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Deux compagnies ferroviaires nord-américaines ont annoncé une fusion qui, advenant son approbation, relierait les clients du Canada, des États-Unis et du Mexique pour la première fois. Anthony Okolie et David Mau, gestionnaire de portefeuille, Gestion de Placements TD, discutent des répercussions pour le secteur ferroviaire.
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[MUSIQUE DE GÉNÉRIQUE]
Le Chemin de fer Canadien Pacifique a récemment annoncé un accord de prise de contrôle de Kansas City Southern Rail Networks, d’un montant de 25 milliards de dollars américains, ce qui pourrait donner lieu à la création du premier chemin de fer qui traversera trois pays : le Canada, les États-Unis et le Mexique. David, qu’est-ce qui a motivé la décision de fusionner ces sociétés ferroviaires?
Bonjour, Anthony. Oui, la raison principale du Canadien Pacifique était qu’il voulait se positionner plus efficacement pour rivaliser avec ses pairs et peut-être gagner des parts de marché auprès de nouveaux clients et de clients actuels. Vous savez, il y a toujours des synergies, mais au bout du compte, il s’agit de la croissance future des activités du Canadien Pacifique. Et la direction du Canadien Pacifique estime que son profil de croissance sera amélioré s’il fonctionne comme un seul réseau intégré plus important plutôt que comme deux petits réseaux indépendants.
Et vous avez parlé de l’aspect croissance. Quels sont les autres avantages et inconvénients de cette éventuelle fusion?
Oui, le principal avantage de l’accord est que les clients en Amérique du Nord pourront obtenir un meilleur service, des itinéraires plus directs et plus de destinations par le Canadien Pacifique. Comme je l’ai mentionné plus tôt, le Canadien Pacifique a l’occasion de soutirer des parts de marché au secteur du camionnage. Le transport par camion représente toujours 70 % de tout le transport en Amérique du Nord. Il y a donc une excellente occasion pour le Canadien Pacifique d’offrir de nouveaux services, des services plus efficaces, aux clients qui n’utilisaient pas le transport ferroviaire auparavant pour leurs besoins d’expédition, et qui pourraient maintenant avoir des raisons plus convaincantes d’utiliser le transport ferroviaire.
Enfin, un autre avantage est lié à l’environnement. Le transport ferroviaire est beaucoup plus écologique que le transport par camion. Et pour les actionnaires du Canadien Pacifique... écoutez, au bout du compte, le Canadien Pacifique a toujours été une société mieux gérée et plus efficace que la Kansas City Southern. Donc, si cet accord est conclu, je crois que les investisseurs pourraient s’attendre à ce que les actifs de la Kansas City Southern fonctionnent aussi plus efficacement au fil du temps.
Et pour les inconvénients... il y a toujours un risque que les synergies attendues, du côté des revenus ou des coûts, ne se matérialisent pas. Et il y a toujours un risque que, dans ce cas-ci, le Canadien Pacifique paie trop cher pour les actifs.
Quels sont, selon vous, les risques ou les obstacles à l’approbation des organismes de réglementation, étant donné qu’on a déjà tenté cet accord, mais avec très peu de succès?
Oui, c’est un bon point. Le Canadien Pacifique, au fil des ans, a tenté de prendre le contrôle de quelques autres chemins de fer. Le Canadien National a également tenté de le faire dans le passé. Et le principal obstacle, je suppose, est d’obtenir l’approbation des organismes de réglementation. Et la Commission américaine du transport de surface est l’organisme de réglementation qui approuve ces transactions et, dans le passé, elle n’a jamais été très favorable à ce genre de grandes acquisitions. Elle craignait surtout que cette consolidation sectorielle entraîne une baisse de la compétitivité, une hausse des prix et, essentiellement, une perte d’efficacité pour l’ensemble du secteur du transport.
Je pense que dans ce cas-ci, c’est un peu différent, parce que le réseau du Canadien Pacifique et celui de la Kansas City Southern ne se chevauchent pas du tout. Il n’y a donc pas vraiment de risque que le service soit réduit ou que les prix augmentent. Il n’y a donc rien de précis que je puisse mentionner pour l’instant qui laisse croire que la Commission américaine du transport de surface n’approuve pas l’accord, mais comme avec toute question de réglementation, on ne sait jamais qu’est-ce que l’organisme de réglementation va décider, alors il est toujours possible qu’elle rejette l’entente.
Et il y a toujours ce débat parmi les investisseurs entre le Canadien Pacifique et le Canadien National et leurs réseaux respectifs. Cette acquisition par le Canadien Pacifique change-t-elle le débat sur la société ferroviaire qui se démarque? Qu’en pensez-vous?
Oui, écoutez, je pense que le Canadien National a toujours le meilleur réseau au Canada. Mais si le Canadien Pacifique conclut cet accord, il sera le premier réseau transcontinental en Amérique du Nord, et je crois que cela va lui permettre d’assurer sa croissance future. L’Accord États-Unis-Mexique-Canada a remplacé l’ALENA l’an dernier, ce qui devrait favoriser les volumes à l’échelle de l’Amérique du Nord.
Aussi, en raison de la COVID et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qu’on a observées à l’étranger, de nombreuses sociétés nord-américaines repensent leur décision de fabriquer à l’étranger et envisagent de rapatrier au moins une partie de la chaîne d’approvisionnement en Amérique du Nord, ce qui serait de toute évidence de bon augure pour le Canadien Pacifique et son nouveau réseau potentiel.
David, merci beaucoup pour vos explications.
Merci, Anthony.
[MUSIQUE]
Le Chemin de fer Canadien Pacifique a récemment annoncé un accord de prise de contrôle de Kansas City Southern Rail Networks, d’un montant de 25 milliards de dollars américains, ce qui pourrait donner lieu à la création du premier chemin de fer qui traversera trois pays : le Canada, les États-Unis et le Mexique. David, qu’est-ce qui a motivé la décision de fusionner ces sociétés ferroviaires?
Bonjour, Anthony. Oui, la raison principale du Canadien Pacifique était qu’il voulait se positionner plus efficacement pour rivaliser avec ses pairs et peut-être gagner des parts de marché auprès de nouveaux clients et de clients actuels. Vous savez, il y a toujours des synergies, mais au bout du compte, il s’agit de la croissance future des activités du Canadien Pacifique. Et la direction du Canadien Pacifique estime que son profil de croissance sera amélioré s’il fonctionne comme un seul réseau intégré plus important plutôt que comme deux petits réseaux indépendants.
Et vous avez parlé de l’aspect croissance. Quels sont les autres avantages et inconvénients de cette éventuelle fusion?
Oui, le principal avantage de l’accord est que les clients en Amérique du Nord pourront obtenir un meilleur service, des itinéraires plus directs et plus de destinations par le Canadien Pacifique. Comme je l’ai mentionné plus tôt, le Canadien Pacifique a l’occasion de soutirer des parts de marché au secteur du camionnage. Le transport par camion représente toujours 70 % de tout le transport en Amérique du Nord. Il y a donc une excellente occasion pour le Canadien Pacifique d’offrir de nouveaux services, des services plus efficaces, aux clients qui n’utilisaient pas le transport ferroviaire auparavant pour leurs besoins d’expédition, et qui pourraient maintenant avoir des raisons plus convaincantes d’utiliser le transport ferroviaire.
Enfin, un autre avantage est lié à l’environnement. Le transport ferroviaire est beaucoup plus écologique que le transport par camion. Et pour les actionnaires du Canadien Pacifique... écoutez, au bout du compte, le Canadien Pacifique a toujours été une société mieux gérée et plus efficace que la Kansas City Southern. Donc, si cet accord est conclu, je crois que les investisseurs pourraient s’attendre à ce que les actifs de la Kansas City Southern fonctionnent aussi plus efficacement au fil du temps.
Et pour les inconvénients... il y a toujours un risque que les synergies attendues, du côté des revenus ou des coûts, ne se matérialisent pas. Et il y a toujours un risque que, dans ce cas-ci, le Canadien Pacifique paie trop cher pour les actifs.
Quels sont, selon vous, les risques ou les obstacles à l’approbation des organismes de réglementation, étant donné qu’on a déjà tenté cet accord, mais avec très peu de succès?
Oui, c’est un bon point. Le Canadien Pacifique, au fil des ans, a tenté de prendre le contrôle de quelques autres chemins de fer. Le Canadien National a également tenté de le faire dans le passé. Et le principal obstacle, je suppose, est d’obtenir l’approbation des organismes de réglementation. Et la Commission américaine du transport de surface est l’organisme de réglementation qui approuve ces transactions et, dans le passé, elle n’a jamais été très favorable à ce genre de grandes acquisitions. Elle craignait surtout que cette consolidation sectorielle entraîne une baisse de la compétitivité, une hausse des prix et, essentiellement, une perte d’efficacité pour l’ensemble du secteur du transport.
Je pense que dans ce cas-ci, c’est un peu différent, parce que le réseau du Canadien Pacifique et celui de la Kansas City Southern ne se chevauchent pas du tout. Il n’y a donc pas vraiment de risque que le service soit réduit ou que les prix augmentent. Il n’y a donc rien de précis que je puisse mentionner pour l’instant qui laisse croire que la Commission américaine du transport de surface n’approuve pas l’accord, mais comme avec toute question de réglementation, on ne sait jamais qu’est-ce que l’organisme de réglementation va décider, alors il est toujours possible qu’elle rejette l’entente.
Et il y a toujours ce débat parmi les investisseurs entre le Canadien Pacifique et le Canadien National et leurs réseaux respectifs. Cette acquisition par le Canadien Pacifique change-t-elle le débat sur la société ferroviaire qui se démarque? Qu’en pensez-vous?
Oui, écoutez, je pense que le Canadien National a toujours le meilleur réseau au Canada. Mais si le Canadien Pacifique conclut cet accord, il sera le premier réseau transcontinental en Amérique du Nord, et je crois que cela va lui permettre d’assurer sa croissance future. L’Accord États-Unis-Mexique-Canada a remplacé l’ALENA l’an dernier, ce qui devrait favoriser les volumes à l’échelle de l’Amérique du Nord.
Aussi, en raison de la COVID et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qu’on a observées à l’étranger, de nombreuses sociétés nord-américaines repensent leur décision de fabriquer à l’étranger et envisagent de rapatrier au moins une partie de la chaîne d’approvisionnement en Amérique du Nord, ce qui serait de toute évidence de bon augure pour le Canadien Pacifique et son nouveau réseau potentiel.
David, merci beaucoup pour vos explications.
Merci, Anthony.
[MUSIQUE]