
L’année 2020 entrera dans l’histoire comme celle où un virus jusqu’alors inconnu a fait des ravages partout sur la planète. Kim Parlee et David Sykes, chef, Actions cotées, Gestion de Placements TD, discutent de la façon dont les vaccins pourraient aider à redresser la situation sur le plan des soins de santé, de l’économie et des bénéfices en 2021.
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L’année 2020 passera à l’histoire comme l’année où un virus inconnu a fait des ravages dans le monde, tuant 1,5 million de personnes et écrasant l’économie au passage. Mon prochain invité affirme que si 2020 a été l’année du virus, 2021 sera l’année du vaccin.
Je suis accompagnée de David Sykes. Il est chef, Actions cotées à Gestion de Placements TD. David, c’est un plaisir de vous voir. Selon vous, pour comprendre ce qui va se produire en 2021, on doit vraiment comprendre ce qui s’est produit en 2020.
Oui. Bonjour, Kim. Je crois que c’est exact. Heureux de vous revoir. Pour moi, 2020 a été une année sans aucun doute tumultueuse. Mais je pense que si on essaie de regarder vers l’avenir, c’est vraiment important de regarder en arrière et de se demander quelle est la source du problème. Et selon moi, la source du problème, c’est un virus. Et c’est une crise des soins de santé. C’est un problème de soins de santé qui nécessite une solution en matière de soins de santé.
Et, selon moi, si je me fie aux bonnes nouvelles que nous avons reçues en novembre au sujet des vaccins, ce n’est pas parfait. Ça ne se produira pas du jour au lendemain. Ça va prendre du temps. Mais on peut entrevoir une solution à l’horizon. Et je pense que les nouvelles sur les vaccins en novembre étaient vraiment très importantes, non seulement pour notre santé, mais aussi pour l’économie et les marchés.
Mais qu’en est-il de l’économie? Comme on peut le voir en ce moment, je dirais qu’il y a une certaine course entre le vaccin et le virus. Je sais que les cours du marché... ils augmentent, ils sont tournés vers l’avenir. Mais entre-temps, le nombre de cas monte en flèche. Êtes-vous préoccupé par les premier et deuxième trimestres?
Oui, Kim, il y a de quoi s’inquiéter. Du point de vue des soins de santé, d’un point de vue social, ce n’est pas très joyeux. Vous savez, j’ai deux jeunes enfants. Ils ne sont pas encore retournés à l’école. Pour ce qui est des hospitalisations et du nombre de cas, c’est un problème communautaire. Ce n’est vraiment pas une bonne chose.
Mais je crois que votre question laissait sous-entendre que le marché est vraiment tourné vers l’avenir. Et le marché établit des perspectives pour les 12 prochains mois, les 18 prochains mois, car nous avons une meilleure compréhension du virus. Nous avons un bon processus de dépistage en place. Nous avons de bons protocoles de distanciation sociale. Et maintenant, si on peut ajouter un vaccin à ça, ce qui va prendre du temps, eh bien je crois qu’il y a de la lumière au bout du tunnel.
Parlez-moi un peu de cette lumière que vous voyez sur le plan du PIB, de la croissance de l’emploi. Qu’est-ce qui pourrait se produire, selon vous?
Par exemple, si on regarde 2020, et je parle ici du chômage aux États-Unis, il a monté en flèche au-dessus de 15 %. Ça a été incroyablement rapide. Je n’ai jamais rien vu de tel au cours de ma carrière, fermer littéralement l’économie. Aujourd’hui, le taux de chômage tourne autour de 6,9 %. Grâce à des mesures extraordinaires prises par des banques centrales et des gouvernements partout dans le monde, ces données économiques ont vraiment rebondi.
Et si on regarde les bénéfices des sociétés, vous savez, l’année dernière a été tumultueuse, mais croyez-le ou non, les bénéfices des sociétés, mesurés par l’indice S&P 500, ont reculé d’environ 15 %. Et on pense que cette année, on verra très probablement un rebond de 20 % dans les bénéfices. Et ça pourrait même être plus élevé, jusqu’à 25 % ou 30 %. Mais, encore une fois, tout ça revient à la solution à la crise des soins de santé, c’est-à-dire le vaccin. À quelle vitesse peut-on le distribuer, à quel point est-il efficace, combien de personnes vont choisir de le recevoir?
Quels secteurs allez-vous surveiller en 2021?
Oui. Kim, 2020 a vraiment été axée sur la technologie. Et je pense que du point de vue du marché, c’était tout à fait logique. Les taux d’intérêt ont plongé. Il n’y a pas eu de croissance. Dans un tel contexte, la croissance est très rare. Les gens se sont donc tournés vers les entreprises technologiques, les entreprises à forte croissance, les entreprises qui fonctionnent vraiment en période de fermeture de l’économie, quand les gens sont à la maison, où Internet devint en quelque sorte votre lien avec le monde.
Je pense que cette année, ça sera un peu l’inverse. Je pense qu’on commence à voir, qu’on voit cette rotation-là, et je pense que ça se poursuit. Les taux d’intérêt vont remonter un peu. Je crois que ça va beaucoup aider le secteur des services financiers. Toutes les préoccupations au sujet des pertes sur créances ont considérablement diminué.
Et l’autre secteur qu’on devrait surveiller, c’est celui des produits industriels, les secteurs de croissance mondiale, le commerce mondial, tout ça va reprendre. À mon avis, ce sont ces secteurs cycliques qui ont vraiment été durement touchés l’année dernière. Enfin, je crois que les perspectives sont bonnes également pour le secteur de l’énergie. Ce n’est pas une part importante des portefeuilles que je gère, mais je crois que ce secteur-là a connu une belle remontée.
Et, encore une fois, si on continue de vacciner lentement la population, la demande revient. Je crois que le secteur de l’énergie pourrait aussi progresser en 2021.
Je ne veux pas être pessimiste, David. Mais si vous regardez vers l’avenir, quels sont les éléments qui pourraient faire dérailler vos perspectives pour 2021?
Oui, Kim, j’imagine qu’il y a trois aspects majeurs qui me préoccupent. Il y a d’abord les effets secondaires du vaccin que nous ne connaissons pas. Mais ça ne me préoccupe pas vraiment. La plupart des questions de sécurité entourant le vaccin auraient déjà été soulevées. Je crois qu’il n’y a pas de problème de ce côté-là, mais c’est toujours possible.
La deuxième chose qui me préoccupe, bien sûr, ce sont les taux d’intérêt. Que se passe-t-il si on a mis en place tant de mesures de relance, de dépenses budgétaires et d’assouplissement quantitatif à l’échelle mondiale? Que se passe-t-il si le rebond est un peu plus rapide qu’on ne le pense? Les taux grimperaient un peu plus. Ce ne serait certainement pas une bonne chose.
Et troisièmement, je pense au virus. Et nous ne sommes pas certains à 100 % que les nouvelles souches seront entièrement neutralisées par le nouveau vaccin. Il y a donc des risques, c’est certain. Mais je crois que le plus grand risque, c’est que le boom économique en 2021 soit plus important que ce qu’on pense.
Vous savez, c’est intéressant, parce que lorsque vous songez aux risques pour 2021, je pense que nous sommes tellement absorbés... avec les gens qui regardent les grands médias en ce moment au sujet de ce qui se passe aux États-Unis, je suis surprise que vous n’ayez pas parlé de la politique américaine.
Oui, Kim, vous savez qu’il y a beaucoup d’aspects inquiétants. Ce qui se passe aux États-Unis, c’est vraiment un résultat terrible pour le processus politique. Il y a toutes sortes de raisons d’être pessimiste et préoccupé actuellement. C’est difficile pour tout le monde. On travaille de la maison. L’économie est fermée. Il y a une deuxième ou troisième vague. Les nouvelles économiques ne sont pas bonnes. Les nouvelles sur les soins de santé sont vraiment mauvaises.
Mais, encore une fois, la raison pour laquelle je pense à l’avenir, c’est parce que c’est ce que le marché pense. Et il y a cette solution. Ces vaccins, efficaces à 90 %, 95 %, ce n’est pas une solution miracle. Ça va prendre du temps. Mais je pense que ce serait un scénario bien différent si nous n’avions pas ces données.
Et n’oubliez pas qu’il y a d’autres entreprises qui travaillent là-dessus, et j’ai bon espoir qu’au cours des trois ou quatre prochaines semaines, il y aura encore des essais à grande échelle, des données à grande échelle pour nous dire que l’approvisionnement en vaccins sera encore plus important.
David, on doit s’arrêter ici. C’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci beaucoup, Kim.
[MUSIQUE]
Je suis accompagnée de David Sykes. Il est chef, Actions cotées à Gestion de Placements TD. David, c’est un plaisir de vous voir. Selon vous, pour comprendre ce qui va se produire en 2021, on doit vraiment comprendre ce qui s’est produit en 2020.
Oui. Bonjour, Kim. Je crois que c’est exact. Heureux de vous revoir. Pour moi, 2020 a été une année sans aucun doute tumultueuse. Mais je pense que si on essaie de regarder vers l’avenir, c’est vraiment important de regarder en arrière et de se demander quelle est la source du problème. Et selon moi, la source du problème, c’est un virus. Et c’est une crise des soins de santé. C’est un problème de soins de santé qui nécessite une solution en matière de soins de santé.
Et, selon moi, si je me fie aux bonnes nouvelles que nous avons reçues en novembre au sujet des vaccins, ce n’est pas parfait. Ça ne se produira pas du jour au lendemain. Ça va prendre du temps. Mais on peut entrevoir une solution à l’horizon. Et je pense que les nouvelles sur les vaccins en novembre étaient vraiment très importantes, non seulement pour notre santé, mais aussi pour l’économie et les marchés.
Mais qu’en est-il de l’économie? Comme on peut le voir en ce moment, je dirais qu’il y a une certaine course entre le vaccin et le virus. Je sais que les cours du marché... ils augmentent, ils sont tournés vers l’avenir. Mais entre-temps, le nombre de cas monte en flèche. Êtes-vous préoccupé par les premier et deuxième trimestres?
Oui, Kim, il y a de quoi s’inquiéter. Du point de vue des soins de santé, d’un point de vue social, ce n’est pas très joyeux. Vous savez, j’ai deux jeunes enfants. Ils ne sont pas encore retournés à l’école. Pour ce qui est des hospitalisations et du nombre de cas, c’est un problème communautaire. Ce n’est vraiment pas une bonne chose.
Mais je crois que votre question laissait sous-entendre que le marché est vraiment tourné vers l’avenir. Et le marché établit des perspectives pour les 12 prochains mois, les 18 prochains mois, car nous avons une meilleure compréhension du virus. Nous avons un bon processus de dépistage en place. Nous avons de bons protocoles de distanciation sociale. Et maintenant, si on peut ajouter un vaccin à ça, ce qui va prendre du temps, eh bien je crois qu’il y a de la lumière au bout du tunnel.
Parlez-moi un peu de cette lumière que vous voyez sur le plan du PIB, de la croissance de l’emploi. Qu’est-ce qui pourrait se produire, selon vous?
Par exemple, si on regarde 2020, et je parle ici du chômage aux États-Unis, il a monté en flèche au-dessus de 15 %. Ça a été incroyablement rapide. Je n’ai jamais rien vu de tel au cours de ma carrière, fermer littéralement l’économie. Aujourd’hui, le taux de chômage tourne autour de 6,9 %. Grâce à des mesures extraordinaires prises par des banques centrales et des gouvernements partout dans le monde, ces données économiques ont vraiment rebondi.
Et si on regarde les bénéfices des sociétés, vous savez, l’année dernière a été tumultueuse, mais croyez-le ou non, les bénéfices des sociétés, mesurés par l’indice S&P 500, ont reculé d’environ 15 %. Et on pense que cette année, on verra très probablement un rebond de 20 % dans les bénéfices. Et ça pourrait même être plus élevé, jusqu’à 25 % ou 30 %. Mais, encore une fois, tout ça revient à la solution à la crise des soins de santé, c’est-à-dire le vaccin. À quelle vitesse peut-on le distribuer, à quel point est-il efficace, combien de personnes vont choisir de le recevoir?
Quels secteurs allez-vous surveiller en 2021?
Oui. Kim, 2020 a vraiment été axée sur la technologie. Et je pense que du point de vue du marché, c’était tout à fait logique. Les taux d’intérêt ont plongé. Il n’y a pas eu de croissance. Dans un tel contexte, la croissance est très rare. Les gens se sont donc tournés vers les entreprises technologiques, les entreprises à forte croissance, les entreprises qui fonctionnent vraiment en période de fermeture de l’économie, quand les gens sont à la maison, où Internet devint en quelque sorte votre lien avec le monde.
Je pense que cette année, ça sera un peu l’inverse. Je pense qu’on commence à voir, qu’on voit cette rotation-là, et je pense que ça se poursuit. Les taux d’intérêt vont remonter un peu. Je crois que ça va beaucoup aider le secteur des services financiers. Toutes les préoccupations au sujet des pertes sur créances ont considérablement diminué.
Et l’autre secteur qu’on devrait surveiller, c’est celui des produits industriels, les secteurs de croissance mondiale, le commerce mondial, tout ça va reprendre. À mon avis, ce sont ces secteurs cycliques qui ont vraiment été durement touchés l’année dernière. Enfin, je crois que les perspectives sont bonnes également pour le secteur de l’énergie. Ce n’est pas une part importante des portefeuilles que je gère, mais je crois que ce secteur-là a connu une belle remontée.
Et, encore une fois, si on continue de vacciner lentement la population, la demande revient. Je crois que le secteur de l’énergie pourrait aussi progresser en 2021.
Je ne veux pas être pessimiste, David. Mais si vous regardez vers l’avenir, quels sont les éléments qui pourraient faire dérailler vos perspectives pour 2021?
Oui, Kim, j’imagine qu’il y a trois aspects majeurs qui me préoccupent. Il y a d’abord les effets secondaires du vaccin que nous ne connaissons pas. Mais ça ne me préoccupe pas vraiment. La plupart des questions de sécurité entourant le vaccin auraient déjà été soulevées. Je crois qu’il n’y a pas de problème de ce côté-là, mais c’est toujours possible.
La deuxième chose qui me préoccupe, bien sûr, ce sont les taux d’intérêt. Que se passe-t-il si on a mis en place tant de mesures de relance, de dépenses budgétaires et d’assouplissement quantitatif à l’échelle mondiale? Que se passe-t-il si le rebond est un peu plus rapide qu’on ne le pense? Les taux grimperaient un peu plus. Ce ne serait certainement pas une bonne chose.
Et troisièmement, je pense au virus. Et nous ne sommes pas certains à 100 % que les nouvelles souches seront entièrement neutralisées par le nouveau vaccin. Il y a donc des risques, c’est certain. Mais je crois que le plus grand risque, c’est que le boom économique en 2021 soit plus important que ce qu’on pense.
Vous savez, c’est intéressant, parce que lorsque vous songez aux risques pour 2021, je pense que nous sommes tellement absorbés... avec les gens qui regardent les grands médias en ce moment au sujet de ce qui se passe aux États-Unis, je suis surprise que vous n’ayez pas parlé de la politique américaine.
Oui, Kim, vous savez qu’il y a beaucoup d’aspects inquiétants. Ce qui se passe aux États-Unis, c’est vraiment un résultat terrible pour le processus politique. Il y a toutes sortes de raisons d’être pessimiste et préoccupé actuellement. C’est difficile pour tout le monde. On travaille de la maison. L’économie est fermée. Il y a une deuxième ou troisième vague. Les nouvelles économiques ne sont pas bonnes. Les nouvelles sur les soins de santé sont vraiment mauvaises.
Mais, encore une fois, la raison pour laquelle je pense à l’avenir, c’est parce que c’est ce que le marché pense. Et il y a cette solution. Ces vaccins, efficaces à 90 %, 95 %, ce n’est pas une solution miracle. Ça va prendre du temps. Mais je pense que ce serait un scénario bien différent si nous n’avions pas ces données.
Et n’oubliez pas qu’il y a d’autres entreprises qui travaillent là-dessus, et j’ai bon espoir qu’au cours des trois ou quatre prochaines semaines, il y aura encore des essais à grande échelle, des données à grande échelle pour nous dire que l’approvisionnement en vaccins sera encore plus important.
David, on doit s’arrêter ici. C’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci beaucoup, Kim.
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