Un nouveau variant de la COVID-19, appelé BA.2, pourrait bientôt devenir la souche dominante au Canada, alors que les responsables mentionnent une sixième vague d’infections potentielle. Tarik Aeta, analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD, fait le point sur l’état du virus.
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[MUSIQUE]
Peu de temps après que les provinces ont commencé à lever leurs restrictions liées à la COVID-19, un nouveau variant, appelé BA.2, a commencé à apparaître, et il a pris le contrôle, menaçant de créer une sixième vague d’infections. Je reçois Tarik Aeta, qui va nous expliquer ce qu’il surveille et ce qu’il faudrait surveiller au fur et à mesure que la situation évolue. Il est analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD. Tarik, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je sais qu’officiellement, maintenant, je crois qu’on est dans la sixième vague. À quoi faut-il s’attendre?
Alors oui, on est maintenant dans la sixième vague au Canada depuis la mi-mars. Et cette hausse des cas est en fait alimentée par deux facteurs. Tout d’abord, à l’échelle du pays, de nombreuses restrictions liées à la COVID ont été levées, y compris les masques, et ça favorise naturellement une plus grande propagation. Deuxièmement, comme vous l’avez mentionné, il y a la montée d’un deuxième variant d’Omicron, appelé BA.2, qui est légèrement plus contagieux. Mais ceci dit, je ne serais pas trop inquiet à propos de cette sixième vague. Et c’est parce qu’on est fondamentalement dans une situation très différente en ce moment par rapport aux vagues précédentes.
Tout d’abord, plus de 80 % des Canadiens sont entièrement vaccinés. Et la moitié d’entre nous a reçu une dose de rappel. Et si on ajoute à ça l’importante immunité naturelle découlant de la récente vague d’Omicron, l’immunité de la population n’a jamais été aussi élevée. Alors toutes les données donnent à penser que cette vague va être moins importante que la dernière.
Que devrait-on savoir sur le variant BA.2? Vous avez dit qu’il est un peu plus contagieux, mais vous avez aussi mentionné tous les excellents facteurs qui sont en place en ce moment. Alors que devrait-on savoir?
Oui, alors le variant BA.2 n’est qu’un sous-variant d’Omicron. Comparativement au variant BA.1, qui est le variant initial d’Omicron, le variant BA.2 présente 28 mutations supplémentaires. Et les données indiquent qu’il est de 30 % à 50 % plus contagieux, mais pas plus dangereux. Parce qu’il est plus contagieux, on constate que le variant BA.2 est devenu la principale souche dans le monde, avec plus de 80 % des cas de COVID à l’échelle mondiale qui proviennent maintenant du variant BA.2. Mais, encore une fois, non, je ne suis pas trop inquiet, étant donné qu’on vient de traverser une importante vague d’Omicron. Ça a procuré une immunité naturelle à une grande partie de la population, non seulement au Canada, mais à l’échelle mondiale, ce qui devrait rendre la vague moins grave, comme on l’a mentionné.
On entend de plus en plus... par exemple, juste en Ontario, pour ceux qui vivent ici, que le quatrième vaccin est offert aux personnes immunodéprimées de plus de 60 ans. Si on regarde les doses de rappel et même le développement des vaccins, prévoyez-vous qu’ils vont en distribuer de plus en plus? Et vous attendez-vous à ce que le développement des vaccins se poursuive? Pourrait-il y en avoir un qui soit efficace contre toutes les mutations à un moment donné?
Oui. Donc oui, absolument, les quatrièmes doses arrivent aux États-Unis. Elles ont été approuvées à la fin de mars. Au Canada, le Comité consultatif national de l’immunisation recommande également une quatrième dose pour les plus de 70 ans. Et l’Ontario les distribue aux plus de 60 ans.
Et en ce qui concerne le développement des vaccins, oui, Pfizer et Moderna travaillent à des vaccins améliorés pour lutter contre Omicron. Pfizer et BioNTech vont finir leurs essais cliniques en avril. Les données pourront ensuite être transmises aux organismes de réglementation. Mais étant donné que les vaccins existants fonctionnent toujours assez bien et que le nombre d’hospitalisations a considérablement diminué, il n’est pas urgent de les éliminer.
Et je dirais aussi, pour terminer, ce qui est encore plus intéressant, qu’on va avoir un échéancier mis à jour pour un vaccin contre la COVID et la grippe. Moderna est en train d’en développer un. La première phase va avoir lieu plus tard cette année. Mais il va falloir deux ans pour mettre au point ce produit, alors il ne faut pas s’attendre à voir de sitôt le vaccin contre la COVID et la grippe à la pharmacie locale, mais c’est quelque chose à surveiller au cours des deux prochaines années.
Je sais que vous surveillez aussi les antiviraux. Qu’est-ce qui se passe de ce côté-là?
Oui. Alors oui, en ce qui concerne les antiviraux, le Paxlovid de Pfizer, comme on l’a déjà mentionné, change la donne, car il réduit le risque d’hospitalisation de 89 % lorsqu’il est administré tôt aux patients à risque élevé. Mais les stocks sont très limités. Au premier trimestre, Pfizer n’a fabriqué des doses que pour six millions de patients. Ce nombre va augmenter pour atteindre 45 millions de patients d’ici le troisième trimestre.
Entre-temps, la plupart des pays, y compris le Canada, réservent le Paxlovid aux personnes à risque élevé. On parle des personnes non vaccinées, celles de plus de 70 ans ou celles qui souffrent de plusieurs maladies sous-jacentes.
Dernière question, Tarik. Qu’allez-vous surveiller, simplement pour comprendre la gravité et les dangers potentiels des nouveaux variants? Je sais qu’on surveille de près ce qui se passe en Chine, où de nombreuses régions sont confinées. Sur quoi portez-vous votre attention?
Oui. Alors oui, à l’avenir, il est inévitable qu’on va continuer d’avoir plus de variants au fil du temps. Ce qu’il faut surtout surveiller avec ces variants, c’est à quel point ils sont plus contagieux à mesure qu’on va obtenir des données. Mais autrement, si on prend un peu de recul et qu’on examine la situation dans son ensemble, le principal point à retenir, c’est que la COVID est en train de passer d’un état pandémique à endémique en 2022. Et la combinaison de vaccins et d’antiviraux signifie que la société va enfin être en mesure de vivre avec la COVID à l’avenir. Donc, même si un nouveau variant voit le jour au cours des prochains trimestres, il est certain qu’on ne reviendra pas à la case zéro.
Tarik, c’est toujours un plaisir. Merci.
Merci, Kim.
[MUSIQUE]
Peu de temps après que les provinces ont commencé à lever leurs restrictions liées à la COVID-19, un nouveau variant, appelé BA.2, a commencé à apparaître, et il a pris le contrôle, menaçant de créer une sixième vague d’infections. Je reçois Tarik Aeta, qui va nous expliquer ce qu’il surveille et ce qu’il faudrait surveiller au fur et à mesure que la situation évolue. Il est analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD. Tarik, c’est toujours un plaisir de vous avoir avec nous. Je sais qu’officiellement, maintenant, je crois qu’on est dans la sixième vague. À quoi faut-il s’attendre?
Alors oui, on est maintenant dans la sixième vague au Canada depuis la mi-mars. Et cette hausse des cas est en fait alimentée par deux facteurs. Tout d’abord, à l’échelle du pays, de nombreuses restrictions liées à la COVID ont été levées, y compris les masques, et ça favorise naturellement une plus grande propagation. Deuxièmement, comme vous l’avez mentionné, il y a la montée d’un deuxième variant d’Omicron, appelé BA.2, qui est légèrement plus contagieux. Mais ceci dit, je ne serais pas trop inquiet à propos de cette sixième vague. Et c’est parce qu’on est fondamentalement dans une situation très différente en ce moment par rapport aux vagues précédentes.
Tout d’abord, plus de 80 % des Canadiens sont entièrement vaccinés. Et la moitié d’entre nous a reçu une dose de rappel. Et si on ajoute à ça l’importante immunité naturelle découlant de la récente vague d’Omicron, l’immunité de la population n’a jamais été aussi élevée. Alors toutes les données donnent à penser que cette vague va être moins importante que la dernière.
Que devrait-on savoir sur le variant BA.2? Vous avez dit qu’il est un peu plus contagieux, mais vous avez aussi mentionné tous les excellents facteurs qui sont en place en ce moment. Alors que devrait-on savoir?
Oui, alors le variant BA.2 n’est qu’un sous-variant d’Omicron. Comparativement au variant BA.1, qui est le variant initial d’Omicron, le variant BA.2 présente 28 mutations supplémentaires. Et les données indiquent qu’il est de 30 % à 50 % plus contagieux, mais pas plus dangereux. Parce qu’il est plus contagieux, on constate que le variant BA.2 est devenu la principale souche dans le monde, avec plus de 80 % des cas de COVID à l’échelle mondiale qui proviennent maintenant du variant BA.2. Mais, encore une fois, non, je ne suis pas trop inquiet, étant donné qu’on vient de traverser une importante vague d’Omicron. Ça a procuré une immunité naturelle à une grande partie de la population, non seulement au Canada, mais à l’échelle mondiale, ce qui devrait rendre la vague moins grave, comme on l’a mentionné.
On entend de plus en plus... par exemple, juste en Ontario, pour ceux qui vivent ici, que le quatrième vaccin est offert aux personnes immunodéprimées de plus de 60 ans. Si on regarde les doses de rappel et même le développement des vaccins, prévoyez-vous qu’ils vont en distribuer de plus en plus? Et vous attendez-vous à ce que le développement des vaccins se poursuive? Pourrait-il y en avoir un qui soit efficace contre toutes les mutations à un moment donné?
Oui. Donc oui, absolument, les quatrièmes doses arrivent aux États-Unis. Elles ont été approuvées à la fin de mars. Au Canada, le Comité consultatif national de l’immunisation recommande également une quatrième dose pour les plus de 70 ans. Et l’Ontario les distribue aux plus de 60 ans.
Et en ce qui concerne le développement des vaccins, oui, Pfizer et Moderna travaillent à des vaccins améliorés pour lutter contre Omicron. Pfizer et BioNTech vont finir leurs essais cliniques en avril. Les données pourront ensuite être transmises aux organismes de réglementation. Mais étant donné que les vaccins existants fonctionnent toujours assez bien et que le nombre d’hospitalisations a considérablement diminué, il n’est pas urgent de les éliminer.
Et je dirais aussi, pour terminer, ce qui est encore plus intéressant, qu’on va avoir un échéancier mis à jour pour un vaccin contre la COVID et la grippe. Moderna est en train d’en développer un. La première phase va avoir lieu plus tard cette année. Mais il va falloir deux ans pour mettre au point ce produit, alors il ne faut pas s’attendre à voir de sitôt le vaccin contre la COVID et la grippe à la pharmacie locale, mais c’est quelque chose à surveiller au cours des deux prochaines années.
Je sais que vous surveillez aussi les antiviraux. Qu’est-ce qui se passe de ce côté-là?
Oui. Alors oui, en ce qui concerne les antiviraux, le Paxlovid de Pfizer, comme on l’a déjà mentionné, change la donne, car il réduit le risque d’hospitalisation de 89 % lorsqu’il est administré tôt aux patients à risque élevé. Mais les stocks sont très limités. Au premier trimestre, Pfizer n’a fabriqué des doses que pour six millions de patients. Ce nombre va augmenter pour atteindre 45 millions de patients d’ici le troisième trimestre.
Entre-temps, la plupart des pays, y compris le Canada, réservent le Paxlovid aux personnes à risque élevé. On parle des personnes non vaccinées, celles de plus de 70 ans ou celles qui souffrent de plusieurs maladies sous-jacentes.
Dernière question, Tarik. Qu’allez-vous surveiller, simplement pour comprendre la gravité et les dangers potentiels des nouveaux variants? Je sais qu’on surveille de près ce qui se passe en Chine, où de nombreuses régions sont confinées. Sur quoi portez-vous votre attention?
Oui. Alors oui, à l’avenir, il est inévitable qu’on va continuer d’avoir plus de variants au fil du temps. Ce qu’il faut surtout surveiller avec ces variants, c’est à quel point ils sont plus contagieux à mesure qu’on va obtenir des données. Mais autrement, si on prend un peu de recul et qu’on examine la situation dans son ensemble, le principal point à retenir, c’est que la COVID est en train de passer d’un état pandémique à endémique en 2022. Et la combinaison de vaccins et d’antiviraux signifie que la société va enfin être en mesure de vivre avec la COVID à l’avenir. Donc, même si un nouveau variant voit le jour au cours des prochains trimestres, il est certain qu’on ne reviendra pas à la case zéro.
Tarik, c’est toujours un plaisir. Merci.
Merci, Kim.
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