
L’inflation demeure élevée, mais la hausse des prix pourrait ne pas nuire à l’ensemble des ventes au détail, affirme Ben Gossack, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD. Kim Parlee et Ben expliquent comment les marques et les détaillants de luxe pourraient profiter de la hausse des prix.
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[LOGO AUDIO] Le Vendredi fou tombe cette semaine, alors que l’inflation est à son niveau le plus élevé depuis le début des années 80. Et cela réduit le pouvoir d’achat des acheteurs. Pourtant, mon invité affirme que les prix élevés ne nuisent pas à tous les détaillants. En fait, certaines marques et certains détaillants profitent de la hausse des prix. Ben Gossack se joint à moi aujourd’hui. Il est gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD. C’est un plaisir de vous accueillir. Je suis ravi d’être ici. Et quel moment bien choisi pour parler de la consommation. C’est l’Action de grâce demain. C’est le Vendredi fou. Mais au vu de mon courriel, on pourrait croire que le Vendredi fou était la semaine dernière, car j’ai reçu beaucoup de promotions. Oui, et j’ai en fait déjà profité… de certaines de ces promotions. J’ai aussi remarqué qu’il se passait beaucoup de choses très tôt. Qu’est-ce que vous anticipez? Regardons les consommateurs américains… vous savez, j’aime les données. Je regarde toujours… le prix des maisons commence à baisser. Les gens commencent à être pénalisés. L’épargne a diminué. Dans quel état se trouvent-ils? Je pense que la plupart des gens ont une vision pessimiste du consommateur lambda, en ce sens qu’on a une hausse des taux d’intérêt. On a de l’inflation. Les coûts de l’énergie ont augmenté. Les taux hypothécaires ont augmenté. Les gens s’inquiètent pour le consommateur. Certains segments de la consommation ont fléchi. Mais comme vous l’avez dit dans l’introduction, il y a d’autres segments qui sont solides et les dépenses continueront tout au long de cette période des fêtes. Je suppose que les segments font référence à ceux qui ont de l’argent et ceux qui n’en ont pas autant. Et ceux qui n’en ont pas autant vont être davantage pénalisés, comme on le voit souvent lors des replis. Je sais que vous revenez d’une conférence sur le commerce de détail. Et vous en êtes venu à la conclusion que… ou vous avez vu que certaines de ces marques ne sont pas inquiètes ou n’ont pas peur du contexte inflationniste. J’ai été très pessimiste. On a parlé du commerce de détail et des difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement, aux stocks, à l’organisation des promotions. Et c’est vrai, mais pas pour tout le monde. Ce qui m’a surpris, c’est que certaines marques augmentent leurs prix. Et elles ne voient aucune répercussion sur l’élasticité. KIM PARLEE : Elles augmentent leurs prix? Oui, elles augmentent leurs prix. En fait, cela accroît la demande pour leur produit. C’est le bien de Giffen. Je me souviens de mes cours d’économie. Vous avez ici un graphique qui montre votre façon de penser par rapport à ce que vous voyez en ce moment. Il s’agit de la croissance des salaires de la Fed d’Atlanta selon le niveau de salaire. Pourriez-vous me donner vos impressions? BEN GOSSACK : Je voulais utiliser quelques anecdotes des réunions pour les données. Et j’encourage tout le monde à consulter certains des sites Web de la Réserve fédérale. On examine la croissance des salaires. Et c’est une moyenne mobile sur 12 mois. La ligne bleue au milieu représente l’ensemble. Il est d’environ 6 %. En comparaison, le dernier rapport sur l’inflation indiquait 7,7. Dans l’ensemble, le consommateur n’est pas en trop mauvaise posture s’il suit plus ou moins le rythme de l’inflation. Mais il y a deux mondes. La ligne du haut correspond au salaire le plus élevé. Il s’agit des salaires à six chiffres. Ils gagnent 7,5 %. Il n’y a pas d’inflation pour eux. Ils peuvent continuer à dépenser. Leurs comptes bancaires demeurent solides par rapport aux niveaux antérieurs à la COVID. C’est l’employé du quartile inférieur qui gagne 4,5 % qui voit son pouvoir d’achat diminuer. C’est là que les activités baissent ou que les gens reportent leurs achats. Il y a des conséquences politiques plus importantes. Les gens doivent réfléchir, les gouvernements et les politiciens, sur ce que cela signifie vraiment. Mais du point de vue des placements, où sont ceux qui obtiennent une hausse de 7,5 % de salaire? Et je sais que cela vous amène au luxe. Oui. Comme je l’ai déjà dit, on a évité tous les détaillants. Et après la conférence, je pense qu’il y a une occasion à saisir dans le luxe. Encore une fois, le segment du luxe uber continue d’afficher de bons résultats. Cette croissance est aussi largement attribuable à des tendances à long terme. Le luxe augmente de 6 % à 10 % chaque année. Cette tendance est dictée par les besoins humains. Vous achetez un beau produit de marque. Cela vous donne confiance. Vous vous sentez bien dans votre peau. Cela peut aussi simplement être le moyen de montrer que vous avez réussi. Et c’est cette nature humaine qui est constante année après année. Et c’est pourquoi ces marques de luxe, ces marques uber, sont très populaires. Je pense aussi qu’après la COVID, la vie n’est pas meilleure. Il y a une guerre en Europe de l’Est. Il y a l’inflation. Beaucoup de gens veulent quelque chose de beau, et tout de suite. Et ils ont les moyens et la capacité d’acheter ces jolies choses. Ils ne vont pas acheter un bac de crème glacée. Ils vont acheter un produit Gucci. Quand vous parlez du luxe uber, quels sont les types de secteurs, de titres et autres qui font partie du luxe uber? Pas des titres précis, mais le genre de choses auxquelles vous pensez. Alors. Il peut s’agir de produits en cuir haut de gamme. Il peut s’agir de bijoux. Il peut même s’agir d’une voiture de sport de luxe. On considère le secteur de l’automobile comme une catégorie spécifique. Mais une Ferrari, une Porsche sont également considérées comme haut de gamme. Et la demande pour ces types de véhicules est insatiable. On voit une résilience. Et je comprends votre thèse avec la croissance des salaires. Mais lorsque je regarde mes fils de médias sociaux, je vois des mises à pied. Je vois des mises à pied chez Twitter. Je vois des mises à pied chez Facebook. Et ce sont des emplois de cols blancs. Certains d’entre eux sont des ingénieurs en logiciel qui réussissent bien. Est-ce que cela vous inquiète? Compte tenu du niveau des taux d’intérêt, on devrait tous être préoccupés par le fait que le marché de l’emploi finira par se fissurer. Cela dit, il fait preuve de résilience, même à un faible niveau. J’ai parlé à un responsable de restaurant. Il trouve des gestionnaires, mais il n’arrive pas à trouver de serveurs. Et il est prêt à payer, quoi que ce soit, même aujourd’hui, pour les serveurs. Pour les travailleurs du secteur de la haute technologie, oui, il y a des mises à pied. On parle de 6 000 emplois, 10 000 emplois. C’est quelque chose qu’on doit surveiller. Cela ne figure pas dans les demandes initiales de prestations d’assurance-chômage. Mais pensez aussi à toutes les autres entreprises qui sont en pleine transformation numérique. Elles ne pouvaient pas embaucher ces employés, car ils avaient de meilleures opportunités chez Facebook et chez Amazon. Même s’ils sont mis à pied, je pense qu’ils seront récupérés par un grand nombre de ces entreprises qui avaient besoin de ce talent mais qui n’avaient pas les moyens de se le procurer. Alors. Alors. Le décalage entre les talents et la demande persiste. Oui. Vu vos perspectives optimistes à l’égard du secteur du luxe et du secteur haut de gamme, quels noms ont retenu votre attention? Alors. Encore une fois, quand on parle de luxe uber, on parle d’articles de cuir haut de gamme, d’accessoires, de prêt-à-porter. Les noms qui me viennent à l’esprit sont LVMH, Hermès. Je pense qu’il y a une occasion extraordinaire ici, on doit vraiment creuser. Il y a beaucoup de marques. Encore une fois, tout le monde veut abandonner le milieu de gamme et passer au haut de gamme parce qu’on peut justifier une hausse des prix. Il y a plusieurs marques qui tentent cette stratégie. Je reviendrai avec plaisir vous parler des noms qu’on découvre. Si elles réussissent, le cours de leurs actions s’appréciera. KIM PARLEE : C’était une conversation intéressante, Ben. Merci encore d’avoir été des nôtres. Merci de l’invitation. [MUSIQUE]