
Pourquoi l’épidémie de coronavirus en Chine continue-t-elle d’avoir des répercussions démesurées sur les produits de base comme le pétrole et le cuivre? Et la hausse du prix de l’or se transformera-t-elle en baisse dès que le virus aura été contenu? Kim Parlee s’entretient de ce sujet avec Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base, Valeurs Mobilières TD.
Bienvenue à l’émission. Ravie que vous soyez des nôtres. En observant le comportement des bourses cette semaine, vous en concluez peut-être à une tendance haussière robuste, mais tout n’a pas emboîté le pas. Les produits de base pâtissent toujours de la crainte que le coronavirus freine la croissance mondiale.
Je me suis entretenue avec Bart Melek, chef mondial, Stratégie relative aux produits de base chez Valeurs Mobilières TD. Je lui ai demandé quel a été l’impact du virus sur le pétrole.
L’épidémie a amené le marché à croire que le ralentissement aura un impact important sur la demande, de l’ordre de 300 000 à 500 000 barils par jour à l’échelle mondiale, pas uniquement en Chine, et que l’offre excédentaire, déjà importante, va sans doute s’accroître.
Nous n’observons pas de rebond en raison d’une trop grande quantité actuellement. Le cours du pétrole a reflué même si la production libyenne est presque entièrement bloquée. Elle peut représenter jusqu’à un million, 800 000 barils par jour. Le marché n’a pas eu de réaction. Les inquiétudes concernant la demande sont le facteur déterminant en ce moment.
Le cuivre a également été victime des craintes suscitées par le virus. Si vous jetez un coup d’œil à ce graphique, vous constaterez un décrochage brutal. Y a-t-il là une occasion d’achat? Écoutons Bart à propos du cuivre. Le cuivre a chuté pour la même raison que le pétrole. Le marché craignait qu’un repli de la croissance économique mondiale dû au virus entraîne une importante baisse de la demande et un excédent d’offre. Ce n’est pas le cas, selon nous, alors nous avons augmenté la position longue sur le cuivre dans notre portefeuille modèle.
Ce qui nous incite à croire que le cuivre va rebondir à moyen terme, c’est que les fondamentaux du rapport offre-demande, même dans l’hypothèse d’une maigre demande, impliquent un prix d’équilibre se situant entre 6 300 $ et 6 400 $ la tonne. Il n’y a pas d’excédent d’offre comme dans le cas du pétrole. À notre avis, lorsque le choc et la panique seront passés, le cours reflétera de nouveau un marché relativement étroit.
L’or est le produit de base auquel le coronavirus a le plus profité. Alors que l’or se maintient, j’ai demandé à Bart quel est son scénario pour l’or.
L’or a monté tandis que des actifs à risque comme le cuivre et les actions ont chuté sous l’effet des craintes liées au virus. Ça tient au fait que le marché craint un repli important et prolongé des places boursières. Les taux d’intérêt pourraient nettement baisser, et les banques centrales pourraient accroître la liquidité mondiale. La Chine procède déjà à un accroissement de liquidité dans le but d’atténuer certains des effets défavorables de l’épidémie.
Nous voyons l’or d’un œil favorable et prévoyons une bonne performance de l’or. Les taux d’intérêt vont baisser et rester bas plus longtemps, alors les taux d’intérêt réels vont être bas, tout comme le coût d’opportunité de la détention d’actifs à rendement nul comme l’or. Nous voyons l’or d’un œil favorable à l’horizon de six mois environ et pensons qu’il culminera aux alentours de 1 700 $, mais au deuxième semestre.
Intéressants commentaires de Bart Melek, Valeurs Mobilières TD.
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