Lorsque Dre Susan Biali a compris que la salle d’urgence n’était pas pour elle, elle s’est débarrassée du stress dans sa vie. À présent, elle aide les autres à faire de même. Cette médecin, auteure et spécialiste du mieux-être discute avec Kim Parlee de trucs pour évacuer le stress.
Oui. Une chose malheureuse, qui est devenue une chose heureuse. J’ai été urgentiste interne, pendant deux ans seulement, c’était un programme de cinq ans, mais, après deux ans, en raison du stress, du manque de sommeil et du fait que le métier ne me convenait pas, j’ai été entraînée dans une spirale néfaste, j’ai fait une grave dépression, un burn-out et j’ai dû prendre un congé pour cause de stress.
Je vous ai entendu dire que la vue du sang vous faisait défaillir. Et vous avez eu une défaillance.
Oui. Je ne me suis pas évanouie, par chance il y avait une chaise tout près, pour les membres de la famille.
Oui. Je blague à ce sujet, mais, en fait, ce n’est pas drôle. Mes deux principaux problèmes en tant qu’urgentiste étaient primo que je panique sous pression et secundo que je ne supporte pas la vue de beaucoup de sang. Pas des choses idéales pour un urgentiste.
Je les mentionne à la blague, il y avait bien plus, mais elles illustrent bien jusqu’à quel point j’étais coupée de moi-même, de mes points forts et mes points faibles et j’avais laissé d’autres me dicter la voie que devaient emprunter, selon eux, ma vie et mon activité professionnelle. Ça s’est terminé de façon catastrophique.
Qu’est-il arrivé? Évidemment, c’est arrivé. Il y a eu le congé.
J’ai lu le récit. Vous vous êtes assise, vous étiez seule, dans un logement où vous n’étiez jamais, parce que trop occupée pour être là. Qu’avez-vous fait pour vous en sortir? Comme vous le dites, c’était la catastrophe.
Ça l’était. Personne ne souhaite vivre une dépression ou une dépression suicidaire, ce que j’ai connu au cours d’une nuit terrible où j’ai songé à m’enlever la vie. Heureusement, j’ai survécu. J’ai reçu un appel au moment où j’étais dans le noir, dans mon logement, cette nuit-là. Une des internes en chef m’a appelée. Elle s’était rendu compte que je n’étais pas moi-même.
Un interne, à l’hôpital, s’était enlevé la vie, deux ans auparavant. Elle a organisé une rencontre et m’a dit de prendre un congé pour cause de stress, de réfléchir, pendant ce congé, à qui je suis, à mon vrai moi, mes vrais dons, mes vraies aptitudes la façon dont j’aimerais vivre ma vie, chose que je n’avais jamais même envisagée. J’étais tellement obsédée par le désir de réussir, d’accomplir des choses.
Je digère en quelque sorte ce que vous venez de dire. C’est beaucoup. Donc, il y a eu ce moment. Heureusement, quelqu’un a appelé.
Comment mener une telle réflexion? Comment avez-vous fait pour déterminer ce que vous aimez? Voici dans quoi je suis bonne. Qu’avez-vous fait?
Oui. C’est très difficile, et, à l’époque, il n’y avait pas de coachs personnels ni d’autres gens semblables pouvant apporter une aide. Je prenais des antidépresseurs, ce qui m’a beaucoup aidé, à ce moment-là.
Au départ, je n’avais pas la réponse à cela. Le fait de dormir davantage, de me reposer et de faire une pause m’a beaucoup aidée. Au départ, je n’avais qu’une idée : me rendre sans tarder à Cuba.
J’ai donc fait un petit voyage, seule, pendant ce congé. J’ai vu les Cubains danser. Et je me suis souvenue que, petite fille, je rêvais de devenir danseuse... danseuse étoile, en fait. C’est un peu embarrassant!
Quand j’ai vu ces gens danser, j’ai compris que ma vie était devenue strictement unidimensionnelle. Je m’étais tellement concentrée sur le travail que je m’étais perdue. N’importe qui court à la dépression et au burn-out dans ces conditions.
Ma première idée a été de recommencer à danser, littéralement pour me garder en vie, comme c’a été le cas. Il y a beaucoup plus que cela, mais c’est la danse et la joie et le fait de renouer avec une partie de moi qui ont été tellement bénéfiques.
Vous êtes danseuse de flamenco.
C’est cela. Oui!
Vous vous produisez sur scène.
Oui. C’est cela!
Wow! Comme je l’ai mentionné, vous écrivez. Vous avez écrit... vous êtes un auteur prolifique. Vous avez publié dans toutes sortes de revues et de magazines.
Vous avez récemment sorti un livre électronique. Je l’aime beaucoup, parce qu’il parle des moyens essentiels à prendre pour prévenir le stress et avoir un mode de vie sain, ce genre de choses. Il y a 10 chapitres, suivis chacun, je pense, de mesures à prendre, ce qui est vraiment bien.
Nous ne pouvons passer en revue les 10, mais j’aimerais en signaler certains, qui sont vraiment très intéressants. Le deuxième, je pense, concerne l’idée de prendre le temps de s’arrêter et de respirer. Qu’est-ce que vous voulez dire par là?
Oui. Nous n’arrêtons pas, nous courons toujours. C’est un moyen tellement efficace, physiologiquement, d’enrayer le stress. Presque tous, nous passons nos journées à courir à gauche et à droite, nous avons une liste de choses à faire, un niveau de stress élevé. Nous pompons du cortisol et de l’adrénaline, ce qui fait monter notre tension, favorise la dépression et cause des problèmes de toutes sortes.
Or, nous pouvons stopper ou atténuer cela instantanément en déclenchant un processus de relaxation. Ça peut se faire au moyen de la respiration.
C’est amusant, parce que, depuis que j’ai lu cela, j’ai commencé à le faire, et ça remonte probablement à un mois. C’est vraiment efficace! Je pense parfois que, si vous le lisez... mais faites-le. Tout le monde, essayez au moins une fois. Et alors, vous savez, vous avez dit que c’est efficace.
L’autre point que j’aime particulièrement, dans votre liste de 10, c’est de dire non. J’aime ça, parce que les gens trouvent le non tellement négatif. On pense qu’il faut dire oui.
Or, dire oui, c’est ce qui vous a conduit... vous pensez, au début de votre parcours. C’est ainsi que les choses sont arrivées.
Oui. Un important facteur de risque de burn-out est d’être quelqu’un qui dit oui à tout. Si vous êtes quelqu’un dont tout le monde s’attend à ce qu’il dise oui, c’est agréable à certains égards, mais c’est extrêmement épuisant. Une des meilleures choses que vous puissiez faire, c’est de dresser une liste de choses auxquelles vous allez dire non et de dire non.
Comment le dites-vous de façon que l’on ne vous trouve pas négative?
Une des façons d’éviter de dire non à la face des gens est de dire: je vais vous revenir à ce sujet.
Eh bien, j’ai du temps pour deux autres. Bouger. C’est important, dites-vous.
Oh! c’est tellement important! Vous avez probablement entendu parler de la pathologie de la posture assise... nous sommes trop longtemps assis à notre bureau, cela nuit à l’irrigation du cerveau, influe sur notre humeur, sur le taux de sucre dans sang, sur tout. Si vous pouvez bouger, ne serait-ce qu’un tout petit peu, pendant votre pause, vous lever toutes les heures, au travail, marcher un peu, sortir le midi, aller faire un tour.
Ces petits exercices vont stimuler votre circulation et vont aussi vous détendre. C’est très efficace.
C’est amusant, parce que je pense que les gens pensent que ce n’est pas... vous savez? Vraiment? Me lever et marcher deux minutes dans mon bureau? Vaiment? C’est efficace?
Oui. Le sang n’irrigue pas le cerveau parce qu’il afflue dans les jambes. Si vous vous levez et marchez, cela va rétablir la circulation sanguine. L’irrigation sanguine de votre cerveau va se rétablir. Vous aurez les idées plus claires. Vous vous sentirez moins stressé. Vous verrez même s’améliorer votre fonction insulinique, donc votre taux de sucre dans le sang et votre fonction cardiovasculaire.
C’est remarquable. Merci pour votre présence.