
Les grandes sociétés technologiques américaines ont annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux estimations des analystes, car la pandémie a incité les consommateurs à recourir davantage à leurs appareils personnels. Anthony Okolie et Vitali Mossounov, analyste des technologies mondiales, Gestion de Placements TD, discutent du possible essor continu des sociétés technologiques.
Bonjour, Tony. Oui, je vais avoir l’air de me répéter, mais, oui, la surperformance se poursuit. L’indice S&P est demeuré au même niveau cette année. Compte tenu de la situation, ce n’est pas si mal, je suppose. Mais les actions technologiques ont progressé de 17 %, ce qui est remarquable.
Cette croissance s’explique par des résultats très performants à l’arrivée de la COVID, avant même que nous ayons appris l’existence du coronavirus, et par des résultats encore plus performants depuis la COVID. Nous en avons déjà parlé, mais en guise de rappel, tout d’abord, à l’approche de COVID, c’était impressionnant comme ces sociétés enregistraient beaucoup de revenus récurrents. EIles n’ont pas de dettes et leurs bilans sont impeccables. Et depuis la COVID, le monde numérique a substitué le monde physique. Et qui sortira gagnant de cette crise? Ceux qui détiendront des actions technologiques.
Ce sentiment positif est-il justifié? Que pensez-vous des résultats du deuxième trimestre?
Eh bien, beaucoup d’investisseurs sont inquiets. Et il est toujours bon de demeurer sceptique et inquiet. Mais, certainement, d’après les résultats d’hier, je pense que ceux qui en doutent ont tort.
On pourrait en parler abondamment, mais pour résumer, je me souviens que c’était il y a quelques jours seulement, l’économiste James Markel était invité à l’émission, et quel était ce chiffre? 32 % - en baisse de 32 % du PIB américain au cours du trimestre? Selon les rapports que les quatre grandes sociétés technologiques ont présentés hier, leurs ventes ont augmenté de 16 % au même trimestre.
Donc, tout compte fait, le secteur des technologies a bénéficié de la situation : moins 32 % pour l’économie et plus 16 % pour les technologies. Écoutez, d’une société à l’autre, c’est du pareil au même. Dans le cas d’Amazon, sa croissance s'accélère à plus de 40 %, et c'est du commerce électronique. Nous avons vu les mêmes résultats pour Shopify.
Pour ce qui est d’Apple, la surprise a été beaucoup plus grande, parce qu’elle a réussi à majorer ses revenus de vente d’iPhones de 2 % pendant le trimestre. Et, là encore, pendant un trimestre où l’économie mondiale s’effondre, on ne se serait pas attendu à ce qu’un achat non essentiel de 600 $, 700 $ ou 800 $ figure en tête de liste de certains consommateurs.
Mais Apple, c’est Apple. Ses produits étaient recherchés. C’est très différent des téléphones Android dont les ventes ont chuté de 20, voire 30 %. Ce qui a aussi aidé Apple, c’est le lancement du nouvel appareil SE en avril. Le cycle de développement de produits lui a donc été bénéfique.
Enfin, les résultats de Google et de Facebook n’ont pas été aussi bons parce que ce sont somme toute des sociétés de publicité, et la publicité ne se porte pas bien en période de récession. Malgré tout, je pense que le principal point à retenir est que les résultats n’ont pas été trop mauvais, étant donné le type d’activités. En fait, la valeur de ces plateformes, mesurée par leur nombre d’utilisateurs, a sans doute augmenté. Dans l’ensemble, je dirais que les résultats sont bons.
D’accord, les résultats sont bons. Ces quatre grandes sociétés pourraient-elles être confrontées à des difficultés?
J’ai probablement écouté le même contenu aux heures de grande écoute que vous et tout le monde, c’est-à-dire les audiences du Congrès, n’est-ce pas? Le-- Les membres du sous-comité ont cuisiné les PDG de Facebook, Amazon, Google d’Alphabet et Apple.
Leur but était de faire ressortir que ces sociétés se servent de leur plateforme dominante et de leurs milliards d’utilisateurs pour étouffer la concurrence, donc, que leur pratique est anticoncurrentielle. Selon moi--. Enfin, c’était très divertissant, en ce sens que, premièrement, il m’a semblé que les membres du Congrès avaient en fait très bien préparé leurs questions délicates, ce qui est nouveau pour le Congrès dans ses interactions avec des sociétés technologiques.
Deuxièmement, il était intéressant de voir les PDG, dont la valeur nette personnelle s’élève à plus de 100 G$, répondre à ces questions en étant aussi-- on voyait dans leurs réponses qu’ils étaient très bien préparés et très décontractés. En gros, ils disaient que leurs concurrents étaient très nombreux. Je ne suis pas certain que quelqu’un ait cru cela.
Mais, ce qu’il faut retenir, c’est qu’aucune mesure n’a été prise dans l’immédiat. Il reste encore du travail à faire. Le sous-comité devrait publier un rapport l’automne prochain qui pourrait recommander une solution, une sorte de mesure antitrust visant les sociétés. Ça reste à voir. Nous pouvons donc nous attendre à ce que ce problème pèse sur la valeur des actions au cours des prochains mois, ce que nous surveillerons de très près, bien entendu.
À la lumière de ces audiences, croyez-vous que l’une des sociétés s’en est mieux tirée que les autres?
Oui, je pense qu’Apple s’en est probablement le mieux tirée. J’aurais aimé pouvoir mesurer le temps de parole de chaque PDG et l’intensité de leurs interactions. Mais Tim Cook a simplement répondu « Eh bien, vous savez, nous vendons des téléphones ». Et les membres du Congrès ont poussé la question plus loin, en indiquant que l’App Store n’offre pas un accès équitable aux développeurs, et qu’Apple perçoit quand même les frais tandis qu’Amazon lui a payé des frais moins élevés.
Il s’agit d’une situation marginale. Apple n’y fait rien, car elle ne veut pas changer le modèle commercial. Alors, je dirais qu’Apple est sortie gagnante de ces audiences.
En fin de compte, il semble qu’il en va de même pour les grandes sociétés technologiques.
Oui. Leurs résultats d’exploitation sont très bons grâce à la grande fidélité de leurs utilisateurs, et leur rendement financier varie pendant la COVID en raison de la nature de leurs activités. Mais, en fin de compte, nous sommes d’avis qu’elles sont toutes en meilleure position qu’elles ne l’étaient avant la COVID.
- Parlons du FNB comme moyen que les investisseurs ont pour tirer profit de cette tendance.
Oui. Il s’agira du même FNB dont je parle toujours, le FNB indiciel de chefs de file mondiaux des technologies TD. Il s’agit essentiellement d’un FNB composé des titres de plus de 200 sociétés technologiques dont les activités se concentrent dans plus de 20 marchés développés. Les sociétés dont nous avons parlé aujourd’hui y figurent parmi les meilleurs placements, avec d’autres sociétés très performantes comme Tesla et Shopify.
Vitali, merci beaucoup d’avoir participé à cette webdiffusion.
Merci, Anthony.
Heureux de vous avoir revu.
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