Le dernier rapport sur l’emploi aux États-Unis a soulevé de nouvelles préoccupations à l’égard de la santé de l’économie et a provoqué une vague de volatilité sur les marchés. Damian Fernandes, directeur général et gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, discute avec Greg Bonnell de MoneyTalk de l’importance pour les investisseurs de conserver une perspective à long terme lorsque les marchés deviennent volatils.
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* Est-ce que l’état de l’économie suscite des inquiétudes au sud de la frontière? Pour discuter de ce que les investisseurs ne doivent pas oublier pendant cette période de volatilité accrue, Damian Fernandez, directeur général et gestionnaire de portefeuille, GPTD, nous rejoint.
* Damian, merci beaucoup d’être là aujourd’hui. D’emblée, on peut commencer par parler des deux jours de repli. Que pensez-vous de ces fluctuations des marchés?
* Je pense que… D’abord, Greg, merci de m’accueillir. Vous pourriez peut-être m’inviter aussi quand le marché est haussier. Parce que j’ai l’impression que chaque fois…
* Je crois que vous êtes aussi venu lorsque le marché était haussier.
* Je sais. Je sais. Mais on est dans un marché haussier. Je m’explique. On observe un repli très classique sur les marchés. C’est-à-dire que depuis le début de l’année, l’indice S&P a augmenté de 14 %, le NASDAQ a reculé de 3 % aujourd’hui. Mais on revient au niveau où on était en juin… Le 8 juin, si ma mémoire est bonne, il y a moins de 60 jours.
* Chaque année, le marché enregistre ces baisses de 10 % à une certaine fréquence. Les gens sont enthousiastes quant au marché haussier, puis ils doivent tempérer leurs attentes face au repli. Et Anthony l’a parfaitement mis en évidence, ça a coïncidé avec une certaine faiblesse dans le secteur de la main-d’œuvre.
* Et maintenant, le marché est en phase d’observation. Mais dans l’ensemble, on est toujours sur la bonne voie. Le marché affiche toujours une hausse à deux chiffres. L’indice TSX est toujours en hausse de 7,5 %, repli actuel inclus. Et les facteurs de risque au début de l’année… un marché du travail très sain, des gains salariaux, de l’inflation, une Réserve fédérale et des banques centrales qui freinaient toujours sur le plan monétaire… toutes ces grandes variables macroéconomiques sont inversées.
* Il y a des signes d’atterrissage en douceur. La Banque du Canada réduit les taux. La Réserve fédérale américaine envisage de réduire de 50 points de base en septembre. L’inflation est en baisse. Les gains salariaux, comme on l’a vu dans le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui, le salaire horaire moyen est en baisse, il est à 3 %. Il était à 5 % l’an dernier.
* Je regarde la situation en ce moment, et je pense que la correction est très saine. Et je ne veux pas donner l’impression d’être blasé, mais… Je sais qu’une correction est saine quand le marché se replie, ce que je veux dire, c’est que, si on sous-pondère les actions, celles-ci offrent des occasions d’achat.
* On observe un repli conventionnel. Les titres à revenu fixe procurent de la stabilité, n’est-ce pas? L’an dernier, en 2022, les actions et les titres à revenu fixe ont chuté. Cette année, les titres à revenu fixe font ce qu’ils sont censés faire. C’est-à-dire fournir de l’assurance en cas de repli. On assiste donc juste à un repli conventionnel exacerbé par la faiblesse des liquidités cet été.
* Vous avez dit beaucoup de choses très intéressantes. J’aimerais revenir sur une d’entre elles, parce que j’en ai entendu parler l’autre jour. Vous avez parlé d’une baisse de 50 points de base de la Fed en septembre. Le marché commence-t-il à penser, que peut-être d’ici à la réunion de septembre, la situation justifiera que Jerome Powell ne baisse pas de 25, mais de 50 points lors de la première baisse?
* Eh bien, avant le repli d’aujourd’hui, une baisse de 50 points restait une supposition. Maintenant, après le repli, on parle vraiment de 50 points. Le marché maintient la pression sur la Fed en disant… Mais ce qui nous préoccupe, et je veux parler des risques aussi, de ce dont il faut s’inquiéter sur le marché en ce moment. Les risques non linéaires, c’est-à-dire une baisse importante des actifs financiers, qui freinerait l’activité des chefs de la direction et des sociétés et c’est là que commencerait le cercle vicieux.
* La façon dont la Fed se protège de cela, c’est l’assouplissement. À l’heure actuelle, avec l’assouplissement, on réduit le resserrement financier, on réinjecte de la confiance dans le marché. En ce moment, c’est une question de confiance. Il ne faut pas de perte de confiance, parce que la situation économique… on l’a vu dans les bénéfices. On n’a pas parlé des bénéfices, mais on est au milieu de ceux du deuxième trimestre.
* Oui, les cours de certains titres ont beaucoup fluctué, mais la croissance réelle des bénéfices sur 12 mois est positive. L’indice S&P ex-Mag Seven, pour la première fois depuis 2022, présente une croissance positive des bénéfices. Il se passe beaucoup de choses sous la surface qui ne sont pas pleinement appréciées. Et je pense que la Réserve fédérale est maintenant sur la voie de l’assouplissement. Cela favorise aussi les actifs risqués et les investisseurs. * Mettons cela en contexte pour les investisseurs en matière de stratégie. Je crois que votre mantra… Je ne sais pas si vous le dites tous les matins, quand vous vous levez, mais on m’a dit que votre mantra est : Restez calmes et continuez à capitaliser. Expliquez-nous cela.
* Eh bien, la volatilité quotidienne du marché doit être considérée comme une occasion pour les investisseurs. Qu’est-ce que je veux dire? Je pense que si on est convaincus qu’on va entrer en récession, il faut prendre des mesures correctives. Mais on n’en est pas encore là.
* L’idée de rester calme et de capitaliser lorsque le marché offre des opportunités comme aujourd’hui, lorsque des titres importants accusent une baisse de 2 %, 3 % ou sont à la peine, si vous avez fait vos recherches fondamentales, si vous êtes à l’aise avec les flux de trésorerie disponibles que ces sociétés génèrent, si vous pensez qu’on n’entrera pas en récession et qu’un atterrissage en douceur sera accompagné par des mesures d’assouplissement de la Fed, capitaliser, c’est avoir une chance d’entrer sur le marché dès maintenant et possiblement à un bon niveau.
* Tout le monde devrait faire ses recherches fondamentales sur les titres individuels, mais essayer de ne pas paniquer. Notre bureau essaie de ne pas paniquer… La thèse fondamentale a-t-elle changé? Est-ce qu’on entre en récession? Pour ce qui est de la situation dans son ensemble, je ne le pense pas.
* Parlons de l’atterrissage en douceur. C’est le scénario qui a été intégré aux marchés, n’est-ce pas? Le fait qu’on sera en mesure de maîtriser l’inflation… que l’inflation évolue dans la bonne direction… on, c’est les banques centrales. Je ne suis pas une banque centrale.
* On contrôle l’inflation. On peut réduire les taux. On n’a pas trop nui à l’économie. On va donc effectuer un atterrissage en douceur.
* Quand on a reçu des données économiques, le marché du travail aujourd’hui, le secteur manufacturier hier, il semble que certains ont commencé à remettre en question cet atterrissage en douceur. Est-ce que vous envisagez toujours qu’il va avoir lieu?
* Eh bien, je pense que le scénario de base est un atterrissage en douceur. Le marché panique parce qu’il est maintenant probable que l’atterrissage en douceur se transforme en quelque chose de pire. Mais cela ne devrait pas être considéré comme le scénario de base.
* Et la panique du marché incite en fait la Fed à appliquer sa politique d’assouplissement plus rapidement. Tout cela est presque relié. Toutefois, le scénario de base devrait être un atterrissage en douceur.
* Laissez-moi vous donner quelques chiffres pour illustrer cet atterrissage en douceur. Anthony a parfaitement mis en contexte les données sur l’emploi, mais on a créé 114 000 emplois.
* Avant la pandémie, c’était un bon chiffre, non? Nos salaires horaires augmentent actuellement de 3,7 % sur 12 mois. Ce n’est pas de l’inflation, hier on a eu les chiffres sur la productivité non agricole. Et ils sont très bons.
* Le hic, c’est qu’il faudra corroborer davantage avec l’indice manufacturier ISM d’hier. Et il était assez faible. Mais je ne sais pas si quelque chose a changé, parce que lorsqu’on compare les emplois aux données sur l’emploi du système ISM, ce sont des données objectives.
* Vous comptez le nombre de personnes qui ont un emploi, le taux de chômage, l’ISM, c’est la confiance. Vous demandez aux directeurs des achats ce qu’ils pensent de leur carnet de commandes. Et je ne sais pas comment l’expliquer, mais depuis la pandémie, les données sur l’humeur ont généralement été négatives sans être corroborées par les données objectives.
* Et il est probable que… Le mois prochain, je consulterai le système ISM pour voir si on a un rebond… mais on a une approche très conventionnelle… au début de l’année, les gens voulaient que les emplois ralentissent par rapport à leur niveau très élevé.
* Et maintenant qu’on y est, les gens paniquent. Tout va s’effondrer. Mais l’économie ne fonctionne pas de cette façon.
* On est en pleine publication des bénéfices. Le problème, ce sont les sociétés de consommation, surtout les consommateurs à faible revenu, qui semblent éprouver des difficultés. Mais qu’il s’agisse de produits industriels ou même de technologie, ils ont tous fait l’objet de révisions à la hausse. Ils ont tous relevé leurs prévisions. Or, ils n’augmentent pas leurs prévisions s’ils voient l’économie baisser en temps réel.
* Pour terminer, Damian, j’aimerais vous poser la question suivante : Le mois d’août est marqué par une faible liquidité. On a déjà connu une certaine volatilité et une certaine agitation en début de mois. Que doivent faire les investisseurs lorsqu’ils réfléchissent aux semaines à venir jusqu’à la rentrée en septembre quand les choses sérieuses reprendront?
* Greg, vous et moi sommes à Toronto. Il fait très beau dehors. Il faut peut-être arrêter de regarder les écrans, prendre un livre, écouter un balado. En août, et en particulier… Généralement, les mois d’août et de septembre sont très volatils.
* Et ce n’est qu’une combinaison de faibles liquidités au cours de l’été et du risque lié aux événements, comme c’était le cas aujourd’hui avec le nombre d’emplois amplifié. C’est tout simplement ce qui se passe. Et, oui, on peut pointer les facteurs géopolitiques, mais ils sont toujours présents.
* Et normalement, le caractère saisonnier s’améliore au fil de l’année… octobre, novembre et décembre sont de très bons mois. Je vais revenir à ce dont on parlait, la répartition et le positionnement globaux.
* En fait, je pense qu’en ce moment, si vous sous-pondérez les actions et votre répartition globale et gardez votre calme et capitalisez, vous aurez la chance de tâter le terrain. Si vous sous-pondérez les titres à revenu fixe et surpondérez les actions, les données montrent que les titres à revenu fixe sont rassurants actuellement.
* Donc, parfois, l’élément déclencheur de la panique est là. En ce moment, les gens disent qu’on est sur le point d’une récession. Mais, je le répète, 114 000 emplois ont été créés. Ils ont aussi une mesure appelée l’indice de diffusion.
* Il s’agit du nombre de secteurs qui embauchent, l’augmentation de l’emploi, moins le nombre de secteurs qui réduisent le nombre d’emplois ou qui licencient. Il est à 53 %. Il y a toujours plus de secteurs qui créent de l’emploi par rapport à ceux qui réduisent.
* Je pense simplement qu’on est dans une période d’illiquidité saisonnière. Tout le monde n’est pas là. Et on a connu une forte remontée des marchés. Il est donc très normal de voir un repli.
* Et ce repli pourrait être de quelques % inférieur. Mais, selon votre positionnement et si vous avez fait votre travail, si vous trouvez des occasions intéressantes où des sociétés qui peuvent accroître leurs flux de trésorerie, c’est ce qu’il faut faire. C’est ce qu’on cherche.
[MUSIQUE]
* Damian, merci beaucoup d’être là aujourd’hui. D’emblée, on peut commencer par parler des deux jours de repli. Que pensez-vous de ces fluctuations des marchés?
* Je pense que… D’abord, Greg, merci de m’accueillir. Vous pourriez peut-être m’inviter aussi quand le marché est haussier. Parce que j’ai l’impression que chaque fois…
* Je crois que vous êtes aussi venu lorsque le marché était haussier.
* Je sais. Je sais. Mais on est dans un marché haussier. Je m’explique. On observe un repli très classique sur les marchés. C’est-à-dire que depuis le début de l’année, l’indice S&P a augmenté de 14 %, le NASDAQ a reculé de 3 % aujourd’hui. Mais on revient au niveau où on était en juin… Le 8 juin, si ma mémoire est bonne, il y a moins de 60 jours.
* Chaque année, le marché enregistre ces baisses de 10 % à une certaine fréquence. Les gens sont enthousiastes quant au marché haussier, puis ils doivent tempérer leurs attentes face au repli. Et Anthony l’a parfaitement mis en évidence, ça a coïncidé avec une certaine faiblesse dans le secteur de la main-d’œuvre.
* Et maintenant, le marché est en phase d’observation. Mais dans l’ensemble, on est toujours sur la bonne voie. Le marché affiche toujours une hausse à deux chiffres. L’indice TSX est toujours en hausse de 7,5 %, repli actuel inclus. Et les facteurs de risque au début de l’année… un marché du travail très sain, des gains salariaux, de l’inflation, une Réserve fédérale et des banques centrales qui freinaient toujours sur le plan monétaire… toutes ces grandes variables macroéconomiques sont inversées.
* Il y a des signes d’atterrissage en douceur. La Banque du Canada réduit les taux. La Réserve fédérale américaine envisage de réduire de 50 points de base en septembre. L’inflation est en baisse. Les gains salariaux, comme on l’a vu dans le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui, le salaire horaire moyen est en baisse, il est à 3 %. Il était à 5 % l’an dernier.
* Je regarde la situation en ce moment, et je pense que la correction est très saine. Et je ne veux pas donner l’impression d’être blasé, mais… Je sais qu’une correction est saine quand le marché se replie, ce que je veux dire, c’est que, si on sous-pondère les actions, celles-ci offrent des occasions d’achat.
* On observe un repli conventionnel. Les titres à revenu fixe procurent de la stabilité, n’est-ce pas? L’an dernier, en 2022, les actions et les titres à revenu fixe ont chuté. Cette année, les titres à revenu fixe font ce qu’ils sont censés faire. C’est-à-dire fournir de l’assurance en cas de repli. On assiste donc juste à un repli conventionnel exacerbé par la faiblesse des liquidités cet été.
* Vous avez dit beaucoup de choses très intéressantes. J’aimerais revenir sur une d’entre elles, parce que j’en ai entendu parler l’autre jour. Vous avez parlé d’une baisse de 50 points de base de la Fed en septembre. Le marché commence-t-il à penser, que peut-être d’ici à la réunion de septembre, la situation justifiera que Jerome Powell ne baisse pas de 25, mais de 50 points lors de la première baisse?
* Eh bien, avant le repli d’aujourd’hui, une baisse de 50 points restait une supposition. Maintenant, après le repli, on parle vraiment de 50 points. Le marché maintient la pression sur la Fed en disant… Mais ce qui nous préoccupe, et je veux parler des risques aussi, de ce dont il faut s’inquiéter sur le marché en ce moment. Les risques non linéaires, c’est-à-dire une baisse importante des actifs financiers, qui freinerait l’activité des chefs de la direction et des sociétés et c’est là que commencerait le cercle vicieux.
* La façon dont la Fed se protège de cela, c’est l’assouplissement. À l’heure actuelle, avec l’assouplissement, on réduit le resserrement financier, on réinjecte de la confiance dans le marché. En ce moment, c’est une question de confiance. Il ne faut pas de perte de confiance, parce que la situation économique… on l’a vu dans les bénéfices. On n’a pas parlé des bénéfices, mais on est au milieu de ceux du deuxième trimestre.
* Oui, les cours de certains titres ont beaucoup fluctué, mais la croissance réelle des bénéfices sur 12 mois est positive. L’indice S&P ex-Mag Seven, pour la première fois depuis 2022, présente une croissance positive des bénéfices. Il se passe beaucoup de choses sous la surface qui ne sont pas pleinement appréciées. Et je pense que la Réserve fédérale est maintenant sur la voie de l’assouplissement. Cela favorise aussi les actifs risqués et les investisseurs. * Mettons cela en contexte pour les investisseurs en matière de stratégie. Je crois que votre mantra… Je ne sais pas si vous le dites tous les matins, quand vous vous levez, mais on m’a dit que votre mantra est : Restez calmes et continuez à capitaliser. Expliquez-nous cela.
* Eh bien, la volatilité quotidienne du marché doit être considérée comme une occasion pour les investisseurs. Qu’est-ce que je veux dire? Je pense que si on est convaincus qu’on va entrer en récession, il faut prendre des mesures correctives. Mais on n’en est pas encore là.
* L’idée de rester calme et de capitaliser lorsque le marché offre des opportunités comme aujourd’hui, lorsque des titres importants accusent une baisse de 2 %, 3 % ou sont à la peine, si vous avez fait vos recherches fondamentales, si vous êtes à l’aise avec les flux de trésorerie disponibles que ces sociétés génèrent, si vous pensez qu’on n’entrera pas en récession et qu’un atterrissage en douceur sera accompagné par des mesures d’assouplissement de la Fed, capitaliser, c’est avoir une chance d’entrer sur le marché dès maintenant et possiblement à un bon niveau.
* Tout le monde devrait faire ses recherches fondamentales sur les titres individuels, mais essayer de ne pas paniquer. Notre bureau essaie de ne pas paniquer… La thèse fondamentale a-t-elle changé? Est-ce qu’on entre en récession? Pour ce qui est de la situation dans son ensemble, je ne le pense pas.
* Parlons de l’atterrissage en douceur. C’est le scénario qui a été intégré aux marchés, n’est-ce pas? Le fait qu’on sera en mesure de maîtriser l’inflation… que l’inflation évolue dans la bonne direction… on, c’est les banques centrales. Je ne suis pas une banque centrale.
* On contrôle l’inflation. On peut réduire les taux. On n’a pas trop nui à l’économie. On va donc effectuer un atterrissage en douceur.
* Quand on a reçu des données économiques, le marché du travail aujourd’hui, le secteur manufacturier hier, il semble que certains ont commencé à remettre en question cet atterrissage en douceur. Est-ce que vous envisagez toujours qu’il va avoir lieu?
* Eh bien, je pense que le scénario de base est un atterrissage en douceur. Le marché panique parce qu’il est maintenant probable que l’atterrissage en douceur se transforme en quelque chose de pire. Mais cela ne devrait pas être considéré comme le scénario de base.
* Et la panique du marché incite en fait la Fed à appliquer sa politique d’assouplissement plus rapidement. Tout cela est presque relié. Toutefois, le scénario de base devrait être un atterrissage en douceur.
* Laissez-moi vous donner quelques chiffres pour illustrer cet atterrissage en douceur. Anthony a parfaitement mis en contexte les données sur l’emploi, mais on a créé 114 000 emplois.
* Avant la pandémie, c’était un bon chiffre, non? Nos salaires horaires augmentent actuellement de 3,7 % sur 12 mois. Ce n’est pas de l’inflation, hier on a eu les chiffres sur la productivité non agricole. Et ils sont très bons.
* Le hic, c’est qu’il faudra corroborer davantage avec l’indice manufacturier ISM d’hier. Et il était assez faible. Mais je ne sais pas si quelque chose a changé, parce que lorsqu’on compare les emplois aux données sur l’emploi du système ISM, ce sont des données objectives.
* Vous comptez le nombre de personnes qui ont un emploi, le taux de chômage, l’ISM, c’est la confiance. Vous demandez aux directeurs des achats ce qu’ils pensent de leur carnet de commandes. Et je ne sais pas comment l’expliquer, mais depuis la pandémie, les données sur l’humeur ont généralement été négatives sans être corroborées par les données objectives.
* Et il est probable que… Le mois prochain, je consulterai le système ISM pour voir si on a un rebond… mais on a une approche très conventionnelle… au début de l’année, les gens voulaient que les emplois ralentissent par rapport à leur niveau très élevé.
* Et maintenant qu’on y est, les gens paniquent. Tout va s’effondrer. Mais l’économie ne fonctionne pas de cette façon.
* On est en pleine publication des bénéfices. Le problème, ce sont les sociétés de consommation, surtout les consommateurs à faible revenu, qui semblent éprouver des difficultés. Mais qu’il s’agisse de produits industriels ou même de technologie, ils ont tous fait l’objet de révisions à la hausse. Ils ont tous relevé leurs prévisions. Or, ils n’augmentent pas leurs prévisions s’ils voient l’économie baisser en temps réel.
* Pour terminer, Damian, j’aimerais vous poser la question suivante : Le mois d’août est marqué par une faible liquidité. On a déjà connu une certaine volatilité et une certaine agitation en début de mois. Que doivent faire les investisseurs lorsqu’ils réfléchissent aux semaines à venir jusqu’à la rentrée en septembre quand les choses sérieuses reprendront?
* Greg, vous et moi sommes à Toronto. Il fait très beau dehors. Il faut peut-être arrêter de regarder les écrans, prendre un livre, écouter un balado. En août, et en particulier… Généralement, les mois d’août et de septembre sont très volatils.
* Et ce n’est qu’une combinaison de faibles liquidités au cours de l’été et du risque lié aux événements, comme c’était le cas aujourd’hui avec le nombre d’emplois amplifié. C’est tout simplement ce qui se passe. Et, oui, on peut pointer les facteurs géopolitiques, mais ils sont toujours présents.
* Et normalement, le caractère saisonnier s’améliore au fil de l’année… octobre, novembre et décembre sont de très bons mois. Je vais revenir à ce dont on parlait, la répartition et le positionnement globaux.
* En fait, je pense qu’en ce moment, si vous sous-pondérez les actions et votre répartition globale et gardez votre calme et capitalisez, vous aurez la chance de tâter le terrain. Si vous sous-pondérez les titres à revenu fixe et surpondérez les actions, les données montrent que les titres à revenu fixe sont rassurants actuellement.
* Donc, parfois, l’élément déclencheur de la panique est là. En ce moment, les gens disent qu’on est sur le point d’une récession. Mais, je le répète, 114 000 emplois ont été créés. Ils ont aussi une mesure appelée l’indice de diffusion.
* Il s’agit du nombre de secteurs qui embauchent, l’augmentation de l’emploi, moins le nombre de secteurs qui réduisent le nombre d’emplois ou qui licencient. Il est à 53 %. Il y a toujours plus de secteurs qui créent de l’emploi par rapport à ceux qui réduisent.
* Je pense simplement qu’on est dans une période d’illiquidité saisonnière. Tout le monde n’est pas là. Et on a connu une forte remontée des marchés. Il est donc très normal de voir un repli.
* Et ce repli pourrait être de quelques % inférieur. Mais, selon votre positionnement et si vous avez fait votre travail, si vous trouvez des occasions intéressantes où des sociétés qui peuvent accroître leurs flux de trésorerie, c’est ce qu’il faut faire. C’est ce qu’on cherche.
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