
Les produits de base atteignent presque des sommets. Alors que la Chine prévient contre la spéculation excessive sur les matières premières comme le minerai de fer et le cuivre, la tendance haussière se poursuivra-t-elle? Kim Parlee en discute avec Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD.
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Bart, c’est toujours un plaisir de vous accueillir. Nous avons toute une liste de produits de base à passer en revue. Alors commençons par le cuivre, qui remonte en flèche. Bien sûr, c’est une matière première qu’on retrouve un peu partout, d’où cette envolée. À votre avis, est-ce que le boom va se poursuivre ou est-ce que les récentes déclarations de la Chine vont calmer cette hausse?
Je crois que pour le moment, on a atteint le pic. D’après nos indicateurs sur l’offre et la demande, on voit que pour l’instant, on s’oriente peut-être vers une baisse. Il n’y a pas de grande pénurie de cuivre, et je pense que cette hausse est un peu excessive. Et il est certain que les déclarations de la Chine ont une incidence. Mais surtout, les indicateurs économiques pointent vers une baisse dans un avenir proche.
Intéressant. Qu’en est-il de l’or? L’or a subi de fortes baisses depuis quelque temps. Selon certaines théories, les cryptomonnaies lui font un peu d’ombre, mais il semble que l’or reprenne sa progression. Qu’anticipez-vous pour l’or?
On est restés assez optimistes pour l’or, comme vous le savez. Et maintenant, le cours atteint enfin notre cible de 1 900 dollars. Le contexte n’est pas particulièrement favorable pour le fer ou le cuivre, et l’or retrouve de son éclat. En fait, il se passe deux choses. Aujourd’hui, les États-Unis ont communiqué des données économiques décevantes. Ce qu’on peut en conclure, c’est que dans un avenir proche, les taux réels vont demeurer très favorables pour l’or. Il est très peu probable, malgré toutes les déclarations de la Réserve fédérale et le dernier compte rendu du FOMC, que la Fed va resserrer la politique monétaire, par exemple en réduisant progressivement son programme d’achat d’actifs. Pour l’instant, nous n’anticipons pas de forte hausse des taux de rendement. Ce qui aura pour effet de maintenir des taux d’intérêt faibles ou négatifs et peut-être d’affaiblir légèrement le dollar. Deux facteurs qui sont très, très favorables à la hausse du prix de l’or.
Intéressant. Jusqu’où l’or va-t-il monter, selon vous?
On peut certainement dépasser les récents sommets, mais rien ne dure éternellement. Nous pensons que l’on dépassera probablement les 1 900 $, comme je l’ai dit ces derniers mois, et le cours se stabilisera peut-être. Et s’il y a un resserrement significatif de la politique monétaire, le cours de l’or surpassera sans doute ces sommets. Mais je pense qu’il est trop tôt pour se prononcer. On attend le symposium de Jackson Hole dans le Wyoming où les banques centrales vont se réunir et nous donner quelques indications sur ce qu’il va probablement se produire dans l’année qui vient. On s’attend à une orientation expansionniste de la politique monétaire à long terme. On observe toujours des difficultés, qui vont des taux de participation à l’emploi équitable dans différents groupes. Et ces mesures d’assouplissement vont rester longtemps nécessaires. Même avec une réduction progressive, il n’y aura pas de mesures radicales qui entraîneront un resserrement important. Nous pensons donc que l’or peut se maintenir à ces sommets encore assez longtemps.
Intéressant. Qu’en est-il de l’argent? L’argent a tendance à suivre davantage le secteur des produits industriels. Quelle évolution anticipez-vous?
Vous avez tout à fait raison à propos de l’argent. Cette valeur est beaucoup plus liée à l’industrie que l’or. Environ 60 % de la demande provient directement du secteur industriel. C’est une valeur hybride. C’est un métal de type monétaire comme l’or, qui profite de la bonne santé de l’or. La caractéristique au fil du temps, c’est la volatilité. Pour chaque hausse de 1 % du cours de l’or, l’argent a tendance à monter du double. L’or se porte bien. L’argent devrait faire encore mieux. Quand on regarde l’argent maintenant, c’est en train de devenir un métal important pour interpréter les données économiques. Il entre de plus en plus dans la fabrication des véhicules électriques, des véhicules hybrides sophistiqués qui intègrent beaucoup d’électronique. Et l’offre est relativement limitée. Nous pensons donc qu’il est très possible que l’argent atteigne les 30 $ dans les six prochains mois.
Je dois parler du pétrole. J’ai entendu certaines prévisions. Il se pourrait que le baril de Brent atteigne 80 $ cette année. Qu’en pensez-vous?
Nous ne sommes pas très éloignés de ce point de vue. 80 est un peu trop élevé à mon sens, mais ça dépendra surtout de la façon dont l’OPEP va gérer l’introduction de sa capacité de réserve sur le marché. Je crois qu’il est indiscutable que la demande sera beaucoup plus élevée en 2021 que l’an dernier. En fait, selon nous, elle a approché 5,5 à 5,7 millions de barils par jour. Ce qui ne compense toujours pas les pertes de huit millions et demi de barils par jour de l’année dernière. Mais ça fait réellement la différence et la capacité de réserve est importante. Si l’OPEP introduit très lentement ces réserves et continue de faire baisser les stocks, 80 $ est tout à fait envisageable.
Bart, c’était un plaisir. On doit s’arrêter là. Merci beaucoup.
Je crois que pour le moment, on a atteint le pic. D’après nos indicateurs sur l’offre et la demande, on voit que pour l’instant, on s’oriente peut-être vers une baisse. Il n’y a pas de grande pénurie de cuivre, et je pense que cette hausse est un peu excessive. Et il est certain que les déclarations de la Chine ont une incidence. Mais surtout, les indicateurs économiques pointent vers une baisse dans un avenir proche.
Intéressant. Qu’en est-il de l’or? L’or a subi de fortes baisses depuis quelque temps. Selon certaines théories, les cryptomonnaies lui font un peu d’ombre, mais il semble que l’or reprenne sa progression. Qu’anticipez-vous pour l’or?
On est restés assez optimistes pour l’or, comme vous le savez. Et maintenant, le cours atteint enfin notre cible de 1 900 dollars. Le contexte n’est pas particulièrement favorable pour le fer ou le cuivre, et l’or retrouve de son éclat. En fait, il se passe deux choses. Aujourd’hui, les États-Unis ont communiqué des données économiques décevantes. Ce qu’on peut en conclure, c’est que dans un avenir proche, les taux réels vont demeurer très favorables pour l’or. Il est très peu probable, malgré toutes les déclarations de la Réserve fédérale et le dernier compte rendu du FOMC, que la Fed va resserrer la politique monétaire, par exemple en réduisant progressivement son programme d’achat d’actifs. Pour l’instant, nous n’anticipons pas de forte hausse des taux de rendement. Ce qui aura pour effet de maintenir des taux d’intérêt faibles ou négatifs et peut-être d’affaiblir légèrement le dollar. Deux facteurs qui sont très, très favorables à la hausse du prix de l’or.
Intéressant. Jusqu’où l’or va-t-il monter, selon vous?
On peut certainement dépasser les récents sommets, mais rien ne dure éternellement. Nous pensons que l’on dépassera probablement les 1 900 $, comme je l’ai dit ces derniers mois, et le cours se stabilisera peut-être. Et s’il y a un resserrement significatif de la politique monétaire, le cours de l’or surpassera sans doute ces sommets. Mais je pense qu’il est trop tôt pour se prononcer. On attend le symposium de Jackson Hole dans le Wyoming où les banques centrales vont se réunir et nous donner quelques indications sur ce qu’il va probablement se produire dans l’année qui vient. On s’attend à une orientation expansionniste de la politique monétaire à long terme. On observe toujours des difficultés, qui vont des taux de participation à l’emploi équitable dans différents groupes. Et ces mesures d’assouplissement vont rester longtemps nécessaires. Même avec une réduction progressive, il n’y aura pas de mesures radicales qui entraîneront un resserrement important. Nous pensons donc que l’or peut se maintenir à ces sommets encore assez longtemps.
Intéressant. Qu’en est-il de l’argent? L’argent a tendance à suivre davantage le secteur des produits industriels. Quelle évolution anticipez-vous?
Vous avez tout à fait raison à propos de l’argent. Cette valeur est beaucoup plus liée à l’industrie que l’or. Environ 60 % de la demande provient directement du secteur industriel. C’est une valeur hybride. C’est un métal de type monétaire comme l’or, qui profite de la bonne santé de l’or. La caractéristique au fil du temps, c’est la volatilité. Pour chaque hausse de 1 % du cours de l’or, l’argent a tendance à monter du double. L’or se porte bien. L’argent devrait faire encore mieux. Quand on regarde l’argent maintenant, c’est en train de devenir un métal important pour interpréter les données économiques. Il entre de plus en plus dans la fabrication des véhicules électriques, des véhicules hybrides sophistiqués qui intègrent beaucoup d’électronique. Et l’offre est relativement limitée. Nous pensons donc qu’il est très possible que l’argent atteigne les 30 $ dans les six prochains mois.
Je dois parler du pétrole. J’ai entendu certaines prévisions. Il se pourrait que le baril de Brent atteigne 80 $ cette année. Qu’en pensez-vous?
Nous ne sommes pas très éloignés de ce point de vue. 80 est un peu trop élevé à mon sens, mais ça dépendra surtout de la façon dont l’OPEP va gérer l’introduction de sa capacité de réserve sur le marché. Je crois qu’il est indiscutable que la demande sera beaucoup plus élevée en 2021 que l’an dernier. En fait, selon nous, elle a approché 5,5 à 5,7 millions de barils par jour. Ce qui ne compense toujours pas les pertes de huit millions et demi de barils par jour de l’année dernière. Mais ça fait réellement la différence et la capacité de réserve est importante. Si l’OPEP introduit très lentement ces réserves et continue de faire baisser les stocks, 80 $ est tout à fait envisageable.
Bart, c’était un plaisir. On doit s’arrêter là. Merci beaucoup.