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Après une remontée impressionnante au cours de l’été, la récente remontée des marchés boursiers s’essouffle, cédant la place aux inquiétudes suscitées par le resserrement de la politique monétaire et le ralentissement économique. Greg Bonnell discute avec Phil Davis, fondateur de philstockworld.com, des risques qui pèsent sur les marchés et de ses perspectives pour l’année.
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[LOGO AUDIO] Bienvenue à Parlons argent. Je m’appelle Greg Bonnell et je remplace Kim Parlee cette semaine. Bien sûr, l’été tire à sa fin, et la remontée estivale des actions est mise à rude épreuve. Comment se comporteront les marchés à l’approche de l’automne? Je suis accompagné de Phil Davis, fondateur de philstockworld.com. Phil, c’est un plaisir de vous accueillir. J’aimerais que vous commenciez par expliquer à l’auditoire en quoi consiste votre discipline. Vous n’êtes pas un analyste technique. Vous avez étudié les paramètres fondamentaux, mais vous utilisez beaucoup de graphiques dans votre travail. Expliquez-nous le processus que vous suivez. Oui, bien sûr. Bonjour, Greg! On est des fondamentalistes et, essentiellement, on analyse les 10 principaux titres de l’indice NASDAQ et les 20 principaux titres de l’indice S&P. Pour ce qui est du NASDAQ, les 10 titres les plus performants représentent environ 60 % de l’indice. Pour ce qui est de l’indice S&P, ils représentent 45 % de l’indice. Alors, quand on sait ce que ces sociétés vont faire... en fait, on appelle le NASDAQ l’AppleDAQ, parce qu’Apple représente actuellement 20 % du NASDAQ, alors, en réalité, il n’y a que ce qu’Apple fait qui compte. On analyse donc les positions, puis on détermine une juste valeur pour l’indice global. Et puis on utilise ces valeurs, et on applique ce qui... c’est un système semblable à celui de Fibonacci, qui nous permet de voir les bandes auxquelles on s’attend pour les sommets et les creux autour de la juste valeur qu’on a pour l’indice. Bien sûr, on tient aussi compte des macros et de ce qui se passe autrement. Mais ce n’est pas une évaluation technique. On ne fait qu’inscrire ces données-là dans un graphique pour illustrer la direction que ça prend. Mais ce sont vraiment des chiffres. Par le passé, on faisait ça dans des feuilles de calcul. GREG BONNELL : Les bonnes vieilles feuilles de calcul! Maintenant vous utilisez des graphiques. On a maintenant un graphique qui montre à l’auditoire certaines des bandes dont vous parlez, l’indice S&P. On va l’afficher et, bien sûr, si vous pouviez nous l’expliquer. Je vois quelques lignes ici. Des rebonds forts, des rebonds faibles. Expliquez-moi tout ça. PHIL DAVIS : Oui, bien sûr. Eh bien, on a ce qu’on appelle la règle des 5 %. Et la règle des 5 % indique que le marché a tendance à évoluer par tranches de 5 %. Comme je l’ai dit, c’est en quelque sorte une déclinaison des retracements de Fibonacci, mais plus pour l’ère informatique. Autrement dit, ce ne sont pas des mouvements naturels. Ce sont des mouvements informatisés, car de nos jours, 90 % des opérations se font au moyen d’ordinateurs. Une fois qu’on a établi notre base de référence, qui est dans ce cas-ci 4 000 pour l’indice S&P, on montre les fluctuations à la hausse et à la baisse par rapport à 4 000. Dans ce cas-ci, ce n’est pas du tout une coïncidence. On a atteint 4 800, soit 20 % de plus que la ligne de 4 000. Et si on divise cet écart de 800 points par 5, on obtient cinq blocs de 160 points où il fluctue. Les deux premiers représentent le rebond fort, le rebond faible, puis le rebond fort, à 160 points les uns des autres. Ce sont les courbes qu’on considère, en fonction d’autres facteurs, comme étant les plus élevées, parce qu’on ne pense pas que les évaluations justifient une hausse, et les macros ne sont pas favorables à une hausse en ce moment. Donc c’est comme une rivière qui va prendre une certaine direction, et on peut très bien la prévoir. Mais s’il pleut beaucoup, on se dira : « Eh bien, peut-être va-t-elle aller peu plus dans ce sens-là ou dans l’autre. » C’est ce que c’est. Essentiellement, il y a un flux de ce que les gens sont prêts à payer pour les actions, mais celles-ci sont parfois touchées par une frénésie au sein du NASDAQ, ou si les gens pensent que les choses s’améliorent, ils croient aussi que la Fed va se relâcher. Quoi qu’il en soit, ça ajuste les habitudes de négociation des investisseurs, mais seulement dans une certaine fourchette. On ne s’attendra jamais à ce que la rivière fasse un soudain virage à droite et aille dans une autre ville. Ça ne fonctionne pas comme ça. GREG BONNELL : [PETITS RIRES] C’est une excellente façon de l’expliquer. Comme vous l’avez dit, même si vous aviez ce graphique et que vous nous avez expliqué la méthode, vous n’êtes pas un technicien. Vous étudiez les paramètres fondamentaux. Alors parlons-en. Ce qui nous inquiétait au premier semestre de l’année et qui a entraîné ce repli, eh bien on s’inquiète toujours des mêmes choses. Alors à l’approche de l’automne, sur quoi doit-on porter notre attention? [RIRES] Sur quoi doit-on porter notre attention? Voyons voir. Premièrement, évidemment, ce qui est le plus important, c’est qu’en Ukraine, il y a une centrale nucléaire où les employés travaillent sous la menace des Russes, parce que les Russes se sont emparés de la centrale et forcent tous les travailleurs à rester et à s’assurer que la centrale n’explose pas. Un accident va inévitablement se produire. La COVID pourrait revenir. La récession approche. Que ce soit une légère récession ou une grande récession, on ne le sait pas encore, alors on surveille nos chiffres de très près, en particulier les données sur l’emploi et les données sur le commerce de détail. On porte attention à ce que font les consommateurs. Le marché immobilier chinois pourrait s’effondrer complètement, ce qui ferait chuter les banques. Et si les banques commencent... ça pourrait être contagieux partout dans le monde. Ce genre de choses. Juste quelques aspects qui pourraient mal tourner. GREG BONNELL : D’accord, ce sont des problèmes assez importants, et évidemment le genre de choses qui empêchent les gens de dormir. Et pourtant, tout au long de la remontée estivale, il semblait que les investisseurs voulaient négocier dans ces conditions-là. Risquons-nous de connaître un autre repli important après ce léger rebond en juin? Certainement. Comme je l’ai dit, la ligne de la juste valeur pour l’indice S&P est à 4 000. Maintenant, on est seulement à 4 100 environ. Je ne sais pas où on en est aujourd’hui, mais on est à environ 4 130, 4 140. Donc on est maintenant à ce qu’on appelle la ligne du rebond faible. Et franchement, c’est une fourchette qu’on avait prédite il y a un an. Ce sont les mêmes lignes qu’on a utilisées tout au long de l’année, car c’est ce qu’on a dit qui se produirait cette année. Alors franchement, on est satisfaits. En fait, c’est de cette façon qu’on a négocié cette fourchette-là. Devrait-elle baisser? Oui, elle pourrait revenir à 4 000, après quoi on la réévaluerait. Tout dépend de ce qui se passe à Jackson Hole cette fin de semaine, car le dollar est très solide en ce moment. Ça exerce des pressions baissières sur les marchés. Et en théorie, à Jackson Hole, je m’attends à ce que les Européens se disent : « L’euro doit valoir au moins un dollar, alors il faut faire quelque chose à propos de ça. » Si ça affaiblit un peu le dollar, je pense qu’au cours de la fin de semaine, on devrait obtenir un peu moins pour le dollar, ce qui va atténuer un peu les pressions. Donc je ne crois pas qu’on va glisser sous la ligne des 4 000. Je pense qu’on va demeurer dans la tranche supérieure de la fourchette, à moins que la situation empire. GREG BONNELL : Phil, si on est optimistes... et je suis d’accord avec vous qu’il ne manque pas de raisons de s’inquiéter dans ce monde. Mais, si on se montre optimistes, qu’est-ce qui pourrait bien aller pour nous, en tant qu’investisseurs, pour le reste de l’année? Eh bien, la dépréciation du dollar, ce n’est pas vraiment quelque chose qui va bien, mais ça pourrait aider les marchés. L’inflation pourrait se calmer. La Fed pourrait se calmer à propos de l’inflation et dire qu’elle va effectuer un resserrement que de 50 points à la prochaine réunion, peut-être de 25 par la suite. Dès que les gens vont entendre le mot « 25 » sortir de la bouche de la Fed, ils vont retourner dans les actions. Les nouveaux vaccins qui vont être lancés en septembre pourraient avoir pour effet de réduire considérablement la COVID, et c’est quelque chose qu’on pourrait reléguer aux oubliettes. Ce serait énorme, surtout si la Chine pouvait commencer à rouvrir. Ce serait gigantesque. Si on commence à combler ces emplois de façon significative, surtout aux États-Unis, où il y a un énorme problème avec les personnes qui ne sont pas sur le marché du travail. Si les gens joignent la population active et retournent sur le marché du travail, ce qui est probable, parce qu’en raison de l’inflation, les personnes qui ne travaillent pas doivent commencer à travailler, même si c’est dans la famille.. On pourrait avoir besoin de cet argent supplémentaire. Si on fait entrer plus de gens sur le marché du travail et qu’on comble ces emplois-là, c’est la meilleure façon d’y arriver, et ça pourrait entraîner une belle remontée de l’économie. [LOGO AUDIO] [MUSIQUE]