
La volatilité est de nouveau une préoccupation pour de nombreux investisseurs, car les achats et les ventes motivés par les médias se poursuivent. Anthony Okolie discute avec Jimmy Xu, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, de ces dernières turbulences et de ce qu’elles signifient pour votre portefeuille de placements.
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[MUSIQUE]
Le monde a été emporté par le phénomène de GameStop cette semaine, où un groupe d’investisseurs particuliers se sont regroupés sur les médias sociaux pour faire grimper les actions et évincer les investisseurs fortunés qui ont misé sur la baisse du titre.
Jimmy, résumez-nous brièvement les événements récents.
Bonjour, Anthony. Merci de m’avoir invité. Vous avez entièrement raison. C’est exactement ce qui se produit. C’est une bataille épique entre les investisseurs d’un côté, c’est-à-dire Reddit, les investisseurs de Reddit, et les investisseurs dans les fonds de couverture, qui misent sur la baisse du titre.
Ce qui s’est produit jusqu’à présent, c’est une sorte de combat entre David et Goliath.
Et David a certainement gagné ce combat, les actions de GameStop ayant augmenté de plus de 1 000 % à leur sommet. On constate aussi qu’il y a une forte volatilité durant la journée dans les actions de GameStop, qui augmentent de 30 %, 40 %, et qui chutent de 40 %.
Comment tout ça va se terminer? Personne ne le sait vraiment. Mais historiquement, lorsque de telles situations se produisent, en général, ça ne se termine pas très bien.
Parlons un peu de la volatilité. Pourquoi cette hausse soudaine?
Oui, c’est une très bonne question. Je crois que la hausse de la volatilité à laquelle vous faites référence se trouve dans l’indice VIX. L’indice VIX est essentiellement un baromètre de la crainte des participants au marché à l’égard de l’incertitude. Cette semaine, l’indice VIX a bondi de plus de 62 % en une seule journée, ce qui est presque sans précédent. Et cela m’indique que le marché est vraiment préoccupé par l’incertitude que cette situation a causée.
Pourquoi le marché est-il inquiet? C’est plutôt fascinant. De toute évidence, GameStop et les actions comme GameStop ou AMC subissent d’énormes fluctuations quotidiennes. Mais je ne crois pas que ce soit ce qui préoccupe le marché, parce que ça ne représente qu’une petite partie du marché.
Ce qui préoccupe vraiment le marché, c’est l’effet de contagion. On estime donc que ces fonds de couverture ont essuyé des pertes d’environ 5 milliards de dollars. Et ils ne peuvent pas simplement se soustraire à ces pertes. Ils doivent les rembourser.
Pour ces fonds de couverture, d’après ce que nous avons entendu, les pertes sont massives. Ce qu’ils doivent faire pour rembourser ces dettes, c’est vendre d’autres parties du portefeuille qui sont habituellement des actions de qualité supérieure qui n’ont rien à voir avec GameStop.
Le marché craint donc que ces fonds de couverture subissent d’autres pertes si cette dynamique se poursuit. Ils devront liquider une plus grande partie de leur portefeuille, ce qui va enclencher un genre de boucle de rétroaction qui va entraîner une vente massive plus importante sur l’ensemble du marché. Ça a beaucoup inquiété les investisseurs cette semaine.
Merci beaucoup pour ce point de vue. Croyez-vous que la volatilité est là pour rester au moins à court terme?
C’est une très bonne question. Je crois qu’une partie de cette volatilité va persister jusqu’à ce que le problème soit résolu. Le risque de contagion dont je viens de parler ne va pas disparaître de sitôt. Mais je crois que les investisseurs doivent songer à un autre horizon de placement.
Si on pense aux rendements qui vont se produire dans un an ou deux, ils ne seront probablement pas influencés par ce qui se passe avec GameStop aujourd’hui. Je crois qu’il est très important de garder ça à l’esprit.
À mon avis, ce qui va avoir un impact sur les rendements des marchés à l’avenir va encore dépendre de la vitesse à laquelle on peut ouvrir l’économie, à laquelle les gens vont retourner travailler et à laquelle on peut relancer la demande aux niveaux d’avant la COVID.
Je pense que, si on compare la situation actuelle à celle que nous avons connue après mars de l’année dernière, je pense que les perspectives d’un monde plus normal sont beaucoup plus claires, ce qui signifie que les investisseurs devraient être plus confiants que nous approchons de la fin. Je crois donc que, dans l’ensemble, la volatilité cette année, en moyenne, devrait être inférieure à celle de l’an dernier.
Cela dit, comme nous sommes toujours assis ici, on ne peut pas se serrer la main. On ne peut pas prendre un verre dans un bar. On ne peut même pas aller manger au restaurant. Il semble y avoir encore beaucoup d’incertitude et un très grand nombre de résultats possibles.
Nous sommes préoccupés par le rythme de distribution des vaccins, qui est, selon moi, assez inégal à l’échelle mondiale. On se demande même si les vaccins vont fonctionner sur les nouveaux variants. Et de nouveaux variants apparaissent chaque mois, ce qui crée beaucoup d’incertitude et d’inconnues.
Je sais que les titres sur le marché boursier se négocient presque à des sommets records. Compte tenu de cette incertitude, je crois que la volatilité ne sera pas moins importante que celle de l’an dernier, mais qu’elle sera élevée par rapport aux niveaux d’avant la COVID.
Je sais que vous et moi avons déjà parlé de l’importance pour les investisseurs de ne pas paniquer lorsqu’ils voient la volatilité augmenter. Comment ces investisseurs peuvent-ils se protéger contre ce type d’événements?
Oui, je pense que c’est un très bon exemple de la raison pour laquelle il faut avoir un portefeuille très solide et diversifié. Vous ne vous retrouvez donc pas dans une situation où vous êtes bloqué sans avoir vraiment un moyen de vous en sortir à un prix raisonnable. En tant que gestionnaires de portefeuille, c’est ce à quoi nous pensons tous les jours.
On surveille nos portefeuilles. On réfléchit aux facteurs de risque auxquels ces portefeuilles sont exposés et à leur acceptabilité ou aux risques qu’on veut prendre.
Malheureusement, certains des fonds de couverture concernés ont vendu des actions de GameStop à découvert, une position qui est habituellement plus petite dans une capitalisation boursière. Et ce sont des positions vendeur populaires parmi de nombreux fonds de couverture. Donc, quand cette position se retourne contre vous, vous avez en fait très peu de chances d’y échapper. Et c’est une position dans laquelle vous ne voulez pas être.
Je crois donc que, du point de vue des investisseurs, la meilleure façon de se protéger contre ce type de volatilité est de ne pas se retrouver dans une telle situation.
L’une des choses dont nous avions parlé, c’est que les investisseurs peuvent profiter de la volatilité. Parlez-nous un peu de ça.
Je crois que ce qui manque dans toute cette histoire, c’est ce qui se passe sous la surface, du côté fondamental. La période de publication des résultats approche. Et on voit des sociétés comme Apple, Microsoft, Tesla, même JP Morgan, qui ont enregistré des bénéfices records au quatrième trimestre. Et il ne faut pas oublier que nous sommes toujours en confinement. Je crois que cela témoigne de la solidité et des facteurs fondamentaux de ces sociétés.
Malheureusement, encore une fois, ce qui se passe avec GameStop et le risque de contagion, ces actions ont aussi fait l’objet de ventes massives. Nous avons donc profité de l’occasion pour acheter tranquillement ces actions dont les facteurs fondamentaux sont très solides et dont le profil de croissance est très fort, à des prix plus faibles. Et c’est ce que nous faisons dans notre portefeuille. Et je pense que c’est une excellente façon pour nous d’aider nos investisseurs non seulement à les protéger contre cette volatilité, mais aussi à ajouter de la valeur à long terme.
Compte tenu de ce que nous avons vu, qu’est-ce que tout ça signifie pour les investisseurs à long terme?
Je crois qu’il est très important pour les investisseurs de regarder la vue d’ensemble. Ce qui se passe avec GameStop fait bien sûr la une partout. Mais, encore une fois, ce ne sera pas ce qui va se produire sur le marché en 2011, 2012 et les années suivantes.
Ce qui se passe actuellement, c’est que les gouvernements et les banques centrales à l’échelle mondiale tentent par tous les moyens de relancer l’économie après la dernière partie de l’année. On parle ici de taux négatifs, de programmes d’assouplissement quantitatif pour l’achat d’une quantité énorme d’actifs, d’injection de liquidités et même de transfert d’argent à des investisseurs individuels pour tenter de stimuler la demande et de relancer l’économie.
C’est intrinsèquement très positif pour l’économie et le marché boursier. Et si vous êtes un investisseur à long terme, c’est parfait. Et le fait que ce type de bulles se forment dans de plus petites portions du marché, c’est en fait un signe pour nous que nous sommes dans un marché haussier. Habituellement, on ne voit pas ces comportements irrationnels en période de stress.
Je pense donc que si vous avez un horizon de placement à long terme où vous investissez parallèlement à un marché en cette période de croissance, c’est un excellent moment pour investir dans les actions.
Cette saga va certainement se poursuivre. Et nous allons bien sûr continuer de surveiller la situation. Jimmy, merci beaucoup d’avoir été là aujourd’hui.
Ça m’a fait plaisir.
[MUSIQUE]
Le monde a été emporté par le phénomène de GameStop cette semaine, où un groupe d’investisseurs particuliers se sont regroupés sur les médias sociaux pour faire grimper les actions et évincer les investisseurs fortunés qui ont misé sur la baisse du titre.
Jimmy, résumez-nous brièvement les événements récents.
Bonjour, Anthony. Merci de m’avoir invité. Vous avez entièrement raison. C’est exactement ce qui se produit. C’est une bataille épique entre les investisseurs d’un côté, c’est-à-dire Reddit, les investisseurs de Reddit, et les investisseurs dans les fonds de couverture, qui misent sur la baisse du titre.
Ce qui s’est produit jusqu’à présent, c’est une sorte de combat entre David et Goliath.
Et David a certainement gagné ce combat, les actions de GameStop ayant augmenté de plus de 1 000 % à leur sommet. On constate aussi qu’il y a une forte volatilité durant la journée dans les actions de GameStop, qui augmentent de 30 %, 40 %, et qui chutent de 40 %.
Comment tout ça va se terminer? Personne ne le sait vraiment. Mais historiquement, lorsque de telles situations se produisent, en général, ça ne se termine pas très bien.
Parlons un peu de la volatilité. Pourquoi cette hausse soudaine?
Oui, c’est une très bonne question. Je crois que la hausse de la volatilité à laquelle vous faites référence se trouve dans l’indice VIX. L’indice VIX est essentiellement un baromètre de la crainte des participants au marché à l’égard de l’incertitude. Cette semaine, l’indice VIX a bondi de plus de 62 % en une seule journée, ce qui est presque sans précédent. Et cela m’indique que le marché est vraiment préoccupé par l’incertitude que cette situation a causée.
Pourquoi le marché est-il inquiet? C’est plutôt fascinant. De toute évidence, GameStop et les actions comme GameStop ou AMC subissent d’énormes fluctuations quotidiennes. Mais je ne crois pas que ce soit ce qui préoccupe le marché, parce que ça ne représente qu’une petite partie du marché.
Ce qui préoccupe vraiment le marché, c’est l’effet de contagion. On estime donc que ces fonds de couverture ont essuyé des pertes d’environ 5 milliards de dollars. Et ils ne peuvent pas simplement se soustraire à ces pertes. Ils doivent les rembourser.
Pour ces fonds de couverture, d’après ce que nous avons entendu, les pertes sont massives. Ce qu’ils doivent faire pour rembourser ces dettes, c’est vendre d’autres parties du portefeuille qui sont habituellement des actions de qualité supérieure qui n’ont rien à voir avec GameStop.
Le marché craint donc que ces fonds de couverture subissent d’autres pertes si cette dynamique se poursuit. Ils devront liquider une plus grande partie de leur portefeuille, ce qui va enclencher un genre de boucle de rétroaction qui va entraîner une vente massive plus importante sur l’ensemble du marché. Ça a beaucoup inquiété les investisseurs cette semaine.
Merci beaucoup pour ce point de vue. Croyez-vous que la volatilité est là pour rester au moins à court terme?
C’est une très bonne question. Je crois qu’une partie de cette volatilité va persister jusqu’à ce que le problème soit résolu. Le risque de contagion dont je viens de parler ne va pas disparaître de sitôt. Mais je crois que les investisseurs doivent songer à un autre horizon de placement.
Si on pense aux rendements qui vont se produire dans un an ou deux, ils ne seront probablement pas influencés par ce qui se passe avec GameStop aujourd’hui. Je crois qu’il est très important de garder ça à l’esprit.
À mon avis, ce qui va avoir un impact sur les rendements des marchés à l’avenir va encore dépendre de la vitesse à laquelle on peut ouvrir l’économie, à laquelle les gens vont retourner travailler et à laquelle on peut relancer la demande aux niveaux d’avant la COVID.
Je pense que, si on compare la situation actuelle à celle que nous avons connue après mars de l’année dernière, je pense que les perspectives d’un monde plus normal sont beaucoup plus claires, ce qui signifie que les investisseurs devraient être plus confiants que nous approchons de la fin. Je crois donc que, dans l’ensemble, la volatilité cette année, en moyenne, devrait être inférieure à celle de l’an dernier.
Cela dit, comme nous sommes toujours assis ici, on ne peut pas se serrer la main. On ne peut pas prendre un verre dans un bar. On ne peut même pas aller manger au restaurant. Il semble y avoir encore beaucoup d’incertitude et un très grand nombre de résultats possibles.
Nous sommes préoccupés par le rythme de distribution des vaccins, qui est, selon moi, assez inégal à l’échelle mondiale. On se demande même si les vaccins vont fonctionner sur les nouveaux variants. Et de nouveaux variants apparaissent chaque mois, ce qui crée beaucoup d’incertitude et d’inconnues.
Je sais que les titres sur le marché boursier se négocient presque à des sommets records. Compte tenu de cette incertitude, je crois que la volatilité ne sera pas moins importante que celle de l’an dernier, mais qu’elle sera élevée par rapport aux niveaux d’avant la COVID.
Je sais que vous et moi avons déjà parlé de l’importance pour les investisseurs de ne pas paniquer lorsqu’ils voient la volatilité augmenter. Comment ces investisseurs peuvent-ils se protéger contre ce type d’événements?
Oui, je pense que c’est un très bon exemple de la raison pour laquelle il faut avoir un portefeuille très solide et diversifié. Vous ne vous retrouvez donc pas dans une situation où vous êtes bloqué sans avoir vraiment un moyen de vous en sortir à un prix raisonnable. En tant que gestionnaires de portefeuille, c’est ce à quoi nous pensons tous les jours.
On surveille nos portefeuilles. On réfléchit aux facteurs de risque auxquels ces portefeuilles sont exposés et à leur acceptabilité ou aux risques qu’on veut prendre.
Malheureusement, certains des fonds de couverture concernés ont vendu des actions de GameStop à découvert, une position qui est habituellement plus petite dans une capitalisation boursière. Et ce sont des positions vendeur populaires parmi de nombreux fonds de couverture. Donc, quand cette position se retourne contre vous, vous avez en fait très peu de chances d’y échapper. Et c’est une position dans laquelle vous ne voulez pas être.
Je crois donc que, du point de vue des investisseurs, la meilleure façon de se protéger contre ce type de volatilité est de ne pas se retrouver dans une telle situation.
L’une des choses dont nous avions parlé, c’est que les investisseurs peuvent profiter de la volatilité. Parlez-nous un peu de ça.
Je crois que ce qui manque dans toute cette histoire, c’est ce qui se passe sous la surface, du côté fondamental. La période de publication des résultats approche. Et on voit des sociétés comme Apple, Microsoft, Tesla, même JP Morgan, qui ont enregistré des bénéfices records au quatrième trimestre. Et il ne faut pas oublier que nous sommes toujours en confinement. Je crois que cela témoigne de la solidité et des facteurs fondamentaux de ces sociétés.
Malheureusement, encore une fois, ce qui se passe avec GameStop et le risque de contagion, ces actions ont aussi fait l’objet de ventes massives. Nous avons donc profité de l’occasion pour acheter tranquillement ces actions dont les facteurs fondamentaux sont très solides et dont le profil de croissance est très fort, à des prix plus faibles. Et c’est ce que nous faisons dans notre portefeuille. Et je pense que c’est une excellente façon pour nous d’aider nos investisseurs non seulement à les protéger contre cette volatilité, mais aussi à ajouter de la valeur à long terme.
Compte tenu de ce que nous avons vu, qu’est-ce que tout ça signifie pour les investisseurs à long terme?
Je crois qu’il est très important pour les investisseurs de regarder la vue d’ensemble. Ce qui se passe avec GameStop fait bien sûr la une partout. Mais, encore une fois, ce ne sera pas ce qui va se produire sur le marché en 2011, 2012 et les années suivantes.
Ce qui se passe actuellement, c’est que les gouvernements et les banques centrales à l’échelle mondiale tentent par tous les moyens de relancer l’économie après la dernière partie de l’année. On parle ici de taux négatifs, de programmes d’assouplissement quantitatif pour l’achat d’une quantité énorme d’actifs, d’injection de liquidités et même de transfert d’argent à des investisseurs individuels pour tenter de stimuler la demande et de relancer l’économie.
C’est intrinsèquement très positif pour l’économie et le marché boursier. Et si vous êtes un investisseur à long terme, c’est parfait. Et le fait que ce type de bulles se forment dans de plus petites portions du marché, c’est en fait un signe pour nous que nous sommes dans un marché haussier. Habituellement, on ne voit pas ces comportements irrationnels en période de stress.
Je pense donc que si vous avez un horizon de placement à long terme où vous investissez parallèlement à un marché en cette période de croissance, c’est un excellent moment pour investir dans les actions.
Cette saga va certainement se poursuivre. Et nous allons bien sûr continuer de surveiller la situation. Jimmy, merci beaucoup d’avoir été là aujourd’hui.
Ça m’a fait plaisir.
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