Beaucoup d’observateurs s’attendent à ce que la Réserve fédérale américaine annonce une baisse des taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion en septembre. Pour bon nombre d’entre eux, la question est de savoir quelle sera l’ampleur de cette baisse. Scott Colbourne, directeur général et chef, Titres à revenu fixe à gestion active à Gestion de Placements TD, explore jusqu’où les taux peuvent baisser une fois que le cycle de réduction s’amorce.
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Les marchés s'attendent à ce que la Fed sorte de sa réserve en septembre et procède à une baisse des taux. La question que se posent de nombreux investisseurs est de savoir quelle sera l'ampleur de cette réduction. Scott Colbourne de Gestion de placements TD nous rejoint pour en discuter. -Bonjour, Scott. -Bonjour, Greg.
Ce qui est bien avec les banques centrales, quand on songe aux facteurs qu'elles doivent soupeser, c'est qu'elles disposent des mêmes informations que nous. Nous savons à quoi ressemble l'inflation, le marché du travail, l'économie. Que vous disent ces statistiques?
Le 18 septembre, c'est la réunion de la Fed. Les marchés s'attendent, ayant été encouragés par la Fed à s'y attendre, à une réduction de taux. La question que nous nous posons est de savoir s'il s'agira de 25 ou de 50 points de base. À l'heure actuelle, les marchés pronostiquent une réduction de 1 % d'ici la fin de l'année. Or, il y a trois réunions. À l'une de ces réunions, selon les marchés, il faut qu'il y ait une réduction de 50 points pour le moment. Est-ce que les données soutiennent l'idée qu'il y aurait une réduction de 50 points à l'une de ces réunions? Est-ce que ce sera la première? Dans les milieux financiers et sur les marchés, il y a toute une gamme de pronostics. À l'heure actuelle, l'économie est en ralentissement, la croissance est un peu inférieure à la tendance, les pronostics de croissance aux États-Unis sont autour de 2 %, l'inflation est sur une tendance à la baisse. Les dernières statistiques de l'IPC étaient très favorables, inflation globale légèrement inférieure à 3 %, inflation de base légèrement supérieure à 3 %. Le discours que tient la banque centrale est favorable à l'idée d'une réduction. Il m'est difficile de croire qu'abstraction faite de la volatilité que nous avons vue sur les marchés au début du mois, il m'est difficile de croire que nous avons besoin d'une coupure de 50 points de base. Selon les données fondamentales, nous nous dirigeons vers une coupure de taux, pas un cycle d'assouplissement, mais une coupure de taux à titre de gestion des risques. Les valorisations ont peut-être un peu trop progressé. À l'heure actuelle, les marchés prévoient une réduction et quart pour la réunion de septembre. Il faudra sans doute revenir à une seule réduction de 25 points d'ici le mois de septembre. Il y a peut-être quelque volatilité à attendre sur le marché des bons du Trésor, surtout pour les bons à court termes. Quand on considère les statistiques sur le marché du travail, l'un des éléments qui expliquent que la Fed a pris si longtemps pour parvenir à ce stade, c'est la résilience, la vigueur exceptionnelle de l'économie américaine.
Que dire de cette révision, qui est rétrospective, il s'agit de 12 mois jusqu'à mars 2024, une révision rétrospective mais importante, 818 000 emplois comptés en trop. Les marchés n'ont pas su comment analyser cette statistique. Est-ce que l'on ne doit pas s'en inquiéter parce que c'est trop ancien, ou est-ce qu'il s'agit d'un sujet d'inquiétude? Je remonte très loin, mais au début du mois de mai, par exemple, il y a eu une remontée de 90 points de base dans les bons du Trésor américains à 10 ans. C'est comme la cerise sur le gâteau, au mois d'août, il y a eu des révisions remontant au printemps de l'année dernière qui ont réduit la croissance des emplois salariés non agricoles de 250 000 à 170, 171 000.
Oui, une bonne croissance sur le marché du travail, certes, mais pas aussi importante qu'on ne l'avait cru. Il y a une conjonction de données qui nous laissent entrevoir un environnement Boucle d'or, croissance réduite, et la Fed nous dit que nous nous dirigeons vers une réduction de taux à titre de gestion des risques. Les chiffres parus hier ont engendré une hausse des rendements obligataires à la fin de la journée. Je pense que les marchés sont encouragés à envisager des perspectives de plus grande souplesse. Le recul qu'il y a eu sur les marchés boursiers, c'était bien sûr un jour férié chez nous, un lundi férié; cette flambée de volatilité a peut-être entraîné un positionnement vendeur trop optimiste sur les marchés. Je pense que cela ne nuit pas à la tendance générale. La tendance générale, c'est que la Fed entame un processus de réduction des taux et nous verrons au fur et à mesure que les données évoluent si le chiffre de l'emploi, il y en avait 115 000 le mois dernier, est-ce que cela continuera à se détériorer? Les demandes d'assurance chômage parues ce matin étaient normales. D'ici le 18 septembre, il y aura trois chiffres de chômage. C'est un indicateur à plus grande fréquence, hebdomadaire, de la vigueur du marché du travail. Il y aura un chiffre de l'IPC et un chiffre des emplois salariés non agricoles. Je pense qu'il faudrait que ces données soient très faibles, très inattendues pour que nous ayons une réduction de 50 points de base, mais je pense que la tendance est vers un cycle de réduction de taux. Il ne s'agit pas de savoir si, mais quand, et dans quelle mesure et comment le cycle évoluera.
Bien sûr, certains participants du marché revendiquent les 50 points qui selon vous ne sont pas justifiés. Certains commentateurs évoquent cela. On va scruter l'intervention de Jerome Powell à Jackson Hole pour y déceler des indices. Il est président de banque centrale, il est donc assez réservé, mais quels termes attendez-vous, quels mots attendez-vous d'entendre?
C'est la notion de la gestion du risque. La tendance désinflationniste continue d'être en place. C'est encourageant. Nous allons considérer l'ensemble des données. Il y a eu quelques interventions du gouverneur de la Fed aujourd'hui qui globalement ont dit que la Fed continue de scruter les données. Les données ne sont pas épouvantables, mais elles évoluent dans la même tendance. À la dernière réunion de la Fed, cette dernière a ouvert la porte à une réduction de taux pour le mois de septembre.
Donc il s'agit d'une attitude de gestion de risque. Vous avez dit au début que la réduction de taux, c'est une question de gestion du risque et non pas le début d'un cycle d'assouplissement. La question que se pose la Fed, c'est de savoir si elle a trop serré la vis. Si la tendance s'accélère au niveau de la croissance des emplois, ou de la décroissance des emplois, la Fed s'inquiète moins de l'inflation, mais du marché du travail, qui est l'autre volet de son double mandat. Verrons-nous un ralentissement plus rapide du marché du travail?
Si la Fed croit à l'heure actuelle que son taux d'intérêt est déjà restrictif, elle ne voudra pas attendre trop, manifester trop de rétroactivité. Il s'agirait d'une réduction de taux préventive, à titre de gestion du risque, puisque les tendances sont positives. On peut envisager une réduction de taux ou un cycle d'assouplissement. Pour moi, un cycle d'assouplissement intervient quand l'on s'inquiète d'une récession. Je pense que ni la Fed ni les marchés dans l'ensemble ne considèrent que c'est le principal élément à considérer à l'heure actuelle.
Quand on réunit tous ces éléments, qu'est-ce qu'il faut penser pour le marché obligataire? Les investisseurs du marché obligataire attendent depuis longtemps. Il y a eu une forte remontée depuis le printemps, mais les obligations de première qualité aux États-Unis approchent toujours de 5 %. Ce n'est pas mal, historiquement parlant, même si au Canada, elles sont plutôt à 4,25 %.
Ce n'est pas mal, compte tenu de la situation qui a prévalu ici. Est-ce que vous voulez davantage de duration, aller plus loin sur la courbe de rendement, ou bien vous pouvez avoir des obligations d'entreprises très attrayantes à court terme et verrouiller de bons rendements. Nous avons une forte remontée à l'avance du cycle de réduction de taux. Nous sommes toujours encouragés, et je crois toujours, qu'il y aura toujours des flux de fonds sur le marché.
Ce qui est bien avec les banques centrales, quand on songe aux facteurs qu'elles doivent soupeser, c'est qu'elles disposent des mêmes informations que nous. Nous savons à quoi ressemble l'inflation, le marché du travail, l'économie. Que vous disent ces statistiques?
Le 18 septembre, c'est la réunion de la Fed. Les marchés s'attendent, ayant été encouragés par la Fed à s'y attendre, à une réduction de taux. La question que nous nous posons est de savoir s'il s'agira de 25 ou de 50 points de base. À l'heure actuelle, les marchés pronostiquent une réduction de 1 % d'ici la fin de l'année. Or, il y a trois réunions. À l'une de ces réunions, selon les marchés, il faut qu'il y ait une réduction de 50 points pour le moment. Est-ce que les données soutiennent l'idée qu'il y aurait une réduction de 50 points à l'une de ces réunions? Est-ce que ce sera la première? Dans les milieux financiers et sur les marchés, il y a toute une gamme de pronostics. À l'heure actuelle, l'économie est en ralentissement, la croissance est un peu inférieure à la tendance, les pronostics de croissance aux États-Unis sont autour de 2 %, l'inflation est sur une tendance à la baisse. Les dernières statistiques de l'IPC étaient très favorables, inflation globale légèrement inférieure à 3 %, inflation de base légèrement supérieure à 3 %. Le discours que tient la banque centrale est favorable à l'idée d'une réduction. Il m'est difficile de croire qu'abstraction faite de la volatilité que nous avons vue sur les marchés au début du mois, il m'est difficile de croire que nous avons besoin d'une coupure de 50 points de base. Selon les données fondamentales, nous nous dirigeons vers une coupure de taux, pas un cycle d'assouplissement, mais une coupure de taux à titre de gestion des risques. Les valorisations ont peut-être un peu trop progressé. À l'heure actuelle, les marchés prévoient une réduction et quart pour la réunion de septembre. Il faudra sans doute revenir à une seule réduction de 25 points d'ici le mois de septembre. Il y a peut-être quelque volatilité à attendre sur le marché des bons du Trésor, surtout pour les bons à court termes. Quand on considère les statistiques sur le marché du travail, l'un des éléments qui expliquent que la Fed a pris si longtemps pour parvenir à ce stade, c'est la résilience, la vigueur exceptionnelle de l'économie américaine.
Que dire de cette révision, qui est rétrospective, il s'agit de 12 mois jusqu'à mars 2024, une révision rétrospective mais importante, 818 000 emplois comptés en trop. Les marchés n'ont pas su comment analyser cette statistique. Est-ce que l'on ne doit pas s'en inquiéter parce que c'est trop ancien, ou est-ce qu'il s'agit d'un sujet d'inquiétude? Je remonte très loin, mais au début du mois de mai, par exemple, il y a eu une remontée de 90 points de base dans les bons du Trésor américains à 10 ans. C'est comme la cerise sur le gâteau, au mois d'août, il y a eu des révisions remontant au printemps de l'année dernière qui ont réduit la croissance des emplois salariés non agricoles de 250 000 à 170, 171 000.
Oui, une bonne croissance sur le marché du travail, certes, mais pas aussi importante qu'on ne l'avait cru. Il y a une conjonction de données qui nous laissent entrevoir un environnement Boucle d'or, croissance réduite, et la Fed nous dit que nous nous dirigeons vers une réduction de taux à titre de gestion des risques. Les chiffres parus hier ont engendré une hausse des rendements obligataires à la fin de la journée. Je pense que les marchés sont encouragés à envisager des perspectives de plus grande souplesse. Le recul qu'il y a eu sur les marchés boursiers, c'était bien sûr un jour férié chez nous, un lundi férié; cette flambée de volatilité a peut-être entraîné un positionnement vendeur trop optimiste sur les marchés. Je pense que cela ne nuit pas à la tendance générale. La tendance générale, c'est que la Fed entame un processus de réduction des taux et nous verrons au fur et à mesure que les données évoluent si le chiffre de l'emploi, il y en avait 115 000 le mois dernier, est-ce que cela continuera à se détériorer? Les demandes d'assurance chômage parues ce matin étaient normales. D'ici le 18 septembre, il y aura trois chiffres de chômage. C'est un indicateur à plus grande fréquence, hebdomadaire, de la vigueur du marché du travail. Il y aura un chiffre de l'IPC et un chiffre des emplois salariés non agricoles. Je pense qu'il faudrait que ces données soient très faibles, très inattendues pour que nous ayons une réduction de 50 points de base, mais je pense que la tendance est vers un cycle de réduction de taux. Il ne s'agit pas de savoir si, mais quand, et dans quelle mesure et comment le cycle évoluera.
Bien sûr, certains participants du marché revendiquent les 50 points qui selon vous ne sont pas justifiés. Certains commentateurs évoquent cela. On va scruter l'intervention de Jerome Powell à Jackson Hole pour y déceler des indices. Il est président de banque centrale, il est donc assez réservé, mais quels termes attendez-vous, quels mots attendez-vous d'entendre?
C'est la notion de la gestion du risque. La tendance désinflationniste continue d'être en place. C'est encourageant. Nous allons considérer l'ensemble des données. Il y a eu quelques interventions du gouverneur de la Fed aujourd'hui qui globalement ont dit que la Fed continue de scruter les données. Les données ne sont pas épouvantables, mais elles évoluent dans la même tendance. À la dernière réunion de la Fed, cette dernière a ouvert la porte à une réduction de taux pour le mois de septembre.
Donc il s'agit d'une attitude de gestion de risque. Vous avez dit au début que la réduction de taux, c'est une question de gestion du risque et non pas le début d'un cycle d'assouplissement. La question que se pose la Fed, c'est de savoir si elle a trop serré la vis. Si la tendance s'accélère au niveau de la croissance des emplois, ou de la décroissance des emplois, la Fed s'inquiète moins de l'inflation, mais du marché du travail, qui est l'autre volet de son double mandat. Verrons-nous un ralentissement plus rapide du marché du travail?
Si la Fed croit à l'heure actuelle que son taux d'intérêt est déjà restrictif, elle ne voudra pas attendre trop, manifester trop de rétroactivité. Il s'agirait d'une réduction de taux préventive, à titre de gestion du risque, puisque les tendances sont positives. On peut envisager une réduction de taux ou un cycle d'assouplissement. Pour moi, un cycle d'assouplissement intervient quand l'on s'inquiète d'une récession. Je pense que ni la Fed ni les marchés dans l'ensemble ne considèrent que c'est le principal élément à considérer à l'heure actuelle.
Quand on réunit tous ces éléments, qu'est-ce qu'il faut penser pour le marché obligataire? Les investisseurs du marché obligataire attendent depuis longtemps. Il y a eu une forte remontée depuis le printemps, mais les obligations de première qualité aux États-Unis approchent toujours de 5 %. Ce n'est pas mal, historiquement parlant, même si au Canada, elles sont plutôt à 4,25 %.
Ce n'est pas mal, compte tenu de la situation qui a prévalu ici. Est-ce que vous voulez davantage de duration, aller plus loin sur la courbe de rendement, ou bien vous pouvez avoir des obligations d'entreprises très attrayantes à court terme et verrouiller de bons rendements. Nous avons une forte remontée à l'avance du cycle de réduction de taux. Nous sommes toujours encouragés, et je crois toujours, qu'il y aura toujours des flux de fonds sur le marché.