Les actions technologiques ont poussé les marchés boursiers à des sommets records cette année, car les investisseurs ont souscrit au potentiel de l’intelligence artificielle (IA). Bien que ces gains aient soulevé des inquiétudes à l’égard des évaluations, Jennifer Martin, spécialiste des portefeuilles d’actions mondiales à T. Rowe Price, affirme que la promesse à long terme de l’IA créera probablement d’autres occasions.
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La remontée des grands titres de technologie américains a poussé les marchés à des niveaux records cette année, mais cette remontée peut-elle se poursuivre? Jennifer Martin de T. Rowe Price m'a rejoint plus tôt pour en discuter.
Je dirais que l'IA a été l'un des thèmes auxquels il a fallu réagir de manière responsable afin de capturer l'alpha pour les clients. À l'heure actuelle, si vous songez à l'IA, nous pensons qu'il pourrait s'agir de la plus grande amélioration de la productivité depuis l'électricité. Nous sommes très, très optimistes quant à cette prochaine génération de technologie et nous pensons qu'il nous reste encore du chemin à parcourir. Je vais décomposer les différents éléments de l'occasion qui s'offre à nous. Il faut savoir où nous en sommes dans le cycle. Nous savons que nous sommes dans une phase de construction d'infrastructure à grande échelle. Depuis un an et demi, il y a eu énormément d'immobilisations que ces hyper compagnies ont consacrées à construire une infrastructure pour l'IA. Ces dépenses, ces équipements semblent presque illimités. Pour nous, il s'agit de bien comprendre les mobiles de cette vague d'immobilisations. C'est offensif, mais également, c'est défensif, car les unités de lecture graphique créent des conditions dans lesquelles un concurrent pourrait apparaître, par exemple, au moteur de recherche Google. Donc, il faut choisir les secteurs auxquels nous intéresser. L'une des balises, c'est le stade auquel nous sommes parvenus dans l'accélération des immobilisations. Peut-être avons-nous atteint un pic de croissance d'une année sur l'autre. La croissance elle-même se poursuivra, mais le rythme de la croissance va peut-être connaître une certaine décélération, c'est pourquoi il faut être plus sélectif d'ici quelque temps en ce qui concerne l'infrastructure, mais je dirais que nous en sommes toujours au début du cycle de l'IA. Il y a une chose que la plupart d'entre nous évoquons, ce sont les applications décisives. Nous les recherchons toujours à l'heure actuelle. Je m'arrêterai là, mais je dirais que c'est l'essentiel pour nous. Il s'agit d'un paradigme technologique qui change la donne. Nous savons où nous en sommes dans la phase de construction d'infrastructure et nous attendons la suite.
Je voudrais vous parler du potentiel d'appli décisive. Il ne s'agit pas seulement d'avoir une salle pleine d'ordinateurs en disant qu'il y a énormément de puces, mais on veut produire quelque chose, en définitive. Est-ce que c'est la prochaine phase, que quelqu'un va trouver l'appli décisive et que tout le monde dira: « Il faut que j'aie cela? »
Je pense que les applis décisives s'en viennent, mais je dois vous rappeler que lorsque Apple a inauguré l'iPhone, personne d'entre nous ne savait ce qu'était l'appli décisive. Je n'aurais jamais pensé en un million d'années que nous nous retrouverions à un moment semblable à l'IA générative. Le débat relatif à l'IA, surtout relié à l'infrastructure, au cycle d'infrastructure, c'est l'idée de savoir quel est le rendement du capital investi. Nous avons des exemples très clairs déjà, par exemple la hausse du niveau d'engagement des plates-formes de médias sociaux, que ce soit Meta ou Alphabet. Il y a un autre domaine qui est très facile à scruter: Microsoft CoPilot. Nos développeurs ont annoncé une productivité très importante. Je viens d'acquérir CoPilot pour Teams de Microsoft. Il résume les entretiens, c'est vraiment extraordinaire. Ces applis décisives pourraient se transformer en applications de base, et puis la véritable appli décisive est encore à l'horizon.
Les dépenses d'immobilisations ont été considérables. On attend une appli décisive à l'horizon. Vous parlez du cycle de croissance. Il y aura toujours une demande? Je pense qu'on n'a pas achevé de bâtir l'infrastructure.
Vous avez raison, le cycle d'infrastructure, à l'heure actuelle, nous estimons que le budget d'immobilisations pour les quatre grandes hyper compagnies est passé de 100 milliards à 200 milliards à la fin de cette année et il va sans doute augmenter en 2025. Pas au même rythme, mais en dollars absolus, il augmente encore. Cela va bénéficier à l'écosystème des semi-conducteurs. Ce qui est intéressant dans ce cycle, surtout pour le matériel et les semi-conducteurs, comme vous l'avez dit, NVIDIA, à cause de la loi des grands nombres, va constater un ralentissement de la courbe de ses revenus, mais toutes les autres entreprises que nous détenons dans notre portefeuille présentent un creux quant aux données fondamentales. AMD, son unité de traitement graphique touche le fond à cause de l'évolution de la demande d'ordinateurs après la normalisation qui a suivi la COVID. Il y a peut-être des puces pour l'IA prochaine génération, les Mi 360, et puis il y a une prime supplémentaire qui serait reliée aux gains de parts de marché reliés aux défis de NVIDIA.
Oui, est-ce que ce sera toujours NVIDIA tout le temps? Les autres concurrents ne peuvent pas s'en tenir là.
Ça dépend à qui l'on fait confiance, mais je m'intéresserais à d'autres secteurs. ASML touche le fond également, touche le creux, et nous pensons que les commandes vont repartir en 2025. Il y a beaucoup de domaines, surtout dans les semi-conducteurs analogiques et les semi-conducteurs reliés à l'électronique, qui vendent au marché final de l'industrie. Ces titres ont touché un creux et j'espère que leur trajectoire va s'améliorer.
Il y a beaucoup de domaines intéressants dans le secteur du logiciel qui sont pertinents. Bien sûr, l'IA est le grand thème macro-économique pour ce secteur, mais dans l'immédiat, il y a une élection présidentielle américaine et d'autres facteurs. Quel impact cela pourrait-il avoir?
Il y a une chose que nous partageons avec nos clients, c'est que quel que soit le vainqueur de l'élection américaine, nous ne pensons pas que nous devons attendre une vague d'austérité. Les deux partis vont sans doute continuer à dépenser, voilà ce que j'entends par là. Ce sera le contexte. Ceci est avantageux pour une industrie comme la technologie, où il s'agit d'incorporer des redondances dans la chaîne d'approvisionnement. Il y a un autre secteur sur lequel les parties semblent s'entendre, c'est une attitude protectionniste à l'égard de la Chine. Cela ne va pas changer. Certains ont conjecturé qu'avec Harris, le statu quo pourrait prévaloir, surtout au niveau de la réglementation, ce qui serait avantageux pour les grands titres de technologie à grande capitalisation. Certains ont pensé qu'avec Trump et moins de réglementation, cela pourrait bénéficier aux titres de moyenne et petite capitalisation dans le domaine de la technologie, ce qui pourrait aiguillonner l'innovation, peut-être, ou... Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'il n'aura pas de ralentissement des dépenses.
Je dirais que l'IA a été l'un des thèmes auxquels il a fallu réagir de manière responsable afin de capturer l'alpha pour les clients. À l'heure actuelle, si vous songez à l'IA, nous pensons qu'il pourrait s'agir de la plus grande amélioration de la productivité depuis l'électricité. Nous sommes très, très optimistes quant à cette prochaine génération de technologie et nous pensons qu'il nous reste encore du chemin à parcourir. Je vais décomposer les différents éléments de l'occasion qui s'offre à nous. Il faut savoir où nous en sommes dans le cycle. Nous savons que nous sommes dans une phase de construction d'infrastructure à grande échelle. Depuis un an et demi, il y a eu énormément d'immobilisations que ces hyper compagnies ont consacrées à construire une infrastructure pour l'IA. Ces dépenses, ces équipements semblent presque illimités. Pour nous, il s'agit de bien comprendre les mobiles de cette vague d'immobilisations. C'est offensif, mais également, c'est défensif, car les unités de lecture graphique créent des conditions dans lesquelles un concurrent pourrait apparaître, par exemple, au moteur de recherche Google. Donc, il faut choisir les secteurs auxquels nous intéresser. L'une des balises, c'est le stade auquel nous sommes parvenus dans l'accélération des immobilisations. Peut-être avons-nous atteint un pic de croissance d'une année sur l'autre. La croissance elle-même se poursuivra, mais le rythme de la croissance va peut-être connaître une certaine décélération, c'est pourquoi il faut être plus sélectif d'ici quelque temps en ce qui concerne l'infrastructure, mais je dirais que nous en sommes toujours au début du cycle de l'IA. Il y a une chose que la plupart d'entre nous évoquons, ce sont les applications décisives. Nous les recherchons toujours à l'heure actuelle. Je m'arrêterai là, mais je dirais que c'est l'essentiel pour nous. Il s'agit d'un paradigme technologique qui change la donne. Nous savons où nous en sommes dans la phase de construction d'infrastructure et nous attendons la suite.
Je voudrais vous parler du potentiel d'appli décisive. Il ne s'agit pas seulement d'avoir une salle pleine d'ordinateurs en disant qu'il y a énormément de puces, mais on veut produire quelque chose, en définitive. Est-ce que c'est la prochaine phase, que quelqu'un va trouver l'appli décisive et que tout le monde dira: « Il faut que j'aie cela? »
Je pense que les applis décisives s'en viennent, mais je dois vous rappeler que lorsque Apple a inauguré l'iPhone, personne d'entre nous ne savait ce qu'était l'appli décisive. Je n'aurais jamais pensé en un million d'années que nous nous retrouverions à un moment semblable à l'IA générative. Le débat relatif à l'IA, surtout relié à l'infrastructure, au cycle d'infrastructure, c'est l'idée de savoir quel est le rendement du capital investi. Nous avons des exemples très clairs déjà, par exemple la hausse du niveau d'engagement des plates-formes de médias sociaux, que ce soit Meta ou Alphabet. Il y a un autre domaine qui est très facile à scruter: Microsoft CoPilot. Nos développeurs ont annoncé une productivité très importante. Je viens d'acquérir CoPilot pour Teams de Microsoft. Il résume les entretiens, c'est vraiment extraordinaire. Ces applis décisives pourraient se transformer en applications de base, et puis la véritable appli décisive est encore à l'horizon.
Les dépenses d'immobilisations ont été considérables. On attend une appli décisive à l'horizon. Vous parlez du cycle de croissance. Il y aura toujours une demande? Je pense qu'on n'a pas achevé de bâtir l'infrastructure.
Vous avez raison, le cycle d'infrastructure, à l'heure actuelle, nous estimons que le budget d'immobilisations pour les quatre grandes hyper compagnies est passé de 100 milliards à 200 milliards à la fin de cette année et il va sans doute augmenter en 2025. Pas au même rythme, mais en dollars absolus, il augmente encore. Cela va bénéficier à l'écosystème des semi-conducteurs. Ce qui est intéressant dans ce cycle, surtout pour le matériel et les semi-conducteurs, comme vous l'avez dit, NVIDIA, à cause de la loi des grands nombres, va constater un ralentissement de la courbe de ses revenus, mais toutes les autres entreprises que nous détenons dans notre portefeuille présentent un creux quant aux données fondamentales. AMD, son unité de traitement graphique touche le fond à cause de l'évolution de la demande d'ordinateurs après la normalisation qui a suivi la COVID. Il y a peut-être des puces pour l'IA prochaine génération, les Mi 360, et puis il y a une prime supplémentaire qui serait reliée aux gains de parts de marché reliés aux défis de NVIDIA.
Oui, est-ce que ce sera toujours NVIDIA tout le temps? Les autres concurrents ne peuvent pas s'en tenir là.
Ça dépend à qui l'on fait confiance, mais je m'intéresserais à d'autres secteurs. ASML touche le fond également, touche le creux, et nous pensons que les commandes vont repartir en 2025. Il y a beaucoup de domaines, surtout dans les semi-conducteurs analogiques et les semi-conducteurs reliés à l'électronique, qui vendent au marché final de l'industrie. Ces titres ont touché un creux et j'espère que leur trajectoire va s'améliorer.
Il y a beaucoup de domaines intéressants dans le secteur du logiciel qui sont pertinents. Bien sûr, l'IA est le grand thème macro-économique pour ce secteur, mais dans l'immédiat, il y a une élection présidentielle américaine et d'autres facteurs. Quel impact cela pourrait-il avoir?
Il y a une chose que nous partageons avec nos clients, c'est que quel que soit le vainqueur de l'élection américaine, nous ne pensons pas que nous devons attendre une vague d'austérité. Les deux partis vont sans doute continuer à dépenser, voilà ce que j'entends par là. Ce sera le contexte. Ceci est avantageux pour une industrie comme la technologie, où il s'agit d'incorporer des redondances dans la chaîne d'approvisionnement. Il y a un autre secteur sur lequel les parties semblent s'entendre, c'est une attitude protectionniste à l'égard de la Chine. Cela ne va pas changer. Certains ont conjecturé qu'avec Harris, le statu quo pourrait prévaloir, surtout au niveau de la réglementation, ce qui serait avantageux pour les grands titres de technologie à grande capitalisation. Certains ont pensé qu'avec Trump et moins de réglementation, cela pourrait bénéficier aux titres de moyenne et petite capitalisation dans le domaine de la technologie, ce qui pourrait aiguillonner l'innovation, peut-être, ou... Quoi qu'il en soit, nous pensons qu'il n'aura pas de ralentissement des dépenses.