
Les résultats prometteurs des essais cliniques de Moderna Inc. pour tester un vaccin contre la COVID-19 ont propulsé les marchés boursiers avec l’espoir qu’un vaccin soit disponible prochainement. Anthony Okolie et Dr. Vipan Nikore, médecin en chef, Groupe Banque TD, font le point sur la pandémie et un éventuel vaccin.
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[MUSIQUE]
Commençons par les résultats encourageants du vaccin expérimental de Moderna qui a été lancé hier. Le marché boursier a sans aucun doute aimé cette nouvelle. Dr. Nikore, qu’indiquent réellement les résultats de Moderna?
Oui, Anthony, de toute évidence, de nombreuses personnes ont formulé des commentaires positifs par rapport à ces résultats. Et je crois que ce sont de bonnes nouvelles. Ce que ça a montré, c’est qu’il y avait 45 personnes qui participaient à une étude de Moderna. Et c’est en fait la première étude de ce genre qui a été publiée dans une importante revue de recherche, le New England Journal of Medicine. 45 personnes en bonne santé, âgées de 18 à 55 ans. 15 ont reçu une faible dose, 25 microgrammes, 15 ont reçu 100 microgrammes, et 15 ont reçu une dose plus élevée de 250 microgrammes. Après un mois, elles ont reçu une deuxième dose.
Et il y a deux éléments à prendre en compte en ce qui concerne les vaccins : leur sécurité, puis leur efficacité. Dans quelle mesure est-il efficace? Dans cette première phase, ce qu’on regarde, c’est la sécurité du vaccin. Et ce que ça a montré, c’est que... en fait, il y a deux choses. Premièrement, le vaccin semblait sûr. Il n’y a eu aucun effet secondaire important. Par exemple, de la fatigue transitoire, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs au point d’injection, mais rien d’important, ce qui est un très bon signe. Ensuite, à la deuxième injection, on a vu que des anticorps se produisaient chez tous ces gens. Une réaction immunitaire a donc été générée. C’est donc une bonne nouvelle. Et ce que cela signifie, c’est qu’ils vont maintenant prendre ce groupe de 45 personnes, pas ce groupe, mais ils vont élargir ce groupe de 45 personnes, l’étendre à environ 30 000 personnes pour vraiment se concentrer sur l’efficacité, à quel point le vaccin prévient le coronavirus. Voilà où nous en sommes. Ça devrait commencer à la fin du mois.
Êtes-vous optimiste quant aux résultats?
Dans l’ensemble, je suis optimiste. Je pense que parfois, quand on regarde les marchés et les autres personnes, il peut y avoir un peu trop d’optimisme. Et la raison pour laquelle je dis ça, non pas que ce ne soit pas une bonne nouvelle, mais vous savez, on prévoyait avoir un vaccin dans un an, un an et demi, alors que les vaccins prennent habituellement plusieurs années à concevoir. Nous avons pu accélérer la cadence pendant plusieurs années grâce aux leçons tirées du SRAS, et ainsi de suite.
Mais l’un des éléments importants ici, c’est qu’on s’attendait à ce que les choses aillent très bien, et qu’on obtienne des résultats en un an, un an et demi. Le déroulement des choses ressemble pas mal à ce à quoi on s’attendait. C’est un peu comme avoir une équipe de championnat de calibre mondial, qui est présentée comme la meilleure équipe de tous les temps, et qui remporte le premier match des séries éliminatoires. C’est bien, c’est une bonne nouvelle, mais on s’en y attend, et nous devons continuer de nous assurer que les choses vont dans la bonne direction.
Et, bien sûr, la semaine prochaine, nous attendons les données d’essai d’AstraZeneca. Les vaccins de l’Université d’Oxford seront bientôt disponibles. Y a-t-il d’autres vaccins ou traitements en développement qui vous semblent prometteurs?
Oui, c’est une bonne question. Comme vous le savez, il existe environ 150 vaccins possibles. 23 sont actuellement testés sur des humains. Certains des plus importants dont vous avez parlé, l’étude de l’Université d’Oxford, Novavax, Johnson & Johnson, BioEnTech. Ce sont là quelques-uns des plus importants que les gens surveillent.
Une fois le vaccin en développement, combien de temps faudra-t-il avant qu’il soit largement accessible au public?
Oui, il y a quelques éléments à prendre en compte. Tout d’abord, il faut s’assurer qu’il est sûr et efficace. Après on pourra déclarer au monde : « hé, on a développé un vaccin qui, selon nous, fonctionne! » Vous savez, dans le meilleur des cas, d’ici la fin de l’année, on va peut-être l’avoir. Mais, bien sûr, la clé, c’est de l’administrer à 7 milliards de personnes. N’est-ce pas?
Et c’est le principal défi en ce moment. Avec de nombreux vaccins différents, et des gens qui travaillent sur différents... on voit en quelque sorte cette course pour produire ce vaccin, et on pourrait avoir plusieurs vaccins différents qui fonctionnent. Cela facilitera certainement la distribution. De plus, bon nombre d’entreprises investissent de façon préventive dans leurs activités, ce qui contribuera également à accélérer le processus.
Je n’ai donc pas vraiment répondu à votre question. Plusieurs mois vont s’écouler après cette première phase de développement. Donc, si on dit que, dans le meilleur des cas, le nouveau vaccin serait prêt à la fin de l’année, ou au début de l’année prochaine, il faudrait plusieurs mois avant que tout ça soit mis place, si c’est possible.
Oui, c’est tout à fait possible. Qu’est-ce qui va arriver si le virus mute? Et d’autres pays ont rapporté que c’était déjà en train de se produire. Le vaccin sera-t-il toujours efficace?
Oui, c’est une très bonne question. Il existe différents types de virus, les virus à ARN et les virus à ADN. La COVID-19, ou le virus SARS-CoV-2, devrais-je dire, est un virus à ARN. Les virus à ARN n’ont pas le même type de mécanisme de correction que les virus à ADN, donc ils sont plus susceptibles de subir des mutations. Mais nous avons vu que les mutations de ce virus ne se sont pas produites rapidement par rapport à janvier. Vous savez, on s’attend à ces petits changements. Ils ne sont pas hors norme. Les virus mutent, en particulier les virus à ARN. Le virus de la grippe évolue, semble-t-il, plus rapidement que ce virus. C’est pourquoi nous devons produire un nouveau vaccin, ou une variante de celui-ci, chaque année.
Le vaccin qui sera produit va probablement traiter bon nombre des mutations que nous allons voir. Donc, s’il se reproduit ou change un peu plus vite que prévu, cela signifie simplement qu’il faudra peut-être apporter certaines modifications au virus, mais, pardon, au vaccin, mais je ne crois pas que cela aura des conséquences importantes, pour être bien honnête.
Je sais que ça fait longtemps que vous ne nous avez pas informés de l’état de la pandémie. Je crois que la dernière fois où vous avez été invité à l’émission, certains États des États-Unis et certaines provinces n’en étaient qu’aux débuts du déconfinement. Où en sommes-nous aujourd’hui au Canada?
Oui, c’est une très bonne question. Et je pense que maintenant, on peut en quelque sorte réfléchir et regarder en arrière et voir que, vous savez, en On... ou je devrais dire au Canada, dans l’ensemble, on s’est très bien débrouillés. Les premiers cas de COVID-19 sont arrivés au Canada et aux États-Unis vers la même période. Et bien sûr, au Canada, nous avons eu... je crois que c’était environ 340 cas hier, comparativement, bien sûr, aux États-Unis, où ils ont 10 000, 15 000 cas dans certains États. Bien sûr, on représente un dizième de la taille des États-Unis, mais quand on fait le calcul, ce n’est pas proportionnel.
Nous avons vu que les mesures que nous avons prises au Canada ont donné de bons résultats. Vous savez, une grande partie de cette réussite est liée aux comportements. Et ces mesures-là peuvent être très variées. Ça peut être une sorte de leadership qui dicte les comportements au moyen de politiques, de messages, etc., le simple respect des règles par les gens, peu importe ce que ça peut être. Mais ce que nous avons vu, pendant le confinement, au Canada, c’est que les gens respectaient les règles en général.
Ils ont réussi à aplanir la courbe du virus. Et bien sûr, au déconfinement, certains n’ont pas suivi les règles. Mais, dans l’ensemble, la plupart des gens ont respecté les règles, et nous avons réussi à réduire le nombre de cas au Canada. Et c’est un petit pourcentage des gens, ceux qui ne respectent pas les règles. Quand le nombre de cas augmente ne serait-ce qu’un peu, il peut vraiment grimper très rapidement. C’est malheureusement ce qui s’est produit aux États-Unis.
Comme vous l’avez mentionné, les États-Unis deviennent rapidement l’épicentre de la pandémie. Est-ce une mise en garde pour les Canadiens que cela pourrait nous arriver si on se relâche trop et qu’on ne suit pas les protocoles?
Anthony, vous avez tout à fait raison. C’est un avertissement... bon, je n’appellerais pas ça un avertissement, mais plutôt une mise en garde, comme vous l’avez mentionné. Nous ne sommes pas encore sortis du bois. Une deuxième vague au Canada, ou dans n’importe quel pays ou n’importe quelle région, jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin, est possible. Je crois donc qu’on doit en être conscients. Et nous avons vu que ce virus peut rapidement proliférer. Je pense que nos gouvernements doivent être prêts à imposer un nouveau confinement rapidement. Même si nous adoptons une approche progressive en matière de réouverture, une approche très lente, ce qui est logique, si on doit forcer de nouvelles fermetures, on doit le faire rapidement, et passer sans attendre de la phase 3 à la phase 1, ou peut-être même imposer un confinement si on voit certains signaux.
Bien sûr, on espère que ça ne se fasse qu’à l’échelle régionale, si tout se déroule bien du côté de la surveillance et des tests. Mais ce sont là certaines des choses pour lesquelles nous devons agir de manière irréprochable. Et les gens doivent quand même se rendre compte que, même si on sort, et qu’on commence à passer à la phase trois et à d’autres phases, le virus n’est pas disparu. Et si on regarde en arrière, quand on n’avait que quelques cas, on était toujours un peu inquiets et on gardait en tête les mesures à prendre, et on va devoir continuer à appliquer ces mesures-là jusqu’à ce qu’on ait un vaccin, et être vigilants.
Dr. Nikore, merci beaucoup pour vos explications.
C’est toujours un plaisir.
[MUSIQUE]
Commençons par les résultats encourageants du vaccin expérimental de Moderna qui a été lancé hier. Le marché boursier a sans aucun doute aimé cette nouvelle. Dr. Nikore, qu’indiquent réellement les résultats de Moderna?
Oui, Anthony, de toute évidence, de nombreuses personnes ont formulé des commentaires positifs par rapport à ces résultats. Et je crois que ce sont de bonnes nouvelles. Ce que ça a montré, c’est qu’il y avait 45 personnes qui participaient à une étude de Moderna. Et c’est en fait la première étude de ce genre qui a été publiée dans une importante revue de recherche, le New England Journal of Medicine. 45 personnes en bonne santé, âgées de 18 à 55 ans. 15 ont reçu une faible dose, 25 microgrammes, 15 ont reçu 100 microgrammes, et 15 ont reçu une dose plus élevée de 250 microgrammes. Après un mois, elles ont reçu une deuxième dose.
Et il y a deux éléments à prendre en compte en ce qui concerne les vaccins : leur sécurité, puis leur efficacité. Dans quelle mesure est-il efficace? Dans cette première phase, ce qu’on regarde, c’est la sécurité du vaccin. Et ce que ça a montré, c’est que... en fait, il y a deux choses. Premièrement, le vaccin semblait sûr. Il n’y a eu aucun effet secondaire important. Par exemple, de la fatigue transitoire, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs au point d’injection, mais rien d’important, ce qui est un très bon signe. Ensuite, à la deuxième injection, on a vu que des anticorps se produisaient chez tous ces gens. Une réaction immunitaire a donc été générée. C’est donc une bonne nouvelle. Et ce que cela signifie, c’est qu’ils vont maintenant prendre ce groupe de 45 personnes, pas ce groupe, mais ils vont élargir ce groupe de 45 personnes, l’étendre à environ 30 000 personnes pour vraiment se concentrer sur l’efficacité, à quel point le vaccin prévient le coronavirus. Voilà où nous en sommes. Ça devrait commencer à la fin du mois.
Êtes-vous optimiste quant aux résultats?
Dans l’ensemble, je suis optimiste. Je pense que parfois, quand on regarde les marchés et les autres personnes, il peut y avoir un peu trop d’optimisme. Et la raison pour laquelle je dis ça, non pas que ce ne soit pas une bonne nouvelle, mais vous savez, on prévoyait avoir un vaccin dans un an, un an et demi, alors que les vaccins prennent habituellement plusieurs années à concevoir. Nous avons pu accélérer la cadence pendant plusieurs années grâce aux leçons tirées du SRAS, et ainsi de suite.
Mais l’un des éléments importants ici, c’est qu’on s’attendait à ce que les choses aillent très bien, et qu’on obtienne des résultats en un an, un an et demi. Le déroulement des choses ressemble pas mal à ce à quoi on s’attendait. C’est un peu comme avoir une équipe de championnat de calibre mondial, qui est présentée comme la meilleure équipe de tous les temps, et qui remporte le premier match des séries éliminatoires. C’est bien, c’est une bonne nouvelle, mais on s’en y attend, et nous devons continuer de nous assurer que les choses vont dans la bonne direction.
Et, bien sûr, la semaine prochaine, nous attendons les données d’essai d’AstraZeneca. Les vaccins de l’Université d’Oxford seront bientôt disponibles. Y a-t-il d’autres vaccins ou traitements en développement qui vous semblent prometteurs?
Oui, c’est une bonne question. Comme vous le savez, il existe environ 150 vaccins possibles. 23 sont actuellement testés sur des humains. Certains des plus importants dont vous avez parlé, l’étude de l’Université d’Oxford, Novavax, Johnson & Johnson, BioEnTech. Ce sont là quelques-uns des plus importants que les gens surveillent.
Une fois le vaccin en développement, combien de temps faudra-t-il avant qu’il soit largement accessible au public?
Oui, il y a quelques éléments à prendre en compte. Tout d’abord, il faut s’assurer qu’il est sûr et efficace. Après on pourra déclarer au monde : « hé, on a développé un vaccin qui, selon nous, fonctionne! » Vous savez, dans le meilleur des cas, d’ici la fin de l’année, on va peut-être l’avoir. Mais, bien sûr, la clé, c’est de l’administrer à 7 milliards de personnes. N’est-ce pas?
Et c’est le principal défi en ce moment. Avec de nombreux vaccins différents, et des gens qui travaillent sur différents... on voit en quelque sorte cette course pour produire ce vaccin, et on pourrait avoir plusieurs vaccins différents qui fonctionnent. Cela facilitera certainement la distribution. De plus, bon nombre d’entreprises investissent de façon préventive dans leurs activités, ce qui contribuera également à accélérer le processus.
Je n’ai donc pas vraiment répondu à votre question. Plusieurs mois vont s’écouler après cette première phase de développement. Donc, si on dit que, dans le meilleur des cas, le nouveau vaccin serait prêt à la fin de l’année, ou au début de l’année prochaine, il faudrait plusieurs mois avant que tout ça soit mis place, si c’est possible.
Oui, c’est tout à fait possible. Qu’est-ce qui va arriver si le virus mute? Et d’autres pays ont rapporté que c’était déjà en train de se produire. Le vaccin sera-t-il toujours efficace?
Oui, c’est une très bonne question. Il existe différents types de virus, les virus à ARN et les virus à ADN. La COVID-19, ou le virus SARS-CoV-2, devrais-je dire, est un virus à ARN. Les virus à ARN n’ont pas le même type de mécanisme de correction que les virus à ADN, donc ils sont plus susceptibles de subir des mutations. Mais nous avons vu que les mutations de ce virus ne se sont pas produites rapidement par rapport à janvier. Vous savez, on s’attend à ces petits changements. Ils ne sont pas hors norme. Les virus mutent, en particulier les virus à ARN. Le virus de la grippe évolue, semble-t-il, plus rapidement que ce virus. C’est pourquoi nous devons produire un nouveau vaccin, ou une variante de celui-ci, chaque année.
Le vaccin qui sera produit va probablement traiter bon nombre des mutations que nous allons voir. Donc, s’il se reproduit ou change un peu plus vite que prévu, cela signifie simplement qu’il faudra peut-être apporter certaines modifications au virus, mais, pardon, au vaccin, mais je ne crois pas que cela aura des conséquences importantes, pour être bien honnête.
Je sais que ça fait longtemps que vous ne nous avez pas informés de l’état de la pandémie. Je crois que la dernière fois où vous avez été invité à l’émission, certains États des États-Unis et certaines provinces n’en étaient qu’aux débuts du déconfinement. Où en sommes-nous aujourd’hui au Canada?
Oui, c’est une très bonne question. Et je pense que maintenant, on peut en quelque sorte réfléchir et regarder en arrière et voir que, vous savez, en On... ou je devrais dire au Canada, dans l’ensemble, on s’est très bien débrouillés. Les premiers cas de COVID-19 sont arrivés au Canada et aux États-Unis vers la même période. Et bien sûr, au Canada, nous avons eu... je crois que c’était environ 340 cas hier, comparativement, bien sûr, aux États-Unis, où ils ont 10 000, 15 000 cas dans certains États. Bien sûr, on représente un dizième de la taille des États-Unis, mais quand on fait le calcul, ce n’est pas proportionnel.
Nous avons vu que les mesures que nous avons prises au Canada ont donné de bons résultats. Vous savez, une grande partie de cette réussite est liée aux comportements. Et ces mesures-là peuvent être très variées. Ça peut être une sorte de leadership qui dicte les comportements au moyen de politiques, de messages, etc., le simple respect des règles par les gens, peu importe ce que ça peut être. Mais ce que nous avons vu, pendant le confinement, au Canada, c’est que les gens respectaient les règles en général.
Ils ont réussi à aplanir la courbe du virus. Et bien sûr, au déconfinement, certains n’ont pas suivi les règles. Mais, dans l’ensemble, la plupart des gens ont respecté les règles, et nous avons réussi à réduire le nombre de cas au Canada. Et c’est un petit pourcentage des gens, ceux qui ne respectent pas les règles. Quand le nombre de cas augmente ne serait-ce qu’un peu, il peut vraiment grimper très rapidement. C’est malheureusement ce qui s’est produit aux États-Unis.
Comme vous l’avez mentionné, les États-Unis deviennent rapidement l’épicentre de la pandémie. Est-ce une mise en garde pour les Canadiens que cela pourrait nous arriver si on se relâche trop et qu’on ne suit pas les protocoles?
Anthony, vous avez tout à fait raison. C’est un avertissement... bon, je n’appellerais pas ça un avertissement, mais plutôt une mise en garde, comme vous l’avez mentionné. Nous ne sommes pas encore sortis du bois. Une deuxième vague au Canada, ou dans n’importe quel pays ou n’importe quelle région, jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin, est possible. Je crois donc qu’on doit en être conscients. Et nous avons vu que ce virus peut rapidement proliférer. Je pense que nos gouvernements doivent être prêts à imposer un nouveau confinement rapidement. Même si nous adoptons une approche progressive en matière de réouverture, une approche très lente, ce qui est logique, si on doit forcer de nouvelles fermetures, on doit le faire rapidement, et passer sans attendre de la phase 3 à la phase 1, ou peut-être même imposer un confinement si on voit certains signaux.
Bien sûr, on espère que ça ne se fasse qu’à l’échelle régionale, si tout se déroule bien du côté de la surveillance et des tests. Mais ce sont là certaines des choses pour lesquelles nous devons agir de manière irréprochable. Et les gens doivent quand même se rendre compte que, même si on sort, et qu’on commence à passer à la phase trois et à d’autres phases, le virus n’est pas disparu. Et si on regarde en arrière, quand on n’avait que quelques cas, on était toujours un peu inquiets et on gardait en tête les mesures à prendre, et on va devoir continuer à appliquer ces mesures-là jusqu’à ce qu’on ait un vaccin, et être vigilants.
Dr. Nikore, merci beaucoup pour vos explications.
C’est toujours un plaisir.
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