En ce moment, les collectivités appuient leurs entreprises locales, mais les entreprises redonnent également à leur collectivité. Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, nous discutons d’un propriétaire d’entreprise qui a pour mission de promouvoir l’égalité des genres en Afrique. De plus, Kim Parlee et Jo-Anne Ryan, vice-présidente, Services des conseils philanthropiques, Gestion de patrimoine TD, discutent de la façon dont d’autres entreprises peuvent trouver leur vocation philanthropique.
Notre entreprise réalisait régulièrement des profits. On connaissait une croissance constante. On était en excellente position pour que je puisse enfin réaliser un objectif qui me tenait à cœur, retourner en Afrique. Bonjour, je m’appelle Lotte Davis, cofondatrice d’AG Hair et fondatrice de One Girl Can.
AG Hair a connu des débuts très modestes dans le sous-sol de notre maison de North Vancouver en 1989. Qui aurait cru que cette idée insensée que nous avions fonctionnerait, 15 ans plus tard? Et donnerait des résultats aussi incroyables.
Je suis née en Afrique du Sud au plus fort de l’apartheid dans les années 50. Ma mère avait un fusil dans son sac à main. Je voyais que certaines personnes étaient traitées différemment en raison de la couleur de leur peau, et je ne l’acceptais pas.
Nous avons déménagé à Toronto et, alors que j’étais adolescente, j’ai pris connaissance de la discrimination envers les femmes. Ce n’était pas très différent de ce que j’avais vu en Afrique du Sud. Ça m’a poussée encore plus à vouloir changer les choses, alors un jour j’ai pris un avion pour Nairobi et c’est là où j’ai tout compris.
J’ai compris tout de suite que c’est ce que j’allais faire pour le reste de ma vie. C’est à ce moment-là que j’ai enregistré One Girl Can auprès du gouvernement du Canada et j’ai embauché mon premier employé au Kenya. Ensemble, on a commencé à bâtir un programme qui avait du sens et qui est devenu très, très efficace.
On offre des bourses aux filles en Afrique, au Kenya et en Ouganda en particulier, et on accompagne ces filles du début de leur neuvième année à l’école, jusqu’à ce qu’elles décrochent un emploi après l’université. On tisse des relations personnelles avec ces filles, et on ne déclare pas victoire tant qu’elles ne gagnent pas un revenu.
Mon entreprise voulait s’impliquer dès le début, et même si on était un petit joueur sur le marché, on est devenus plus importants en raison de nos objectifs philanthropiques. Chaque fois que quelqu’un achète un produit, on sollicite un don à la caisse, et bon nombre de nos promotions visent à redonner à One Girl Can. Tous les membres de l’organisation participent. On célèbre Mardi je donne. On célèbre la Journée internationale des femmes, la Journée internationale de la fille.
Je dirais qu’AG Hair redonne à One Girl Can sur une base quotidienne, dans chaque service. Je pense que c’est absolument fondamental, absolument essentiel que les entreprises aient une composante philanthropique à leurs activités. Aujourd’hui, les consommateurs l’exigent. Ça procure des avantages incalculables.
L’histoire de Lotte est incroyable. Et pour aider d’autres propriétaires d’entreprise qui envisagent de faire quelque chose de semblable, je reçois Jo-Anne Ryan, vice-présidente des Services des conseils philanthropiques à Gestion de patrimoine TD. Elle est aussi directrice générale de la Fondation de dons particuliers. Jo-Anne, c’est toujours un plaisir de vous recevoir. Si un propriétaire d’entreprise nous regarde et se demande comment choisir un organisme de bienfaisance à appuyer, avez-vous des conseils pour l’aider?
Bien sûr, Kim, merci de m’avoir invité. Il devrait choisir une cause qui est vraiment importante pour l’entreprise et qui cadre avec la marque. Ça peut être une cause ou une organisation importante pour le propriétaire ou les employés. Il existe plus de 86 000 organismes de bienfaisance enregistrés au Canada. Les besoins ne manquent donc pas. Je crois que la participation des employés aux activités caritatives est une bonne façon de renforcer l’esprit d’équipe, et ça améliore le moral.
Est-ce qu’on pourrait approfondir un peu cette question... vous avez parlé d’impliquer les employés parce qu’ils pourraient avoir leurs propres idées, et je suis certaine qu’ils vont faire... qu’ils peuvent aussi faire des dons.
Tout à fait. Vous pourriez envisager de faire des dons équivalents à ceux de vos employés. Un programme de dons de contrepartie peut constituer un élément très important de la responsabilité sociale de votre entreprise. Au besoin, fixez un plafond, mais le fait de vous engager à égaler les dons de vos employés aura une plus grande incidence et va favoriser l’engagement positif des employés. Et tout le monde aime que ses dons soient doublés. Mais vous pouvez aussi inciter vos employés à s’impliquer dans des activités de bénévolat auprès d’organismes de bienfaisance. Il ne s’agit pas seulement de donner de l’argent. Il s’agit de donner du temps et de se regrouper pour faire le bien.
On a déjà parlé des fonds à vocation arrêtée par le donateur, mais je ne savais pas que c’était quelque chose qu’une entreprise pouvait utiliser aussi.
Tout à fait. Un fonds à vocation arrêtée par le donateur est une solution de rechange simple pour établir votre propre fondation, et le minimum est de seulement 10 000 $ avec la Fondation de dons particuliers. Comme ça, quand une entreprise va bien, elle peut mettre de l’argent de côté dans un fonds à vocation arrêtée par le donateur. Elle reçoit un reçu pour son don et, chaque année, elle a de l’argent disponible pour donner à des organismes de bienfaisance.
Ce qui arrive souvent c’est que, dans les années où une entreprise va bien, elle donne généreusement aux organismes de bienfaisance, mais dans les années où elle va moins bien, elle n’a pas d’argent à donner. Mais les organismes de bienfaisance de sa collectivité ont des besoins tous les ans. En établissant un fonds à vocation arrêtée par le donateur, peu importe la volatilité de votre entreprise, vous êtes certain d’avoir de l’argent disponible chaque année pour soutenir les causes qui sont importantes pour vous et votre entreprise.
Jo-Anne, il nous reste à peine 10 secondes. C’est une question plutôt injuste, mais pour la Journée internationale des femmes, il y a beaucoup d’organismes de bienfaisance qu’on pourrait soutenir, mais rapidement... à part One Girl Can de Lotte, quels sont les autres organismes auxquels on peut penser?
Au Canada, je dirais qu’Hébergement femmes Canada est un excellent choix, ainsi que la Fondation canadienne des femmes. À l’extérieur du Canada, vous pourriez envisager le Fonds Égalité. Ils font de l’excellent travail à l’échelle mondiale. Et, bien sûr, comme vous l’avez mentionné, l’organisme de Lotte, One Girl Can, fait un travail fantastique pour les filles en Afrique.
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