
La Banque du Canada maintient son taux directeur et s’engage à ne pas relever les taux d’intérêt tant que l’économie ne sera pas remise de la pandémie de COVID-19. Anthony Okolie discute avec James Orlando, économiste principal, Groupe Banque TD, des perspectives de reprise économique au Canada.
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[MUSIQUE DE GÉNÉRIQUE] La Banque du Canada a maintenu le taux du financement à un jour à 0,25 %, sans faire de nouvelles prévisions aujourd’hui. James, quel est le message clé de la Banque?
Merci, Anthony. Pour le moment, la Banque du Canada ne fait que réaffirmer sa confiance dans la solidité de l’économie pour les mois à venir. Évidemment, le confinement à l’échelle du Canada a causé des revers et a provoqué un choc négatif. Mais avec la réouverture, on s’attend à un très fort rebond à l’approche de l’été.
Ça veut dire qu’il y a une forte demande refoulée, et qu’on s’attend à un retour en force. On anticipe évidemment une hausse des dépenses de consommation, ce qui va inciter les entreprises à embaucher davantage. Et tout cela va remettre l’économie sur la trajectoire qu’elle suivait avant l’entrée en vigueur des mesures de restriction sociale.
Puisque la Banque du Canada n’a pas signalé de changement de politique aujourd’hui, est-ce que ça reporte l’attention sur la prochaine rencontre de juillet?
Oui, absolument. Ici en Ontario, la province commence à assouplir les restrictions. En juillet, nous en saurons plus sur la solidité de la reprise. Je pense que la Banque du Canada cherchera davantage de signes qui confirment la justesse de ses prévisions concernant la reprise au cours des prochaines semaines, et qui montrent que nous repartons sur une base plus solide.
J’aimerais parler du logement, parce que ça reste au centre des préoccupations pour beaucoup de Canadiens. Le logement pose-t-il toujours un risque pour les perspectives de la Banque à court terme?
Oui. Je crois que c’est vraiment le risque principal pour la Banque du Canada. Les prix de l’immobilier ont explosé. Les Canadiens sont prêts à s’endetter lourdement. Nous consacrons une part considérable de nos dépenses au logement – à l’achat mais aussi à l’entretien. Les prix du gaz et de l’électricité augmentent. C’est devenu un poste de dépenses bien plus important. Notre taux d’endettement est élevé.
La crainte, c’est que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt dans les deux prochaines années, comme elle l’a déjà laissé entendre. On entrerait dans un cycle de hausse des taux. Avec des répercussions sur les taux des obligations d’État, puis des taux hypothécaires. Pour l’instant, la question est de savoir comment les Canadiens vont gérer cette hausse des taux d’intérêt quand elle se produira. C’est sans doute le risque le plus important pour la Banque du Canada, en ce moment.
Peux-tu nous parler un peu du dollar canadien? Il affiche des niveaux très robustes en ce moment, grâce aux prix des produits de base et à la politique monétaire plutôt énergique de la Banque du Canada. À ton avis, comment le dollar canadien va-t-il évoluer?
Tu as mentionné les deux raisons pour lesquelles le huard a augmenté. C’est la devise la plus performante du monde par rapport au dollar américain. Il y a le fait que la Banque du Canada va sans doute relever les taux d’ici la fin de 2022, selon nos prévisions, et qu’elle devancera peut-être la Réserve fédérale pour ce qui est du cycle de hausse des taux. Et aussi les prix des produits de base, comme tu l’as dit. Les produits de base se portent très bien. Et je ne parle pas seulement du pétrole, mais aussi du cuivre, du bois d’œuvre – si ça fait mal quand ça vous tombe sur le pied, c’est que le prix s’envole. Et le huard reflète ce phénomène à l’heure actuelle.
Mais la barre est haute et il en faudra plus pour que le huard continue de monter. La dernière fois que nous avons atteint 0,90 $ ou même la parité, le baril de pétrole dépassait allègrement les 100 $. Ce n’est pas ce que nous anticipons. Ça pourrait arriver, mais nous pensons que le dollar canadien est à sa juste valeur en ce moment. Mais surveillez les prix des produits de base. S’ils continuent de grimper, le dollar canadien suivra.
James, merci de nous avoir accordé de ton temps.
Merci.
[MUSIQUE]
Merci, Anthony. Pour le moment, la Banque du Canada ne fait que réaffirmer sa confiance dans la solidité de l’économie pour les mois à venir. Évidemment, le confinement à l’échelle du Canada a causé des revers et a provoqué un choc négatif. Mais avec la réouverture, on s’attend à un très fort rebond à l’approche de l’été.
Ça veut dire qu’il y a une forte demande refoulée, et qu’on s’attend à un retour en force. On anticipe évidemment une hausse des dépenses de consommation, ce qui va inciter les entreprises à embaucher davantage. Et tout cela va remettre l’économie sur la trajectoire qu’elle suivait avant l’entrée en vigueur des mesures de restriction sociale.
Puisque la Banque du Canada n’a pas signalé de changement de politique aujourd’hui, est-ce que ça reporte l’attention sur la prochaine rencontre de juillet?
Oui, absolument. Ici en Ontario, la province commence à assouplir les restrictions. En juillet, nous en saurons plus sur la solidité de la reprise. Je pense que la Banque du Canada cherchera davantage de signes qui confirment la justesse de ses prévisions concernant la reprise au cours des prochaines semaines, et qui montrent que nous repartons sur une base plus solide.
J’aimerais parler du logement, parce que ça reste au centre des préoccupations pour beaucoup de Canadiens. Le logement pose-t-il toujours un risque pour les perspectives de la Banque à court terme?
Oui. Je crois que c’est vraiment le risque principal pour la Banque du Canada. Les prix de l’immobilier ont explosé. Les Canadiens sont prêts à s’endetter lourdement. Nous consacrons une part considérable de nos dépenses au logement – à l’achat mais aussi à l’entretien. Les prix du gaz et de l’électricité augmentent. C’est devenu un poste de dépenses bien plus important. Notre taux d’endettement est élevé.
La crainte, c’est que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt dans les deux prochaines années, comme elle l’a déjà laissé entendre. On entrerait dans un cycle de hausse des taux. Avec des répercussions sur les taux des obligations d’État, puis des taux hypothécaires. Pour l’instant, la question est de savoir comment les Canadiens vont gérer cette hausse des taux d’intérêt quand elle se produira. C’est sans doute le risque le plus important pour la Banque du Canada, en ce moment.
Peux-tu nous parler un peu du dollar canadien? Il affiche des niveaux très robustes en ce moment, grâce aux prix des produits de base et à la politique monétaire plutôt énergique de la Banque du Canada. À ton avis, comment le dollar canadien va-t-il évoluer?
Tu as mentionné les deux raisons pour lesquelles le huard a augmenté. C’est la devise la plus performante du monde par rapport au dollar américain. Il y a le fait que la Banque du Canada va sans doute relever les taux d’ici la fin de 2022, selon nos prévisions, et qu’elle devancera peut-être la Réserve fédérale pour ce qui est du cycle de hausse des taux. Et aussi les prix des produits de base, comme tu l’as dit. Les produits de base se portent très bien. Et je ne parle pas seulement du pétrole, mais aussi du cuivre, du bois d’œuvre – si ça fait mal quand ça vous tombe sur le pied, c’est que le prix s’envole. Et le huard reflète ce phénomène à l’heure actuelle.
Mais la barre est haute et il en faudra plus pour que le huard continue de monter. La dernière fois que nous avons atteint 0,90 $ ou même la parité, le baril de pétrole dépassait allègrement les 100 $. Ce n’est pas ce que nous anticipons. Ça pourrait arriver, mais nous pensons que le dollar canadien est à sa juste valeur en ce moment. Mais surveillez les prix des produits de base. S’ils continuent de grimper, le dollar canadien suivra.
James, merci de nous avoir accordé de ton temps.
Merci.
[MUSIQUE]