
Anthony Okolie récapitule les faits saillants de la journée, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis discute avec Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, d’une possible remontée des actions et des occasions pour les investisseurs en quête de rendement.
Print Transcript
[MUSIQUE]
Bonjour à tous et bienvenue à Parlons d’argent, le bulletin quotidien sur la COVID-19. Je suis Anthony Okolie, pour jeudi le 26 mars. Dans un instant, nous allons parler avec Damian Fernandes. Ce gestionnaire de portefeuille de Gestion de Placements TD viendra nous parler de ce qui se passe sur les marchés boursiers. Auparavant, faisons un tour d’horizon sur les nouvelles de la journée.
À date, les marchés nord-américains rebondissent pendant que les investisseurs font fi du nombre hebdomadaire de chômeurs aux États-Unis. La semaine passée, 3,28 millions d’Américains ont fait une première demande de prestations d’assurance-chômage, le plus grand nombre de l’histoire des États-Unis. Malgré ces données sur l’assurance-chômage, des sociétés comme Amazon, Walmart et autres embauchent pour combler plus de 400 000 emplois et répondre à la demande.
Le Sénat américain a approuvé mercredi un plan de relance de 2 000 milliards de dollars. e plan doit être approuvé par la Chambre des représentants, ce qui devrait être le cas. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a déclaré aujourd’hui « nous pourrions déjà être en récession ». Cependant, il a aussi affirmé qu’il restait encore beaucoup d’outils à la disposition de la Réserve fédérale pour soutenir l’économie des États-Unis.
Enfin, le S&P a rétrogradé la dette de Ford dans la catégorie spéculative. Ce geste vient après la diminution de la note accordée par une autre agence, Moody’s, à la dette de Ford plus tôt cette semaine. Pour savoir ce que cela signifie pour les marchés et les investisseurs, je suis accompagné de Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille pour Gestion de Placements TD. Damian, vous avez vu les données hebdomadaires sur le chômage aux États-Unis. Quelle est votre réaction?
Anthony, vous avez mentionné dans votre mot d’introduction quelques points qui sont vraiment remarquables, n’est-ce pas? Et l’on peut presque tous les relier à une réaction à ce qui se produit. Vous dites qu’il y a 3,3 millions de demandes d’assurance-chômage. C’est un nombre considérable. C’est gargantuesque et inégalé. Pourtant, sans contexte autour de ce nombre, on pourrait croire que les marchés sont en repli et qu’ils sont sous forte pression.
Dans le mot d’introduction, vous avez aussi dit – et il est encore tôt dans la journée et on ne sait pas si la situation perdurera. Mais les marchés sont en hausse et se redressent. Pour quelles raisons?
Je crois que ces deux éléments sont liés à la dernière chose que vous avez mentionnée, une relance de 2 000 milliards de dollars pourrait être approuvée sous peu. C’est, pour donner un peu de contexte, 10 % du PIB des États-Unis sur une base annuelle. C’est énorme. Je pense que c’est l’événement médiatique principal. Oui, le nombre de chômeurs semble très élevé. Mais il ne faut pas oublier que les décideurs politiques réagissent aux conséquences économiques de la COVID-19.
Et, Damian, je sais que vous avez récemment mentionné une citation célèbre. « L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube. » Avons-nous vu l’heure la plus sombre?
Je ne suis pas certain que nous en sommes au point de voir la lumière poindre, mais je crois nous avons bien fait, et mon commentaire initial est que les décideurs politiques examinent ce que font la Réserve fédérale, la Banque du Canada, les banques centrales mondiales et le gouvernement américain. Ils sont unanimes dans la réponse offerte pour étayer solidement la croissance économique.
On sait tous que le virus, avec les mesures de distanciation sociale, provoque un grave recul de l’activité économique. C’est peut-être le dernier trimestre. Ou ça continuera peut-être le prochain trimestre. Mais ils essaient de soutenir la croissance avec ces mesures. C’est très différent des crises précédentes, car la réaction a été immédiate. Elle a été immédiate. Elle a été unanime. Et elle très forte.
Je crois, bien qu’il y ait beaucoup de craintes, d’incertitude et de peur quant à la durée d’action de ce virus, cette réaction, elle est là. Nous ne savons pas quels seront les effets sur la croissance économique, mais au moins nous sommes réconfortés de savoir que nos décideurs ont les mains sur le volant et qu’ils prennent des mesures pour essayer de nous amener de l’autre côté, où se trouve la lumière.
ANTHONY OKOLIE : Vous avez mentionné certaines de ces mesures – la Réserve fédérale ainsi que les mesures de relance budgétaire -- et vous croyez que les marchés boursiers rebondiront. Vous avez apporté un graphique pour nous montrer pourquoi. Expliquez-nous ce graphique. Qu’est-ce qu’il montre?
DAMIAN FERNANDES : Bien sûr. J’aime les graphiques parce que, comme on dit, une image vaut mille mots. Ce graphique, comme vous le voyez, est de construction assez simple et assez simple est le message que nous voulons transmettre. C’est le rendement en dividende du S&P 500, la crème des entreprises américaines, moins celui des bons du Trésor à 10 ans. Et il a déjà toute une histoire.
Il montre où nous sommes actuellement par rapport à des périodes antérieures où nous avions atteint ce niveau. Ce graphique est, en fait, encore un peu plus intéressant, car il a été mis à jour à la fin de février et, depuis, les marchés ont reculé et les taux ont baissé encore plus bas. Mais, ce que je veux dire, c’est que lors de chacun de ces moments antérieurs avant aujourd’hui où nous étions au même point, la crise financière, la crise d’endettement européenne et lorsque la Grèce a fait faillite.
Lorsque la Chine a ralenti et que le prix des prix des produits de base s’est effondré en 2015, 2016. Tous ces moments ont été effrayants. La croissance économique était incertaine. On ne savait pas ce qu’il adviendrait des gains, et il y avait de quoi avoir peur. Pourtant, avec le recul, tous ces points antérieurs étaient des moments attrayants pour investir, ou du moins pour ne pas céder à la panique.
Mais le meilleur conseil, selon moi, et ça vaut autant dans la vie, tandis que nous essayons de gérer cette crise, est de ne pas paniquer. Je pense que, dans notre situation, nous regardons des variables comme le rendement des dividendes et les taux, à un niveau qui, par le passé, donnait lieu à la panique, se négocient déjà sur le marché.
ANTHONY OKOLIE : Je veux revenir sur ce que vous avez dit sur le rendement en dividende. Vous dites que les actions sont un bon choix pour les investisseurs voulant un rendement. Pour quelles raisons?
C’est surtout que la possibilité d’un rendement ailleurs disparait peu à peu, pas vrai? La politique monétaire accommodante, l’assouplissement quantitatif, concernent seulement d’achat d’obligations et de diminution de rendement. Donc, avec les banques centrales mondiales qui réaccélèrent les conditions monétaires et achètent plus d’obligations pour aider la conjoncture financière, elles diminuent encore plus le rendement de ces titres à revenu fixe. Ainsi, à l’heure actuelle, les actions, après la correction des cours, offrent un rendement attrayant, particulièrement les actions de grande qualité. Donc, pour les investisseurs qui cherchent à satisfaire une composante de revenu, on peut chercher à accéder au marché dès maintenant, et aux sociétés de grande qualité ayant un rendement attrayant.
Évidemment, si la pandémie de coronavirus continue de se propager, qu’elle dure plus longtemps que prévu, puis fait peut-être un retour l’an prochain, alors les paris sont ouverts, n’est-ce pas?
Totalement. Regardez, je ne sais pas -- ce que nous savons c’est que les détenteurs -- pardon, les décideurs, avec la politique monétaire accommodante et le plan de relance budgétaire essaient de mettre fin à l’escalade. Nous savons que la croissance économique sera très mauvaise. C’est presque comme un pansement pour éviter qu’elle se détériore, ou empire, pour essayer de mettre fin à l’hémorragie.
Mais si cela devait continuer au T3 ou T4, ou reprendre l’an prochain, alors notre capacité à revenir à la croissance, ils deviennent à nouveau de réels facteurs de risque. Quand pourrons-nous pour revenir à un tel niveau de croissance? Le plus triste, c’est que nous ne le savons pas. C’est trop tôt, car nous ne savons pas combien de temps cette épidémie durera, ni l’ampleur éventuelle de la diminution de croissance économique. Mais au moins, tirons un peu de réconfort, car cette fois nos décideurs sont aux commandes et prennent des mesures pour essayer de nous protéger contre le pire scénario.
ANTHONY OKOLIE : Damian, comme toujours, merci pour votre temps et vos éclaircissements.
Merci, Anthony.
C’était Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille pour Gestion de Placements TD. Je m’appelle Anthony Okolie. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres. Au plaisir de vous revoir!
[MUSIQUE]
Bonjour à tous et bienvenue à Parlons d’argent, le bulletin quotidien sur la COVID-19. Je suis Anthony Okolie, pour jeudi le 26 mars. Dans un instant, nous allons parler avec Damian Fernandes. Ce gestionnaire de portefeuille de Gestion de Placements TD viendra nous parler de ce qui se passe sur les marchés boursiers. Auparavant, faisons un tour d’horizon sur les nouvelles de la journée.
À date, les marchés nord-américains rebondissent pendant que les investisseurs font fi du nombre hebdomadaire de chômeurs aux États-Unis. La semaine passée, 3,28 millions d’Américains ont fait une première demande de prestations d’assurance-chômage, le plus grand nombre de l’histoire des États-Unis. Malgré ces données sur l’assurance-chômage, des sociétés comme Amazon, Walmart et autres embauchent pour combler plus de 400 000 emplois et répondre à la demande.
Le Sénat américain a approuvé mercredi un plan de relance de 2 000 milliards de dollars. e plan doit être approuvé par la Chambre des représentants, ce qui devrait être le cas. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a déclaré aujourd’hui « nous pourrions déjà être en récession ». Cependant, il a aussi affirmé qu’il restait encore beaucoup d’outils à la disposition de la Réserve fédérale pour soutenir l’économie des États-Unis.
Enfin, le S&P a rétrogradé la dette de Ford dans la catégorie spéculative. Ce geste vient après la diminution de la note accordée par une autre agence, Moody’s, à la dette de Ford plus tôt cette semaine. Pour savoir ce que cela signifie pour les marchés et les investisseurs, je suis accompagné de Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille pour Gestion de Placements TD. Damian, vous avez vu les données hebdomadaires sur le chômage aux États-Unis. Quelle est votre réaction?
Anthony, vous avez mentionné dans votre mot d’introduction quelques points qui sont vraiment remarquables, n’est-ce pas? Et l’on peut presque tous les relier à une réaction à ce qui se produit. Vous dites qu’il y a 3,3 millions de demandes d’assurance-chômage. C’est un nombre considérable. C’est gargantuesque et inégalé. Pourtant, sans contexte autour de ce nombre, on pourrait croire que les marchés sont en repli et qu’ils sont sous forte pression.
Dans le mot d’introduction, vous avez aussi dit – et il est encore tôt dans la journée et on ne sait pas si la situation perdurera. Mais les marchés sont en hausse et se redressent. Pour quelles raisons?
Je crois que ces deux éléments sont liés à la dernière chose que vous avez mentionnée, une relance de 2 000 milliards de dollars pourrait être approuvée sous peu. C’est, pour donner un peu de contexte, 10 % du PIB des États-Unis sur une base annuelle. C’est énorme. Je pense que c’est l’événement médiatique principal. Oui, le nombre de chômeurs semble très élevé. Mais il ne faut pas oublier que les décideurs politiques réagissent aux conséquences économiques de la COVID-19.
Et, Damian, je sais que vous avez récemment mentionné une citation célèbre. « L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube. » Avons-nous vu l’heure la plus sombre?
Je ne suis pas certain que nous en sommes au point de voir la lumière poindre, mais je crois nous avons bien fait, et mon commentaire initial est que les décideurs politiques examinent ce que font la Réserve fédérale, la Banque du Canada, les banques centrales mondiales et le gouvernement américain. Ils sont unanimes dans la réponse offerte pour étayer solidement la croissance économique.
On sait tous que le virus, avec les mesures de distanciation sociale, provoque un grave recul de l’activité économique. C’est peut-être le dernier trimestre. Ou ça continuera peut-être le prochain trimestre. Mais ils essaient de soutenir la croissance avec ces mesures. C’est très différent des crises précédentes, car la réaction a été immédiate. Elle a été immédiate. Elle a été unanime. Et elle très forte.
Je crois, bien qu’il y ait beaucoup de craintes, d’incertitude et de peur quant à la durée d’action de ce virus, cette réaction, elle est là. Nous ne savons pas quels seront les effets sur la croissance économique, mais au moins nous sommes réconfortés de savoir que nos décideurs ont les mains sur le volant et qu’ils prennent des mesures pour essayer de nous amener de l’autre côté, où se trouve la lumière.
ANTHONY OKOLIE : Vous avez mentionné certaines de ces mesures – la Réserve fédérale ainsi que les mesures de relance budgétaire -- et vous croyez que les marchés boursiers rebondiront. Vous avez apporté un graphique pour nous montrer pourquoi. Expliquez-nous ce graphique. Qu’est-ce qu’il montre?
DAMIAN FERNANDES : Bien sûr. J’aime les graphiques parce que, comme on dit, une image vaut mille mots. Ce graphique, comme vous le voyez, est de construction assez simple et assez simple est le message que nous voulons transmettre. C’est le rendement en dividende du S&P 500, la crème des entreprises américaines, moins celui des bons du Trésor à 10 ans. Et il a déjà toute une histoire.
Il montre où nous sommes actuellement par rapport à des périodes antérieures où nous avions atteint ce niveau. Ce graphique est, en fait, encore un peu plus intéressant, car il a été mis à jour à la fin de février et, depuis, les marchés ont reculé et les taux ont baissé encore plus bas. Mais, ce que je veux dire, c’est que lors de chacun de ces moments antérieurs avant aujourd’hui où nous étions au même point, la crise financière, la crise d’endettement européenne et lorsque la Grèce a fait faillite.
Lorsque la Chine a ralenti et que le prix des prix des produits de base s’est effondré en 2015, 2016. Tous ces moments ont été effrayants. La croissance économique était incertaine. On ne savait pas ce qu’il adviendrait des gains, et il y avait de quoi avoir peur. Pourtant, avec le recul, tous ces points antérieurs étaient des moments attrayants pour investir, ou du moins pour ne pas céder à la panique.
Mais le meilleur conseil, selon moi, et ça vaut autant dans la vie, tandis que nous essayons de gérer cette crise, est de ne pas paniquer. Je pense que, dans notre situation, nous regardons des variables comme le rendement des dividendes et les taux, à un niveau qui, par le passé, donnait lieu à la panique, se négocient déjà sur le marché.
ANTHONY OKOLIE : Je veux revenir sur ce que vous avez dit sur le rendement en dividende. Vous dites que les actions sont un bon choix pour les investisseurs voulant un rendement. Pour quelles raisons?
C’est surtout que la possibilité d’un rendement ailleurs disparait peu à peu, pas vrai? La politique monétaire accommodante, l’assouplissement quantitatif, concernent seulement d’achat d’obligations et de diminution de rendement. Donc, avec les banques centrales mondiales qui réaccélèrent les conditions monétaires et achètent plus d’obligations pour aider la conjoncture financière, elles diminuent encore plus le rendement de ces titres à revenu fixe. Ainsi, à l’heure actuelle, les actions, après la correction des cours, offrent un rendement attrayant, particulièrement les actions de grande qualité. Donc, pour les investisseurs qui cherchent à satisfaire une composante de revenu, on peut chercher à accéder au marché dès maintenant, et aux sociétés de grande qualité ayant un rendement attrayant.
Évidemment, si la pandémie de coronavirus continue de se propager, qu’elle dure plus longtemps que prévu, puis fait peut-être un retour l’an prochain, alors les paris sont ouverts, n’est-ce pas?
Totalement. Regardez, je ne sais pas -- ce que nous savons c’est que les détenteurs -- pardon, les décideurs, avec la politique monétaire accommodante et le plan de relance budgétaire essaient de mettre fin à l’escalade. Nous savons que la croissance économique sera très mauvaise. C’est presque comme un pansement pour éviter qu’elle se détériore, ou empire, pour essayer de mettre fin à l’hémorragie.
Mais si cela devait continuer au T3 ou T4, ou reprendre l’an prochain, alors notre capacité à revenir à la croissance, ils deviennent à nouveau de réels facteurs de risque. Quand pourrons-nous pour revenir à un tel niveau de croissance? Le plus triste, c’est que nous ne le savons pas. C’est trop tôt, car nous ne savons pas combien de temps cette épidémie durera, ni l’ampleur éventuelle de la diminution de croissance économique. Mais au moins, tirons un peu de réconfort, car cette fois nos décideurs sont aux commandes et prennent des mesures pour essayer de nous protéger contre le pire scénario.
ANTHONY OKOLIE : Damian, comme toujours, merci pour votre temps et vos éclaircissements.
Merci, Anthony.
C’était Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille pour Gestion de Placements TD. Je m’appelle Anthony Okolie. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres. Au plaisir de vous revoir!
[MUSIQUE]