
Anthony Okolie récapitule l’actualité du jour, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis Kim Parlee et Beata Caranci, économiste en chef, Groupe Banque TD, discutent de l’impact de la COVID-19 sur le recul de l’activité sur le marché du logement au Canada et des perspectives d’une reprise des marchés.
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[INDICATIF MUSICAL]
- Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien COVID-19 MoneyTalk du jeudi 7 mai. Je m’appelle Anthony Okolie. Dans quelques minutes, Kim Parlee parlera des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le marché canadien de l’habitation avec Beata Caranci, économiste en chef, Groupe Banque TD, mais tout d’abord, voici un survol rapide des nouvelles du jour.
[INDICATIF MUSICAL]
Tout un renversement à l’ouverture des marchés aujourd’hui : Shopify est maintenant la plus grande entreprise au Canada en termes de capitalisation boursière. L’entreprise prend ainsi la place de RBC au premier rang. Aux États-Unis, le taux de chômage a continué de grimper la semaine dernière, alors que plus de 3 millions d’Américains ont demandé des prestations d’assurance-chômage, portant le nombre total de demandes à plus de 33 millions pour les sept dernières semaines.
Pour la première fois cette année, les exportations chinoises ont augmenté de 3,5 % sur 12 mois, les fermetures plus importantes au Japon ayant stimulé la demande en biens chinois.
Les prévisions sont sombres pour le Royaume-Uni selon la Banque d’Angleterre qui prévoit la pire récession que le pays ait connue en plus de 300 ans en raison de la pandémie de coronavirus. Enfin, avec la fermeture des salles d’entraînement dans le cadre des mesures de confinement de la COVID-19, le fabricant de vélos d’exercice Peloton connaît un printemps florissant. L’entreprise a annoncé une hausse de 66 % de ses ventes due au nombre croissant d’abonnés en ligne à ses services de conditionnement physique.
C’était le résumé des nouvelles du jour. Voici maintenant la discussion de Kim Parlee avec Beata Caranci.
[INDICATIF MUSICAL]
- Le marché canadien de l’habitation a été assez résilient. Mais quelle est la situation maintenant? Quels seront les effets à court et à long terme de la COVID-19?
Je commence par poser la question à Beata Caranci.
[INDICATIF MUSICAL]
Ça va être intéressant aussi de voir comment l’immobilier s’en sort, parce que la demande de logements est un sous-produit de l’économie. Essentiellement, peu importe ce qui se passe dans le secteur du logement, ça indique ce qui se passe sur le marché du travail. Ça vous indique ce qui se passe avec les flux de population, la confiance, et tout ça se met ensemble pour produire la demande de logements.
Et donc, ce qu’on pense qui pourrait se produire à court terme... et c’est très probable... des interruptions à court terme de la croissance de la population liées aux flux d’immigration. Et l’Ontario, en particulier, et la Colombie-Britannique ont constaté une grande demande provenant d’importants flux d’immigration. Et s’il y a un ralentissement, ce qui, selon nous, va arriver, simplement en raison du fait que, si on parle de compétences, il n’y a peut-être pas autant d’emplois, alors ça peut être moins intéressant de ce point de vue, et cet élément-là pourrait réduire la demande dans le secteur de l’habitation, qui a été considérée comme acquise. On aura donc une bonne idée de la mesure dans laquelle la demande a été alimentée par les flux de population au fil du cycle.
C’est donc l’élément important, et l’autre élément, ce sont les emplois. Donc, si les emplois ne reviennent pas comme prévu, par extension, le cycle dans le secteur de l’habitation sera beaucoup plus long. Ce sont donc les deux interactions qu’on surveille comme étant les déterminants les plus importants de l’avenir du secteur de l’habitation.
Puis l’offre va s’ajuster en conséquence. L’offre a déjà fortement diminué à court terme, et pour une bonne raison... la distanciation sociale. La dernière chose que vous voulez, c’est que des étrangers entrent dans votre maison. Beaucoup de gens ont donc retiré leur maison du marché. Mais si la situation de l’endettement devient problématique, si les emplois ne reviennent pas, vous constaterez que l’augmentation de l’offre exercera des pressions à la baisse sur les prix. Ce sont donc ces deux éléments-là, la population et les emplois, qui créent ce flux de demande sur le marché de l’habitation.
Sur le plan de l’emploi, quand on examine les prévisions, quelle incidence la qualité des emplois, à défaut d’un meilleur terme, a-t-elle sur le marché de l’habitation? Une personne qui perd un emploi peu rémunéré et sans avantages sociaux n’aura probablement aucune incidence sur le logement autant que la première, ou est-ce que je me trompe?
Non, c’est exact. Pour ce qui est des pertes d’emplois, quand on regarde ceux qui sont plus susceptibles d’être propriétaires et d’avoir un prêt hypothécaire, ce sont généralement des personnes qui occupent des postes à temps plein. Ils font généralement partie de la classe moyenne et gagnent un revenu plus élevé. Ce sont des personnes pour lesquelles, si vous constatez que ce segment est particulièrement touché, la situation persisterait. Jusqu’à maintenant, ça n’a pas été le cas. Malheureusement, une grande partie du fardeau du marché de l’emploi a été supportée par les ménages à faible revenu et, en particulier, par la jeune génération, et qui comptent probablement beaucoup de locataires.
Le marché de l’habitation peut aussi se former un peu différemment en ce qui a trait aux segments de préférence. Par le passé, l’offre de maisons unifamiliales était très limitée, mais l’offre de copropriétés est assez raisonnable, en particulier près des principaux marchés, comme Toronto. Vous pourriez donc voir une préférence des gens où le marché des maisons unifamiliales, pour ceux qui conservent leur emploi et leur revenu, dans ce segment du marché, et le marché des copropriétés pourrait être plus lent sur le plan de la demande, et il pourrait y avoir des pressions sur les prix dans ce segment parce qu’il y a encore une forte demande sur le marché, et la construction s’est poursuivie dans ce secteur.
Dernière question pour vous. Sur le plan géographique, au Canada, y a-t-il des marchés de l’habitation qui pourraient être plus vulnérables que d’autres?
Eh bien, je pense que lorsqu’on regarde quels étaient les marchés les plus vigoureux avant la crise sanitaire, je dirais principalement au Québec, à Montréal en particulier, et Toronto et sa région, en Ontario. Ce sont donc les marchés qui évoluaient le plus rapidement. La mesure dans laquelle cela s’est produit en raison de la spéculation intérieure, essentiellement, les investisseurs pensent que le moment est bien choisi pour investir dans un immeuble de placement, et ça ajoute un risque, compte tenu de toute l’incertitude à laquelle nous faisons face.
L’Ontario a été la province qui a attiré le pourcentage le plus élevé de nouveaux immigrants. Si cela devait être perturbé, l’Ontario serait également vulnérable de ce point de vue-là. Il y a donc quelques facteurs qui pourraient avoir une incidence sur ces marchés en particulier. La construction de copropriétés est également sur la bonne voie à Toronto, et l’offre est aussi au rendez-vous.
Il faut aussi tenir compte du fait que lorsque les marchés sont en plein essor comme Toronto et Montréal, les gens auraient probablement acheté une maison avant d’avoir vendu la leur. Puis viennent mars et avril, et ça ne semble pas être une très bonne stratégie. Il pourrait donc y avoir des pressions de vente à court terme relativement à des personnes qui doivent vendre une propriété pour la simple raison qu’ils ont un engagement de l’autre côté du bilan. Mais il est peu probable que cela se poursuive jusqu’à la fin de l’été.
Merci beaucoup, Beata.
Ça m’a fait plaisir
- Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien COVID-19 MoneyTalk du jeudi 7 mai. Je m’appelle Anthony Okolie. Dans quelques minutes, Kim Parlee parlera des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le marché canadien de l’habitation avec Beata Caranci, économiste en chef, Groupe Banque TD, mais tout d’abord, voici un survol rapide des nouvelles du jour.
[INDICATIF MUSICAL]
Tout un renversement à l’ouverture des marchés aujourd’hui : Shopify est maintenant la plus grande entreprise au Canada en termes de capitalisation boursière. L’entreprise prend ainsi la place de RBC au premier rang. Aux États-Unis, le taux de chômage a continué de grimper la semaine dernière, alors que plus de 3 millions d’Américains ont demandé des prestations d’assurance-chômage, portant le nombre total de demandes à plus de 33 millions pour les sept dernières semaines.
Pour la première fois cette année, les exportations chinoises ont augmenté de 3,5 % sur 12 mois, les fermetures plus importantes au Japon ayant stimulé la demande en biens chinois.
Les prévisions sont sombres pour le Royaume-Uni selon la Banque d’Angleterre qui prévoit la pire récession que le pays ait connue en plus de 300 ans en raison de la pandémie de coronavirus. Enfin, avec la fermeture des salles d’entraînement dans le cadre des mesures de confinement de la COVID-19, le fabricant de vélos d’exercice Peloton connaît un printemps florissant. L’entreprise a annoncé une hausse de 66 % de ses ventes due au nombre croissant d’abonnés en ligne à ses services de conditionnement physique.
C’était le résumé des nouvelles du jour. Voici maintenant la discussion de Kim Parlee avec Beata Caranci.
[INDICATIF MUSICAL]
- Le marché canadien de l’habitation a été assez résilient. Mais quelle est la situation maintenant? Quels seront les effets à court et à long terme de la COVID-19?
Je commence par poser la question à Beata Caranci.
[INDICATIF MUSICAL]
Ça va être intéressant aussi de voir comment l’immobilier s’en sort, parce que la demande de logements est un sous-produit de l’économie. Essentiellement, peu importe ce qui se passe dans le secteur du logement, ça indique ce qui se passe sur le marché du travail. Ça vous indique ce qui se passe avec les flux de population, la confiance, et tout ça se met ensemble pour produire la demande de logements.
Et donc, ce qu’on pense qui pourrait se produire à court terme... et c’est très probable... des interruptions à court terme de la croissance de la population liées aux flux d’immigration. Et l’Ontario, en particulier, et la Colombie-Britannique ont constaté une grande demande provenant d’importants flux d’immigration. Et s’il y a un ralentissement, ce qui, selon nous, va arriver, simplement en raison du fait que, si on parle de compétences, il n’y a peut-être pas autant d’emplois, alors ça peut être moins intéressant de ce point de vue, et cet élément-là pourrait réduire la demande dans le secteur de l’habitation, qui a été considérée comme acquise. On aura donc une bonne idée de la mesure dans laquelle la demande a été alimentée par les flux de population au fil du cycle.
C’est donc l’élément important, et l’autre élément, ce sont les emplois. Donc, si les emplois ne reviennent pas comme prévu, par extension, le cycle dans le secteur de l’habitation sera beaucoup plus long. Ce sont donc les deux interactions qu’on surveille comme étant les déterminants les plus importants de l’avenir du secteur de l’habitation.
Puis l’offre va s’ajuster en conséquence. L’offre a déjà fortement diminué à court terme, et pour une bonne raison... la distanciation sociale. La dernière chose que vous voulez, c’est que des étrangers entrent dans votre maison. Beaucoup de gens ont donc retiré leur maison du marché. Mais si la situation de l’endettement devient problématique, si les emplois ne reviennent pas, vous constaterez que l’augmentation de l’offre exercera des pressions à la baisse sur les prix. Ce sont donc ces deux éléments-là, la population et les emplois, qui créent ce flux de demande sur le marché de l’habitation.
Sur le plan de l’emploi, quand on examine les prévisions, quelle incidence la qualité des emplois, à défaut d’un meilleur terme, a-t-elle sur le marché de l’habitation? Une personne qui perd un emploi peu rémunéré et sans avantages sociaux n’aura probablement aucune incidence sur le logement autant que la première, ou est-ce que je me trompe?
Non, c’est exact. Pour ce qui est des pertes d’emplois, quand on regarde ceux qui sont plus susceptibles d’être propriétaires et d’avoir un prêt hypothécaire, ce sont généralement des personnes qui occupent des postes à temps plein. Ils font généralement partie de la classe moyenne et gagnent un revenu plus élevé. Ce sont des personnes pour lesquelles, si vous constatez que ce segment est particulièrement touché, la situation persisterait. Jusqu’à maintenant, ça n’a pas été le cas. Malheureusement, une grande partie du fardeau du marché de l’emploi a été supportée par les ménages à faible revenu et, en particulier, par la jeune génération, et qui comptent probablement beaucoup de locataires.
Le marché de l’habitation peut aussi se former un peu différemment en ce qui a trait aux segments de préférence. Par le passé, l’offre de maisons unifamiliales était très limitée, mais l’offre de copropriétés est assez raisonnable, en particulier près des principaux marchés, comme Toronto. Vous pourriez donc voir une préférence des gens où le marché des maisons unifamiliales, pour ceux qui conservent leur emploi et leur revenu, dans ce segment du marché, et le marché des copropriétés pourrait être plus lent sur le plan de la demande, et il pourrait y avoir des pressions sur les prix dans ce segment parce qu’il y a encore une forte demande sur le marché, et la construction s’est poursuivie dans ce secteur.
Dernière question pour vous. Sur le plan géographique, au Canada, y a-t-il des marchés de l’habitation qui pourraient être plus vulnérables que d’autres?
Eh bien, je pense que lorsqu’on regarde quels étaient les marchés les plus vigoureux avant la crise sanitaire, je dirais principalement au Québec, à Montréal en particulier, et Toronto et sa région, en Ontario. Ce sont donc les marchés qui évoluaient le plus rapidement. La mesure dans laquelle cela s’est produit en raison de la spéculation intérieure, essentiellement, les investisseurs pensent que le moment est bien choisi pour investir dans un immeuble de placement, et ça ajoute un risque, compte tenu de toute l’incertitude à laquelle nous faisons face.
L’Ontario a été la province qui a attiré le pourcentage le plus élevé de nouveaux immigrants. Si cela devait être perturbé, l’Ontario serait également vulnérable de ce point de vue-là. Il y a donc quelques facteurs qui pourraient avoir une incidence sur ces marchés en particulier. La construction de copropriétés est également sur la bonne voie à Toronto, et l’offre est aussi au rendez-vous.
Il faut aussi tenir compte du fait que lorsque les marchés sont en plein essor comme Toronto et Montréal, les gens auraient probablement acheté une maison avant d’avoir vendu la leur. Puis viennent mars et avril, et ça ne semble pas être une très bonne stratégie. Il pourrait donc y avoir des pressions de vente à court terme relativement à des personnes qui doivent vendre une propriété pour la simple raison qu’ils ont un engagement de l’autre côté du bilan. Mais il est peu probable que cela se poursuive jusqu’à la fin de l’été.
Merci beaucoup, Beata.
Ça m’a fait plaisir