
Le secteur automobile américain a connu un solide début d’année 2021, et en avril, les ventes de véhicules ont atteint leur plus haut niveau depuis juillet 2005. Anthony Okolie et Andrew Hencic, économiste, Groupe Banque TD, discutent des risques que pose la pénurie mondiale de micropuces pour le secteur.
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Andrew, tu dis dans ton rapport que les ventes de véhicules aux États-Unis sont en hausse. Que se passe-t-il actuellement dans ce secteur?
Eh bien, nous observons une très forte demande. Le mois dernier, ces ventes ont atteint environ 18,5 millions de véhicules sur une base annuelle désaisonnalisée. Et pareil le mois d’avant, avec 18 millions de véhicules, toujours sur la même base. Ce sont des chiffres de demande très forts et solides.
Pour mettre les choses en perspective, en avril 2019, un chiffre comparable aurait été d’environ 16,6 millions. Il s’agit donc d’une demande très forte à l’approche du printemps.
Alors, pourquoi cette croissance dans le secteur automobile américain?
Eh bien, je pense qu’il y a une combinaison de facteurs. Tout d’abord, pendant la pandémie, beaucoup de gens ont en quelque sorte retardé leurs achats. Il y a donc une très forte demande refoulée, parce que les gens ne travaillaient pas ou que les concessionnaires automobiles étaient fermés, peu importe. Les gens ont marqué une pause et n’ont pas fait ces achats.
Maintenant que la vie reprend peu à peu son cours, les gens sortent et envisagent d’acheter une nouvelle voiture. De toute évidence, la reprise économique au sens large, les transferts financiers, l’effort de vaccination couronné de succès, tout se combine pour générer ce type d’activité économique prospère. La demande est donc très forte.
Pour ce qui est des détails et des nuances, l’une des choses que nous suivons, c’est la flambée des prix des véhicules d’occasion. Ils ont augmenté d’un peu plus de 50 % sur 12 mois à compter d’avril. Et donc pour les personnes qui se demandent s’il est temps ou non de changer de véhicule, la hausse des prix des véhicules d’occasion a vraiment fait grimper les valeurs de reprise. Cette décision devient donc un peu plus facile, peut-être, si vous voulez changer de véhicule.
D’accord. Nous ne pouvons parler de ce secteur sans parler des véhicules électriques. Peux-tu nous éclairer sur ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine?
Bien sûr. Le marché des véhicules électriques est encore une très petite part du secteur aux États-Unis, environ 2 % du marché. Mais de notre point de vue, trois points sautent aux yeux, et trois points qui, selon nous, seront examinés et qui pourraient être résolus à l’avenir. C’est le prix d’achat, les véhicules électriques sont plus chers que les modèles à moteur à combustion interne.
Le nombre de modèles proposés est limité. Il n’y a pas autant de choix sur le marché des véhicules électriques. Pour finir, il y a la crainte liée à l’autonomie. Les gens sont inquiets. S’ils achètent un véhicule électrique, pourront-ils aller aussi loin qu’ils le souhaitent? Aussi loin qu’avec un moteur à combustion interne? Sur la question de la gamme de modèles, les constructeurs en prennent bonne note, et passent à l’action. Ils élargissent les gammes de modèles.
À lui seul, GM prévoit de lancer une trentaine de modèles électriques d’ici 2025. La plupart d’entre eux, ou beaucoup d’entre eux, je devrais dire, seront disponibles aux États-Unis. On voit donc une réaction des constructeurs sur ce point. En ce qui concerne la crainte liée à l’autonomie et le prix d’achat, nous surveillons en ce moment l’objectif de l’administration Biden de, entre guillemets, « conquérir le marché des véhicules électriques ».
Les propositions en question prévoient environ 100 milliards de dollars de remise pour vraiment réduire le coût initial, et environ 15 milliards de dollars pour construire environ un demi-million de bornes de recharge à travers les États-Unis et rassurer les consommateurs sur l’autonomie. Cette combinaison de facteurs contribue vraiment à stimuler ce marché.
Selon toi, quels sont les principaux risques à venir pour le secteur automobile américain?
Eh bien, c’est l’approvisionnement avant tout. Nous avons tous vu les articles sur les pénuries de semiconducteurs et d’autres composants clés qui affectent vraiment la production. Ce n’est rien par rapport à ce que nous avons vu au printemps dernier avec les fermetures à grande échelle en réponse à la pandémie, mais il y a toujours des fermetures d’usines par intermittence.
Ça fait baisser les stocks. En mars, les stocks de véhicules légers ont baissé d’environ 10 %, c’est donc un élément que nous surveillons, car cela a une incidence sur la production. Les chiffres de la production d’avril ont été revus. Les projections de production ont également été revues à la baisse. On se demande donc si les gens vont pouvoir se procurer les voitures qu’ils veulent.
Compte tenu de tout ça, quelles sont les perspectives pour le secteur automobile à court et à moyen terme?
Les problèmes d’approvisionnement posent un risque plus important que le scénario de base. Nous prévoyons toujours une expansion très robuste. Les chiffres des ventes de mars et avril étaient très forts. En fait, le phénomène que nous attendions pour la deuxième moitié de l’année a été anticipé. Les gens sortent et font les achats qui ont été retardés depuis 2020.
Nous attendons donc un marché très prospère à court et à moyen terme, Et pensons que les problèmes d’approvisionnement vont lentement se régler d’eux-mêmes.
Andrew, merci beaucoup du temps que tu nous as accordé.
Merci beaucoup de l’invitation Anthony.
[MUSIQUE]
Eh bien, nous observons une très forte demande. Le mois dernier, ces ventes ont atteint environ 18,5 millions de véhicules sur une base annuelle désaisonnalisée. Et pareil le mois d’avant, avec 18 millions de véhicules, toujours sur la même base. Ce sont des chiffres de demande très forts et solides.
Pour mettre les choses en perspective, en avril 2019, un chiffre comparable aurait été d’environ 16,6 millions. Il s’agit donc d’une demande très forte à l’approche du printemps.
Alors, pourquoi cette croissance dans le secteur automobile américain?
Eh bien, je pense qu’il y a une combinaison de facteurs. Tout d’abord, pendant la pandémie, beaucoup de gens ont en quelque sorte retardé leurs achats. Il y a donc une très forte demande refoulée, parce que les gens ne travaillaient pas ou que les concessionnaires automobiles étaient fermés, peu importe. Les gens ont marqué une pause et n’ont pas fait ces achats.
Maintenant que la vie reprend peu à peu son cours, les gens sortent et envisagent d’acheter une nouvelle voiture. De toute évidence, la reprise économique au sens large, les transferts financiers, l’effort de vaccination couronné de succès, tout se combine pour générer ce type d’activité économique prospère. La demande est donc très forte.
Pour ce qui est des détails et des nuances, l’une des choses que nous suivons, c’est la flambée des prix des véhicules d’occasion. Ils ont augmenté d’un peu plus de 50 % sur 12 mois à compter d’avril. Et donc pour les personnes qui se demandent s’il est temps ou non de changer de véhicule, la hausse des prix des véhicules d’occasion a vraiment fait grimper les valeurs de reprise. Cette décision devient donc un peu plus facile, peut-être, si vous voulez changer de véhicule.
D’accord. Nous ne pouvons parler de ce secteur sans parler des véhicules électriques. Peux-tu nous éclairer sur ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine?
Bien sûr. Le marché des véhicules électriques est encore une très petite part du secteur aux États-Unis, environ 2 % du marché. Mais de notre point de vue, trois points sautent aux yeux, et trois points qui, selon nous, seront examinés et qui pourraient être résolus à l’avenir. C’est le prix d’achat, les véhicules électriques sont plus chers que les modèles à moteur à combustion interne.
Le nombre de modèles proposés est limité. Il n’y a pas autant de choix sur le marché des véhicules électriques. Pour finir, il y a la crainte liée à l’autonomie. Les gens sont inquiets. S’ils achètent un véhicule électrique, pourront-ils aller aussi loin qu’ils le souhaitent? Aussi loin qu’avec un moteur à combustion interne? Sur la question de la gamme de modèles, les constructeurs en prennent bonne note, et passent à l’action. Ils élargissent les gammes de modèles.
À lui seul, GM prévoit de lancer une trentaine de modèles électriques d’ici 2025. La plupart d’entre eux, ou beaucoup d’entre eux, je devrais dire, seront disponibles aux États-Unis. On voit donc une réaction des constructeurs sur ce point. En ce qui concerne la crainte liée à l’autonomie et le prix d’achat, nous surveillons en ce moment l’objectif de l’administration Biden de, entre guillemets, « conquérir le marché des véhicules électriques ».
Les propositions en question prévoient environ 100 milliards de dollars de remise pour vraiment réduire le coût initial, et environ 15 milliards de dollars pour construire environ un demi-million de bornes de recharge à travers les États-Unis et rassurer les consommateurs sur l’autonomie. Cette combinaison de facteurs contribue vraiment à stimuler ce marché.
Selon toi, quels sont les principaux risques à venir pour le secteur automobile américain?
Eh bien, c’est l’approvisionnement avant tout. Nous avons tous vu les articles sur les pénuries de semiconducteurs et d’autres composants clés qui affectent vraiment la production. Ce n’est rien par rapport à ce que nous avons vu au printemps dernier avec les fermetures à grande échelle en réponse à la pandémie, mais il y a toujours des fermetures d’usines par intermittence.
Ça fait baisser les stocks. En mars, les stocks de véhicules légers ont baissé d’environ 10 %, c’est donc un élément que nous surveillons, car cela a une incidence sur la production. Les chiffres de la production d’avril ont été revus. Les projections de production ont également été revues à la baisse. On se demande donc si les gens vont pouvoir se procurer les voitures qu’ils veulent.
Compte tenu de tout ça, quelles sont les perspectives pour le secteur automobile à court et à moyen terme?
Les problèmes d’approvisionnement posent un risque plus important que le scénario de base. Nous prévoyons toujours une expansion très robuste. Les chiffres des ventes de mars et avril étaient très forts. En fait, le phénomène que nous attendions pour la deuxième moitié de l’année a été anticipé. Les gens sortent et font les achats qui ont été retardés depuis 2020.
Nous attendons donc un marché très prospère à court et à moyen terme, Et pensons que les problèmes d’approvisionnement vont lentement se régler d’eux-mêmes.
Andrew, merci beaucoup du temps que tu nous as accordé.
Merci beaucoup de l’invitation Anthony.
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