
Anthony Okolie récapitule l’actualité du jour, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis, avec Michael Craig, chef, Répartition des actifs, Gestion de Placements TD, il discute de la plus importante chute des marchés depuis mars, du chemin vers la reprise économique et des stratégies de placement dans des marchés volatiles.
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Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien Parlons argent COVID-19 du vendredi 12 juin. Ici Anthony Okolie. Dans quelques minutes, je m’entretiendrai avec Michael Craig, chef, Répartition des actifs, Gestion de Placements TD, à propos de la volatilité récente observée sur les marchés boursiers. Mais, d’abord, voici un résumé des nouvelles du jour.
Lululemon n’a pas atteint les bénéfices et les revenus prévus pour la première fois en trois ans, malgré un bond de 68 % des ventes en ligne. La fermeture de magasins durant la pandémie de COVID-19 a réduit les profits. Les autorités antitrust de l’Union européenne se donnent jusqu’au 16 juillet pour décider si Alstom, fabricant français de trains à grande vitesse, peut racheter la division ferroviaire canadienne de Bombardier. L’économie du Royaume-Uni a reculé de 20,4 % en avril, un record, dans le sillage des mesures de confinement imposées par la COVID-19, effaçant près de deux décennies de croissance. Finalement, la faillite de l’entreprise de location de voitures Hertz ne l’empêche pas de vouloir vendre pour un milliard de dollars de nouvelles actions afin de profiter de la remontée récente du titre.
C’est ce qui résume les nouvelles du jour. Maintenant, voici ma conversation avec Michael Craig. Michael, aujourd’hui, les marchés sont en hausse. Mais, hier, c’était la débandade sur Wall Street et Bay Street. Les bourses ont accusé leur pire repli depuis mars. L’indice Dow Jones a clôturé en recul de près de 7 %. Qu’est-ce qui explique cette vente massive?
Je vois deux raisons. D’abord, la reprise a été fulgurante après les creux enregistrés. L’indice S&P s’est approché de 2 200 points en mars. Le gain est de 1 000 points, disons 45 %. À vrai dire, les 200 derniers points me semblent de trop. Il est toujours difficile de déterminer quand les ventes massives vont survenir.
À mon, sens, il s’agit toutefois d’une saine correction. On commence à voir un certain excès reflété par l’effervescence du marché. L’expérience est douloureuse, mais va sans doute assainir la situation dans le contexte d’une reprise très soutenue depuis trois mois.
On peut se demander si le recul est ponctuel ou s’il risque de se poursuivre.
Les marchés sont certainement très sensibles aux nouvelles à l’heure actuelle. Le portrait s’est assombri au cours des dernières semaines. Un léger repli ne serait pas très étonnant, même si le marché est en forte hausse aujourd’hui.
La grande différence entre aujourd’hui et mars dernier, disons, tient au fait que nous connaissons mieux la COVID-19. Nous avons une bien meilleure compréhension du virus à combattre. Et, deuxième raison, le soutien budgétaire et monétaire demeure en vigueur. Powell a réitéré son engagement à cet effet lors de la réunion de la Fed cette semaine.
Le soutien budgétaire est donc très généreux dans le cadre de la politique gouvernementale. Du point de vue monétaire, le soutien vient des mesures d’assouplissement quantitatif. La Fed achète encore pour 50 milliards de dollars d’actifs environ par semaine. C’est une politique très expansionniste. Ce qui risque de stimuler les marchés à moyen terme.
Hier, l’indice de volatilité s’est élevé au-dessus de 40 pour la première fois depuis le début de mai. Les investisseurs devraient-ils s’attendre à plus de volatilité?
Dans le contexte actuel, je pense qu’il faut retenir principalement trois choses. Il y a la COVID-19, les tensions géopolitiques en cours et toute l’incertitude qui entoure l’élection américaine à l’automne. Certains événements risquent d’accentuer la volatilité.
À notre point de vue, sur le plan tactique, nous monétisons la volatilité et profitons de l’occasion pour investir dans les actions à volatilité élevée parce que nous ne croyons pas que les marchés vont réaliser le niveau de volatilité à plus long terme. Cet environnement très volatil risque de durer un certain temps. Mais, en fin de compte, si vous avez acheté des actions il y a un an à peine et que vous vous êtes désintéressé du marché depuis, vous ne sentirez pas vraiment la volatilité. C’est un phénomène à plus court terme que l’on observe.
Cherchez-vous à accroître vos positions en période de creux? Ou êtes-vous à l’affût de quoi que ce soit avant de manifester plus d’optimisme?
Nous sommes acheteurs en période de recul. Nous surpondérons les actions depuis un certain temps, quoique nous fassions une gestion serrée des profits et pertes, de sorte qu’au redressement des marchés nous n’aurons réalisé aucune prise de bénéfices. Il vaut mieux ne pas trop s’avancer, si vous voulez. Mais, nous serions certainement acheteurs advenant un nouveau repli de 5 % à 10 %. Il n’y a pas vraiment de baisse en vue, compte tenu de la politique expansionniste qui a cours. Les investisseurs doivent chercher à profiter de la faiblesse du marché actuel, plutôt que de vendre en période de remontée.
La Fed a donné cette semaine un nouveau sens à la faiblesse prolongée des taux d’intérêt en indiquant qu’ils seront près de zéro d’ici 2022 et que la situation pourrait durer plus longtemps. La Fed entend maintenir les taux bas jusqu’à ce que les États-Unis retrouvent un niveau d’emploi maximal. Le fait que l’économie est mal en point et que la reprise prendra du temps marque-t-il un dur retour à la réalité?
Nous disons aux investisseurs depuis un moment déjà que la Fed risque de demeurer en attente un certain temps. Powell vient d’ailleurs de le réaffirmer. Il a pris la peine de dire que les taux vont s’établir à près de zéro sans toutefois donner plus de précisions, comme l’avait fait Bernanke au début des années 2010.
Nous surveillons actuellement certains aspects sur les marchés. Premièrement, un contrôle de la courbe des taux qui s’oriente vers une baisse du marché et, deuxièmement, la communication d’indications prospectives. Powell n’a pris aucun engagement dans les deux cas. C’est pourquoi les propos ont souvent été conciliants.
Le message clé de la Fed cette semaine, sur le plan économique, confirme que le portrait demeure encore assez sombre et que la Fed va maintenir sa politique expansionniste pour les années à venir. Nous retenons de l’énoncé de Powell que la Fed ne va pas se préoccuper de resserrement quantitatif ou monétaire avant un bon bout de temps.
En terminant, en tant que chef de l’équipe de répartition des actifs TD, Gestion de Placements TD, quelles sont vos stratégies pour tirer profit de la reprise économique?
Notre analyse tient compte diverses échéances. Notre équipe tactique à plus court terme cherche à monétiser la volatilité en pratiquant une rotation des secteurs. Pendant un moment, nous avons misé sur les secteurs avantagés par une reprise rapide et, plus récemment, nous sommes revenus au secteur des technologies. Pour ce qui est de nos stratégies à moyen terme, nous sommes surtout à la recherche d’entreprises de qualité qui présentent un bilan solide et un risque de défaut limité, voire nul, en plus des sociétés axées vers les tendances structurelles. En continuant de miser sur cette croissance structurelle, que ce soit par l’entremise des technologies, exemple typique, ou dans certains cas, les soins de santé, l’investisseur peut compter sur des secteurs particulièrement porteurs – peut-être pas tant au prochain trimestre qu’au cours des trois à cinq prochaines années. Ces secteurs risquent de s’avérer les plus rentables.
Merci beaucoup, Michael.
Je vous en prie.
[TRAME MUSICALE]
Lululemon n’a pas atteint les bénéfices et les revenus prévus pour la première fois en trois ans, malgré un bond de 68 % des ventes en ligne. La fermeture de magasins durant la pandémie de COVID-19 a réduit les profits. Les autorités antitrust de l’Union européenne se donnent jusqu’au 16 juillet pour décider si Alstom, fabricant français de trains à grande vitesse, peut racheter la division ferroviaire canadienne de Bombardier. L’économie du Royaume-Uni a reculé de 20,4 % en avril, un record, dans le sillage des mesures de confinement imposées par la COVID-19, effaçant près de deux décennies de croissance. Finalement, la faillite de l’entreprise de location de voitures Hertz ne l’empêche pas de vouloir vendre pour un milliard de dollars de nouvelles actions afin de profiter de la remontée récente du titre.
C’est ce qui résume les nouvelles du jour. Maintenant, voici ma conversation avec Michael Craig. Michael, aujourd’hui, les marchés sont en hausse. Mais, hier, c’était la débandade sur Wall Street et Bay Street. Les bourses ont accusé leur pire repli depuis mars. L’indice Dow Jones a clôturé en recul de près de 7 %. Qu’est-ce qui explique cette vente massive?
Je vois deux raisons. D’abord, la reprise a été fulgurante après les creux enregistrés. L’indice S&P s’est approché de 2 200 points en mars. Le gain est de 1 000 points, disons 45 %. À vrai dire, les 200 derniers points me semblent de trop. Il est toujours difficile de déterminer quand les ventes massives vont survenir.
À mon, sens, il s’agit toutefois d’une saine correction. On commence à voir un certain excès reflété par l’effervescence du marché. L’expérience est douloureuse, mais va sans doute assainir la situation dans le contexte d’une reprise très soutenue depuis trois mois.
On peut se demander si le recul est ponctuel ou s’il risque de se poursuivre.
Les marchés sont certainement très sensibles aux nouvelles à l’heure actuelle. Le portrait s’est assombri au cours des dernières semaines. Un léger repli ne serait pas très étonnant, même si le marché est en forte hausse aujourd’hui.
La grande différence entre aujourd’hui et mars dernier, disons, tient au fait que nous connaissons mieux la COVID-19. Nous avons une bien meilleure compréhension du virus à combattre. Et, deuxième raison, le soutien budgétaire et monétaire demeure en vigueur. Powell a réitéré son engagement à cet effet lors de la réunion de la Fed cette semaine.
Le soutien budgétaire est donc très généreux dans le cadre de la politique gouvernementale. Du point de vue monétaire, le soutien vient des mesures d’assouplissement quantitatif. La Fed achète encore pour 50 milliards de dollars d’actifs environ par semaine. C’est une politique très expansionniste. Ce qui risque de stimuler les marchés à moyen terme.
Hier, l’indice de volatilité s’est élevé au-dessus de 40 pour la première fois depuis le début de mai. Les investisseurs devraient-ils s’attendre à plus de volatilité?
Dans le contexte actuel, je pense qu’il faut retenir principalement trois choses. Il y a la COVID-19, les tensions géopolitiques en cours et toute l’incertitude qui entoure l’élection américaine à l’automne. Certains événements risquent d’accentuer la volatilité.
À notre point de vue, sur le plan tactique, nous monétisons la volatilité et profitons de l’occasion pour investir dans les actions à volatilité élevée parce que nous ne croyons pas que les marchés vont réaliser le niveau de volatilité à plus long terme. Cet environnement très volatil risque de durer un certain temps. Mais, en fin de compte, si vous avez acheté des actions il y a un an à peine et que vous vous êtes désintéressé du marché depuis, vous ne sentirez pas vraiment la volatilité. C’est un phénomène à plus court terme que l’on observe.
Cherchez-vous à accroître vos positions en période de creux? Ou êtes-vous à l’affût de quoi que ce soit avant de manifester plus d’optimisme?
Nous sommes acheteurs en période de recul. Nous surpondérons les actions depuis un certain temps, quoique nous fassions une gestion serrée des profits et pertes, de sorte qu’au redressement des marchés nous n’aurons réalisé aucune prise de bénéfices. Il vaut mieux ne pas trop s’avancer, si vous voulez. Mais, nous serions certainement acheteurs advenant un nouveau repli de 5 % à 10 %. Il n’y a pas vraiment de baisse en vue, compte tenu de la politique expansionniste qui a cours. Les investisseurs doivent chercher à profiter de la faiblesse du marché actuel, plutôt que de vendre en période de remontée.
La Fed a donné cette semaine un nouveau sens à la faiblesse prolongée des taux d’intérêt en indiquant qu’ils seront près de zéro d’ici 2022 et que la situation pourrait durer plus longtemps. La Fed entend maintenir les taux bas jusqu’à ce que les États-Unis retrouvent un niveau d’emploi maximal. Le fait que l’économie est mal en point et que la reprise prendra du temps marque-t-il un dur retour à la réalité?
Nous disons aux investisseurs depuis un moment déjà que la Fed risque de demeurer en attente un certain temps. Powell vient d’ailleurs de le réaffirmer. Il a pris la peine de dire que les taux vont s’établir à près de zéro sans toutefois donner plus de précisions, comme l’avait fait Bernanke au début des années 2010.
Nous surveillons actuellement certains aspects sur les marchés. Premièrement, un contrôle de la courbe des taux qui s’oriente vers une baisse du marché et, deuxièmement, la communication d’indications prospectives. Powell n’a pris aucun engagement dans les deux cas. C’est pourquoi les propos ont souvent été conciliants.
Le message clé de la Fed cette semaine, sur le plan économique, confirme que le portrait demeure encore assez sombre et que la Fed va maintenir sa politique expansionniste pour les années à venir. Nous retenons de l’énoncé de Powell que la Fed ne va pas se préoccuper de resserrement quantitatif ou monétaire avant un bon bout de temps.
En terminant, en tant que chef de l’équipe de répartition des actifs TD, Gestion de Placements TD, quelles sont vos stratégies pour tirer profit de la reprise économique?
Notre analyse tient compte diverses échéances. Notre équipe tactique à plus court terme cherche à monétiser la volatilité en pratiquant une rotation des secteurs. Pendant un moment, nous avons misé sur les secteurs avantagés par une reprise rapide et, plus récemment, nous sommes revenus au secteur des technologies. Pour ce qui est de nos stratégies à moyen terme, nous sommes surtout à la recherche d’entreprises de qualité qui présentent un bilan solide et un risque de défaut limité, voire nul, en plus des sociétés axées vers les tendances structurelles. En continuant de miser sur cette croissance structurelle, que ce soit par l’entremise des technologies, exemple typique, ou dans certains cas, les soins de santé, l’investisseur peut compter sur des secteurs particulièrement porteurs – peut-être pas tant au prochain trimestre qu’au cours des trois à cinq prochaines années. Ces secteurs risquent de s’avérer les plus rentables.
Merci beaucoup, Michael.
Je vous en prie.
[TRAME MUSICALE]