
Aux États-Unis, le marché de l’habitation a été l’un des seuls secteurs prospères de l’économie du pays, malgré l’impact dévastateur de la COVID-19. Anthony Okolie et Sri Thanabalasingam, économiste principal, Groupe Banque TD, discutent de la forte vague de milléniaux qui, après des années passées en marge, percent le marché de l’habitation.
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On va commencer par brosser un portrait général du marché de l’habitation aux États-Unis. Sri, le logement aux États-Unis a été l’un des points forts de l’économie américaine. Mais ce secteur n’a pas complètement été immunisé contre la crise de COVID-19, n’est-ce pas?
C’est exact, Anthony. En 2019, le marché américain de l’habitation s’est raffermi par rapport à 2018, tant sur le plan des ventes que des mises en chantier. Et nous nous attendions à ce que cette vigueur se poursuive en 2020. Mais la pandémie de COVID-19 a éclaté. Et ce que nous avons vu, sur le plan des ventes, c’est que les ventes de maisons existantes et les contrats de vente de maisons neuves ont été très importants en mars et en avril. Et les ventes de maisons existantes ont atteint des niveaux que nous n’avions pas vus depuis 2010.
Et pour ce qui est de la construction résidentielle, elle est tombée au point mort dans de nombreux États, où un confinement avait été imposé. Cette situation-là a exacerbé le problème de l’offre de logements sur le marché américain de l’habitation, qui est un problème de longue date pour l’économie américaine.
Et pourquoi l’offre de logements n’a-t-elle pas suivi la demande?
Comme je l’ai mentionné, c’est un problème de longue date. Ça remonte à la crise financière de 2008-2009. La croissance du nombre de maisons n’a donc pas suivi la formation des ménages.
Il y a plusieurs raisons à ça. Premièrement, les règlements de zonage. Il y a beaucoup de gens qui veulent vivre dans les régions métropolitaines, mais, en raison des règlements de zonage, on ne peut pas y construire de logements. Il y a aussi les coûts de logement élevés. Les constructeurs d’habitations ont signalé qu’il s’agissait d’un problème. Il manque aussi de travailleurs qualifiés pour construire des maisons. Tous ces facteurs-là pèsent sur l’offre de logements.
Et avec le confinement en plus, comme je l’ai mentionné, ces problèmes-là ont exacerbé le problème de l’offre de logements sur le marché américain.
Vous avez également indiqué dans votre rapport que le secteur du logement connaît une reprise en forme de V après la crise de COVID-19. Qu’est-ce qui explique cette demande?
Exact. Le marché de l’habitation a dépassé les attentes jusqu’à maintenant. Et cette demande, ou la source principale de cette demande-là, semble provenir des milléniaux. Les milléniaux ont retardé la formation de leurs propres ménages, par rapport aux générations plus âgées, comme la génération X ou les baby-boomers, à un âge similaire. Pour des raisons d’abordabilité, ils ont choisi de louer plutôt que d’acheter une maison. Mais nous avons commencé à voir cette tendance changer vers 2019 et 2020.
Et la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir changé ça. De nombreux milléniaux qui occupent des emplois bien rémunérés et qui n’ont pas perdu leur emploi choisissent quand même d’accéder au marché de l’habitation et de devenir propriétaires pour la première fois.
Qu’en est-il des coûts de logement? Quelle a été l’incidence sur la prise de décisions des milléniaux?
Oui. Je crois que les coûts de logement jouent un rôle important. Comme je l’ai mentionné, l’abordabilité est en hausse. Et ça a commencé à augmenter vers 2018. Cela s’explique notamment par le fait que les salaires des milléniaux dépassent les prix des maisons. Mais les taux hypothécaires sont une autre raison importante. Les taux hypothécaires ont baissé et se situent maintenant à des creux historiques. Je crois que la semaine dernière, ils étaient à 2,88 %, ce que nous n’avions jamais vu auparavant.
Pour un acheteur potentiel, si on compare les versements hypothécaires mensuels actuels à ceux de 2018, il va économiser environ 300 $ sur le prix moyen d’une maison. C’est un montant important. C’est intéressant pour les acheteurs qui veulent accéder au marché de l’habitation.
Oui, la reprise du marché de l’habitation aux États-Unis est étroitement liée à la trajectoire du coronavirus, et à la reprise du marché de l’emploi. Donc, si le taux d’infections au coronavirus recommence à grimper et que ça se répercute sur un marché du travail chancelant, et que les gens qui gagnent des revenus élevés commencent à perdre leur emploi, ça pourrait vraiment nuire à la reprise du marché du logement, et c’est peut-être quelque chose qui pourrait se produire au quatrième trimestre.
Mais en même temps, si le virus est maîtrisé et que la reprise du marché de l’emploi se poursuit, les ventes peuvent être assez solides à l’avenir. Mais comme je l’ai mentionné plus tôt, ce sera limité sur le plan de l’offre et des restrictions liées à l’offre.
Selon nos prévisions de base, après cette première poussée des ventes au troisième trimestre, nous nous attendons à ce que les ventes s’améliorent graduellement à partir de ce moment-là et à ce qu’elles atteignent des niveaux d’avant la COVID vers le milieu de 2021.
Sri, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Merci, Anthony.
[MUSIQUE]
C’est exact, Anthony. En 2019, le marché américain de l’habitation s’est raffermi par rapport à 2018, tant sur le plan des ventes que des mises en chantier. Et nous nous attendions à ce que cette vigueur se poursuive en 2020. Mais la pandémie de COVID-19 a éclaté. Et ce que nous avons vu, sur le plan des ventes, c’est que les ventes de maisons existantes et les contrats de vente de maisons neuves ont été très importants en mars et en avril. Et les ventes de maisons existantes ont atteint des niveaux que nous n’avions pas vus depuis 2010.
Et pour ce qui est de la construction résidentielle, elle est tombée au point mort dans de nombreux États, où un confinement avait été imposé. Cette situation-là a exacerbé le problème de l’offre de logements sur le marché américain de l’habitation, qui est un problème de longue date pour l’économie américaine.
Et pourquoi l’offre de logements n’a-t-elle pas suivi la demande?
Comme je l’ai mentionné, c’est un problème de longue date. Ça remonte à la crise financière de 2008-2009. La croissance du nombre de maisons n’a donc pas suivi la formation des ménages.
Il y a plusieurs raisons à ça. Premièrement, les règlements de zonage. Il y a beaucoup de gens qui veulent vivre dans les régions métropolitaines, mais, en raison des règlements de zonage, on ne peut pas y construire de logements. Il y a aussi les coûts de logement élevés. Les constructeurs d’habitations ont signalé qu’il s’agissait d’un problème. Il manque aussi de travailleurs qualifiés pour construire des maisons. Tous ces facteurs-là pèsent sur l’offre de logements.
Et avec le confinement en plus, comme je l’ai mentionné, ces problèmes-là ont exacerbé le problème de l’offre de logements sur le marché américain.
Vous avez également indiqué dans votre rapport que le secteur du logement connaît une reprise en forme de V après la crise de COVID-19. Qu’est-ce qui explique cette demande?
Exact. Le marché de l’habitation a dépassé les attentes jusqu’à maintenant. Et cette demande, ou la source principale de cette demande-là, semble provenir des milléniaux. Les milléniaux ont retardé la formation de leurs propres ménages, par rapport aux générations plus âgées, comme la génération X ou les baby-boomers, à un âge similaire. Pour des raisons d’abordabilité, ils ont choisi de louer plutôt que d’acheter une maison. Mais nous avons commencé à voir cette tendance changer vers 2019 et 2020.
Et la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir changé ça. De nombreux milléniaux qui occupent des emplois bien rémunérés et qui n’ont pas perdu leur emploi choisissent quand même d’accéder au marché de l’habitation et de devenir propriétaires pour la première fois.
Qu’en est-il des coûts de logement? Quelle a été l’incidence sur la prise de décisions des milléniaux?
Oui. Je crois que les coûts de logement jouent un rôle important. Comme je l’ai mentionné, l’abordabilité est en hausse. Et ça a commencé à augmenter vers 2018. Cela s’explique notamment par le fait que les salaires des milléniaux dépassent les prix des maisons. Mais les taux hypothécaires sont une autre raison importante. Les taux hypothécaires ont baissé et se situent maintenant à des creux historiques. Je crois que la semaine dernière, ils étaient à 2,88 %, ce que nous n’avions jamais vu auparavant.
Pour un acheteur potentiel, si on compare les versements hypothécaires mensuels actuels à ceux de 2018, il va économiser environ 300 $ sur le prix moyen d’une maison. C’est un montant important. C’est intéressant pour les acheteurs qui veulent accéder au marché de l’habitation.
- Nous savons donc qu’il y a un certain optimisme à l’horizon, certainement pour le marché de l’habitation. Mais quels sont certains des risques à court terme pour la reprise du marché de l’habitation américain?
Oui, la reprise du marché de l’habitation aux États-Unis est étroitement liée à la trajectoire du coronavirus, et à la reprise du marché de l’emploi. Donc, si le taux d’infections au coronavirus recommence à grimper et que ça se répercute sur un marché du travail chancelant, et que les gens qui gagnent des revenus élevés commencent à perdre leur emploi, ça pourrait vraiment nuire à la reprise du marché du logement, et c’est peut-être quelque chose qui pourrait se produire au quatrième trimestre.
Mais en même temps, si le virus est maîtrisé et que la reprise du marché de l’emploi se poursuit, les ventes peuvent être assez solides à l’avenir. Mais comme je l’ai mentionné plus tôt, ce sera limité sur le plan de l’offre et des restrictions liées à l’offre.
Selon nos prévisions de base, après cette première poussée des ventes au troisième trimestre, nous nous attendons à ce que les ventes s’améliorent graduellement à partir de ce moment-là et à ce qu’elles atteignent des niveaux d’avant la COVID vers le milieu de 2021.
Sri, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Merci, Anthony.
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