
En 2020, les cours des titres de certaines petites sociétés technologiques ont connu une forte hausse durant la pandémie. Ces nouveaux noms continueront-ils à vivre leur moment de gloire? Les grandes sociétés technologiques vont-elles plutôt reprendre leur position dominante et propulser les marchés en 2021? Kim Parlee en discute avec Vitali Mossounov, analyste des technologies mondiales, Gestion de Placements TD.
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Vitali, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Commençons sans tarder. Je sais que vous avez apporté quelques graphiques. L’un d’eux concerne les révisions des estimations des valeurs technologiques en 2020, parce que je crois qu’on a l’impression que toutes les actions technologiques ont enregistré un bon rendement pendant la pandémie. Vous voulez que nous nous penchions sur le fait que ce n’est peut-être pas le cas.
C’est exactement ça, Kim. C’est une rumeur populaire, parce que les actions Zoom et les actions Shopify se sont si bien comportées que tout le monde en parle. Et ça suscite l’intérêt des médias. Mais en réalité, si vous regardez ce graphique, et ce graphique représente vraiment combien de milliards de dollars les sociétés technologiques ont gagné ou perdu en raison de la pandémie.
Regardez Shopify et DocuSign. Ces sociétés ont gagné quelques milliards de dollars, trois pour être précis. Et on en parle tous tout le temps. Mais les grandes sociétés technologiques, comme Microsoft, Cisco, ont perdu 16 milliards de dollars à cause de la pandémie. En réalité, le fait est que la pandémie est un élément défavorable à la technologie. Que va-t-il se passer en 2021?
Très bien. Alors je vous le demande. Que va-t-il se passer en 2021? À la réouverture de l’économie, est-ce les investisseurs devraient se concentrer sur les technologies ou, d’après ce qu’on entend, davantage sur les thèmes de la réouverture, comme les compagnies aériennes et l’hôtellerie?
Il y a probablement une solution pour chaque portefeuille, ça dépend des investisseurs. Le message que je voulais faire passer, et je suis heureux que m’ayez suivi, c’est que la majorité des sociétés technologiques participeront à cette réouverture. Elles n’auront peut-être pas la sensibilité d’une compagnie aérienne, mais nous pensons que 90 % d’un indice technologique, d’un FNB technologique, profite de la réouverture.
C’est une considération très importante. Les investisseurs doivent réfléchir et se demander pourquoi ils détiennent ces sociétés. Il s’agit de modèles d’affaires perturbateurs et supérieurs, et ils peuvent afficher des rendements supérieurs sur des trimestres et des années? Oui. Bénéficient-ils d’une économie plus saine? Tout à fait.
Je sais que vous avez participé activement à un FNB technologique appelé le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des technologies TD, dont le symbole est TEC. Quand on y regarde de plus près, et encore une fois, il s’agit d’un FNB à gestion active, quels secteurs technologiques vous semblent les plus prometteurs?
C’est intéressant, parce que vous classez tous les secteurs en fonction des gagnants à long terme qui ont été préservés pendant la pandémie et de ceux qui ont peut-être été un peu plus touchés et qui affichent donc, une sensibilité à l’horizon 2021. Parmi les secteurs les plus intéressants, on a les semi-conducteurs, ces puces sont en fait du matériel qui sert dans un tas de choses. Les centres de données responsables de l’hébergement et de la transmission de cet appel, votre voiture, des usines et les équipements de ces usines. Et bien sûr, à mesure que l’économie mondiale progresse, les semi-conducteurs aussi, ils représentent environ 20 % de ce FNB.
Ensuite, on a la publicité numérique. De toute évidence, Google et Facebook, deux sociétés majeures qui dépendent vraiment de la bonne santé de l’économie, de la publicité des entreprises et des achats des consommateurs. Elles constituent une grande partie du FNB et devraient très bien se comporter.
Très bien. Et si je peux me permettre, à propos des semi-conducteurs, tous les titres annoncent les répercussions d’une pénurie des semi-conducteurs qui ne sont pas disponibles pour tout en ce moment.
C’est exact, et c’est un autre signal de demande importante qui se fait entendre. Et c’est vraiment le cas de presque toutes les sociétés de semi-conducteurs. Et il y a tellement d’aspects à prendre en compte que je pense nous devrions y consacrer un sujet entier. Il y a des considérations géopolitiques entre la Chine, Taïwan et les États-Unis. Une demande croissante, des perturbations, interruptions de la chaîne d’approvisionnement. C’est une autre incroyable histoire, mais c’est le déroulement de la reprise pour le monde post-pandémie.
Vous avez mentionné certains grands noms, comme Facebook, les entreprises liées à la publicité et à l’occasion qui en découle. On a l’impression qu’en 2020, parmi tout ce qui se passait, les organismes de réglementation ont été bousculés par les acteurs dominants du secteur des technologies. Et je sais, parce que j’en ai discuté avec vous et avec beaucoup d’autres, que ça a toujours été une source de préoccupation à mesure de leur développement. Mais il semble que la situation se soit détériorée en 2020. Qu’est-ce que ça signifie pour 2021, quel est votre point de vue pour ces grands acteurs?
C’est un sujet dangereux, parce qu’il peut y avoir beaucoup de nuances. Mais je propose de prendre du recul et de se demander ce qui s’est passé entre l’élection de 2016 et celle de 2020? Ce qui s’est passé, c’est que ces sociétés ont versé des dizaines de milliards de dollars d’amendes. Elles ont sans arrêt été auditionnées par le Congrès. Elles sont soumises à une nouvelle réglementation stricte et rigoureuse en Europe.
Pourtant, elles continuent d’accroître leurs ventes et leurs bénéfices et leurs actions ont augmenté en moyenne de 24 % par an. C’est comme si vous observiez un grand cirque tout en étant très bien payés pour y assister.
Qu’attendons-nous maintenant? Oui, la réglementation existe. On peut dire qu’il y a encore beaucoup à faire aujourd’hui. Mais les entreprises sont encore des monopoles, des duopoles qui se portent très bien. Nous ne voyons pas de menace imminente. Et nous pensons que ces entreprises ont encore quatre bonnes années devant elles dans le cadre de ce cycle.
Et l’évaluation? La seule chose qui... Je veux dire il y a eu une forte baisse en mars. La situation s’est redressée. Je crois que Tesla vaut maintenant plus que les six plus grands constructeurs réunis, et Airbnb environ un tiers de la valeur des 25 plus grandes chaînes d’hôtels publiques. Ça commence à être élevé.
Certaines valeurs deviennent chères, et c’est vraiment la première cause d’inquiétude. Je dirais qu’il n’y a aucune raison de paniquer. Pour la bonne raison qu’en observant la situation et les catégories, comme l’évaluation et la qualité des entreprises, pour un FNB comme TEC ou l’indice du secteur technologique en général, 90 % des valeurs du marché, comme Amazon, Microsoft ou Apple, se négocient à leur valeur fondamentale.
Elles se négocient selon des évaluations raisonnables, et sont pour beaucoup, selon nous, en fait sous-évaluées. Il y a ces poches dans lesquelles je crois les investisseurs font beaucoup de placements de concept. Ils parient sur des états finaux, mais oublient de leur attribuer des probabilités. Et pour bon nombre de ces concepts, les probabilités indiquent que ces entreprises vont échouer.
C’est un risque, mais c’est quand même une petite poche du marché. Et c’est sans doute le sujet que vous et moi devrons réexaminer d’ici quelques mois.
Et c’est ce que nous ferons. Vitali, nous vous réinviterons pour en parler. Merci beaucoup.
À bientôt, Kim.
[MUSIQUE]
C’est exactement ça, Kim. C’est une rumeur populaire, parce que les actions Zoom et les actions Shopify se sont si bien comportées que tout le monde en parle. Et ça suscite l’intérêt des médias. Mais en réalité, si vous regardez ce graphique, et ce graphique représente vraiment combien de milliards de dollars les sociétés technologiques ont gagné ou perdu en raison de la pandémie.
Regardez Shopify et DocuSign. Ces sociétés ont gagné quelques milliards de dollars, trois pour être précis. Et on en parle tous tout le temps. Mais les grandes sociétés technologiques, comme Microsoft, Cisco, ont perdu 16 milliards de dollars à cause de la pandémie. En réalité, le fait est que la pandémie est un élément défavorable à la technologie. Que va-t-il se passer en 2021?
Très bien. Alors je vous le demande. Que va-t-il se passer en 2021? À la réouverture de l’économie, est-ce les investisseurs devraient se concentrer sur les technologies ou, d’après ce qu’on entend, davantage sur les thèmes de la réouverture, comme les compagnies aériennes et l’hôtellerie?
Il y a probablement une solution pour chaque portefeuille, ça dépend des investisseurs. Le message que je voulais faire passer, et je suis heureux que m’ayez suivi, c’est que la majorité des sociétés technologiques participeront à cette réouverture. Elles n’auront peut-être pas la sensibilité d’une compagnie aérienne, mais nous pensons que 90 % d’un indice technologique, d’un FNB technologique, profite de la réouverture.
C’est une considération très importante. Les investisseurs doivent réfléchir et se demander pourquoi ils détiennent ces sociétés. Il s’agit de modèles d’affaires perturbateurs et supérieurs, et ils peuvent afficher des rendements supérieurs sur des trimestres et des années? Oui. Bénéficient-ils d’une économie plus saine? Tout à fait.
Je sais que vous avez participé activement à un FNB technologique appelé le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des technologies TD, dont le symbole est TEC. Quand on y regarde de plus près, et encore une fois, il s’agit d’un FNB à gestion active, quels secteurs technologiques vous semblent les plus prometteurs?
C’est intéressant, parce que vous classez tous les secteurs en fonction des gagnants à long terme qui ont été préservés pendant la pandémie et de ceux qui ont peut-être été un peu plus touchés et qui affichent donc, une sensibilité à l’horizon 2021. Parmi les secteurs les plus intéressants, on a les semi-conducteurs, ces puces sont en fait du matériel qui sert dans un tas de choses. Les centres de données responsables de l’hébergement et de la transmission de cet appel, votre voiture, des usines et les équipements de ces usines. Et bien sûr, à mesure que l’économie mondiale progresse, les semi-conducteurs aussi, ils représentent environ 20 % de ce FNB.
Ensuite, on a la publicité numérique. De toute évidence, Google et Facebook, deux sociétés majeures qui dépendent vraiment de la bonne santé de l’économie, de la publicité des entreprises et des achats des consommateurs. Elles constituent une grande partie du FNB et devraient très bien se comporter.
Très bien. Et si je peux me permettre, à propos des semi-conducteurs, tous les titres annoncent les répercussions d’une pénurie des semi-conducteurs qui ne sont pas disponibles pour tout en ce moment.
C’est exact, et c’est un autre signal de demande importante qui se fait entendre. Et c’est vraiment le cas de presque toutes les sociétés de semi-conducteurs. Et il y a tellement d’aspects à prendre en compte que je pense nous devrions y consacrer un sujet entier. Il y a des considérations géopolitiques entre la Chine, Taïwan et les États-Unis. Une demande croissante, des perturbations, interruptions de la chaîne d’approvisionnement. C’est une autre incroyable histoire, mais c’est le déroulement de la reprise pour le monde post-pandémie.
Vous avez mentionné certains grands noms, comme Facebook, les entreprises liées à la publicité et à l’occasion qui en découle. On a l’impression qu’en 2020, parmi tout ce qui se passait, les organismes de réglementation ont été bousculés par les acteurs dominants du secteur des technologies. Et je sais, parce que j’en ai discuté avec vous et avec beaucoup d’autres, que ça a toujours été une source de préoccupation à mesure de leur développement. Mais il semble que la situation se soit détériorée en 2020. Qu’est-ce que ça signifie pour 2021, quel est votre point de vue pour ces grands acteurs?
C’est un sujet dangereux, parce qu’il peut y avoir beaucoup de nuances. Mais je propose de prendre du recul et de se demander ce qui s’est passé entre l’élection de 2016 et celle de 2020? Ce qui s’est passé, c’est que ces sociétés ont versé des dizaines de milliards de dollars d’amendes. Elles ont sans arrêt été auditionnées par le Congrès. Elles sont soumises à une nouvelle réglementation stricte et rigoureuse en Europe.
Pourtant, elles continuent d’accroître leurs ventes et leurs bénéfices et leurs actions ont augmenté en moyenne de 24 % par an. C’est comme si vous observiez un grand cirque tout en étant très bien payés pour y assister.
Qu’attendons-nous maintenant? Oui, la réglementation existe. On peut dire qu’il y a encore beaucoup à faire aujourd’hui. Mais les entreprises sont encore des monopoles, des duopoles qui se portent très bien. Nous ne voyons pas de menace imminente. Et nous pensons que ces entreprises ont encore quatre bonnes années devant elles dans le cadre de ce cycle.
Et l’évaluation? La seule chose qui... Je veux dire il y a eu une forte baisse en mars. La situation s’est redressée. Je crois que Tesla vaut maintenant plus que les six plus grands constructeurs réunis, et Airbnb environ un tiers de la valeur des 25 plus grandes chaînes d’hôtels publiques. Ça commence à être élevé.
Certaines valeurs deviennent chères, et c’est vraiment la première cause d’inquiétude. Je dirais qu’il n’y a aucune raison de paniquer. Pour la bonne raison qu’en observant la situation et les catégories, comme l’évaluation et la qualité des entreprises, pour un FNB comme TEC ou l’indice du secteur technologique en général, 90 % des valeurs du marché, comme Amazon, Microsoft ou Apple, se négocient à leur valeur fondamentale.
Elles se négocient selon des évaluations raisonnables, et sont pour beaucoup, selon nous, en fait sous-évaluées. Il y a ces poches dans lesquelles je crois les investisseurs font beaucoup de placements de concept. Ils parient sur des états finaux, mais oublient de leur attribuer des probabilités. Et pour bon nombre de ces concepts, les probabilités indiquent que ces entreprises vont échouer.
C’est un risque, mais c’est quand même une petite poche du marché. Et c’est sans doute le sujet que vous et moi devrons réexaminer d’ici quelques mois.
Et c’est ce que nous ferons. Vitali, nous vous réinviterons pour en parler. Merci beaucoup.
À bientôt, Kim.
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