
La Banque du Canada a réaffirmé sa promesse de maintenir les taux d’intérêt historiquement bas, possiblement pendant de nombreuses années. Anthony Okolie et Scott Colbourne, directeur général, Gestion de Placements TD, discutent des conséquences de maintenir les taux bas plus longtemps.
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La Banque du Canada a laissé les taux inchangés, comme prévu, mais elle semble aussi indiquer que les taux resteront bas pendant plus longtemps. Scott, qu’en pensez-vous?
L’annonce faite aujourd’hui par la Banque du Canada n’a pas vraiment été une surprise. Elle a laissé les taux inchangés et a annoncé que le programme d’assouplissement quantitatif se poursuivait tel quel. Il n’y a donc eu aucune nouvelle surprise.
Mais pour revenir à ce que vous avez dit au sujet des taux, nous nous attendons à ce qu’ils restent bas pendant encore quelques années, à mesure que l’économie va se redresser ici et que la Banque du Canada va rajuster le tir, au besoin.
J’aimerais parler un peu de l’inflation, qui est actuellement près de zéro. Croyez-vous que la Banque du Canada va suivre la Fed et qu’elle va relever sa cible d’inflation au-dessus de 2 %?
C’est une bonne question. La Fed a annoncé sa cible d’inflation moyenne, et il y a donc beaucoup de spéculations quant à ce que cela va signifier pour les autres banques centrales. La Banque du Canada procède actuellement à son propre examen avec le gouvernement, le ministère des Finances, et il sera annoncé à la fin de 2021.
N’oubliez pas que la banque dispose d’une marge de manœuvre allant de 1 % à 3 %, ce qui lui permet de progresser. À court terme, il n’y aura pas d’annonces, comme ce fut le cas aux États-Unis avec la Fed, mais il y en aura d’autres l’an prochain. Avec ce qui s’est produit aux États-Unis, avec la Fed et le ciblage de l’inflation moyen, ça va nous permettre de savoir ce que la Banque pense de l’inflation à l’avenir.
La Banque du Canada prévoit également poursuivre son programme d’achat d’obligations du gouvernement du Canada d’au moins 5 milliards de dollars par semaine jusqu’à ce que la reprise soit bien amorcée. Des surprises de ce côté-là?
Aucune surprise aujourd’hui. Je veux dire, elle a modifié très légèrement son discours dans l’annonce. Elle a dit qu’elle allait rajuster les mesures d’assouplissement quantitatif, comme il se doit pour la reprise. Nous avons connu un rebond incroyable au deuxième trimestre, lorsque nous avons rouvert l’économie. Nous passons maintenant à la phase de récupération, qui comporte beaucoup d’incertitudes. La Banque va donc apporter des ajustements, au besoin.
J’aimerais qu’on parle de certaines de ces incertitudes. Quels sont les risques qui pèsent sur les perspectives actuelles de la Banque?
La Banque a indiqué très clairement que nous entamions la phase de récupération. Cela signifie la réouverture des écoles à de nombreux endroits. L’automne approche, et l’hiver va suivre.
Il y a donc des incertitudes. Avec un tel degré d’incertitude, c’est difficile de faire des prévisions très précises. La Banque a sous-estimé le rebond. Nous allons donc procéder lentement et maintenir une politique monétaire très expansionniste pour un certain nombre d’années.
Pour terminer, selon vous, qu’est-ce qui se passera avec le dollar canadien au cours des prochains mois? Cet été, toute l’attention était portée sur le dollar américain. Le dollar américain s’est déprécié, comme vous l’avez vu avec différentes devises, y compris le dollar canadien. Le huard a perdu environ 1,30 $ par rapport au dollar américain. Nous avons donc eu un petit rebond par rapport à ce niveau-là.
Je crois donc que le dollar canadien va dépendre du rendement du dollar américain. Nous sommes donc passés d’une grande phase de reprise, une phase de remontée économique, et nous avons constaté une pause, que ce soit sur les marchés boursiers ou sur le marché des changes. Il est probable que le dollar canadien va continuer à se raffermir légèrement, mais à court terme, nous sommes en train de rajuster le tir et de faire une pause à l’approche de l’automne.
Scott, merci beaucoup pour votre analyse.
Ça m’a fait plaisir. Merci.
[MUSIQUE]
L’annonce faite aujourd’hui par la Banque du Canada n’a pas vraiment été une surprise. Elle a laissé les taux inchangés et a annoncé que le programme d’assouplissement quantitatif se poursuivait tel quel. Il n’y a donc eu aucune nouvelle surprise.
Mais pour revenir à ce que vous avez dit au sujet des taux, nous nous attendons à ce qu’ils restent bas pendant encore quelques années, à mesure que l’économie va se redresser ici et que la Banque du Canada va rajuster le tir, au besoin.
J’aimerais parler un peu de l’inflation, qui est actuellement près de zéro. Croyez-vous que la Banque du Canada va suivre la Fed et qu’elle va relever sa cible d’inflation au-dessus de 2 %?
C’est une bonne question. La Fed a annoncé sa cible d’inflation moyenne, et il y a donc beaucoup de spéculations quant à ce que cela va signifier pour les autres banques centrales. La Banque du Canada procède actuellement à son propre examen avec le gouvernement, le ministère des Finances, et il sera annoncé à la fin de 2021.
N’oubliez pas que la banque dispose d’une marge de manœuvre allant de 1 % à 3 %, ce qui lui permet de progresser. À court terme, il n’y aura pas d’annonces, comme ce fut le cas aux États-Unis avec la Fed, mais il y en aura d’autres l’an prochain. Avec ce qui s’est produit aux États-Unis, avec la Fed et le ciblage de l’inflation moyen, ça va nous permettre de savoir ce que la Banque pense de l’inflation à l’avenir.
La Banque du Canada prévoit également poursuivre son programme d’achat d’obligations du gouvernement du Canada d’au moins 5 milliards de dollars par semaine jusqu’à ce que la reprise soit bien amorcée. Des surprises de ce côté-là?
Aucune surprise aujourd’hui. Je veux dire, elle a modifié très légèrement son discours dans l’annonce. Elle a dit qu’elle allait rajuster les mesures d’assouplissement quantitatif, comme il se doit pour la reprise. Nous avons connu un rebond incroyable au deuxième trimestre, lorsque nous avons rouvert l’économie. Nous passons maintenant à la phase de récupération, qui comporte beaucoup d’incertitudes. La Banque va donc apporter des ajustements, au besoin.
J’aimerais qu’on parle de certaines de ces incertitudes. Quels sont les risques qui pèsent sur les perspectives actuelles de la Banque?
La Banque a indiqué très clairement que nous entamions la phase de récupération. Cela signifie la réouverture des écoles à de nombreux endroits. L’automne approche, et l’hiver va suivre.
Il y a donc des incertitudes. Avec un tel degré d’incertitude, c’est difficile de faire des prévisions très précises. La Banque a sous-estimé le rebond. Nous allons donc procéder lentement et maintenir une politique monétaire très expansionniste pour un certain nombre d’années.
Pour terminer, selon vous, qu’est-ce qui se passera avec le dollar canadien au cours des prochains mois? Cet été, toute l’attention était portée sur le dollar américain. Le dollar américain s’est déprécié, comme vous l’avez vu avec différentes devises, y compris le dollar canadien. Le huard a perdu environ 1,30 $ par rapport au dollar américain. Nous avons donc eu un petit rebond par rapport à ce niveau-là.
Je crois donc que le dollar canadien va dépendre du rendement du dollar américain. Nous sommes donc passés d’une grande phase de reprise, une phase de remontée économique, et nous avons constaté une pause, que ce soit sur les marchés boursiers ou sur le marché des changes. Il est probable que le dollar canadien va continuer à se raffermir légèrement, mais à court terme, nous sommes en train de rajuster le tir et de faire une pause à l’approche de l’automne.
Scott, merci beaucoup pour votre analyse.
Ça m’a fait plaisir. Merci.
[MUSIQUE]