
La COVID-19 a changé le monde. Nous nous demandons maintenant à quoi il ressemblera à mesure que la pandémie évolue. En quoi notre vie au travail, à la maison ou à tout autre endroit sera-t-elle différente? Quelles occasions de placement pourraient se présenter? Damian Fernandes, gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, donne son point de vue sur le sujet.
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Quand on pense à la façon dont la vie change et aux changements qui pourraient y avoir, aux changements durables qui pourraient se produire sur le plan du travail, de la vie personnelle et des loisirs... commençons par le travail. Parce que vous et moi parlions justement de notre façon de travailler, évidemment, le temps que nous passons à travailler est en train de changer.
Oh, oui. Je pense que c’est un bon point, Kim. Avant de travailler de la maison... en ce moment, par exemple, vous et moi avons cette conversation à distance. Et c’est fluide. C’est comme si on était en studio.
On est donc en train de travailler. Mais imaginez... et maintenant le télétravail est devenu socialisé. On le fait depuis trois mois. Et la façon la plus simple que je peux vous l’illustrer... Kim, imaginez que je vous donne quatre jours de vacances supplémentaires par année. Et vous me diriez, Damian, qu’est-ce que c’est que ça? Qu’est-ce que ça veut dire? Et c’est ça que je veux dire.
Et même si on commence... et même si on retourne au travail, si on commence à passer une partie de ce temps-là à travailler de la maison; par exemple, au Canada, le temps de déplacement moyen est de 26 minutes. Si je fais ça deux fois par jour, et que j’ajoute le dîner, même si je travaille de la maison 20 % de ce temps-là, c’est l’équivalent de quatre jours de vacances supplémentaires. Quatre jours de vacances supplémentaires que vous pourriez passer en famille ou pour des activités récréatives, ou même, peut-être, pour lire un livre ou quelque chose de beaucoup plus recherché.
Et je suppose que tout ça, ça nécessite de la technologie et des infrastructures. Ça va donc stimuler la demande à ce niveau-là.
Oh oui, absolument! Écoutez, je parlais de l’aspect social du télétravail. Du point de vue des investissements, ça a simplement accéléré les dépenses pour quelques entreprises. Imaginez ça. Si vous étiez une entreprise avant et que vous reportiez des investissements dans les applications infonuagiques ou la sécurité ou que vous donniez aux employés la possibilité de travailler de la maison, ça a seulement concrétisé le tout et accéléré les dépenses.
Actuellement, si vous êtes un fournisseur d’infonuagique, que vous soyez Microsoft ou Amazon, vous constatez une demande importante, car les entreprises cherchent à fournir des données et un accès à leurs employés à distance. Vous avez répondu à une bonne partie de cette demande.
Et c’est même quelque chose d’aussi simple que vous et moi en ce moment, qui utilisons nos appareils pour communiquer. Ça veut dire que nos appareils vont commencer à s’user plus rapidement. Vous pourriez aussi voir un cycle de remplacement pour Apple. On est donc très optimistes concernant la technologie et les logiciels qui facilitent le télétravail, et aussi pour ce qui est du matériel informatique, parce que je vois toute cette demande qui se poursuit.
Donc, Damian, c’est ce qu’on voit pour les investissements du côté du travail et du télétravail. Qu’est-ce qu’il en est des dépenses? Parce que pour ceux qui n’ont pas perdu leur emploi, il y a beaucoup de dépenses accumulées, parce qu’on ne va pas tout le temps sortir et dépenser.
Bien sûr. Je pense que... regardez. Chaque récession exacerbe certaines tendances. Le commerce électronique était présent avant ça. C’est juste qu’on constate une accélération des ventes en ligne. Mais quelque chose de plus subtil s’est produit aussi. On passe plus de temps à la maison. Nos maisons deviennent nos châteaux forts.
Ils nous protègent du virus. On y passe plus de temps. On va donc naturellement chercher à les améliorer, que ce soit des rénovations domiciliaires ou acheter des accessoires chez Home Depot, par exemple. Les files d’attente qu’on voit dans les médias sociaux, les gens qui font la file à l’extérieur des Home Depot, c’est une demande réelle.
Et c’est une demande réelle, non pas parce que les gens rénovent leur maison, mais parce qu’ils veulent améliorer leur environnement, étant donné qu’ils y passent beaucoup plus de temps. Quelque chose d’aussi simple que de peindre vos murs pour créer plus d’ambiance dans votre maison parce que vous y passez plus de temps. Sherwin-Williams, qui exerce ses activités dans un oligopole du marché de la peinture, en profite.
Je pense que ce que vous allez voir, c’est qu’une grande partie de l’argent qu’on dépense en voyages, en expériences, on va la mettre sur la maison, et pas nécessairement pour des rénovations, simplement des accessoires de maison pour améliorer notre environnement, où on passe la plus grande partie de notre temps en ce moment.
Qu’en est-il des investissements du côté des services de soins de santé? Je sais que j’ai fait beaucoup d’appels téléphoniques avec des médecins, et je sais que la situation a changé dans ce domaine-là aussi. Que pensez-vous de ça?
Je pense que la télésanté, en général, a beaucoup de potentiel en ce moment. Juste parce qu’on sait que ça a toujours existé. Des entreprises, par exemple, Teladoc aux États-Unis, vous offrent la possibilité de parler à une infirmière ou à un médecin au téléphone.
Mais certaines choses sont en train de se mettre en place. Par exemple, la plupart des gens, la plupart des patients, les patients potentiels ne veulent pas se rendre au cabinet du médecin ou ne peuvent pas le faire. Et ils ont maintenant la technologie pour les aider. Même les diagnostics... si vous avez une caméra vidéo ou si vous avez la capacité de le faire, vous pouvez parler à un médecin virtuellement et avoir une bien meilleure expérience de diagnostic, ou une expérience de diagnostic fluide. Ou parler à une infirmière au téléphone pour vous guider.
Comme je l’ai dit, je pense que le virus a probablement... il y a de réels défis. Mais pour certains groupes de l’industrie, la fonction de demande est en fait mise de l’avant parce qu’on la connaît mieux. Et c’est logique.
Il ne reste qu’environ 20 secondes, Damian, pour cette dernière question. Mais d’un côté, quand on regarde l’avenir, les marchés se sont vraiment redressés. On a vu beaucoup d’argent entrer sur les marchés. Par contre, d’un autre côté, on attend toujours la deuxième et troisième vagues de coronavirus et d’autres pertes d’emplois. Qu’est-ce que vous en pensez?
Écoutez, Kim, on en a déjà parlé. Je ne peux pas vous dire où en seront les marchés dans les six prochains mois. Mais je peux vous dire ceci. On a parlé des excellents chiffres sur l’emploi. Il y a encore un taux de chômage à 13 %.
Ce que ça signifie, c’est que les banques centrales, étant donné que le taux de chômage va être plus élevé pendant plus longtemps, vont maintenir les taux à la baisse sur une période plus longue. On a parlé de taux plus bas pendant plus longtemps. Si on pense aux taux d’intérêt beaucoup plus bas pendant une période beaucoup plus longue, ce qui nous amène à l’option suivante :
des entreprises qui peuvent générer des flux de trésorerie plus élevés et utiliser ces flux de trésorerie pour verser des dividendes. Dans deux ou trois ans, alors que ces entreprises-là vont être revenues à la normale et que leurs flux de trésorerie vont être revenus à la normale, elles vont encore verser des dividendes et racheter des actions, et je pense que ces actions, celles dont on a parlé plus tôt dans ce segment, je pense qu’elles vont être encore plus élevées. Ou elles vont augmenter encore plus, parce que l’autre scénario, ce sont des taux encore très bas.
Damian, je vous remercie.
Je vous en prie.
[MUSIQUE]
Oh, oui. Je pense que c’est un bon point, Kim. Avant de travailler de la maison... en ce moment, par exemple, vous et moi avons cette conversation à distance. Et c’est fluide. C’est comme si on était en studio.
On est donc en train de travailler. Mais imaginez... et maintenant le télétravail est devenu socialisé. On le fait depuis trois mois. Et la façon la plus simple que je peux vous l’illustrer... Kim, imaginez que je vous donne quatre jours de vacances supplémentaires par année. Et vous me diriez, Damian, qu’est-ce que c’est que ça? Qu’est-ce que ça veut dire? Et c’est ça que je veux dire.
Et même si on commence... et même si on retourne au travail, si on commence à passer une partie de ce temps-là à travailler de la maison; par exemple, au Canada, le temps de déplacement moyen est de 26 minutes. Si je fais ça deux fois par jour, et que j’ajoute le dîner, même si je travaille de la maison 20 % de ce temps-là, c’est l’équivalent de quatre jours de vacances supplémentaires. Quatre jours de vacances supplémentaires que vous pourriez passer en famille ou pour des activités récréatives, ou même, peut-être, pour lire un livre ou quelque chose de beaucoup plus recherché.
Et je suppose que tout ça, ça nécessite de la technologie et des infrastructures. Ça va donc stimuler la demande à ce niveau-là.
Oh oui, absolument! Écoutez, je parlais de l’aspect social du télétravail. Du point de vue des investissements, ça a simplement accéléré les dépenses pour quelques entreprises. Imaginez ça. Si vous étiez une entreprise avant et que vous reportiez des investissements dans les applications infonuagiques ou la sécurité ou que vous donniez aux employés la possibilité de travailler de la maison, ça a seulement concrétisé le tout et accéléré les dépenses.
Actuellement, si vous êtes un fournisseur d’infonuagique, que vous soyez Microsoft ou Amazon, vous constatez une demande importante, car les entreprises cherchent à fournir des données et un accès à leurs employés à distance. Vous avez répondu à une bonne partie de cette demande.
Et c’est même quelque chose d’aussi simple que vous et moi en ce moment, qui utilisons nos appareils pour communiquer. Ça veut dire que nos appareils vont commencer à s’user plus rapidement. Vous pourriez aussi voir un cycle de remplacement pour Apple. On est donc très optimistes concernant la technologie et les logiciels qui facilitent le télétravail, et aussi pour ce qui est du matériel informatique, parce que je vois toute cette demande qui se poursuit.
Donc, Damian, c’est ce qu’on voit pour les investissements du côté du travail et du télétravail. Qu’est-ce qu’il en est des dépenses? Parce que pour ceux qui n’ont pas perdu leur emploi, il y a beaucoup de dépenses accumulées, parce qu’on ne va pas tout le temps sortir et dépenser.
Bien sûr. Je pense que... regardez. Chaque récession exacerbe certaines tendances. Le commerce électronique était présent avant ça. C’est juste qu’on constate une accélération des ventes en ligne. Mais quelque chose de plus subtil s’est produit aussi. On passe plus de temps à la maison. Nos maisons deviennent nos châteaux forts.
Ils nous protègent du virus. On y passe plus de temps. On va donc naturellement chercher à les améliorer, que ce soit des rénovations domiciliaires ou acheter des accessoires chez Home Depot, par exemple. Les files d’attente qu’on voit dans les médias sociaux, les gens qui font la file à l’extérieur des Home Depot, c’est une demande réelle.
Et c’est une demande réelle, non pas parce que les gens rénovent leur maison, mais parce qu’ils veulent améliorer leur environnement, étant donné qu’ils y passent beaucoup plus de temps. Quelque chose d’aussi simple que de peindre vos murs pour créer plus d’ambiance dans votre maison parce que vous y passez plus de temps. Sherwin-Williams, qui exerce ses activités dans un oligopole du marché de la peinture, en profite.
Je pense que ce que vous allez voir, c’est qu’une grande partie de l’argent qu’on dépense en voyages, en expériences, on va la mettre sur la maison, et pas nécessairement pour des rénovations, simplement des accessoires de maison pour améliorer notre environnement, où on passe la plus grande partie de notre temps en ce moment.
Qu’en est-il des investissements du côté des services de soins de santé? Je sais que j’ai fait beaucoup d’appels téléphoniques avec des médecins, et je sais que la situation a changé dans ce domaine-là aussi. Que pensez-vous de ça?
Je pense que la télésanté, en général, a beaucoup de potentiel en ce moment. Juste parce qu’on sait que ça a toujours existé. Des entreprises, par exemple, Teladoc aux États-Unis, vous offrent la possibilité de parler à une infirmière ou à un médecin au téléphone.
Mais certaines choses sont en train de se mettre en place. Par exemple, la plupart des gens, la plupart des patients, les patients potentiels ne veulent pas se rendre au cabinet du médecin ou ne peuvent pas le faire. Et ils ont maintenant la technologie pour les aider. Même les diagnostics... si vous avez une caméra vidéo ou si vous avez la capacité de le faire, vous pouvez parler à un médecin virtuellement et avoir une bien meilleure expérience de diagnostic, ou une expérience de diagnostic fluide. Ou parler à une infirmière au téléphone pour vous guider.
Comme je l’ai dit, je pense que le virus a probablement... il y a de réels défis. Mais pour certains groupes de l’industrie, la fonction de demande est en fait mise de l’avant parce qu’on la connaît mieux. Et c’est logique.
Il ne reste qu’environ 20 secondes, Damian, pour cette dernière question. Mais d’un côté, quand on regarde l’avenir, les marchés se sont vraiment redressés. On a vu beaucoup d’argent entrer sur les marchés. Par contre, d’un autre côté, on attend toujours la deuxième et troisième vagues de coronavirus et d’autres pertes d’emplois. Qu’est-ce que vous en pensez?
Écoutez, Kim, on en a déjà parlé. Je ne peux pas vous dire où en seront les marchés dans les six prochains mois. Mais je peux vous dire ceci. On a parlé des excellents chiffres sur l’emploi. Il y a encore un taux de chômage à 13 %.
Ce que ça signifie, c’est que les banques centrales, étant donné que le taux de chômage va être plus élevé pendant plus longtemps, vont maintenir les taux à la baisse sur une période plus longue. On a parlé de taux plus bas pendant plus longtemps. Si on pense aux taux d’intérêt beaucoup plus bas pendant une période beaucoup plus longue, ce qui nous amène à l’option suivante :
des entreprises qui peuvent générer des flux de trésorerie plus élevés et utiliser ces flux de trésorerie pour verser des dividendes. Dans deux ou trois ans, alors que ces entreprises-là vont être revenues à la normale et que leurs flux de trésorerie vont être revenus à la normale, elles vont encore verser des dividendes et racheter des actions, et je pense que ces actions, celles dont on a parlé plus tôt dans ce segment, je pense qu’elles vont être encore plus élevées. Ou elles vont augmenter encore plus, parce que l’autre scénario, ce sont des taux encore très bas.
Damian, je vous remercie.
Je vous en prie.
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