
Anthony Okolie récapitule l’actualité du jour, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis Kim Parlee et Ted Welter, chef des placements, Placements alternatifs à Gestion de Placements TD, discutent de la façon dont les placements alternatifs pourraient assurer la stabilité à long terme de votre portefeuille.
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Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien COVID-19 Parlons argent du mardi 9 juin. Je m’appelle Anthony Okolie. Dans quelques minutes, Kim Parlee discutera de la façon dont les placements alternatifs peuvent assurer la stabilité à long terme de votre portefeuille avec Ted Welter, chef des placements, Placement alternatifs, Gestion de Placements TD. Mais tout d’abord, voici un survol rapide des nouvelles du jour.
Selon la Banque mondiale, l’économie mondiale connaîtra cette année sa pire récession en 80 ans. Elle prévoit un ralentissement de 5,2 % de l’économie mondiale. Les effets se font déjà sentir aux États-Unis. Selon le National Bureau of Economic Research, l’économie américaine est officiellement entrée en récession en février en raison de la pandémie.
Le secteur du schiste subit un autre coup. Selon certains rapports, Chesapeake Energy, l’un des pionniers de la révolution du schiste aux États-Unis, se prépare à une possible faillite qui pourrait remettre le contrôle aux prêteurs principaux.
Enfin, IBM a indiqué au Congrès américain qu’elle mettait fin à ses activités de reconnaissance faciale en raison d’inquiétudes envers les libertés et droits fondamentaux de la personne.
C’était le résumé des nouvelles du jour. Voici maintenant la discussion de Kim Parlee avec Ted Welter.
Ted, j’aimerais commencer par parler du rôle que jouent les catégories d’actif alternatives lors de situations économiques comme celle que nous vivons en ce moment. Et, sans prendre ceci avec désinvolture, je dirais que ce n’est probablement pas la première fois que vous voyez les marchés des placements alternatifs être perturbés par des crises.
Kim, merci de m’accueillir. Je suis heureux de parler des catégories d’actif alternatives au nom de la TD et de notre équipe. Mais, pour répondre à votre question concernant la situation actuelle, sachez qu’on regarde toujours ce qui s’est passé dans l’histoire, à titre de référence, pour tenter d’analyser ce qui se passe aujourd’hui et de déterminer comment on va réagir à l’avenir.
Disons qu’on regarde, à titre d’exemple évident, ce qui s’est passé pendant la crise financière. Du côté des actifs réels et du secteur immobilier, il y a eu des chocs d’offre excédentaire. À l’échelle de l’économie, en général, on est un fournisseur de services. Les perturbations du secteur énergétique ont eu des effets sur les marchés.
Les gouvernements ont causé des chocs politiques. Du coup, j’ai effectivement été témoin d’un certain nombre de situations, en tant que chef des placements, avec Connie Ashton, notre chef de l’exploitation, et Greg Zahorski, notre chef, Acquisitions. Tous les trois, on travaille ensemble depuis plus d’un quart de siècle, et ce n’est pas la première perturbation qu’on essuie.
Mais, celle-ci est très différente. Je dirais que les catégories d’actif alternatives servent foncièrement à diversifier encore plus les placements et à obtenir les rendements attendus à long terme, qui sont habituellement générés par les titres à revenu. Les données confirment la thèse selon laquelle plus de 80 % de ces rendements sont tirés des titres à revenu.
La conjoncture actuelle est très différente, parce que, contrairement à la crise financière de 2008, il y a perturbation au niveau des titres à revenu. On assiste à une paralysie importante de l’économie mondiale. On en est conscient; on gère le risque en conséquence.
Et je suis heureux de vous expliquer comment on, au moyen de notre portefeuille, réagit à ça et comment on se prépare pour... Je ne veux pas paraître trop optimiste, mais on croit que l’avenir sera meilleur. On croit qu’on va survivre à la crise actuelle et que le secteur changera. Cette catégorie d’actif continuera d’ajouter de la valeur à un portefeuille diversifié.
Parlons un peu plus en détail de certains de ces points, car ils sont très intéressants. Et on peut notamment parler du rôle des catégories d’actif alternatives - et je vais y revenir quand on parlera du rendement des obligations et de tout ça - enfin, les investisseurs cherchent à s’assurer des rendements, et les catégories alternatives offrent une solution intéressante.
Mais si on décortique la catégorie, on voit qu’il y a des titres liés aux infrastructures, aux prêts hypothécaires et aux biens immobiliers. Pourrions-nous nous pencher sur le secteur immobilier? il y a tellement de choses intéressantes de ce côté! Vous pourriez peut-être nous expliquer votre portefeuille, les différentes catégories, leur rendement actuel et ce que vous en pensez?
Les décisions sont prises au niveau du portefeuille. Il est question de diversification, de gestion des risques et de volatilité. On doit trouver un juste équilibre entre les risques et le rendement des titres à revenu fixe et des actions à long terme. Et c’est exactement ce que cette catégorie d’actif fait et a fait.
Laissez-moi mettre ça en contexte... ou plus précisément dans le contexte du secteur immobilier et du programme immobilier canadien, en vous donnant quelques données. N’oublions pas qu’il s’agit d’un portefeuille immobilier institutionnel. Il faut tenir compte du fait qu’on gère un portefeuille de propriétés individuelles.
En effet, il regroupe plus de 19 milliards de dollars d’actifs, de St. John’s (Terre-Neuve) à Victoria, en Colombie-Britannique, et plus de 250 propriétés. Notre placement immobilier le plus important accapare 3,1 % du portefeuille. Pourquoi je souligne ce point? C’est que, sur le plan de la gestion du risque lié à la diversification, il n’y a pas une propriété, un locataire ou un client, en soi, qui peut ébranler ce portefeuille.
Ce plus important placement, à 3,1 %, c’est la tour TELUS au centre-ville de Vancouver. Et ça a été le premier immeuble de bureaux certifié LEED Platine au Canada. C’est un actif irremplaçable et très stratégique. Il affichera un très bon rendement tout au long de la présente crise et est très bien positionné pour l’avenir.
C’est l’effet de levier, le nombre de positions, qui amplifie le risque en période de repli. Et on a adopté un effet de levier très conservateur, à 26 %, pour ce portefeuille. Enfin, notre portefeuille est constitué de manière active. Il comporte des actifs de base et à valeur ajoutée et une sélection opportuniste.
Mais on privilégie toujours le volet de base pour les actifs stabilisés et la prévisibilité des revenus. Le portefeuille est composé à plus de 72 % d’actifs de base et à près de 90 % d’actifs de base plus. Donc, quand la pandémie a éclaté, le portefeuille était déjà très bien positionné. Et les données fondamentales de l’immobilier canadien étaient en fait très bonnes. Le secteur n’était pas vraiment prêt pour ce qui s’est avéré être une importante perturbation tant pour le portefeuille que l’économie en général.
J’aimerais qu’on revienne un peu en arrière et que vous nous expliquiez ce qui se passe dans ces secteurs, selon vous, si vous le voulez bien. Tantôt, vous citiez la tour TELUS en exemple. Vous pourriez peut-être commencer par les immeubles de bureaux? Qu’est-ce qui se passe de ce côté-là?
Eh bien, pour les immeubles à bureaux - qui représentent environ 33 % du portefeuille - on a misé sur les immeubles en ville, liés au transport en commun, dont certains à usage mixte. Des actifs très stratégiques dans les plus grands centres du pays où on avait observé une croissance économique.
À cause de la COVID-19, on a eu droit à une fermeture complète. Mais si on regarde la stabilité de l’actionnariat dans l’ensemble du marché, pas seulement au sein de notre portefeuille, l’appropriation institutionnelle est très forte au Canada du côté des immeubles de bureaux. Selon nous, grâce à ça, notre portefeuille tout comme le marché se maintiendront.
On se prépare donc tous en vue des directives qui émaneront des gouvernements. En ce moment, une intense réflexion s’effectue au sein du secteur sur les méthodes d’exploitation des activités en temps de pandémie et ce qui en ressortira. Toutes les procédures de stérilisation, de distanciation, de sécurité et de protocoles... Toutes ces démarches sont déjà bien amorcées.
Des politiques et des procédures ont été élaborées à cette fin. Les façons de faire ne seront plus jamais les mêmes après la pandémie. Tout comme la distance entre chaque bureau, la disposition des espaces ouverts et les marches à suivre. Il faudra s’ajuster.
Expliquez-nous un peu le portrait du volet industriel de votre portefeuille. Chaque fois qu’une personne fait un achat sur Amazon, je me dis que ça entraîne tout un processus de traitement industriel en arrière-plan.
Eh bien... Le secteur industriel joue un rôle clé dans notre diversification. Il représente plus de 20 % de notre portefeuille. En fait, on a intégré la catégorie d’actif industrielle à une sorte de nouvelle catégorie hybride d’actif du détail si on regarde les achats sur le plan du déploiement juste-à-temps de la distribution logistique.
Je dirais donc que le volet industriel de notre portefeuille va très bien. Sachez que le secteur des détaillants à distribution logistique à grande échelle de type Amazon ayant des engagements avec des partenaires du secteur industriel qui paient des loyers est très stable et très relutif.
Mais il y a aussi, dans notre volet industriel, et sur le marché, des immeubles à plus petite aire qui hébergent des entreprises privées qui ont aussi un volet de vente au détail. Disons que, en général, le secteur industriel se porte très bien. Tout était presque occupé à pleine capacité à l’amorce de la pandémie.
La demande était forte dans le secteur industriel. Et on constate que cette catégorie d’actif se maintient relativement bien malgré la situation. Il devrait sortir de la crise en très bonne position.
Et qu’est-ce que ça dit du côté des immeubles de commerces de détail?
Eh bien, le commerce de détail est évidemment le sujet le plus d’actualité. Vous savez, il y a tellement de choses à dire. Je pense que le plus important par rapport à notre façon de servir notre clientèle, c’est que nous avions adopté une approche défensive à l’égard du détail depuis un certain temps. Il ne représente plus que 21 % de notre portefeuille.
On s’est tourné vers les centres commerciaux super-régionaux, puis les commerces de détail de service et à usage mixte urbains et liés au transport en commun, comme les épiceries ou les pharmacies. Comme vous le savez, le gouvernement a décrété la fermeture des centres superrégionaux. Ça a eu d’importantes répercussions.
Au début de la crise de la COVID-19, quand on a commencé notre analyse des risques relative aux loyers qui seraient versés dans le portefeuille, l’optique très prudente faisait état d’un taux de 10 à 20 %. Il s’est plutôt élevé à près de 40 % et ça a été inférieur dans les centres superrégionaux.
Mais cela est dû en partie à certaines des fermetures. De nombreux commerces de détail sont fermés, ne paient pas leur loyer; oui, ces locataires ne paient pas leur loyer. Selon nous, la COVID-19 contribue à accélérer le passage vers le magasinage en ligne et la transformation des centres superrégionaux en milieu à usage mixte - où se côtoient les magasins urbains ou de style de vie, les cliniques médicales ou de santé et les centres de formation, au détriment des magasins de mode - tout comme la densification résidentielle.
Et je dirais juste que les terrains où se trouvent ces centres, comme le centre Fairview, le centre Laval, le centre Sherway Gardens et le centre Eaton, sont très bien situés. Ces terrains ont une énorme valeur et offrent un grand potentiel de densification.
Qu’en est-il des immeubles multi-résidentiels?
La crise fait mal à bien des personnes. On s’est demandé, quand la pandémie a commencé, quel pourcentage des loyers du volet résidentiel de notre portefeuille on toucherait. Comment pouvait-on aider les locataires de nos 18 000 appartements?
Ce serait un peu fort de dire qu’on a été « confondu ». Mais on a reçu plus de 90 % de nos loyers depuis le début de la COVID-19 du côté résidentiel de notre portefeuille. Pourquoi? Eh bien, il y a eu l’aide du gouvernement. Mais ne perdons pas de vue que ces immeubles à appartements institutionnels de qualité constituent le domicile des locataires.
Et le taux d’occupation des appartements résidentiels au Canada s’élevait à 95 %. Donc, fondamentalement, avoir un foyer sûr est une décision et un stress importants pour les familles. Et on collabore avec nos clients, nos locataires. Ils reçoivent l’aide du gouvernement. Les gens travaillent. Et, vous savez, la sécurité à la maison est une priorité pour eux, et pour nous, en tant que propriétaires institutionnels.
Quand on pense aux prochains mois à venir, on veut passer au travers de ces mois, mais on veut regarder plus loin... Dans un an, deux ans, trois ans. Qu’est-ce que les gens doivent garder à l’esprit quand il est question des catégories alternatives?
Je leur dirais d’abord de considérer la possibilité d’investir dans les catégories d’actif alternatives ou les catégories d’actifs privés... Les considérer comme des placements à long terme, du moins c’est ce qu’ils devraient faire! Ce ne sont pas des catégories d’actif où vous devriez anticiper les marchés. Il faut reconnaître la valeur qu’elles présentent aujourd’hui et qu’elles offriront demain.
Elles ont été moins volatiles. Les revenus ont été stables, même pendant la COVID-19. On assistera à une certaine baisse des prix. Mais si vous résistez à ce cycle et que vous croyez en la reprise, les données fondamentales sur la catégorie d’actifs immobiliers sont en fait très intéressantes.
Ted, c’est toujours un plaisir de vous parler. Restez en bonne santé. On se reparle bientôt.
Merci beaucoup.
Selon la Banque mondiale, l’économie mondiale connaîtra cette année sa pire récession en 80 ans. Elle prévoit un ralentissement de 5,2 % de l’économie mondiale. Les effets se font déjà sentir aux États-Unis. Selon le National Bureau of Economic Research, l’économie américaine est officiellement entrée en récession en février en raison de la pandémie.
Le secteur du schiste subit un autre coup. Selon certains rapports, Chesapeake Energy, l’un des pionniers de la révolution du schiste aux États-Unis, se prépare à une possible faillite qui pourrait remettre le contrôle aux prêteurs principaux.
Enfin, IBM a indiqué au Congrès américain qu’elle mettait fin à ses activités de reconnaissance faciale en raison d’inquiétudes envers les libertés et droits fondamentaux de la personne.
C’était le résumé des nouvelles du jour. Voici maintenant la discussion de Kim Parlee avec Ted Welter.
Ted, j’aimerais commencer par parler du rôle que jouent les catégories d’actif alternatives lors de situations économiques comme celle que nous vivons en ce moment. Et, sans prendre ceci avec désinvolture, je dirais que ce n’est probablement pas la première fois que vous voyez les marchés des placements alternatifs être perturbés par des crises.
Kim, merci de m’accueillir. Je suis heureux de parler des catégories d’actif alternatives au nom de la TD et de notre équipe. Mais, pour répondre à votre question concernant la situation actuelle, sachez qu’on regarde toujours ce qui s’est passé dans l’histoire, à titre de référence, pour tenter d’analyser ce qui se passe aujourd’hui et de déterminer comment on va réagir à l’avenir.
Disons qu’on regarde, à titre d’exemple évident, ce qui s’est passé pendant la crise financière. Du côté des actifs réels et du secteur immobilier, il y a eu des chocs d’offre excédentaire. À l’échelle de l’économie, en général, on est un fournisseur de services. Les perturbations du secteur énergétique ont eu des effets sur les marchés.
Les gouvernements ont causé des chocs politiques. Du coup, j’ai effectivement été témoin d’un certain nombre de situations, en tant que chef des placements, avec Connie Ashton, notre chef de l’exploitation, et Greg Zahorski, notre chef, Acquisitions. Tous les trois, on travaille ensemble depuis plus d’un quart de siècle, et ce n’est pas la première perturbation qu’on essuie.
Mais, celle-ci est très différente. Je dirais que les catégories d’actif alternatives servent foncièrement à diversifier encore plus les placements et à obtenir les rendements attendus à long terme, qui sont habituellement générés par les titres à revenu. Les données confirment la thèse selon laquelle plus de 80 % de ces rendements sont tirés des titres à revenu.
La conjoncture actuelle est très différente, parce que, contrairement à la crise financière de 2008, il y a perturbation au niveau des titres à revenu. On assiste à une paralysie importante de l’économie mondiale. On en est conscient; on gère le risque en conséquence.
Et je suis heureux de vous expliquer comment on, au moyen de notre portefeuille, réagit à ça et comment on se prépare pour... Je ne veux pas paraître trop optimiste, mais on croit que l’avenir sera meilleur. On croit qu’on va survivre à la crise actuelle et que le secteur changera. Cette catégorie d’actif continuera d’ajouter de la valeur à un portefeuille diversifié.
Parlons un peu plus en détail de certains de ces points, car ils sont très intéressants. Et on peut notamment parler du rôle des catégories d’actif alternatives - et je vais y revenir quand on parlera du rendement des obligations et de tout ça - enfin, les investisseurs cherchent à s’assurer des rendements, et les catégories alternatives offrent une solution intéressante.
Mais si on décortique la catégorie, on voit qu’il y a des titres liés aux infrastructures, aux prêts hypothécaires et aux biens immobiliers. Pourrions-nous nous pencher sur le secteur immobilier? il y a tellement de choses intéressantes de ce côté! Vous pourriez peut-être nous expliquer votre portefeuille, les différentes catégories, leur rendement actuel et ce que vous en pensez?
Les décisions sont prises au niveau du portefeuille. Il est question de diversification, de gestion des risques et de volatilité. On doit trouver un juste équilibre entre les risques et le rendement des titres à revenu fixe et des actions à long terme. Et c’est exactement ce que cette catégorie d’actif fait et a fait.
Laissez-moi mettre ça en contexte... ou plus précisément dans le contexte du secteur immobilier et du programme immobilier canadien, en vous donnant quelques données. N’oublions pas qu’il s’agit d’un portefeuille immobilier institutionnel. Il faut tenir compte du fait qu’on gère un portefeuille de propriétés individuelles.
En effet, il regroupe plus de 19 milliards de dollars d’actifs, de St. John’s (Terre-Neuve) à Victoria, en Colombie-Britannique, et plus de 250 propriétés. Notre placement immobilier le plus important accapare 3,1 % du portefeuille. Pourquoi je souligne ce point? C’est que, sur le plan de la gestion du risque lié à la diversification, il n’y a pas une propriété, un locataire ou un client, en soi, qui peut ébranler ce portefeuille.
Ce plus important placement, à 3,1 %, c’est la tour TELUS au centre-ville de Vancouver. Et ça a été le premier immeuble de bureaux certifié LEED Platine au Canada. C’est un actif irremplaçable et très stratégique. Il affichera un très bon rendement tout au long de la présente crise et est très bien positionné pour l’avenir.
C’est l’effet de levier, le nombre de positions, qui amplifie le risque en période de repli. Et on a adopté un effet de levier très conservateur, à 26 %, pour ce portefeuille. Enfin, notre portefeuille est constitué de manière active. Il comporte des actifs de base et à valeur ajoutée et une sélection opportuniste.
Mais on privilégie toujours le volet de base pour les actifs stabilisés et la prévisibilité des revenus. Le portefeuille est composé à plus de 72 % d’actifs de base et à près de 90 % d’actifs de base plus. Donc, quand la pandémie a éclaté, le portefeuille était déjà très bien positionné. Et les données fondamentales de l’immobilier canadien étaient en fait très bonnes. Le secteur n’était pas vraiment prêt pour ce qui s’est avéré être une importante perturbation tant pour le portefeuille que l’économie en général.
J’aimerais qu’on revienne un peu en arrière et que vous nous expliquiez ce qui se passe dans ces secteurs, selon vous, si vous le voulez bien. Tantôt, vous citiez la tour TELUS en exemple. Vous pourriez peut-être commencer par les immeubles de bureaux? Qu’est-ce qui se passe de ce côté-là?
Eh bien, pour les immeubles à bureaux - qui représentent environ 33 % du portefeuille - on a misé sur les immeubles en ville, liés au transport en commun, dont certains à usage mixte. Des actifs très stratégiques dans les plus grands centres du pays où on avait observé une croissance économique.
À cause de la COVID-19, on a eu droit à une fermeture complète. Mais si on regarde la stabilité de l’actionnariat dans l’ensemble du marché, pas seulement au sein de notre portefeuille, l’appropriation institutionnelle est très forte au Canada du côté des immeubles de bureaux. Selon nous, grâce à ça, notre portefeuille tout comme le marché se maintiendront.
On se prépare donc tous en vue des directives qui émaneront des gouvernements. En ce moment, une intense réflexion s’effectue au sein du secteur sur les méthodes d’exploitation des activités en temps de pandémie et ce qui en ressortira. Toutes les procédures de stérilisation, de distanciation, de sécurité et de protocoles... Toutes ces démarches sont déjà bien amorcées.
Des politiques et des procédures ont été élaborées à cette fin. Les façons de faire ne seront plus jamais les mêmes après la pandémie. Tout comme la distance entre chaque bureau, la disposition des espaces ouverts et les marches à suivre. Il faudra s’ajuster.
Expliquez-nous un peu le portrait du volet industriel de votre portefeuille. Chaque fois qu’une personne fait un achat sur Amazon, je me dis que ça entraîne tout un processus de traitement industriel en arrière-plan.
Eh bien... Le secteur industriel joue un rôle clé dans notre diversification. Il représente plus de 20 % de notre portefeuille. En fait, on a intégré la catégorie d’actif industrielle à une sorte de nouvelle catégorie hybride d’actif du détail si on regarde les achats sur le plan du déploiement juste-à-temps de la distribution logistique.
Je dirais donc que le volet industriel de notre portefeuille va très bien. Sachez que le secteur des détaillants à distribution logistique à grande échelle de type Amazon ayant des engagements avec des partenaires du secteur industriel qui paient des loyers est très stable et très relutif.
Mais il y a aussi, dans notre volet industriel, et sur le marché, des immeubles à plus petite aire qui hébergent des entreprises privées qui ont aussi un volet de vente au détail. Disons que, en général, le secteur industriel se porte très bien. Tout était presque occupé à pleine capacité à l’amorce de la pandémie.
La demande était forte dans le secteur industriel. Et on constate que cette catégorie d’actif se maintient relativement bien malgré la situation. Il devrait sortir de la crise en très bonne position.
Et qu’est-ce que ça dit du côté des immeubles de commerces de détail?
Eh bien, le commerce de détail est évidemment le sujet le plus d’actualité. Vous savez, il y a tellement de choses à dire. Je pense que le plus important par rapport à notre façon de servir notre clientèle, c’est que nous avions adopté une approche défensive à l’égard du détail depuis un certain temps. Il ne représente plus que 21 % de notre portefeuille.
On s’est tourné vers les centres commerciaux super-régionaux, puis les commerces de détail de service et à usage mixte urbains et liés au transport en commun, comme les épiceries ou les pharmacies. Comme vous le savez, le gouvernement a décrété la fermeture des centres superrégionaux. Ça a eu d’importantes répercussions.
Au début de la crise de la COVID-19, quand on a commencé notre analyse des risques relative aux loyers qui seraient versés dans le portefeuille, l’optique très prudente faisait état d’un taux de 10 à 20 %. Il s’est plutôt élevé à près de 40 % et ça a été inférieur dans les centres superrégionaux.
Mais cela est dû en partie à certaines des fermetures. De nombreux commerces de détail sont fermés, ne paient pas leur loyer; oui, ces locataires ne paient pas leur loyer. Selon nous, la COVID-19 contribue à accélérer le passage vers le magasinage en ligne et la transformation des centres superrégionaux en milieu à usage mixte - où se côtoient les magasins urbains ou de style de vie, les cliniques médicales ou de santé et les centres de formation, au détriment des magasins de mode - tout comme la densification résidentielle.
Et je dirais juste que les terrains où se trouvent ces centres, comme le centre Fairview, le centre Laval, le centre Sherway Gardens et le centre Eaton, sont très bien situés. Ces terrains ont une énorme valeur et offrent un grand potentiel de densification.
Qu’en est-il des immeubles multi-résidentiels?
La crise fait mal à bien des personnes. On s’est demandé, quand la pandémie a commencé, quel pourcentage des loyers du volet résidentiel de notre portefeuille on toucherait. Comment pouvait-on aider les locataires de nos 18 000 appartements?
Ce serait un peu fort de dire qu’on a été « confondu ». Mais on a reçu plus de 90 % de nos loyers depuis le début de la COVID-19 du côté résidentiel de notre portefeuille. Pourquoi? Eh bien, il y a eu l’aide du gouvernement. Mais ne perdons pas de vue que ces immeubles à appartements institutionnels de qualité constituent le domicile des locataires.
Et le taux d’occupation des appartements résidentiels au Canada s’élevait à 95 %. Donc, fondamentalement, avoir un foyer sûr est une décision et un stress importants pour les familles. Et on collabore avec nos clients, nos locataires. Ils reçoivent l’aide du gouvernement. Les gens travaillent. Et, vous savez, la sécurité à la maison est une priorité pour eux, et pour nous, en tant que propriétaires institutionnels.
Quand on pense aux prochains mois à venir, on veut passer au travers de ces mois, mais on veut regarder plus loin... Dans un an, deux ans, trois ans. Qu’est-ce que les gens doivent garder à l’esprit quand il est question des catégories alternatives?
Je leur dirais d’abord de considérer la possibilité d’investir dans les catégories d’actif alternatives ou les catégories d’actifs privés... Les considérer comme des placements à long terme, du moins c’est ce qu’ils devraient faire! Ce ne sont pas des catégories d’actif où vous devriez anticiper les marchés. Il faut reconnaître la valeur qu’elles présentent aujourd’hui et qu’elles offriront demain.
Elles ont été moins volatiles. Les revenus ont été stables, même pendant la COVID-19. On assistera à une certaine baisse des prix. Mais si vous résistez à ce cycle et que vous croyez en la reprise, les données fondamentales sur la catégorie d’actifs immobiliers sont en fait très intéressantes.
Ted, c’est toujours un plaisir de vous parler. Restez en bonne santé. On se reparle bientôt.
Merci beaucoup.