser l'inflation? - Les métiers en général se méfient toujours des banques centrales, mais quand on considère les attentes du marché à l'égard de l'inflation, celles-ci sont beaucoup plus basses. Les attentes à l'égard de l'inflation à long terme sont bien maîtrisées. Les données du Michigan sur les attentes en cinq ans sont parues la semaine dernière. La tendance est à la baisse. Depuis un an, c'est à la hausse, mais les attentes quant à l'inflation à long terme sont en recul. Les différents gouverneurs de la Fed ont toutes sortes d'antécédents et toutes sortes d'attitudes, mais ils ont à l'unisson annoncé qu'ils allaient resserrer la politique monétaire. Il est très rare que les gouverneurs de la Fed soient tous du même avis à cet égard. Il faut les prendre au mot et considérer qu'ils vont continuer de resserrer jusqu'à ce que l'inflation soit maîtrisée. - Si on les prend au mot et qu'on considère que la Fed va faire ce qu'il doit faire pour maîtriser l'inflation, pourrions-nous entrer en récession? Toute idée de l'augmentation des taux, c'est de ralentir la demande insatiable pour tous les actifs possibles et imaginables alimentés par l'argent facile. - Il ne s'agit pas de déclencher une récession, mais s'il faut une récession pour maîtriser l'inflation, eh bien, il faudra une récession. Il faut comprendre que les augmentations de taux vont continuer jusqu'à la fin de l'année et que les taux vont demeurer élever pendant quelque temps. Le marché obligataire prévoit des réductions de taux au milieu de l'an prochain. Je pense que cela ne se réalisera pas. Nous allons passer par une période pendant laquelle l'argent sera cher et c'est cela qui va nuire. On peut s'habituer au taux plus élevé, mais c'est la période prolongée pendant laquelle la politique demeurera très restrictive. C'est là où l'on se trouve dans une situation de récession, parce que le coût de l'argent est tellement plus élevé qu'il ne l'a été il y a quelques années. - Dans cette conjoncture, que doivent faire les investisseurs? Investisseur moyen se sent lésé par ce qui s'est passé dans les six premiers mois de l'année, ne savent pas s'ils peuvent faire confiance à la Fed. Que fait-on de son argent dans une période comme celle-ci? - Bon, le vieux proverbe annonce que la tendance à long terme fait abstraction des événements ponctuels. La situation est tout de même favorable depuis plusieurs années. Il faut toujours songer aux principaux risques pour l'investisseur. C'est qu'il n'ait le n'argent le jour où il en aura besoin. D'ici 12 mois, le marché obligataire a passé un mauvais quart d'heure pendant les six premiers mois de l'année. Les investisseurs du marché obligataire sont sous pression puisque les rendements ne sont pas intéressants. Aujourd'hui, sur le marché obligataire, les rendements sont beaucoup plus élevés qu'ils ne l'ont été depuis longtemps, et nous y songeons. Le rendement des obligations à quatre ou 5 %, dans le secteur des obligations de première qualité, c'est intéressant. En ce qui concerne la bourse, ce serait prudent à court terme, à l'approche de l'automne, mais d'ici 12 mois, je pense qu'il sera possible de revenir à des niveaux propices à l'augmentation du capital à long terme. Le troisième élément que l'on perd de vue: Bon nombre des modes qui étaient très en vogue l'an dernier, qui ont été à la peine, c'est l'évaluation de la valeur du marché qui nuit aux investisseurs. D'ici 10 ans, c'est cela qu'il faut éviter. C'est-à-dire de suivre des modes, ce qui entraîne des pertes permanentes de capital. Il s'agit d'investissements un peu plus décalés. - Si vous voulez toujours avoir un portefeuille équilibré, à long terme, il est démontré que les résultats sont au rendez-vous, ce qui a ébranlé la confiance des investisseurs, ce sont les résultats très défavorables des obligations pendant les six premiers mois de l'année. Autrefois, lorsque les actions décevaient, les obligations compensaient. - Mais c'est une anomalie. Il est très rare que les obligations soient dans la même mesure que les actions. La dernière fois qu'il y a eu une période si défavorable, je n'étais pas envie. Je ne suis pas si jeune. Il s'agit d'une anomalie. Il y a des leçons à en tirer. Dans la première moitié de l'année, mis à part l'énergie et les produits de base,Il faut être conscient du fait que d'ici 10 ans, des périodes de stagflation que nous n'avons pas vu depuis longtemps sont plus probables, et par conséquent, il y a certains secteurs dans lesquels on peut orienter un portefeuille équilibré, notamment par exemple les produits de base. Parce que pendant ces périodes, la situation est difficile, mais cela permet de préparer des rendements supérieurs dans l'avenir, puisque les valorisations sont beaucoup plus intéressantes. - Excellent début d'entretien! Vous pouvait nous poser vos questions sur la répartition d'actifs à l'attention de Michael Craig, soit par courriel@moneytalklive@td. com, ou dans la boîte de questions en bas de votre écran. À présent, actualité du monde des affaires. La baisse des prix de l'essence a contribué à ralentir le rythme de l'inflation au Canada au mois de juillet. Les dernières statistiques montrent une augmentation annuelle de 7,6 % des prix à la consommation, en baisse par rapport à 8,1 % au mois de juin. La baisse du prix de l'essence réduit l'inflation vedette, mais l'inflation de base est toujours largement au-delà de l'objectif de 2 % de la Banque du Canada, laquelle devrait continuer d'augmenter les coûts des emprunts afin de maîtriser l'inflation. Les bénéfices annoncés par Walmart illustrent la manière dont les consommateurs gèrent l'augmentation des coûts. Le détaillant à dépasser les attentes des milieux financiers, mais notre une part plus importante des budgets des ménages est consacrée à l'alimentation et au carburant, aux dépens des vêtements et autres biens de consommation. Les adeptes de la rénovation ont encore des projets à achever après la pandémie. Les derniers résultats trimestriels de Home Depot sont supérieurs aux estimations des analystes. Les ventes nettes en hausse de 6 % sur 12 mois, et pour l'intégralité de l'année, Home Depot prévoit toujours une hausse de 3 % des ventes sur 2021. L'indice composite TSX demeurant territoire positif malgré la faiblesse des titres de l'énergie, et qu'elle était en pointe en début de matinée, mais à présent cèdent la vedette aux titres financiers. 20 254 points, en hausse d'un tiers de pour cent. Aux États-Unis, la faiblesse dans le secteur de la technologie, mais les bénéfices des détaillants, notamment ceux de Walmart et Home Depot supérieurs au pronostic, redonnent un peu d'élan à la confiance. En hausse de 40 %, indice S&P 500. Michael Craig, responsable de la répartition d'actifs chez Gestion d'actifs TD. On a évoqué le mot stagflation au début de notre entretien. Quel est le risque dans la conjoncture actuelle? - Je dirais que le risque d'une période prolongée de staglation est faible. C'est une période de faible croissance. Dans certaines régions du monde, le risque est très élevé. Au Royaume-Uni, la situation sera semblable à celle de la staglation. C'est la conséquence d'un certain nombre de choix politiques. La réduction de l'apport au marché du travail à cause du Brexit. Il s'agit donc du point où tout partira pour la stagflation. En Europe, c'est attribuable à la situation en Europe de l'Est. Mais ce n'est pas le cas classique de la stagflation, la demande est excessive et où il n'y a pas de raison pour l'économie de produire des biens pour répondre à cette demande. C'est une situation dans laquelle énergie n'est pas au rendez-vous. En Amérique du Nord, c'est très différent. La croissance ralentie. L'inflation est élevée. À moment donné, la croissance va être relancée. Je pense que nous ne sommes pas dans une période de faible croissance, ni que les encouragements n'existent pas pour aiguillonner la production. Dans un marché aussi serré que celui que nous connaissons aujourd'hui, parvenu à ce stade dans le cycle, on aurait supposé que toutes les personnes qui ont quitté la population active pendant la COVID l'auraient réintégré. Mais il y a aux États-Unis 1,5 millions de personnes qui ne sont toujours pas revenues sur le marché du travail. Certains ont pris leur retraite, d'autres ne veulent pas reprendre le travail. Ceci a créé beaucoup de pression sur les entreprises, ce qui va susciter des investissements dans l'automatisation. - La croissance n'est pas homogène. - On pourrait payer des gens pour creuser des trous et appeler cela la croissance. Ce qu'il faut, c'est vraiment la productivité. Des investissements qui permet de fournir de meilleurs biens et services, mais à meilleur prix de reviens. Ces investissements dans la productivité, c'est à plus long terme. Cela se voit dans les données de l'épargne par rapport à l'investissement des entreprises. Il y a eu un pic d'épargne l'an dernier. Aujourd'hui, les entreprises investissent davantage. Cela pourrait aider d'ici 12 mois, mais à long terme, cela limite le risque de stagflation. Il y aura sans doute une période de prix de l'énergie durablement plus élevée, à cause de la réduction du marché des combustibles fossiles et de l'absence de solution de rechange immédiate. Merci de m'avoir posé une question facile. - Alors voici une question peut-être un peu plus délicate. Vous avez dit que l'économie américaine n'est pas en phase d'expansion pendant la première moitié de l'année, mais plutôt en phase de contraction. Donc, on se demande: Est-ce que nous sommes déjà en récession ou pas? Comme vous l'avez dit, le marché du travail se porte très bien, est très serré. Il y a une pénurie de travailleurs. Il y a beaucoup de dynamiques inusités. On peut avancer des arguments très convaincants selon lesquelles, au moins pour moi, il n'y a pas vraiment de croissance économique, mais il ne s'agit pas d'une véritable récession. - C'est une récession théorique, où la croissance se plante, mais on ne voit pas de flambée de chômage. Quel que soit le type de récession ou de ralentissement que nous vivrons, je ne vois pas de pic de chômage comme pendant la crise financière de 2008, où le chômage est supérieur à 10 %. Cela, je ne le prévois pas. C'est inhabituel. Au niveau des investissements, c'est toujours une période très difficile. En 2001, la récession était très défavorable. Les investisseurs notamment à la bourse en ont beaucoup souffert. Mais ne confondons pas l'économie réelle et la bourse. Ils sont reliés au fil du temps, mais pendant cette période, il y aura peut-être des scénarios différents. Les plus pessimistes seraient sans doute les investisseurs en bourse, parce que ce qui se passe en bourse ne se reflète pas dans ce qui se passe dans l'économie réelle au niveau de la récession. Voilà où nous en sommes. Il s'agit sans doute situation dans laquelle les bénéfices des entreprises ont peut-être reculé de 5 % l'an prochain. Le marché va revenir sur ses pas. L'inflation reviendra finalement à un niveau acceptable. La Fed réduit les taux et nous revenons à une courbe rendement normale et un regain de confiance sur les marchés. - Une autre question qui nous est posée: Est-ce que le moment est propice à investir davantage dans les titres à revenu fixe? Nous en avons parlé dans notre entretien au début . Certains autres représentants de Gestion d'actifs TD nous disent que les titres à revenu fixe sont intéressants pour la première fois depuis longtemps? - Oui, c'est un secteur qui est attractif. Encore une fois, revenons à la situation qui existait il y a un an. Notre stratégie obligataire rapportée de pour cent. Aujourd'hui, elle rapporte 4 %. Est-ce qu'elle pourrait baisser d'ici quelques mois? Bien sûr. Mais si vous avez un horizon temporel plus long, comme c'est le cas de l'investisseur typique, le marché obligataire nous paraît intéressant. Compte tenu du fait que les rendements à long terme vont augmenter au moins pour les Duration plus courtes. Si vous investissez dans les titres à revenu fixe, la plupart des obligations sont négociés largement en deçà du père, à 85,90, 0,92 € le dollar. Non seulement, vous touchez un revenu, mais aussi un gain en capital, ce qui est plus intéressant au niveau fiscal. - Voilà la dynamique du marché obligataire. On nous pose beaucoup de questions, des investisseurs autonomes, sur les CPG. Ce ne sont pas des obligations, mais les banques sont disposées à vous payer relativement cher pour détenir votre argent. Ça commence à être plus intéressant que depuis longtemps. Mais il s'agit d'un écran très différent avec des risques différents. Toutes les investisseurs qu'une place de l'argent que dans les CPG, c'est exactement ce que je viens de dire pour les obligations, 4 % et plus de rendement, c'est très intéressant. C'est un excellent moment pour investir dans les CPG. Mais je mettrai toujours une mise en garde. Les CPG, ça a énormément de bon sens pour la liquidité à court terme. Pour la liquidation de capital à long terme, il y a sans doute le meilleur moyen de procéder. Je dirais en outre que vous pouvez dire: Je peux toucher 4 % par an pendant quatre ans, c'est formidable sur mon CPG. Mais dans le marché obligataire, le rendement n'est pas nécessairement aussi régulier. Mettons que nous entrons récession et que les rendements augmentent, le rendement des obligations pourrait être largement supérieur, et vous pourrez transférer cet argent dans la bourse si les actions reculent. Tandis que dans le cas d'un CPG, votre argent est bloqué pendant quelque temps. Si vous n'avez pas besoin de prendre une décision tactique en cours de route, peu importe. Mais si vous voulez vous ménager une marge de manœuvre d'ici quatre ans, il faut vous méfier. - Fait toujours vos propres recherches avant de prendre des décisions de placement. Vous pouvez poser des questions en tout temps à Michael Craig, responsable de la répartition d'actifs chez Gestion d'actifs TD. Vous pouvez poser des questions en tout temps par courriel@moneytalklive@td.com. Revenons sur les marchés. L'indice TSX composite est légèrement hausse. Il s'y maintient. 20 271 points, un gain de 91 points. Une certaine prudence manifestée hier, et puis pendant l'après-midi de la journée d'hier, la bourse a progressé. aujourd'hui, elle est en hausse de presque 0,5 %. Indice S&P 500 est en hausse d'un tiers de pour cent. Toutefois, la bourse est quelque peu plombée par certains titres de technologie. L'indice Nasdaq est toujours en territoire négatif, mais très modestement. L'indice Nasdaq est en baisse de 13 points, , soit 1/10 de pour cent. Je vous rappelle comment vous pouvez nous poser vos questions. Avez-vous une question sur les placements ou les marchés? Vous pouvez la poser soient par courriel@moneytalklive@td.com, ou dans la boîte de questions au bas de votre écran. Il suffit de cliquer sur "envoyer", nos invités pourraient vous répondre en direct. Nous revoici en compagnie de Michael Craig, qui répond à vos questions sur la répartition d'actifs. Compte tenu de la situation des marchés en 2022,de nombreuses questions nous somment posées. Les perspectives du pétrole et du secteur de l'énergie. Nous avons des experts qui consacrent beaucoup de temps à étudier ce sujet, donc je vais profiter de leur expertise. - S'agissant du pétrole, d'ici quelques temps, s'il y a une récession ou un ralentissement, il s'exercera une certaine pression. Il est difficile d'envisager qu'une résection se déclare sans que le cours du pétrole ait baissé. Il faut se rappeler cela. mais le marché est beaucoup plus élevé à court terme qu'à long terme. Les cours, normalement, sont plutôt parallèles. Ce qui est attribuable aux difficultés de livraison. L'économie mondiale n'a jamais réduit la demande, donc sur un horizon sur cinq ans, le pétrole devrait très bien se comporter dans cet environnement. Au niveau des entreprises, ce qui a changé, c'est qu'historiquement, on achetait des actions de compagnies d'énergie en supposant que si les prix du pétrole augmenté, elles allaient en extraire davantage et améliorer leurs revenus d'exploitation. Aujourd'hui, les compagnies pétrolières n'ont pas les mêmes raisons d'augmenter leur production comme autrefois. La plupart de leurs bénéfices supplémentaires se retrouvent dans leur flux de trésorerie très élevée, ou sont restitués aux investisseurs dans le cadre d'achat d'actions ou de dividendes. Autrefois, les compagnies pétrolières étaient des titres cycliques. Aujourd'hui, ce sont plutôt des titres producteurs de revenus. Avec les énergies renouvelables, un moment donné, nous amenons plus consommer de pétrole. Je ne sais pas quand ce sera, mais au niveau de la recherche de revenus, c'est un secteur qui est très intéressant. Je pense que le pétrole a beaucoup rétrogradé par rapport à son pic d'avant l'invasion de l'Ukraine. Ça vous montre à quel point la demande a diminué. Donc à court terme, il y aura des vents contraires, mais à long terme, c'est un secteur qui est intéressant, surtout dans un monde d'insécurité énergétique. Ce n'est pas une idée originale. - La question des titres de l'énergie qui se transforme en titres producteurs de revenus, c'est fascinant, y compris les compagnies canadiennes. Ils nagent dans les liquidités. Elles sont restituées au investisseur dans le cadre d'achat d'actions de dividendes. Pendant combien de temps cela va-t-il continuer? Car si vous n'investissez pas à long terme qu'il y a une transition énergétique sur la planète, quelle est l'issue logique? Il me semble que cela ne peut pas continuer indéfiniment. - Ce sont les actionnaires qu'il exige. La réponse sera: Quand les actionnaires décideront qu'ils veulent que les compagnies pétrolières reprennent la recherche de sources de pétrole. Mais avec la transition ESG, les actionnaires ne négligent pas. Résultat sans doute des prix beaucoup plus élevés de l'essence. Mais en tant qu'investisseur, je ne vois pas ce qui pourrait nous faire changer de cap, à moins que nous abandonnions les accords de Paris, économie faible en carbone. Je crois que cela ne se produira pas. La situation pourrait changer dans certains pays, mais il est difficile de faire cavalier seul, parce que vous allez devoir surmonter des défis au niveau des échanges commerciaux, surtout avec l'Europe. Je crois que les raisons d'augmenter l'exploration de pétrole ne vont pas être rétablies et ne seront jamais plus ce qu'ils ont été. - C'est une époque intéressante. Je ne sais pas si ce sera moins stressant, mais ces changements en profondeur sont certainement matière à réflexion et peut-être matière à s'inquiéter. - Mes collègues et moi-même sommes en fait épuisé. Depuis deux ans, nous avons vécu une période inédite, fertile en défis que nous n'avions jamais dû gérer. Au niveau géopolitique, la situation est beaucoup plus volatile dans le monde et cela obligé investisseurs à faire évoluer leurs réflexions et à tenir compte d'un grand nombre de facteurs que nous négligions depuis 10 ans. - Une nouvelle question de nos spectateurs: D'après vous, comment le dollar canadien se comportera-t-il dans l'avenir? - Quelques éléments relatifs au dollar canadien. Par rapport au dollar canadien cette année, ce n'est pas très intéressant. Le taux de change n'évolue pas beaucoup. Mais le dollar canadien surclasse de très loin les autres grandes monnaie: Le yen, l'euro. Si vous voulez alors vacances au Japon, Royaume-Uni, en Europe, essentiellement, vous bénéficiez d'un rabais de 20 % à cause du dollar canadien fort. Dans l'avenir, les États-Unis seront le premier pays… ils ont été le premier pays à augmenter les taux, ils seront sans doute le premier pays à les réduire. Peut-être l'an prochain ou peut-être par la suite. Le dollar américain est très fort. D'ici 12 mois, il va peut-être reculer quelque peu. Le dollar canadien devrait tirer son épingle du jeu, mais ne va sans doute pas surclasser dans la même mesure. Je ne serais pas étonné de voir une inversion dans laquelle dollar canadien est surclassé par le yen et l'euro, se débrouille face au dollar américain. Je ne vois pas comment le dollar canadien pourrait demeurer très bas pendant une période prolongée. Sur cinq ans, je ne serais pas étonné qu'il remonte autour de 0,90 cents par rapport au dollar américain, car il y a beaucoup de facteurs positifs qui influencent la trajectoire du Canada. - Compte tenu de notre entretien précédent sur l'énergie, parfois, on affirme que le dollar canadien est une pétro monnaie. - Il n'évolue plus de cette même manière. Notre économie a beaucoup évolué. Elle est beaucoup plus équilibrée qu'elle ne l'était autrefois. Il se passe beaucoup d'autres choses Canada que l'extraction du pétrole. Par ailleurs, une partie de cette remontée peut être attribuable à l'afflux de capitaux pour l'exploitation de ressources. Il y a eu beaucoup d'investissement dans les sables bitumineux. C'était donc un flux net vers le Canada. Le dollar canadien attire plus de nouveaux capitaux pour les immobilisations dans les champs pétrolifères. Je crois que c'est la grosse différence. À présent, le marché canadien du logement. Qu'en pensez-vous? - Il y a eu un recul considérable. il s'agit de la première conséquence de resserrement de la politique monétaire. Si vous me demandez quel est le secteur le plus affecté par l'augmentation des taux, je vous dirai immédiatement le logement. Il y a eu une remontée énorme qui ne pouvait durer. Je crois que tant que la politique monétaire sera resserrée, si nous sommes à trois ou 4 % de taux du jour au lendemain pendant un an, le logement aura des difficultés, surtout dans les marchés où les prix sont déjà très élevés. Ce sont sans doute les banlieues qui seront le plus durement touchées. Il y a beaucoup de gens qui utilisaient la valeur de leur logement pour en acheter d'autres, ils versent un taux variable. Quand on va de 1,5 % à 4 %, sur 1 million de dollars, ça fait 30 000 $ de plus. Ça ralentit beaucoup l'économie parce que c'est de l'argent… encore une fois, c'est comme une taxe. C'est de l'argent qui ne sera pas dépensé ailleurs. Ce sera une période très difficile. À long terme, la croissance démographique est très favorable. Nous avons une immigration supérieure à 1 % de la population. La pénurie de logements, c'est ce qui est à craindre à long terme. Il y a eu aussi beaucoup d'investissement dans des deuxièmes, troisième ou quatrième logement. C'est là que les coûts de financement seront trop élevés pour que les investisseurs puissent se contenter de toucher leurs revenus locatifs. - C'était extraordinaire pendant la pandémie. Il y avait autant de raisons: Travail à distance, les gens qui profitaient de la valeur nette de leur grande maison en ville. L'augmentation des prix, non seulement dans les banlieues, mais à deux heures de Toronto… il y a tellement de variables est tellement inconnu! Il faut supposer qu'à un moment donné, ou du moins je suppose qu'à un certain moment donné, il y aura une prime de proximité. La raison pour laquelle les prix étaient plus élevés à Toronto qu'à trois heures de route. Cela varie d'une industrie à l'autre. Si vous travaillez dans un secteur où vous avez toujours travail à distance, rien ne changera. Mais je pense qu'il y aura un élagage. Une fois - et nous n'y sommes pas encore, il y aura peut-être une nouvelle vague COVID à l'automne - mais d'ici quelques années, il y a un recul dans les centres créatifs. Que ce soit au centre-ville ou dans les quartiers plus excentrés. Ce qui est intéressant, c'est que les entreprises dont le personnel travail à domicile, elles ont été en plein recul cette année. Le marché les a totalement déconsidérés cette année. Cette thèse d'investissement n'est donc plus de mise. Est-ce que cela va entraîner le rétablissement d'un environnement de travail plus traditionnel, avec une présence au bureau trois ou quatre jours par semaine? C'est un réveil brutal pour certaines personnes dont l'emploi n'était pas aussi flexible qu'ils croyaient et qui doivent revenir dans les secteurs où ils sont appelés à travailler. À suivre. Les achats de véhicules récréatifs sont montés en flèche pendant la COVID. À présent, tous ces véhicules sont soldés. Donc, un certain nombre de comportements sont inversés. Ce sera passionnant de voir comment cela se décantera. C'est pourquoi ce sont les logements dans les zones rurales dont le prix a augmenté de 40 %, ce phénomène n'est pas durable. - J'ai passé un an et demi dans mon poste antérieur, non pas dans un grand studio comme celui-ci, j'étais dans une salle de huit pieds par huit pieds devant un téléphone. Je préfère être ici. Avez-vous une question sur les placements ou les marchés? Vous pouvez la poser soient par courriel à moneytalklive@td.com, ou dans la boîte de questions au bas de votre écran. Il suffit de cliquer sur envoyer. Nos invités pourront y répondre en direct. Un coup d'œil sur les marchés. Nous sommes à mi-chemin de l'heure du repas du midi. 20 267 points, l'indice composite TSX se progresse de façon décente. Est-ce qu'il y a des sources d'inquiétude? Bien sûr, mais en même temps, c'est toujours la saison des annonces de bénéfices d'entreprises aux États-Unis. Certains des grands détaillants affichent une bonne santé. L'indice TSX est en hausse de presque 0,5 %. Les titres d'énergie étaient en pointe, mais à présent, ce sont plutôt les entreprises du secteur financier. Les entreprises de l'énergie ont amorcé un repli, avec la baisse du cours du pétrole. Athabasca Oil était une entreprise parmi celles qui avaient progressé le plus sur la bourse de Toronto. Elle est aujourd'hui en baisse de plus de 2 %. L'indice S&P 500, qui est dopée par les annonces de bénéfices supérieurs aux prévisions des mastodontes du commerce de détail. Malgré une certaine faiblesse du secteur de la technologie, l'indice est en hausse, à presque 13 points,, jusqu'à 3409 points. L'indice Nasdaq spécialisé dans la technologie remonte un peu, après un recul prononcé en début de séance, mais est toujours légèrement baisse de presque neuf points, C'est-à-dire 6/10 de pour cent. Walmart avertissait il y a quelques semaines qu'il y aurait des difficultés suis future,mais pour le moment, elle semble avoir surmonté ces obstacles. En hausse de presque huit dollars l'action, ou de près de 6 %. Walmart met en garde contre l'évolution des habitudes d'achat des consommateurs face à la flambée des coûts de l'alimentation et du carburant. Les acheteurs réduisent leurs achats de certains articles, comme les vêtements. Nous sommes de nouveaux en compagnie de Michael Craig, responsable de la répartition d'actifs chez Gestion d'actifs TD. Pensez-vous que la division politique aux États-Unis va se répercuter sur la bourse? -La question est très difficile. Je ne le crois pas. Je crois que nous allons sans doute atteindre les unités de la division à l'approche de la prochaine élection. Les États-Unis ont vécu des périodes comme celle-ci, ce n'est pas la première. En définitive, il faut une cause qui unisse les citoyens. Nous en semblons loin aujourd'hui, mais que ce soit en 2024 - 2028, une nouvelle génération de dirigeants va entrer en scène. Il y a des problèmes qui semblent délicats, mais il y a également des questions qui font l'unanimité. une attitude ferme à l'égard de la Chine, la nécessité de favoriser les familles américaines. Mais c'est très différent des 10 dernières années, pendant lesquelles les deux parties n'avaient absolument aucun point commun. À mon avis, la trajectoire nous mènera à une plus grande division au Canada plus court terme, et une plus grande concertation aux États-Unis. Quant au marché boursier, là où il pourrait y avoir des difficultés, ce serait le cas où il serait très difficile par exemple de faire affaire en Californie par rapport au Texas. Ce serait très défavorable pour la bourse, car les entreprises pourraient monter en échelle. - Quand vous avez parlé du Texas de la Californie, Elon Musk pourrait dire: Je n'aime pas vos politicien Californie, donc je vais déplacer mon usine au Texas. - Bon, ça, c'est une question de fiscalité. Ce n'est pas très grave. Mais il y a les questions de systèmes de valeurs, où on ne peut pas fonctionner à la fois dans deux États, où il y a de plus en plus de pouvoirs au niveau des États, lesquels commencent à adopter des lois qui sont contraires au mode de fonctionnement des entreprises. Il y aura une véritable fragmentation, ce serait problématique. Une question difficile, mais je survivrai cela, en tout cas, en ce qui concerne les États-Unis. La restitution de pouvoirs aux États individuels pour être très problématique pour les entreprises. - Le cycle électoral aux États-Unis et son impact sur les bourses. Dans certains cycles électoraux, il y a un secteur qui devient le bouc émissaire. Par exemple, les entreprises du secteur de la santé, il y a toujours le risque que secteur soit montré du doigt. - Oui, il y a des gagnants et des perdants. En 2020… bon, si on remonte sur son temps, il y a eu deux cycles électoraux pendant lesquelles il y a eu une période défavorable pour les marchés par la suite. C'était 1940 et 2000. Donc, la deuxième guerre mondiale, tandis que les alliés étaient en difficulté face à l'Allemagne. Et puis l'effondrement du marché de la technologie. Toutes les autres élections, tout le monde s'inquiète et puis quelqu'un gagne, il y a une certitude, peut-être qu'on aime ou qu'on aime pas le gagnant, mais les marchés remontent après une élection. C'est typiquement comment la situation se déroule. Malgré les inquiétudes, quel que soit le gagnant des élections, la vie continue. - Bon, revenons questions de nos spectateurs. Une question intéressante compte tenu des préoccupations au niveau de la saison des bénéfices. Que pensez-vous des valorisations? Les actions sont-elles toujours trop chères? à l'approche de la saison des bénéfices, certains analystes pensent que les bénéfices devraient faire l'objet d'une vérification. - Je pense qu'ils doivent toujours faire l'objet d'une rectification, je pense que ce sera sans doute en 2023. Je ne veux pas compliquer la situation à l'excès. Je suis spécialiste du marché obligataire. Le marché américain est à 17 ou 18 fois les bénéfices. Inversement, cela fait un rendement de 5 %, 5,5 %. Ça, c'est très attraction quand les obligations étaient 1 %. Quand les obligations sont à 3 %, ça fait 2 % de prime de risque pour les actions. Pour moi, c'est cher. Si on se base sur les bénéfices prospectifs, 4,4 % pour l'an prochain, à mon avis, c'est trop élevé. Donc en utilisant les titres à revenu fixe comme repère, pour répondre à la question du spectateur, je pense que les valorisations ne sont pas très intéressantes à leur actuelle. Je crois qu'il faudrait que les bénéfices soient rectifiés avant que l'on ne puisse se satisfaire des valorisations. Cela mènera à un affaiblissement du marché à court terme. Si j'ai tort et que tout se passe bien l'an prochain, tant mieux, puisque les bénéfices pourront progresser. Mais toutes nos analyses elle est à croire que cela ne sera pas la croix le cas en 2023. - Est-ce que ce sera peut-être pendant la prochaine saison des bénéfices que les révisions interviendront? - À la fin de l'année où l'an prochain. Cela sera à ce moment que ça se produira, je pense, il y aura des annonces de bénéfices décevantes. C'est en tout cas ce que prédisent les marchés. - Voilà tout le temps dont nous disposions. compte tenu de notre situation, la remontée de l'été, la situation à l'automne… Toute la remontée de l'été, volume réduit, manque de confiance préalable, c'était toutes les conditions propices à une remontée que l'on ne voit pas dans les marchés aussi, mais dans les marchés baissiers. Il faut se rappeler cela. L'automne sera difficile. Ne croyez pas que la Fed va changer de cap de sitôt. Elle va continuer dans la même direction, avant que l'inflation ne baisse sensiblement. Par ailleurs, c'est le revers de la médaille, surveiller l'emploi. Lorsque l'emploi commence à reculer, s'il recul, ce sera le signe révélateur que nous parvenons à la fin de cette période de marchés baissiers. Ce sera défavorable pour l'économie réelle, mais pour les marchés, on considérera qu'il s'agit d'une récession ordinaire et l'on pourra chercher des actions après cours plus intéressants. Merci, Michael, pour cet entretien. Michael Craig est chef de la répartition active chez Gestion d'actifs TD. Demain, Rob Pemberton, chef des taux à revenus fixe Gestion d'actifs TD, va répondre à vos questions. Vous pouvez poser vos questions en tout temps par courriel à moneytalklive@td.co.. Merci et à demain!