Les actions de sociétés à petite capitalisation figurent parmi les principales bénéficiaires de l’abandon des grands joueurs du secteur des technologies par le marché. Christian Medeiros, vice-président et gestionnaire de portefeuille, Répartition des actifs à Gestion de Placements TD, discute des catalyseurs du dénouement des positions dans le secteur des technologies et des répercussions plus vastes sur les marchés.
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La technologie a surperformé. Le Nasdaq était en hausse de 21 % pendant la première moitié de l'année. Les titres à petite capitalisation, en revanche, sont restés inchangés pendant le premier semestre. Mais il y a eu l'IPC du mois de juin, qui a paru le 10 juin: très léger, l'inflation se modérait. Résultat: un énorme changement dans le degré de confiance des investisseurs. L'indice des titres à petite capitalisation a bondi de plus de 11 %, et le Nasdaq reculait de 6 %. L'écart de 20 % entre les titres à petite capitalisation et les compagnies de technologies à grande capitalisation s'est réduit jusqu'à à peine plus de 2 %. Une rotation énorme entre ces deux segments du marché. L'une des explications que j'ai vues pour l'engouement en faveur des actions à petites capitalisation, l'indice Russel 2000 le reflète, s'il y a un atterrissage en douceur et que les taux d'intérêt baissent, c'est une bonne combinaison pour ces petites entreprises. Pas les mégas compagnies de technologies, mais les petites entreprises qui comptent sur une économie en bonne santé pour réaliser des bénéfices.
Oui, c'est en partie cet élément fondamental. Les titres à petite capitalisation sont beaucoup plus sensibles au taux d'intérêt, ont davantage de dettes à taux variable, avec une inflation moins élevée que prévu, et des coupures de taux encore à l'horizon. Les investisseurs s'y sont beaucoup plus intéressés. Mais il y avait également l'affluence des investisseurs et le «positioning». Beaucoup d'investisseurs étaient positionnés dans les titres à grande capitalisation cette année, et c'étaient des actions gagnantes. Si vous êtes gestionnaire-acheteur et que vous surpondérez les actions technologiques, tant mieux pour vous. Mais à présent que la situation semble favorable pour les titres à petite capitalisation, avec les taux appelés à se réduire, vous voulez peut-être rééquilibrer. Si vous avez parié sur des titres à grande capitalisation en début d'année, avec des informations catalyseurs, il y a eu une réorganisation de ces préférences. Seuls les titres à grande capitalisation, un ou deux titres des Sept Magnifiques, représentent la capitalisation boursière totale de l'indice Russel 2000. Il y a donc eu une ruée vers les sorties, ce qui peut engendrer des évolutions de prix très rapides. Et importantes. Alors, le fait que les investisseurs aient fait affluence sur les titres à grande capitalisation ainsi que la ruée vers les sorties, c'est ce qui a engendré cette évolution.
Bon. On parle de l'intelligence artificielle. C'est cela qui a fait remonter les titres à grande capitalisation, et également le yen qui est à l'œuvre.
Oui. Cela s'est répercuté sur beaucoup de gagnants au premier semestre. Le yen, par rapport au dollar américain, il a reculé considérablement pendant le premier semestre, avec une politique monétaire très accommodante au Japon. Mais ce que nous avons constaté depuis l'annonce de l'IPC et le fait que l'on attend davantage de réduction de taux aux États-Unis, si le différentiel est plus favorable... est moins favorable au yen, lequel a beaucoup remonté de 162 à 150. Il y a également beaucoup d'investisseurs multi-actifs qui finançaient leurs opérations en vendant le yen au découvert et en réalisant un différentiel. Nous avons vu ces opérations déboucler rapidement en même temps que l'équivalence entre les titres à grandes et petites capitalisations était débouclée. Dans les opérations.
Alors, nous voyons ce qui s'est produit jusqu'au mois de juillet: c'étaient des actions à grande capitalisation qui étaient gagnantes. Les investisseurs se pressent vers les titres à petite capitalisation. Est-ce que c'est le début de quelque chose de durable, ou est-ce que c'est une sorte de mode d'été?
Alors, bonne question. Quand on pense au surclassement des titres à petite capitalisation en général, les périodes pendant lesquelles ceux-ci surclassent systématiquement, c'est la période pendant laquelle la croissance économique redémarre, généralement après une profonde récession. Et on voit un surclassement énorme des titres à petite capitalisation. Jusqu'ici cette année, la croissance se porte bien aux États-Unis. Étonnamment forte. Mais il n'y a pas de relance, on ne sort pas d'une récession. En fait, la croissance sera peut-être plus modérée pendant le 2e semestre. Pour les actions à petite capitalisation, il semble peu probable qu'elles surclassent massivement de la même façon pendant le reste de l'année, mais il est possible qu'il y ait un élargissement de la participation au marché, au-delà des titres reliés à l'IA et des Sept Magnifiques qui ont été en tête cette année.
C'est ce que l'on voit dans les commentaires. Le marché serait plus sain que lorsqu'il y avait une concentration dans ces Sept Magnifiques. Que se produit-il si elles ne sont plus tellement magnifiques? Nous avons vu de l'argent affluer dans d'autres secteurs. Est-ce que le marché en sera plus sain?
Oui. Pour beaucoup d'investisseurs individuels, la réponse est oui. Il est dangereux d'avoir un marché qui est unidirectionnel, qui est très encombré, où beaucoup d'investisseurs oublient la diversification et ne détiennent pas un vaste éventail d'actions ou de catégories d'actifs. Pour les investisseurs, ça a été un rappel: il faut avoir une répartition plus générale, dans différents secteurs de marché, différentes catégories d'actifs. Pendant toute cette période, l'indice S&P 500 n'a baissé que de 3 %, tout au plus, mais pour quelqu'un qui aurait eu un portefeuille équilibré, peut-être toujours en hausse de 1 % et quelque. Cela montre l'importance d'avoir une approche différente au marché. Il ne faut pas que tout le monde se presse dans une seule action ou un seul secteur.
Oui. Ça a été un été intéressant, dans ce que nous avons vu quant à la rotation du marché. C'est intéressant politiquement aux États-Unis. Il y a eu d'importants changements dans la politique américaine, et bien sûr, alors que l'été s'achèvera et à l'approche de l'automne, il y aura l'élection en novembre. Que devons-nous surveiller? Dans quelle mesure pourrait-il y avoir de la volatilité à l'approche du mois de novembre?
Il y a beaucoup d'éléments dont il faut tenir compte. Jusqu'ici, la volatilité a été extrêmement basse pour le 1er semestre: environ 12. L'indice VIX. Il y a une flambée jusque autour de 15. Historiquement, ce n'est pas grand-chose, mais maintenant que l'élection est plus compétitive, Harris réussissant mieux dans les sondages que Biden, les gens ont soupesé les différents résultats électoraux qui seraient possibles le 5 novembre. Il y a beaucoup de grands événements dans la politique américaine depuis un mois, il y en aura davantage. Les sondages vont évoluer. Donc, les investisseurs vont soupeser les différentes options en matière de politique gouvernementale à l'approche de novembre. La volatilité demeure élevée, mais pas catastrophiquement. L'aspect positif dans tout cela, c'est que maintenant que nous avons une élection plus compétitive, il y a de meilleures chances que ni l'un, ni l'autre candidat... que le parti de ni l'un, ni l'autre candidat ne va accaparer toutes les deux chambres, ce qui exercera un certain contrôle sur les actions du nouveau président.
Excellent début d'émission! Christian Medeiros répond à d'autres questions sur la répartition d'actifs dans quelques instants. Vous pouvez les poser en tout temps par courriel à moneytalklivetd.com, ou dans la boîte de questions au bas de votre écran. À présent, l'actualité du monde des affaires et un coup d'œil sur les marchés.
La technologie a surperformé. Le Nasdaq était en hausse de 21 % pendant la première moitié de l'année. Les titres à petite capitalisation, en revanche, sont restés inchangés pendant le premier semestre. Mais il y a eu l'IPC du mois de juin, qui a paru le 10 juin: très léger, l'inflation se modérait. Résultat: un énorme changement dans le degré de confiance des investisseurs. L'indice des titres à petite capitalisation a bondi de plus de 11 %, et le Nasdaq reculait de 6 %. L'écart de 20 % entre les titres à petite capitalisation et les compagnies de technologies à grande capitalisation s'est réduit jusqu'à à peine plus de 2 %. Une rotation énorme entre ces deux segments du marché. L'une des explications que j'ai vues pour l'engouement en faveur des actions à petites capitalisation, l'indice Russel 2000 le reflète, s'il y a un atterrissage en douceur et que les taux d'intérêt baissent, c'est une bonne combinaison pour ces petites entreprises. Pas les mégas compagnies de technologies, mais les petites entreprises qui comptent sur une économie en bonne santé pour réaliser des bénéfices.
Oui, c'est en partie cet élément fondamental. Les titres à petite capitalisation sont beaucoup plus sensibles au taux d'intérêt, ont davantage de dettes à taux variable, avec une inflation moins élevée que prévu, et des coupures de taux encore à l'horizon. Les investisseurs s'y sont beaucoup plus intéressés. Mais il y avait également l'affluence des investisseurs et le «positioning». Beaucoup d'investisseurs étaient positionnés dans les titres à grande capitalisation cette année, et c'étaient des actions gagnantes. Si vous êtes gestionnaire-acheteur et que vous surpondérez les actions technologiques, tant mieux pour vous. Mais à présent que la situation semble favorable pour les titres à petite capitalisation, avec les taux appelés à se réduire, vous voulez peut-être rééquilibrer. Si vous avez parié sur des titres à grande capitalisation en début d'année, avec des informations catalyseurs, il y a eu une réorganisation de ces préférences. Seuls les titres à grande capitalisation, un ou deux titres des Sept Magnifiques, représentent la capitalisation boursière totale de l'indice Russel 2000. Il y a donc eu une ruée vers les sorties, ce qui peut engendrer des évolutions de prix très rapides. Et importantes. Alors, le fait que les investisseurs aient fait affluence sur les titres à grande capitalisation ainsi que la ruée vers les sorties, c'est ce qui a engendré cette évolution.
Bon. On parle de l'intelligence artificielle. C'est cela qui a fait remonter les titres à grande capitalisation, et également le yen qui est à l'œuvre.
Oui. Cela s'est répercuté sur beaucoup de gagnants au premier semestre. Le yen, par rapport au dollar américain, il a reculé considérablement pendant le premier semestre, avec une politique monétaire très accommodante au Japon. Mais ce que nous avons constaté depuis l'annonce de l'IPC et le fait que l'on attend davantage de réduction de taux aux États-Unis, si le différentiel est plus favorable... est moins favorable au yen, lequel a beaucoup remonté de 162 à 150. Il y a également beaucoup d'investisseurs multi-actifs qui finançaient leurs opérations en vendant le yen au découvert et en réalisant un différentiel. Nous avons vu ces opérations déboucler rapidement en même temps que l'équivalence entre les titres à grandes et petites capitalisations était débouclée. Dans les opérations.
Alors, nous voyons ce qui s'est produit jusqu'au mois de juillet: c'étaient des actions à grande capitalisation qui étaient gagnantes. Les investisseurs se pressent vers les titres à petite capitalisation. Est-ce que c'est le début de quelque chose de durable, ou est-ce que c'est une sorte de mode d'été?
Alors, bonne question. Quand on pense au surclassement des titres à petite capitalisation en général, les périodes pendant lesquelles ceux-ci surclassent systématiquement, c'est la période pendant laquelle la croissance économique redémarre, généralement après une profonde récession. Et on voit un surclassement énorme des titres à petite capitalisation. Jusqu'ici cette année, la croissance se porte bien aux États-Unis. Étonnamment forte. Mais il n'y a pas de relance, on ne sort pas d'une récession. En fait, la croissance sera peut-être plus modérée pendant le 2e semestre. Pour les actions à petite capitalisation, il semble peu probable qu'elles surclassent massivement de la même façon pendant le reste de l'année, mais il est possible qu'il y ait un élargissement de la participation au marché, au-delà des titres reliés à l'IA et des Sept Magnifiques qui ont été en tête cette année.
C'est ce que l'on voit dans les commentaires. Le marché serait plus sain que lorsqu'il y avait une concentration dans ces Sept Magnifiques. Que se produit-il si elles ne sont plus tellement magnifiques? Nous avons vu de l'argent affluer dans d'autres secteurs. Est-ce que le marché en sera plus sain?
Oui. Pour beaucoup d'investisseurs individuels, la réponse est oui. Il est dangereux d'avoir un marché qui est unidirectionnel, qui est très encombré, où beaucoup d'investisseurs oublient la diversification et ne détiennent pas un vaste éventail d'actions ou de catégories d'actifs. Pour les investisseurs, ça a été un rappel: il faut avoir une répartition plus générale, dans différents secteurs de marché, différentes catégories d'actifs. Pendant toute cette période, l'indice S&P 500 n'a baissé que de 3 %, tout au plus, mais pour quelqu'un qui aurait eu un portefeuille équilibré, peut-être toujours en hausse de 1 % et quelque. Cela montre l'importance d'avoir une approche différente au marché. Il ne faut pas que tout le monde se presse dans une seule action ou un seul secteur.
Oui. Ça a été un été intéressant, dans ce que nous avons vu quant à la rotation du marché. C'est intéressant politiquement aux États-Unis. Il y a eu d'importants changements dans la politique américaine, et bien sûr, alors que l'été s'achèvera et à l'approche de l'automne, il y aura l'élection en novembre. Que devons-nous surveiller? Dans quelle mesure pourrait-il y avoir de la volatilité à l'approche du mois de novembre?
Il y a beaucoup d'éléments dont il faut tenir compte. Jusqu'ici, la volatilité a été extrêmement basse pour le 1er semestre: environ 12. L'indice VIX. Il y a une flambée jusque autour de 15. Historiquement, ce n'est pas grand-chose, mais maintenant que l'élection est plus compétitive, Harris réussissant mieux dans les sondages que Biden, les gens ont soupesé les différents résultats électoraux qui seraient possibles le 5 novembre. Il y a beaucoup de grands événements dans la politique américaine depuis un mois, il y en aura davantage. Les sondages vont évoluer. Donc, les investisseurs vont soupeser les différentes options en matière de politique gouvernementale à l'approche de novembre. La volatilité demeure élevée, mais pas catastrophiquement. L'aspect positif dans tout cela, c'est que maintenant que nous avons une élection plus compétitive, il y a de meilleures chances que ni l'un, ni l'autre candidat... que le parti de ni l'un, ni l'autre candidat ne va accaparer toutes les deux chambres, ce qui exercera un certain contrôle sur les actions du nouveau président.
Excellent début d'émission! Christian Medeiros répond à d'autres questions sur la répartition d'actifs dans quelques instants. Vous pouvez les poser en tout temps par courriel à moneytalklivetd.com, ou dans la boîte de questions au bas de votre écran. À présent, l'actualité du monde des affaires et un coup d'œil sur les marchés.