
L’industrie du transport aérien a été durement touchée par la pandémie de COVID-19 en raison d’une forte baisse de la demande de voyages dans le monde entier. L’espoir suscité par un éventuel vaccin pourrait-il annoncer le début d’un redressement des actions de transporteurs aériens? Kim Parlee en discute avec David Mau, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD.
Bonjour, Kim. Oui, écoutez, les voyages en avion... l’industrie du transport aérien a été l’un des secteurs les plus durement touchés avant l’annonce de ce vaccin. Si on regarde les chiffres aujourd’hui, le transport aérien intérieur a diminué de 65 % à 70 %. Et les vols internationaux affichent une baisse encore plus importante, soit 80 %, 90 %. C’est donc une situation très difficile pour les compagnies aériennes.
Et il y a un point que je devrais souligner, qui est en quelque sorte caché dans ces chiffres, c’est que les voyages d’affaires sont en forte baisse. Les gens sont donc devenus beaucoup plus à l’aise de travailler à la maison et de participer virtuellement à leurs réunions d’affaires. Cette situation a réduit énormément les activités du secteur des voyages d’affaires, qui est important pour les compagnies aériennes, car les voyages d’affaires sont l’un de leurs principaux moteurs de profit. Même s’ils ne représentent pas une grande partie du volume, ils sont très rentables. Ce volet ayant disparu, les compagnies aériennes ont été durement touchées.
Oui, rentable et prévisible, c’est un très bon point. J’aimerais vous demander... je sais que beaucoup de gens souhaitent que le gouvernement établisse un plan de sauvetage pour les compagnies aériennes et ce qui pourrait s’en venir. Pendant combien de temps les compagnies aériennes pourraient-elles rester à flot sans injection de fonds ou sans aide financière?
À l’heure actuelle, la plupart des compagnies aériennes que nous suivons ont entre 12 et 16 mois de liquidités. De 12 à 16 mois de flux de trésorerie. Maintenant, comme vous l’avez dit, le plan de sauvetage reste incertain. Mais il y a eu des discussions au Canada, pas plus tard que la semaine dernière, au sujet de l’intervention du gouvernement pour apporter un certain soutien.
Aux États-Unis, c’est un peu différent. Il a été question de plans de sauvetage pour les compagnies aériennes avant les élections. Et puis tout le monde s’est laissé distraire. Les républicains et les démocrates ne semblent pas capables de s’entendre sur ce en quoi devrait consister le plan de sauvetage. Ça a donc été mis en veilleuse pour l’instant.
David, si un plan de sauvetage était possible et que les gouvernements pouvaient s’entendre, est-ce que la structure de ce plan de sauvetage serait importante pour les investisseurs?
Oui, je crois que c’est le cas pour les investisseurs en actions. Et comme vous l’avez dit, nous ne savons pas à quoi pourrait ressembler ce plan de sauvetage. Je pense que ça se fera sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt, ce qui augmenterait évidemment l’effet de levier de ces compagnies aériennes. Il est également possible que le gouvernement prenne une participation dans des compagnies aériennes individuelles.
Je crois que pour les investisseurs en actions, ils préféreraient probablement les prêts comme plan de sauvetage, plutôt que des capitaux propres directs, parce qu’avec les capitaux propres directs, les porteurs actuels seraient immédiatement dilués.
J’aimerais vous demander... lorsque les premières nouvelles concernant le vaccin de Pfizer sont sorties, on a vu Carnival Cruise Lines et toutes les compagnies aériennes faire leur apparition. Étant donné que les actions des compagnies aériennes sont en baisse, y a-t-il des occasions pour les investisseurs à ce stade-ci, ou quels sont les risques qui subsistent actuellement?
Oui, il y a plusieurs risques. C’était bien d’avoir ces nouvelles de Pfizer et de Moderna la fin de semaine dernière et cette semaine, parce que ça permet d’établir un échéancier plus précis quant au moment où les activités pourront reprendre leur cours normal. Mais il ne faut pas oublier, d’après ce que nous savons actuellement, que le vaccin ne sera peut-être pas entièrement distribué au grand public avant l’été, ou possiblement l’automne ou l’hiver de l’année prochaine. Il y aura donc encore beaucoup d’incertitude d’ici là.
Maintenant, pour ce qui est des possibilités sur une plus longue période, disons 5 ou 10 ans, je crois qu’il y a certainement des occasions en ce moment, à condition de comprendre que les compagnies aériennes et le transport aérien ne vont pas se redresser en ligne droite. Il y aura des compromis, et des hauts et des bas. Mais dans un horizon de 5 ou 10 ans, je suis convaincu que les gens voudront voyager de nouveau. Et non seulement le secteur va croître au-delà de ce qu’il était en 2019, mais il va continuer de croître à l’avenir.
David, ça a été un plaisir de vous avoir avec nous. Merci beaucoup.
Je vous en prie. Merci, Kim.