
Les principaux indicateurs montrent que l’économie de la Chine continue de se remettre de la pandémie de COVID-19, ses marchés boursiers dépassant l’indice S&P 500. Dans le contexte des tensions croissantes avec les États-Unis et d’une possible guerre froide technologique entre les deux superpuissances, quelles sont les perspectives de placement pour les actions chinoises? Kim Parlee s’entretient avec Haining Zha, VP, Gestion de Placements TD.
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L’économie chinoise a bien sûr été la première à être touchée par la COVID-19. C’est aussi l’une des premières économies à rebondir. Mais avec la montée des tensions aux États-Unis, l’économie chinoise continuera-t-elle de croître? Et qu’est-ce que cela pourrait signifier pour notre économie? Haining Zha est vice-président à Gestion de Placements TD, et il est ici pour faire la lumière sur ce sujet. Haining, c’est un plaisir de vous voir. Je me demandais si vous pouviez commencer par nous dire comment vous décririez la reprise de la Chine en ce moment.
Je dirais qu’à l’heure actuelle, l’économie chinoise est probablement l’une des plus solides au monde, parce que je crois que le gouvernement a été en mesure de contrôler la propagation du virus de façon beaucoup plus efficace afin que l’économie puisse rouvrir beaucoup plus rapidement. Et s’il y a une faiblesse flagrante, et je pense qu’il y en a essentiellement deux : la faible demande extérieure, c’est-à-dire la demande de consommation des économies développées comme les États-Unis et l’Europe, qui ont été touchées par la COVID-19 beaucoup plus durement, et la deuxième faiblesse serait probablement la consommation, car la COVID-19 a causé des perturbations importantes à l’économie, les gens perdent temporairement une partie de leurs revenus, et ils sont donc beaucoup plus prudents en matière de dépenses.
Haining, pouvons-nous regarder un peu plus en détail les chiffres sur la consommation intérieure? Parce que c’est intéressant. Les chiffres récents sur les importations en provenance de la Chine, ils semblent plus faibles. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les raisons pour lesquelles la consommation intérieure ne se redresse pas autant que celle d’autres pays, comme les États-Unis et l’Europe?
Parce que le gouvernement chinois n’a pas pris de mesures aussi radicales que les gouvernements américain et européens; il ne donne pas directement de chèques aux ménages. C’est pourquoi vous constatez une certaine faiblesse. Mais si on fait une comparaison avec il y a trois mois, les ventes au détail étaient en baisse de 15 ou 16 % sur 12 mois. Mais maintenant, elles se sont améliorées : on constate un recul de seulement 1 % sur 12 mois. Ça montre que l’économie chinoise est vraiment sur la bonne voie de la reprise.
Vous semblez considérer les ventes au détail comme un bon indicateur de ce qui se passe, mais est-ce qu’il y a d’autres mesures que vous surveillez qui montrent qu’il y a une reprise?
Oui. Je pense que la mesure la plus importante que nous regardons, c’est l’indice des directeurs d’achats. Si vous regardez cette mesure, l’indice PMI a dépassé 50 et a continué d’augmenter au cours des trois derniers mois consécutifs. C’est un très bon signe. Plus particulièrement, l’indice des nouvelles commandes suit la même tendance, ce qui montre que la demande globale sera très forte dans un avenir rapproché.
Tout ça se produit, bien sûr... il y a une pandémie en cours, et maintenant il y a une guerre froide technologique, essentiellement entre les États-Unis et la Chine. Pouvez-vous me donner une idée de l’importance de cette situation-là d’un point de vue économique, du point de vue du marché? Selon vous, que va-t-il se passer?
Oui. C’est certainement très important, mais ça ne nous surprend pas. Même il y a un an, alors que la guerre commerciale n’était pas terminée, les marchés s’entendaient déjà pour dire que la guerre commerciale pourrait se régler, mais que la guerre technologique allait se poursuivre. Étant donné qu’il s’agit d’une année électorale, on s’attend certainement à ce que la volatilité perdure avant les élections.
Mais, pour deux raisons, nous ne sommes pas très inquiets à ce sujet. Premièrement, les élections auront lieu dans trois mois seulement, et Biden est en tête des sondages. Et s’il remporte les élections, on pense que le risque de guerre technologique et, essentiellement, le risque géopolitique, vont s’atténuer immédiatement, car il a déjà dit clairement que s’il gagnait, il éliminerait les tarifs douaniers au profit des ménages américains, ce qui serait très favorable au marché. Et la deuxième raison, c’est que même si l’administration Trump continue d’envoyer des décrets, ce qui est très préjudiciable pour la relation entre les États-Unis et la Chine, on ne pense pas que la portée de ce décret sera très vaste ou draconienne. Autrement, ça nuirait aux entreprises américaines et à sa base électorale.
Pour ce qui est de l’administration actuelle aux États-Unis, nous savons qu’elle a atteint la phase un de l’accord commercial avec la Chine. À ce stade-ci, je crois que ces discussions ont été reportées indéfiniment. Pensez-vous que l’entente va même rester intacte?
Bien sûr. Oui. Pour vous donner un peu de contexte, selon la phase un de l’accord commercial, la Chine achètera pour 200 milliards de dollars de biens de plus qu’en 2017. Essentiellement, en 2020, elle achètera 75 milliards de dollars de plus, et en 2021, ce sera 125 milliards de dollars de plus. Nous sommes déjà aux deux tiers de l’année 2020, mais nous ne sommes qu’à environ un tiers de la cible.
À première vue, c’est plutôt mauvais. Mais il ne faut pas oublier que 2020 est une année très inhabituelle en raison de la COVID-19. Et la COVID-19 a causé d’importantes perturbations aux économies chinoise et américaine. Donc, si on tient compte de cet impact et qu’on ajuste ce chiffre, le progrès actuel est supérieur à 50 %. Et, plus particulièrement, si on regarde la tendance saisonnière des importations et des exportations, qui est généralement plus forte aux troisième et quatrième trimestres, on est d’avis que ce chiffre-là n’est pas aussi mauvais que les gens le pensent.
En fin de compte, Haining, on dirait qu’il y a des occasions en ce moment, compte tenu de ce que vous voyez en Chine.
Oui, absolument. C’est pourquoi, dans les solutions de répartition de l’actif de la TD, on ajoute des titres chinois par l’intermédiaire du Fonds chinois revenu et croissance TD et de certains FNB chinois. Si on regarde le rendement du marché chinois depuis le début de l’année, l’indice CSI 300, qui est le principal indice de référence des actions chinoises, affiche un rendement depuis le début de l’année d’environ 15 %, qui surpasse l’indice S&P 500, qui affiche un rendement depuis le début de l’année de 5 %.
Haining, c’est un plaisir de vous retrouver. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd’hui.
Merci de m’avoir invité.
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Je dirais qu’à l’heure actuelle, l’économie chinoise est probablement l’une des plus solides au monde, parce que je crois que le gouvernement a été en mesure de contrôler la propagation du virus de façon beaucoup plus efficace afin que l’économie puisse rouvrir beaucoup plus rapidement. Et s’il y a une faiblesse flagrante, et je pense qu’il y en a essentiellement deux : la faible demande extérieure, c’est-à-dire la demande de consommation des économies développées comme les États-Unis et l’Europe, qui ont été touchées par la COVID-19 beaucoup plus durement, et la deuxième faiblesse serait probablement la consommation, car la COVID-19 a causé des perturbations importantes à l’économie, les gens perdent temporairement une partie de leurs revenus, et ils sont donc beaucoup plus prudents en matière de dépenses.
Haining, pouvons-nous regarder un peu plus en détail les chiffres sur la consommation intérieure? Parce que c’est intéressant. Les chiffres récents sur les importations en provenance de la Chine, ils semblent plus faibles. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les raisons pour lesquelles la consommation intérieure ne se redresse pas autant que celle d’autres pays, comme les États-Unis et l’Europe?
Parce que le gouvernement chinois n’a pas pris de mesures aussi radicales que les gouvernements américain et européens; il ne donne pas directement de chèques aux ménages. C’est pourquoi vous constatez une certaine faiblesse. Mais si on fait une comparaison avec il y a trois mois, les ventes au détail étaient en baisse de 15 ou 16 % sur 12 mois. Mais maintenant, elles se sont améliorées : on constate un recul de seulement 1 % sur 12 mois. Ça montre que l’économie chinoise est vraiment sur la bonne voie de la reprise.
Vous semblez considérer les ventes au détail comme un bon indicateur de ce qui se passe, mais est-ce qu’il y a d’autres mesures que vous surveillez qui montrent qu’il y a une reprise?
Oui. Je pense que la mesure la plus importante que nous regardons, c’est l’indice des directeurs d’achats. Si vous regardez cette mesure, l’indice PMI a dépassé 50 et a continué d’augmenter au cours des trois derniers mois consécutifs. C’est un très bon signe. Plus particulièrement, l’indice des nouvelles commandes suit la même tendance, ce qui montre que la demande globale sera très forte dans un avenir rapproché.
Tout ça se produit, bien sûr... il y a une pandémie en cours, et maintenant il y a une guerre froide technologique, essentiellement entre les États-Unis et la Chine. Pouvez-vous me donner une idée de l’importance de cette situation-là d’un point de vue économique, du point de vue du marché? Selon vous, que va-t-il se passer?
Oui. C’est certainement très important, mais ça ne nous surprend pas. Même il y a un an, alors que la guerre commerciale n’était pas terminée, les marchés s’entendaient déjà pour dire que la guerre commerciale pourrait se régler, mais que la guerre technologique allait se poursuivre. Étant donné qu’il s’agit d’une année électorale, on s’attend certainement à ce que la volatilité perdure avant les élections.
Mais, pour deux raisons, nous ne sommes pas très inquiets à ce sujet. Premièrement, les élections auront lieu dans trois mois seulement, et Biden est en tête des sondages. Et s’il remporte les élections, on pense que le risque de guerre technologique et, essentiellement, le risque géopolitique, vont s’atténuer immédiatement, car il a déjà dit clairement que s’il gagnait, il éliminerait les tarifs douaniers au profit des ménages américains, ce qui serait très favorable au marché. Et la deuxième raison, c’est que même si l’administration Trump continue d’envoyer des décrets, ce qui est très préjudiciable pour la relation entre les États-Unis et la Chine, on ne pense pas que la portée de ce décret sera très vaste ou draconienne. Autrement, ça nuirait aux entreprises américaines et à sa base électorale.
Pour ce qui est de l’administration actuelle aux États-Unis, nous savons qu’elle a atteint la phase un de l’accord commercial avec la Chine. À ce stade-ci, je crois que ces discussions ont été reportées indéfiniment. Pensez-vous que l’entente va même rester intacte?
Bien sûr. Oui. Pour vous donner un peu de contexte, selon la phase un de l’accord commercial, la Chine achètera pour 200 milliards de dollars de biens de plus qu’en 2017. Essentiellement, en 2020, elle achètera 75 milliards de dollars de plus, et en 2021, ce sera 125 milliards de dollars de plus. Nous sommes déjà aux deux tiers de l’année 2020, mais nous ne sommes qu’à environ un tiers de la cible.
À première vue, c’est plutôt mauvais. Mais il ne faut pas oublier que 2020 est une année très inhabituelle en raison de la COVID-19. Et la COVID-19 a causé d’importantes perturbations aux économies chinoise et américaine. Donc, si on tient compte de cet impact et qu’on ajuste ce chiffre, le progrès actuel est supérieur à 50 %. Et, plus particulièrement, si on regarde la tendance saisonnière des importations et des exportations, qui est généralement plus forte aux troisième et quatrième trimestres, on est d’avis que ce chiffre-là n’est pas aussi mauvais que les gens le pensent.
En fin de compte, Haining, on dirait qu’il y a des occasions en ce moment, compte tenu de ce que vous voyez en Chine.
Oui, absolument. C’est pourquoi, dans les solutions de répartition de l’actif de la TD, on ajoute des titres chinois par l’intermédiaire du Fonds chinois revenu et croissance TD et de certains FNB chinois. Si on regarde le rendement du marché chinois depuis le début de l’année, l’indice CSI 300, qui est le principal indice de référence des actions chinoises, affiche un rendement depuis le début de l’année d’environ 15 %, qui surpasse l’indice S&P 500, qui affiche un rendement depuis le début de l’année de 5 %.
Haining, c’est un plaisir de vous retrouver. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd’hui.
Merci de m’avoir invité.
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