
Anthony Okolie récapitule l’actualité du jour, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis discute avec Scott Colbourne, directeur général, Titres à revenu fixe à gestion active, Gestion de Placements TD, de la récente décision de la Banque du Canada et des perspectives de l’économie canadienne.
Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien COVID-19 MoneyTalk du mercredi 3 juin. Je m’appelle Anthony Okolie. Tantôt, je discuterai avec Scott Colbourne, directeur général, Titres à revenu fixe mondiaux à gestion active, à GPTD, de la récente décision de taux de la Banque du Canada. Mais tout d’abord, voici un survol rapide des nouvelles du jour.
Commençons par cette décision. La Banque du Canada a maintenu les taux d’intérêt à 0,25 % le jour où le gouverneur Tiff Macklem est entré en poste. Selon la banque centrale, les effets de la pandémie sur l’économie canadienne et mondiale semblent avoir atteint un sommet, même si l’incertitude quant à la façon dont la reprise se déroulera demeure élevée.
Le marché canadien de l’habitation, qui a été durement plombé, semble reprendre vie. Les ventes de maisons à Toronto, à Vancouver et à Calgary ont rebondi en mai après avoir plongé en avril en raison des fermetures causées par le coronavirus. Mais les ventes sont encore nettement basses par rapport à l’an dernier. Les ventes à Toronto ont chuté de 54 %, et à Vancouver, de 44 %.
L’économie australienne a connu sa pire récession en près de 30 ans, alors que le pays était aux prises avec des feux de brousse et la pandémie de coronavirus.
Enfin, puisqu’un nombre accru de personnes travaillent de la maison et échangent avec leurs proches en ligne pendant le confinement, la plateforme de vidéoconférence Zoom a engrangé les rentrées. Les revenus de Zoom, au premier trimestre, ont gonflé de 169 %, surpassant largement les estimations. C’était le résumé des nouvelles du jour.
Accueillons maintenant Scott Colbourne. Scott, il n’est pas surprenant que la Banque du Canada ait laissé les taux inchangés; on s’y attendait. Mais ils ont dit que les effets de la COVID-19 auraient atteint un sommet. Scott, qu’est-ce que vous en dites?
Oui, je pense que les gens s’attendaient à ce qu’il n’y ait aucun changement... au niveau des outils de la politique. Mais l’annonce a été un peu plus optimiste que prévu, comme vous le soulignez. La COVID... que ses effets aient atteint un sommet... Et que maintenant ils se concentrent sur la reprise, la croissance et l’emploi.
Je pense que c’est vraiment ça, le fait marquant. On pourrait donc dire que la situation est, en effet, un peu plus optimiste. Quand ils ont évalué différents scénarios en avril, celui portant sur un changement de la croissance était probablement le plus optimiste des scénarios pessimistes auxquels ils avaient pensé.
Dans sa déclaration, la Banque du Canada a également laissé entendre que l’économie canadienne avait peut-être évité le pire en ce qui a trait aux effets de la COVID-19. Selon vous, à quoi ressemblera l’économie canadienne au cours de la 2e moitié de l’année?
Quand on prend du recul et qu’on regarde comment les marchés se sont redressés, plusieurs se grattent la tête, qu’il s’agisse d’actions, de titres à revenu fixe ou de devises. Et on a définitivement assisté à la réouverture de l’économie mondiale. On observe aussi une évolution légèrement plus optimiste. D’un strict point de vue économique, tout ça a certainement eu un coût humain très élevé.
Je pense que les marchés donnent des signes évidents de reprise et que celle-si semble vouloir s’installer. Il y a une reprise cyclique dans de nombreuses catégories d’actif. De toute évidence, cela influence l’économie canadienne. Une légère hausse cyclique entraîne une autre sorte de marché émergent... Les pays qui dépendent des produits de base, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Suède, donnent tous des signes d’une reprise cyclique.
Ça favorise la reprise, ici, au Canada. Tout comme le fait d’être lié à l’économie américaine qui se redresse. On a également vu d’autres preuves d’une ouverture au pays qui contribueront à la reprise. Mais l’incertitude demeure très élevée. Je pense que la Banque du Canada l’a souligné aujourd’hui.
Bien sûr, Tiff Macklem devient officiellement gouverneur de la Banque du Canada. Prévoyez-vous des changements à la politique de la Banque du Canada à l’avenir?
Oui, je sais que Tiff a pris la relève. Eh bien, il n’a pas participé à la décision concernant les taux; il n’était qu’un observateur. Il faut toujours un certain temps avant qu’un gouverneur impose son ton. Ça a pris un certain temps avant que M. Poloz communique de façon anecdotique et qu’il ne décrive la politique monétaire d’une façon très familière, devenue typique de Poloz.
Et ça va aussi prendre un certain temps à Tiff pour faire sa place. Ça se fait en collégialité... C’est un processus décisionnel de groupe. Ça va prendre un peu de temps avant que Tiff Macklem laisse réellement son empreinte, sur les marchés du moins.
Nous n’avons que quelques minutes. Mais j’aimerais que vous nous parliez un peu du dollar canadien. Comment la situation évoluera-t-elle de ce côté-là au cours des prochains mois?
C’est une bonne question. Les mesures politiques et les effets de la pandémie se sont surtout fait sentir à la fin de mars. Depuis, le dollar américain a perdu de la valeur de façon très globale. Selon moi, le dollar canadien s’est, plus récemment, apprécié par rapport au dollar américain.
Mais il tente assurément de rattraper la devise des nombreux autres pays qui dépendent des produits de base et qui affichent la reprise cyclique dont j’ai parlé... qu’il s’agisse du dollar australien, du dollar néo-zélandais, de la couronne norvégienne et de la devise des marchés émergents. Donc, le Canada ne fait que se rattraper. Et bien sûr, le déroulement de la reprise repose sur la force du dollar canadien.
Mais la reprise se fera en plusieurs phases, du moins, quant à la vigueur du dollar canadien. Je pense donc que le problème avec le rythme de la hausse, c’est qu’il ralentit un peu. Mais, au net, je pense que le dollar canadien va continuer de s’apprécier au fur et à mesure que l’économie mondiale se redresse.
Scott, merci d’avoir participé à cette webdiffusion.
Ça m’a fait plaisir. Merci.
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