L’inflation, la hausse des taux et le conflit Russie-Ukraine ont fait monter le prix de l’or au-delà de 2 000 $ par once. Toutefois, l’or a eu de la difficulté à rester au-dessus de ce niveau important. Kim Parlee et Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD, discutent des perspectives de ce métal précieux.
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Au cours des dernières semaines, on a constaté une hausse des prix des produits de base. Et ça comprend l’or... pas vraiment un produit de base, c’est le moins qu’on puisse dire. Il a atteint environ 2 000 $ par once plus tôt ce mois-ci. Restera-t-il là? Est-ce que son prix va chuter? Est-ce qu’il va grimper encore?
Pour discuter de ses perspectives sur le sujet, accueillons Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD. Bart, contente de vous voir. Commençons par la hausse récente des prix de l’or. Selon vous, une grande partie de cette hausse est causée par les investisseurs qui se demandent si la Fed tire de l’arrière. Pouvez-vous expliquer simplement à nos auditeurs ce que cette expression signifie.
- Bien sûr. Je suis très content d’être ici. Tirer de l’arrière, ça signifie essentiellement que la Réserve fédérale américaine a toléré des taux d’intérêt réels trop bas pendant trop longtemps. En fait, le marché pense que l’inflation pourrait être très élevée pendant encore longtemps, plus élevée que la cible de 2 %.
C’est à peu près ça que signifie tirer de l’arrière. La Fed a tardé à resserrer sa politique monétaire. Et il semble maintenant qu’elle pourrait essayer de rattraper son retard.
- Très bien. Ceci étant dit, quel est votre pronostic pour le prix de l’or, si c’est bien ce qui se produit?
- Eh bien, on pourrait certainement dire que l’or s’est très bien comporté pendant le premier trimestre. On a observé un sommet de plus de 2 000 $, 2 070 $, je crois. Je pense qu’il devrait aussi donner un très bon rendement pendant les trois prochains mois. En fait, notre prix moyen est légèrement plus élevé qu’au premier trimestre.
Et la principale raison est la suivante : même si on pense que la Réserve fédérale, ou si la Réserve fédérale elle-même nous donne des indications à l’effet qu’elle va augmenter les taux encore six fois cette année, et quatre fois de plus l’an prochain... mais même si elle réalise la plupart des choses qu’elle a dites, compte tenu du taux d’inflation aux États-Unis [INAUDIBLE] en ce moment et du fait que 61 % des 200 composantes de l’indice des prix à la consommation américain, 61 % dépassent 5 % sur 12 mois, il me semble que peu importe ce que fera la Fed au cours des prochains mois, ça ne permettra pas de diminuer les taux d’intérêt suffisamment pour empêcher l’inflation de se manifester de façon importante. C’est pourquoi, essentiellement, l’or donne de bons rendements, parce que je ne pense pas que la Fed va être assez agressive pour réduire l’inflation et les taux d’intérêt réels suffisamment pour perturber le cours de l’or.
- Vous vous attendez à quoi comme prix?
- Eh bien, je pense qu’on pourra certainement dépasser les sommets atteints il y a quelques semaines. Je crois que c’est tout à fait possible qu’il monte au-delà de 2 000 $. On va connaître des difficultés économiques au cours des trois à six, ou même neuf prochains mois, avec les prix de l’énergie et des aliments qui atteindront des niveaux records. En fait, la demande d’énergie a déjà commencé à diminuer.
On pense que la capacité de dépenser des gens va se détériorer considérablement. Et la Fed va adopter une approche prudente ou moins restrictive en matière de politique monétaire. Je pense donc que pendant un certain temps encore, de nombreux négociants en or pourraient trouver que la Fed tire toujours de l’arrière, ce qui leur donnera la confiance nécessaire pour conserver leurs positions dans des titres aurifères comme protection contre l’inflation et ses conséquences possibles sur les marchés à risque en général.
- Une chose que je sais, c’est que de nombreuses personnes qui ont des positions acheteur sur l’or et qui le préconisent fortement depuis longtemps ont été déçues du rendement de l’or puisqu’on n’a pas constaté de ruée vers les valeurs refuges, comme on l’aurait vu dans le passé. Croyez-vous que tout ça va changer?
- Eh bien, si on y regarde de plus près, l’or s’est très bien comporté. Quand on regarde le marché des actions dans son ensemble, on est toujours en baisse, je crois, de 4,5 %, 5 %. Mais l’or est nettement au-dessus de sa valeur du début de l’année. Et s’il y a des rajustements à la baisse, je ne pense pas qu’ils seront importants.
Si on se projette dans l’avenir, si la Fed devient un peu plus restrictive, ça devrait nuire aux marchés boursiers et aux autres marchés à risque. Pour l’instant, l’or semble vouloir surpasser les autres marchés. Alors je ne pense pas qu’on puisse dire que l’or n’a pas donné de bons résultats.
Je pense qu’il n’a peut-être pas donné le rendement que certains auraient souhaité. Mais je pense quand même qu’il a dépassé de nombreux autres groupes d’actif... certainement les valeurs refuges traditionnelles que sont les titres à revenu fixe, ça ne se compare pas.
- C’est vrai. Non, c’est un bon point, un très bon point en ce qui concerne les titres à revenu fixe. Bart, nous allons devoir nous arrêter ici. C’est toujours un plaisir. Merci de votre présence.
- Tout le plaisir était pour moi. Merci.
[MUSIQUE]
Pour discuter de ses perspectives sur le sujet, accueillons Bart Melek, chef, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD. Bart, contente de vous voir. Commençons par la hausse récente des prix de l’or. Selon vous, une grande partie de cette hausse est causée par les investisseurs qui se demandent si la Fed tire de l’arrière. Pouvez-vous expliquer simplement à nos auditeurs ce que cette expression signifie.
- Bien sûr. Je suis très content d’être ici. Tirer de l’arrière, ça signifie essentiellement que la Réserve fédérale américaine a toléré des taux d’intérêt réels trop bas pendant trop longtemps. En fait, le marché pense que l’inflation pourrait être très élevée pendant encore longtemps, plus élevée que la cible de 2 %.
C’est à peu près ça que signifie tirer de l’arrière. La Fed a tardé à resserrer sa politique monétaire. Et il semble maintenant qu’elle pourrait essayer de rattraper son retard.
- Très bien. Ceci étant dit, quel est votre pronostic pour le prix de l’or, si c’est bien ce qui se produit?
- Eh bien, on pourrait certainement dire que l’or s’est très bien comporté pendant le premier trimestre. On a observé un sommet de plus de 2 000 $, 2 070 $, je crois. Je pense qu’il devrait aussi donner un très bon rendement pendant les trois prochains mois. En fait, notre prix moyen est légèrement plus élevé qu’au premier trimestre.
Et la principale raison est la suivante : même si on pense que la Réserve fédérale, ou si la Réserve fédérale elle-même nous donne des indications à l’effet qu’elle va augmenter les taux encore six fois cette année, et quatre fois de plus l’an prochain... mais même si elle réalise la plupart des choses qu’elle a dites, compte tenu du taux d’inflation aux États-Unis [INAUDIBLE] en ce moment et du fait que 61 % des 200 composantes de l’indice des prix à la consommation américain, 61 % dépassent 5 % sur 12 mois, il me semble que peu importe ce que fera la Fed au cours des prochains mois, ça ne permettra pas de diminuer les taux d’intérêt suffisamment pour empêcher l’inflation de se manifester de façon importante. C’est pourquoi, essentiellement, l’or donne de bons rendements, parce que je ne pense pas que la Fed va être assez agressive pour réduire l’inflation et les taux d’intérêt réels suffisamment pour perturber le cours de l’or.
- Vous vous attendez à quoi comme prix?
- Eh bien, je pense qu’on pourra certainement dépasser les sommets atteints il y a quelques semaines. Je crois que c’est tout à fait possible qu’il monte au-delà de 2 000 $. On va connaître des difficultés économiques au cours des trois à six, ou même neuf prochains mois, avec les prix de l’énergie et des aliments qui atteindront des niveaux records. En fait, la demande d’énergie a déjà commencé à diminuer.
On pense que la capacité de dépenser des gens va se détériorer considérablement. Et la Fed va adopter une approche prudente ou moins restrictive en matière de politique monétaire. Je pense donc que pendant un certain temps encore, de nombreux négociants en or pourraient trouver que la Fed tire toujours de l’arrière, ce qui leur donnera la confiance nécessaire pour conserver leurs positions dans des titres aurifères comme protection contre l’inflation et ses conséquences possibles sur les marchés à risque en général.
- Une chose que je sais, c’est que de nombreuses personnes qui ont des positions acheteur sur l’or et qui le préconisent fortement depuis longtemps ont été déçues du rendement de l’or puisqu’on n’a pas constaté de ruée vers les valeurs refuges, comme on l’aurait vu dans le passé. Croyez-vous que tout ça va changer?
- Eh bien, si on y regarde de plus près, l’or s’est très bien comporté. Quand on regarde le marché des actions dans son ensemble, on est toujours en baisse, je crois, de 4,5 %, 5 %. Mais l’or est nettement au-dessus de sa valeur du début de l’année. Et s’il y a des rajustements à la baisse, je ne pense pas qu’ils seront importants.
Si on se projette dans l’avenir, si la Fed devient un peu plus restrictive, ça devrait nuire aux marchés boursiers et aux autres marchés à risque. Pour l’instant, l’or semble vouloir surpasser les autres marchés. Alors je ne pense pas qu’on puisse dire que l’or n’a pas donné de bons résultats.
Je pense qu’il n’a peut-être pas donné le rendement que certains auraient souhaité. Mais je pense quand même qu’il a dépassé de nombreux autres groupes d’actif... certainement les valeurs refuges traditionnelles que sont les titres à revenu fixe, ça ne se compare pas.
- C’est vrai. Non, c’est un bon point, un très bon point en ce qui concerne les titres à revenu fixe. Bart, nous allons devoir nous arrêter ici. C’est toujours un plaisir. Merci de votre présence.
- Tout le plaisir était pour moi. Merci.
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