
Le gouvernement fédéral a présenté un discours du Trône très attendu. Sri, quels sont les principaux points à retenir?
Pour moi, ce que je retiens surtout du discours, c’est que le gouvernement fédéral avait fait un certain nombre de promesses à court et à moyen terme. Toutes ces promesses entraînent des coûts très élevés. La question est donc de savoir d’où viendra le financement. Pour moi, c’est l’un des principaux points à retenir du discours.
- Examinons le plan de plus près. Une partie du plan comprend une prolongation du programme de subventions salariales jusqu’à l’été prochain. C’est beaucoup plus long que prévu. Avez-vous des préoccupations au sujet de ce changement?
Il y a un débat en cours sur le programme de subventions salariales quant au nombre réel d’emplois qu’il soutient et pour savoir si ces emplois existeraient encore même si ce programme n’était pas offert. Je pense que cette décision a des avantages et des inconvénients. Premier avantage, le programme de subventions salariales soutient l’emploi, même si c’est très coûteux.
L’inconvénient, c’est justement que c’est un programme très coûteux. Et que pensez-vous du plan du gouvernement pour soutenir les entreprises, surtout alors qu’on entrevoit la possibilité d’une deuxième vague de COVID-19?
Le gouvernement... En fait, le discours était très général, il n’a pas fourni beaucoup d’information. Mais il a souligné que pour les secteurs les plus durement touchés, comme le voyage et le tourisme, un soutien va être offert. Et ce soutien sera nécessaire, surtout si on doit affronter une deuxième vague, parce que les revenus de ces entreprises ne remonteront pas rapidement.
La gouverneur a également annoncé une campagne visant à créer un million d’emplois, mais les détails sont plutôt vagues. Qu’en pensez-vous?
Encore une fois, comme pour une bonne partie du discours, c’est un plan très ambitieux pour stimuler les investissements dans les infrastructures et, encore une fois, pour prolonger le programme de subventions salariales pour que les entreprises puissent retenir et embaucher des travailleurs. C’est un plan très ambitieux, mais comme vous l’avez mentionné, on n’a pas beaucoup de détails sur la façon dont ils vont s’y prendre pour y arriver. Ça semble très bien, mais il faut absolument plus de détails.
Le gouvernement a aussi parlé d’un régime universel de garde d’enfants. Dans quelle mesure est-ce important?
Je crois qu’il s’agit d’un aspect assez important du plan de relance économique. L’un des domaines les plus durement touchés durant cette pandémie est celui de la participation des femmes au marché du travail. Et si on regarde le taux d’emploi des femmes en ce moment, il est redescendu à ce qu’il était au début des années 2000. C’est vraiment préoccupant. Et pour régler ce problème, je pense que la garde d’enfants et la mise en place d’un plan de garde d’enfants est très important. Ça va sûrement aider l’économie à court et aussi à long terme si on peut accroître la participation des femmes au marché du travail.
Une petite partie du discours a porté sur le programme vert. Des surprises de ce côté?
Pas vraiment. Avant le discours, on savait déjà que le gouvernement allait se concentrer sur les changements climatiques et sur les investissements verts en prévision de l’avenir et pour créer une croissance plus durable. Ce n’est donc pas surprenant que ce discours ait porté sur le programme vert.
Il ne reste que quelques secondes, mais dans l’ensemble, qu’est-ce que les Canadiens doivent retenir du discours du Trône?
Je pense que l’un des principaux points à retenir, c’est que le gouvernement va faire ce qu’il faut à court terme, du moins, et je ne crois pas qu’il va se fixer de cible budgétaire, quelle qu’elle soit. Si les choses ne se déroulent pas comme prévu ou si elles empirent, je crois que le gouvernement va intervenir pour soutenir aussi bien les ménages que les entreprises.
Sri, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé.
Merci, Anthony.
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