De nombreux investisseurs veulent laisser 2022 derrière eux et se concentrer sur l’année à venir. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, explique à Greg Bonnell pourquoi il pense que 2023 pourrait offrir un optimisme bien nécessaire, mais pas sans incertitude.
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Les investisseurs qui espèrent de meilleurs rendements cette année pourraient devoir faire preuve d’un peu de patience. Notre invité d’aujourd’hui affirme que les marchés pourraient avoir des défis à relever. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD se joint à nous.
Michael, c’est un plaisir de vous accueillir à nouveau. De toute évidence, l’an dernier… je ne veux même pas parler des chiffres. On veut les oublier en tant qu’investisseurs. Mais que nous réserve l’avenir? On ne peut pas nous en vouloir d’espérer que ça s’arrange, mais vous dites que ça va peut-être être un peu compliqué.
Eh bien, je pense que les choses vont s’arranger. C’est juste qu’on n’est pas encore tout à fait sorti du bois, c’est comme ça que je le formulerais. L’an dernier, ce qui nous a tous pris par surprise, c’est la rapidité et le niveau d’augmentation des taux d’intérêt par les banques centrales.
C’est une bonne chose que ce cycle touche à sa fin. Mais maintenant, en 2023, il faut qu’on trouve comment ramener l’inflation près de la cible de 2 % que les banques centrales disent très clairement vouloir. Et il faut y parvenir sans que les bénéfices des sociétés soient fortement touchés.
C’est assez périlleux. Je suis réaliste et je pense qu’il y a des raisons d’être optimiste. L’inflation a commencé à baisser. C’est un pas dans la bonne direction. Cela dit, on doit être prêts à faire face à certains obstacles en 2023, parce que ce n’est pas facile d’effectuer l’atterrissage en douceur d’une économie.
Ce n’est pas facile de réduire l’inflation sans augmenter le chômage. Il faut donc s’attendre à faire des compromis tout au long du chemin et ce n’est pas… Autrement dit, on n’a pas encore le signal de fin d’alerte.
Je pense qu’on doit faire preuve d’un grand discernement, choisir ses placements et être rigoureux à l’égard de ce qu’on veut faire. Toutefois, si on regarde du bon côté des choses, certes les 6 à 12 prochains mois seront difficiles.
Mais à plus long terme, trois à cinq ans, quand je regarde la situation actuelle du marché canadien, normalement, il devrait se situer à 15 à 16 fois les bénéfices prévus. C’est la norme à long terme. Aujourd’hui, on est à 12 et 1/2, ce qui est bien en deçà de la normale.
Pensez à la principale partie de notre indice, les banques en sont un excellent exemple. Par le passé, elles négociaient de 11 à 12 fois les bénéfices prévus. Aujourd’hui, elles négocient à moins de 10. Ce que je vois aujourd’hui, c’est qu’avec un peu de patience, pour les trois, quatre ou cinq prochaines années, on peut avoir une opinion assez positive de la direction prise par les actions canadiennes.
C’est juste qu’à court terme, il nous reste du travail. Les banques centrales n’ont pas terminé leur tâche. Et à un moment donné, on devra faire face à de mauvaises nouvelles sur la hausse du taux de chômage, etc. Il faut simplement être prêt.
Le travail à faire et les mauvaises nouvelles, on n’en est pas encore là. Est-ce surprenant? Je pense au rapport sur le travail qu’on vient d’obtenir pour le Canada, après toutes ces hausses de taux de l’an dernier. Des hausses de taux massives. Le marché de l’emploi demeure très résilient. Comment ça se fait?
Eh bien, c’est intéressant que vous posiez la question. Je pense qu’en ce moment, beaucoup d’investisseurs se posent des questions, parce qu’on est tous entrés en 2023 avec une idée similaire, la première partie de l’année sera difficile, car toutes ces hausses de taux d’intérêt ont nui à l’économie.
Mais la situation s’améliorera au second semestre. C’était en quelque sorte un consensus. Maintenant, on se regarde tous et on s’étonne : 100 000 emplois au Canada en décembre. Quel était le chiffre aux États-Unis, 300 000?
La récession ne semble pas imminente. Il y a beaucoup de résilience. Et maintenant, on se rend compte que ça pourrait prendre un peu plus de temps. Donc ça ne sera pas forcément « les six premiers mois difficiles et tout va bien au second semestre ». Cela pourrait durer plus longtemps.
Et je pense qu’on observe un retournement positif de situation au Canada et aux États-Unis, car les consommateurs et les ménages sont beaucoup plus résilients qu’on ne le pensait. Le verre à moitié vide, c’est que cette résilience force potentiellement les banques centrales à adopter une approche plus agressive qu’elles ne le feraient autrement, en forçant l’augmentation des taux plus que ce qu’elles auraient besoin de faire autrement pour obtenir le même résultat final.
En d’autres termes, on pourrait avoir un contexte de hausse des taux d’intérêt pendant un peu plus longtemps, avant d’arriver à la destination finale.
Il est évident que l’enjeu principal de l’année dernière a été l’inflation. La lutte contre l’inflation. Ce que cela pourrait signifier pour l’économie a dominé les marchés et toutes nos conversations avec le marché. De toute évidence, cela domine encore ce début d’année. Arrivera-t-on en 2023 à un point où on devra se pencher sur d’autres questions ou est-ce qu’on devra faire face à ces grands défis macroéconomiques pendant encore quelque temps?
Eh bien, je pense qu’on a connu une période de relance sans précédent en 2020, 2021, au niveau budgétaire et monétaire, sur les marchés. Il me semble donc raisonnable de penser qu’il faudra plus que 9 ou 12 mois pour que cela se dissipe. Je pense qu’on va encore devoir payer les frais pendant un certain temps.
Mais oui, je pense qu’il y a beaucoup de raisons de croire que l’inflation a peut-être déjà atteint un sommet. La tendance est dans la bonne direction. Je pense qu’il y a de nombreuses bonnes raisons de croire que les cycles de hausse des banques centrales ont atteint un sommet. Il n’y aura peut-être pas beaucoup d’autres hausses à venir.
C’est simplement qu’on n’en est pas encore là. Une fois que ce sera fait, il y aura toute une série de… nouvelles inquiétudes à gérer. Mais à court terme, les gens suivront tous les rapports sur l’inflation. Les gens seront très attentifs à chaque déclaration d’un banquier central, qu’il soit en Suède ou ailleurs.
C’est ce qui se passera sur le marché à court terme. Mais on peut s’attendre à de nouveaux problèmes pour plus tard.
Je cherchais de nouvelles choses à célébrer, mais oui, il y a toujours de nouvelles choses dont il faut s’inquiéter. Quand vous dites que l’année sera difficile, elle le sera pour les investisseurs. Comment gère-t-on ce type de marché? Est-ce une question de patience? Est-ce qu’il faut savoir choisir ses moments?
Oui, je pense qu’il s’agit surtout de choisir ses moments, et aussi de comprendre ce que vous tentez d’accomplir. Ce que j’essaie toujours de faire, c’est de ne pas essayer de me surpasser. Identifiez les types de sociétés que vous souhaitez détenir au cours du cycle.
Et si toutes les difficultés les ont menées au point où vous pouvez les acheter à un prix intéressant aujourd’hui, ce n’est pas plus compliqué que ça! Ne cherchez pas plus loin. En même temps, soyez conscient du niveau de risque que vous prenez.
Il pourrait s’agir d’une société qui est très cyclique, dont les bénéfices sont fortement à risque. Ou il pourrait s’agir d’une société considérée comme très stable, mais son évaluation est très élevée. Dans les deux cas, il faut être conscient des risques qu’on prend dans le portefeuille.
Et en ce moment, c’est comme ça que je vois les choses. Il s’agit de trouver le juste milieu entre les risques et les occasions. Quel est le juste milieu? Parce qu’il y a encore des segments du marché où c’est un peu à la baisse. Il y a trop de risques liés aux bénéfices. On les paie trop cher. Mais il y a des endroits sur le marché où au moins une partie du risque lié aux bénéfices pris dans ce type d’environnement est déjà intégrée dans le cours de l’action. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]
Les investisseurs qui espèrent de meilleurs rendements cette année pourraient devoir faire preuve d’un peu de patience. Notre invité d’aujourd’hui affirme que les marchés pourraient avoir des défis à relever. Michael O’Brien, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD se joint à nous.
Michael, c’est un plaisir de vous accueillir à nouveau. De toute évidence, l’an dernier… je ne veux même pas parler des chiffres. On veut les oublier en tant qu’investisseurs. Mais que nous réserve l’avenir? On ne peut pas nous en vouloir d’espérer que ça s’arrange, mais vous dites que ça va peut-être être un peu compliqué.
Eh bien, je pense que les choses vont s’arranger. C’est juste qu’on n’est pas encore tout à fait sorti du bois, c’est comme ça que je le formulerais. L’an dernier, ce qui nous a tous pris par surprise, c’est la rapidité et le niveau d’augmentation des taux d’intérêt par les banques centrales.
C’est une bonne chose que ce cycle touche à sa fin. Mais maintenant, en 2023, il faut qu’on trouve comment ramener l’inflation près de la cible de 2 % que les banques centrales disent très clairement vouloir. Et il faut y parvenir sans que les bénéfices des sociétés soient fortement touchés.
C’est assez périlleux. Je suis réaliste et je pense qu’il y a des raisons d’être optimiste. L’inflation a commencé à baisser. C’est un pas dans la bonne direction. Cela dit, on doit être prêts à faire face à certains obstacles en 2023, parce que ce n’est pas facile d’effectuer l’atterrissage en douceur d’une économie.
Ce n’est pas facile de réduire l’inflation sans augmenter le chômage. Il faut donc s’attendre à faire des compromis tout au long du chemin et ce n’est pas… Autrement dit, on n’a pas encore le signal de fin d’alerte.
Je pense qu’on doit faire preuve d’un grand discernement, choisir ses placements et être rigoureux à l’égard de ce qu’on veut faire. Toutefois, si on regarde du bon côté des choses, certes les 6 à 12 prochains mois seront difficiles.
Mais à plus long terme, trois à cinq ans, quand je regarde la situation actuelle du marché canadien, normalement, il devrait se situer à 15 à 16 fois les bénéfices prévus. C’est la norme à long terme. Aujourd’hui, on est à 12 et 1/2, ce qui est bien en deçà de la normale.
Pensez à la principale partie de notre indice, les banques en sont un excellent exemple. Par le passé, elles négociaient de 11 à 12 fois les bénéfices prévus. Aujourd’hui, elles négocient à moins de 10. Ce que je vois aujourd’hui, c’est qu’avec un peu de patience, pour les trois, quatre ou cinq prochaines années, on peut avoir une opinion assez positive de la direction prise par les actions canadiennes.
C’est juste qu’à court terme, il nous reste du travail. Les banques centrales n’ont pas terminé leur tâche. Et à un moment donné, on devra faire face à de mauvaises nouvelles sur la hausse du taux de chômage, etc. Il faut simplement être prêt.
Le travail à faire et les mauvaises nouvelles, on n’en est pas encore là. Est-ce surprenant? Je pense au rapport sur le travail qu’on vient d’obtenir pour le Canada, après toutes ces hausses de taux de l’an dernier. Des hausses de taux massives. Le marché de l’emploi demeure très résilient. Comment ça se fait?
Eh bien, c’est intéressant que vous posiez la question. Je pense qu’en ce moment, beaucoup d’investisseurs se posent des questions, parce qu’on est tous entrés en 2023 avec une idée similaire, la première partie de l’année sera difficile, car toutes ces hausses de taux d’intérêt ont nui à l’économie.
Mais la situation s’améliorera au second semestre. C’était en quelque sorte un consensus. Maintenant, on se regarde tous et on s’étonne : 100 000 emplois au Canada en décembre. Quel était le chiffre aux États-Unis, 300 000?
La récession ne semble pas imminente. Il y a beaucoup de résilience. Et maintenant, on se rend compte que ça pourrait prendre un peu plus de temps. Donc ça ne sera pas forcément « les six premiers mois difficiles et tout va bien au second semestre ». Cela pourrait durer plus longtemps.
Et je pense qu’on observe un retournement positif de situation au Canada et aux États-Unis, car les consommateurs et les ménages sont beaucoup plus résilients qu’on ne le pensait. Le verre à moitié vide, c’est que cette résilience force potentiellement les banques centrales à adopter une approche plus agressive qu’elles ne le feraient autrement, en forçant l’augmentation des taux plus que ce qu’elles auraient besoin de faire autrement pour obtenir le même résultat final.
En d’autres termes, on pourrait avoir un contexte de hausse des taux d’intérêt pendant un peu plus longtemps, avant d’arriver à la destination finale.
Il est évident que l’enjeu principal de l’année dernière a été l’inflation. La lutte contre l’inflation. Ce que cela pourrait signifier pour l’économie a dominé les marchés et toutes nos conversations avec le marché. De toute évidence, cela domine encore ce début d’année. Arrivera-t-on en 2023 à un point où on devra se pencher sur d’autres questions ou est-ce qu’on devra faire face à ces grands défis macroéconomiques pendant encore quelque temps?
Eh bien, je pense qu’on a connu une période de relance sans précédent en 2020, 2021, au niveau budgétaire et monétaire, sur les marchés. Il me semble donc raisonnable de penser qu’il faudra plus que 9 ou 12 mois pour que cela se dissipe. Je pense qu’on va encore devoir payer les frais pendant un certain temps.
Mais oui, je pense qu’il y a beaucoup de raisons de croire que l’inflation a peut-être déjà atteint un sommet. La tendance est dans la bonne direction. Je pense qu’il y a de nombreuses bonnes raisons de croire que les cycles de hausse des banques centrales ont atteint un sommet. Il n’y aura peut-être pas beaucoup d’autres hausses à venir.
C’est simplement qu’on n’en est pas encore là. Une fois que ce sera fait, il y aura toute une série de… nouvelles inquiétudes à gérer. Mais à court terme, les gens suivront tous les rapports sur l’inflation. Les gens seront très attentifs à chaque déclaration d’un banquier central, qu’il soit en Suède ou ailleurs.
C’est ce qui se passera sur le marché à court terme. Mais on peut s’attendre à de nouveaux problèmes pour plus tard.
Je cherchais de nouvelles choses à célébrer, mais oui, il y a toujours de nouvelles choses dont il faut s’inquiéter. Quand vous dites que l’année sera difficile, elle le sera pour les investisseurs. Comment gère-t-on ce type de marché? Est-ce une question de patience? Est-ce qu’il faut savoir choisir ses moments?
Oui, je pense qu’il s’agit surtout de choisir ses moments, et aussi de comprendre ce que vous tentez d’accomplir. Ce que j’essaie toujours de faire, c’est de ne pas essayer de me surpasser. Identifiez les types de sociétés que vous souhaitez détenir au cours du cycle.
Et si toutes les difficultés les ont menées au point où vous pouvez les acheter à un prix intéressant aujourd’hui, ce n’est pas plus compliqué que ça! Ne cherchez pas plus loin. En même temps, soyez conscient du niveau de risque que vous prenez.
Il pourrait s’agir d’une société qui est très cyclique, dont les bénéfices sont fortement à risque. Ou il pourrait s’agir d’une société considérée comme très stable, mais son évaluation est très élevée. Dans les deux cas, il faut être conscient des risques qu’on prend dans le portefeuille.
Et en ce moment, c’est comme ça que je vois les choses. Il s’agit de trouver le juste milieu entre les risques et les occasions. Quel est le juste milieu? Parce qu’il y a encore des segments du marché où c’est un peu à la baisse. Il y a trop de risques liés aux bénéfices. On les paie trop cher. Mais il y a des endroits sur le marché où au moins une partie du risque lié aux bénéfices pris dans ce type d’environnement est déjà intégrée dans le cours de l’action. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]