
Qu’il s’agisse du risque de récession, de la persistance de l’inflation ou des perspectives du marché de l’habitation, les Services économiques TD répondent aux questions les plus fréquemment posées sur l’évolution des perspectives et des risques dans leur dernier rapport. https://economics.td.com/fr-questions-answers
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Se dirige-t-on ou non vers une récession? C’est la grande question que beaucoup de gens se posent. Eh bien, les Services économiques TD viennent de publier un rapport sur ce sujet et sur d’autres questions concernant l’évolution des risques et des perspectives économiques. Donc commençons sans plus tarder. Je reçois Leslie Preston, économiste principale du Groupe Banque TD. Leslie, ce rapport porte sur beaucoup de sujets. Voyons combien nous pouvons en aborder, point par point. Commençons par l’économie mondiale. La question est la suivante : Se dirige-t-on vers une récession? Et quelles sont les probabilités?
Eh bien, tout dépend de l’endroit où vous vous situez. On s’attend à ce que l’Europe se dirige vers une récession cette année. Ce n’est pas encore le cas pour l’économie canadienne ou américaine. Pour ce qui est des probabilités, on pense que c’est un peu un pile ou face, 50/50. Mais on s’attend à ce que ça tombe sur face pour le Canada et les États-Unis. Pour l’année prochaine, on ne prévoit pas de récession.
D’accord. Cela nous amène à nous pencher sur les fissures qui émergent dans l’économie canadienne. Y a-t-il de telles fissures dans l’économie canadienne?
Eh bien, pour commencer, l’économie canadienne a vraiment été un leader mondial au premier semestre de l’année. Ses données sur la croissance figurent parmi les plus solides des économies développées. Le Canada se trouve donc en position de force.
On commence toutefois à voir quelques fissures, principalement dans le secteur de l’habitation. Le secteur de l’habitation a vraiment réagi à la hausse des taux d’intérêt. Les ventes et les prix ont considérablement diminué par rapport aux sommets de février. On surveille également de très près les données sur l’emploi. On a connu deux mois consécutifs de baisse de l’emploi.
Mais la plupart des économistes n’aiment pas tracer une ligne de tendance à partir de deux chiffres seulement. Mais c’est quelque chose qu’on surveille de près. Parce que l’embauche a été très solide au Canada jusqu’à présent durant la reprise. On va donc surveiller les prochains chiffres pour voir si cette tendance se poursuit.
Avant d’aborder le prochain sujet, le dossier de l’habitation me fascine toujours, car il a pris une telle importance dans l’économie. Si on observe un ralentissement, et qu’on observe quelques fissures, est-ce que ça pourrait entraîner des répercussions assez graves?
On s’attend certainement à ce que le calcul de la croissance du PIB soit négatif. C’est ce qu’on prévoit. Heureusement, ça a un poids important dans l’économie. On s’attend à ce que ça pèse aussi sur les dépenses de consommation. Mais ça ne représente pas toute l’économie.
Les consommateurs sont assez résilients. Notre taux de chômage est très faible. On s’attend donc à ce que l’économie canadienne dans son ensemble ralentisse, et le secteur de l’habitation y est pour beaucoup. Mais il y a beaucoup d’autres secteurs qui se portent bien, comme le pétrole et le gaz.
Parlons du secteur des produits de base, les produits de base mondiaux. On a constaté un ralentissement après la forte hausse des prix observée plus tôt cette année. Qu’est-ce que ça signifie pour la croissance mondiale?
Eh bien, je pense que les prix des produits de base ont certainement réagi à la situation de la croissance mondiale, c’est-à-dire qu’on observe un affaiblissement de la croissance mondiale. Et cette nouvelle a entraîné une baisse des prix des produits de base liés et non liés à l’énergie. Un point qui ressort, bien sûr, une exception à la règle, c’est le marché du gaz naturel, qui est évidemment fortement touché par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Toutefois, dans l’ensemble, les produits de base ont affiché une certaine faiblesse.
Voici, je crois, peut-être même la question la plus importante de l’été : l’inflation. C’est la raison pour laquelle les banques centrales augmentent si fortement les coûts d’emprunt. On s’attend toujours à ce que les taux restent élevés à l’approche de l’automne. Vont-ils demeurer élevés?
On ne s’y attend pas. Eh bien, on s’attend à ce que l’inflation atteigne un sommet au Canada et aux États-Unis. Mais on s’attend à ce qu’ils demeurent supérieurs aux cibles des deux banques centrales d’ici la fin de l’année. La demande a été très forte. Et beaucoup des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement ne se règlent pas aussi rapidement qu’on l’aurait cru il y a six ou huit mois.
On s’attend donc à ce qu’elle demeure élevée. Mais les pires taux sur 12 mois sont probablement derrière nous.
Je pense que beaucoup de gens espèrent que ce sommet a été atteint et que les chiffres qu’on a vus, du moins pour ce mois-ci des deux côtés de la frontière, ou le mois le plus récent, vont commencer à se stabiliser. Mais qu’en est-il des consommateurs? De toute évidence, alors qu’on sort de plus en plus et que tout coûte de plus en plus cher, la question est la suivante : peuvent-ils continuer de résister à toutes ces pressions?
On s’attend à ce qu’ils le fassent. Comme je l’ai déjà mentionné, le chômage est incroyablement bas, tant au Canada qu’aux États-Unis. Le taux de chômage s’établit à des creux générationnels. Les consommateurs partent donc sur de très bonnes bases.
La santé financière des consommateurs... en fait, leur situation financière globale s’est vue, en général, améliorée par la pandémie. Un arrêt forcé des dépenses, pour beaucoup d’entre nous, combiné aux confinements, a fait en sorte d’augmenter les soldes bancaires. Les consommateurs disposent donc également de ce coussin-là.
Ça ne veut pas dire qu’on ne s’attend pas à un ralentissement des dépenses de consommation. On le constate déjà aux États-Unis, compte tenu, comme vous le dites, de l’inflation élevée et des coûts d’emprunt plus élevés. On s’attend donc à un ralentissement de ce côté-là. Toutefois, on s’attend à ce que les consommateurs fassent preuve d’une grande résilience dans l’ensemble, compte tenu des paramètres fondamentaux positifs.
Évidemment, les banques centrales ont indiqué que l’inflation était sur leur radar. Qu’elles allaient faire le nécessaire pour la diminuer. Vous dites qu’il faudra du temps pour y arriver. Certaines personnes se demandent à quel moment les banques centrales vont vraiment cesser de hausser les taux.
Eh bien, selon nos prévisions, elles devraient cesser les hausses en 2023. On pense que les banques centrales ne reculeront pas tant qu’elles ne verront pas l’inflation se rapprocher résolument de leur cible d’environ 2 %. On pense que ce sera le cas d’ici le début de l’année prochaine.
À notre avis, les marchés financiers s’emballent un peu trop vite en tenant compte maintenant des réductions de taux. Parce qu’on pense, compte tenu de l’historique, de l’expérience passée, que lorsque la banque centrale pense avoir freiné l’inflation, et que l’inflation revient à la hausse... en fait, on en a eu un aperçu aux États-Unis l’an dernier. On pense donc que la Fed et la Banque du Canada vont se montrer attentistes jusqu’en 2023.
Comme on l’a mentionné, le marché canadien de l’habitation a déjà réagi de façon très spectaculaire à ces coûts d’emprunt plus élevés. Comment les marchés évoluent-ils par la suite? Si c’est le cas, ils devront continuer à augmenter les taux, et ils feront une pause par la suite. Si quelqu’un souhaite que les taux soient réduits tout de suite, eh bien, ce que j’entends, c’est que ça ne se produira pas. Qu’advient-il du marché de l’habitation?
Eh bien, on s’attend à ce que se poursuive ce qu’on appelle un rééquilibrage du marché de l’habitation. Je pense que la plupart des gens ont été au courant de beaucoup de manchettes pendant la pandémie, en particulier ici au Canada, et aux États-Unis aussi. Les marchés de l’habitation ont vraiment grimpé en flèche et décollé. On prévoit donc une nouvelle faiblesse des prix et des ventes au Canada.
Mais on appelle ça un rééquilibrage, parce qu’on ne prévoit pas de baisse des prix sous leurs niveaux prépandémiques. En fait, ce qu’on voit, c’est une annulation d’une grande partie des excès qu’on a observés durant la période de relance suivant la pandémie, où les taux d’intérêt nuls avaient atteint un sommet.
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Se dirige-t-on ou non vers une récession? C’est la grande question que beaucoup de gens se posent. Eh bien, les Services économiques TD viennent de publier un rapport sur ce sujet et sur d’autres questions concernant l’évolution des risques et des perspectives économiques. Donc commençons sans plus tarder. Je reçois Leslie Preston, économiste principale du Groupe Banque TD. Leslie, ce rapport porte sur beaucoup de sujets. Voyons combien nous pouvons en aborder, point par point. Commençons par l’économie mondiale. La question est la suivante : Se dirige-t-on vers une récession? Et quelles sont les probabilités?
Eh bien, tout dépend de l’endroit où vous vous situez. On s’attend à ce que l’Europe se dirige vers une récession cette année. Ce n’est pas encore le cas pour l’économie canadienne ou américaine. Pour ce qui est des probabilités, on pense que c’est un peu un pile ou face, 50/50. Mais on s’attend à ce que ça tombe sur face pour le Canada et les États-Unis. Pour l’année prochaine, on ne prévoit pas de récession.
D’accord. Cela nous amène à nous pencher sur les fissures qui émergent dans l’économie canadienne. Y a-t-il de telles fissures dans l’économie canadienne?
Eh bien, pour commencer, l’économie canadienne a vraiment été un leader mondial au premier semestre de l’année. Ses données sur la croissance figurent parmi les plus solides des économies développées. Le Canada se trouve donc en position de force.
On commence toutefois à voir quelques fissures, principalement dans le secteur de l’habitation. Le secteur de l’habitation a vraiment réagi à la hausse des taux d’intérêt. Les ventes et les prix ont considérablement diminué par rapport aux sommets de février. On surveille également de très près les données sur l’emploi. On a connu deux mois consécutifs de baisse de l’emploi.
Mais la plupart des économistes n’aiment pas tracer une ligne de tendance à partir de deux chiffres seulement. Mais c’est quelque chose qu’on surveille de près. Parce que l’embauche a été très solide au Canada jusqu’à présent durant la reprise. On va donc surveiller les prochains chiffres pour voir si cette tendance se poursuit.
Avant d’aborder le prochain sujet, le dossier de l’habitation me fascine toujours, car il a pris une telle importance dans l’économie. Si on observe un ralentissement, et qu’on observe quelques fissures, est-ce que ça pourrait entraîner des répercussions assez graves?
On s’attend certainement à ce que le calcul de la croissance du PIB soit négatif. C’est ce qu’on prévoit. Heureusement, ça a un poids important dans l’économie. On s’attend à ce que ça pèse aussi sur les dépenses de consommation. Mais ça ne représente pas toute l’économie.
Les consommateurs sont assez résilients. Notre taux de chômage est très faible. On s’attend donc à ce que l’économie canadienne dans son ensemble ralentisse, et le secteur de l’habitation y est pour beaucoup. Mais il y a beaucoup d’autres secteurs qui se portent bien, comme le pétrole et le gaz.
Parlons du secteur des produits de base, les produits de base mondiaux. On a constaté un ralentissement après la forte hausse des prix observée plus tôt cette année. Qu’est-ce que ça signifie pour la croissance mondiale?
Eh bien, je pense que les prix des produits de base ont certainement réagi à la situation de la croissance mondiale, c’est-à-dire qu’on observe un affaiblissement de la croissance mondiale. Et cette nouvelle a entraîné une baisse des prix des produits de base liés et non liés à l’énergie. Un point qui ressort, bien sûr, une exception à la règle, c’est le marché du gaz naturel, qui est évidemment fortement touché par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Toutefois, dans l’ensemble, les produits de base ont affiché une certaine faiblesse.
Voici, je crois, peut-être même la question la plus importante de l’été : l’inflation. C’est la raison pour laquelle les banques centrales augmentent si fortement les coûts d’emprunt. On s’attend toujours à ce que les taux restent élevés à l’approche de l’automne. Vont-ils demeurer élevés?
On ne s’y attend pas. Eh bien, on s’attend à ce que l’inflation atteigne un sommet au Canada et aux États-Unis. Mais on s’attend à ce qu’ils demeurent supérieurs aux cibles des deux banques centrales d’ici la fin de l’année. La demande a été très forte. Et beaucoup des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement ne se règlent pas aussi rapidement qu’on l’aurait cru il y a six ou huit mois.
On s’attend donc à ce qu’elle demeure élevée. Mais les pires taux sur 12 mois sont probablement derrière nous.
Je pense que beaucoup de gens espèrent que ce sommet a été atteint et que les chiffres qu’on a vus, du moins pour ce mois-ci des deux côtés de la frontière, ou le mois le plus récent, vont commencer à se stabiliser. Mais qu’en est-il des consommateurs? De toute évidence, alors qu’on sort de plus en plus et que tout coûte de plus en plus cher, la question est la suivante : peuvent-ils continuer de résister à toutes ces pressions?
On s’attend à ce qu’ils le fassent. Comme je l’ai déjà mentionné, le chômage est incroyablement bas, tant au Canada qu’aux États-Unis. Le taux de chômage s’établit à des creux générationnels. Les consommateurs partent donc sur de très bonnes bases.
La santé financière des consommateurs... en fait, leur situation financière globale s’est vue, en général, améliorée par la pandémie. Un arrêt forcé des dépenses, pour beaucoup d’entre nous, combiné aux confinements, a fait en sorte d’augmenter les soldes bancaires. Les consommateurs disposent donc également de ce coussin-là.
Ça ne veut pas dire qu’on ne s’attend pas à un ralentissement des dépenses de consommation. On le constate déjà aux États-Unis, compte tenu, comme vous le dites, de l’inflation élevée et des coûts d’emprunt plus élevés. On s’attend donc à un ralentissement de ce côté-là. Toutefois, on s’attend à ce que les consommateurs fassent preuve d’une grande résilience dans l’ensemble, compte tenu des paramètres fondamentaux positifs.
Évidemment, les banques centrales ont indiqué que l’inflation était sur leur radar. Qu’elles allaient faire le nécessaire pour la diminuer. Vous dites qu’il faudra du temps pour y arriver. Certaines personnes se demandent à quel moment les banques centrales vont vraiment cesser de hausser les taux.
Eh bien, selon nos prévisions, elles devraient cesser les hausses en 2023. On pense que les banques centrales ne reculeront pas tant qu’elles ne verront pas l’inflation se rapprocher résolument de leur cible d’environ 2 %. On pense que ce sera le cas d’ici le début de l’année prochaine.
À notre avis, les marchés financiers s’emballent un peu trop vite en tenant compte maintenant des réductions de taux. Parce qu’on pense, compte tenu de l’historique, de l’expérience passée, que lorsque la banque centrale pense avoir freiné l’inflation, et que l’inflation revient à la hausse... en fait, on en a eu un aperçu aux États-Unis l’an dernier. On pense donc que la Fed et la Banque du Canada vont se montrer attentistes jusqu’en 2023.
Comme on l’a mentionné, le marché canadien de l’habitation a déjà réagi de façon très spectaculaire à ces coûts d’emprunt plus élevés. Comment les marchés évoluent-ils par la suite? Si c’est le cas, ils devront continuer à augmenter les taux, et ils feront une pause par la suite. Si quelqu’un souhaite que les taux soient réduits tout de suite, eh bien, ce que j’entends, c’est que ça ne se produira pas. Qu’advient-il du marché de l’habitation?
Eh bien, on s’attend à ce que se poursuive ce qu’on appelle un rééquilibrage du marché de l’habitation. Je pense que la plupart des gens ont été au courant de beaucoup de manchettes pendant la pandémie, en particulier ici au Canada, et aux États-Unis aussi. Les marchés de l’habitation ont vraiment grimpé en flèche et décollé. On prévoit donc une nouvelle faiblesse des prix et des ventes au Canada.
Mais on appelle ça un rééquilibrage, parce qu’on ne prévoit pas de baisse des prix sous leurs niveaux prépandémiques. En fait, ce qu’on voit, c’est une annulation d’une grande partie des excès qu’on a observés durant la période de relance suivant la pandémie, où les taux d’intérêt nuls avaient atteint un sommet.
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