Il est difficile d’assurer la réussite d’une entreprise, mais les obstacles systémiques compliquent encore plus la tâche des Canadiens qui sont des personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC). Avec l’aide de la TD, l’entreprise torontoise Hxouse aide les artistes et les entrepreneurs de couleur grâce à son nouvel incubateur d’entreprises détenues par des Noirs, Black Hxouse. Ahmed Ismail, cofondateur de Hxouse, et Al Ramsay, vice-président associé, Gestion de patrimoine TD, discutent avec Kim Parlee de la façon dont nous pouvons donner une chance égale aux entreprises PANDC.
Ahmed Ismail est l’un des cofondateurs de HXOUSE and BLACK HXOUSE, et Al Ramsay est vice-président associé de Gestion de patrimoine TD et l’un des chefs des initiatives en matière de diversité et d’inclusion. Bienvenue à tous les deux. Ahmed, j’aimerais commencer par vous. Vous avez créé HXOUSE en 2018, et il y a quelques mois, vous avez lancé un programme distinct, BLACK HXOUSE.
Pourquoi avez-vous fait ça? Dites-m’en plus à ce sujet.
On a lancé HXOUSE en 2018 en raison des problèmes auxquels fait face l’économie créative au Canada, et notre plus grande exportation était les gens, à ce moment-là. On était furieux que des Canadiens partent à l’étranger. On a vu tellement d’excellents talents gaspillés ou partis enrichir les marchés américain et mondial. On voulait donc faire quelque chose. Et on a réussi, au cours de nos deux premières années, à avoir un impact important, du moins en faisant comprendre que les entrepreneurs ont leur place au Canada.
La mise sur pied de BLACK HXOUSE faisait partie de nos plans initiaux, mais on voulait la mettre en œuvre et y réfléchir de façon méthodique. Dès octobre de l’année dernière, on a commencé à nous rendre compte que, bien que les défis soient nombreux pour tous les entrepreneurs dans les collectivités PANDC, vous n’avez tout simplement aucune voix, même pour saisir des occasions, parce qu’il y a tellement d’obstacles stagnants qu’on ne voit pas à partir d’autres points de vue traditionnels. Donc je crois que dès octobre de l’année dernière, on a commencé à avoir des conversations avec la TD et d’autres intervenants, mais c’est la TD qui nous a vraiment soutenus dans le cadre de ce projet. Et je pense qu’il était nécessaire pour nous de fonder un pilier distinct, étant donné que nous sommes trois cofondateurs noirs du Canada pour soutenir les PANDC qui ont la même histoire que nous et qui s’identifient à nous.
J’aimerais en savoir plus sur ce que c’est et sur sa réelle mission. Mais Al, avant ça, j’aimerais aussi vous inclure à la conversation. Pourquoi croyez-vous qu’il est important d’avoir... ou pourquoi la TD est-elle heureuse de faire partie de ce projet-là?
Merci, Kim. Tout simplement, la communauté noire est un élément important de notre clientèle. C’est donc pertinent sur le plan des affaires. Notre partenariat est une excellente façon de mieux servir nos clients, d’établir des liens authentiques avec l’ensemble de la collectivité, mais ça nous donne aussi l’occasion d’embaucher et d’attirer les meilleurs talents. Comme vous le savez, il y a quelques mois, notre chef de la direction, Bharat Masrani, a fait une déclaration ferme sur notre engagement à l’égard de la diversité et de l’inclusion. Donc oui, même si nous avons fait beaucoup de progrès, nous devons en faire plus, surtout dans l’appui à la communauté noire, et de façon accélérée. Ce partenariat avec BLACK HXOUSE va vraiment nous aider à faire avancer cette conversation et à soutenir la communauté noire.
Pouvons-nous parler des difficultés auxquelles font face les entrepreneurs noirs ou PANDC? Ahmed, vous pourriez peut-être nous parler un peu de ce que vous avez vécu en créant ce que vous avez créé, et vous créez énormément de choses.
Merci, j’apprécie. En tant qu’entrepreneur et cofondateur de HXOUSE, dans mes propres affaires privées à titre d’agent de marketing, de bâtisseur d’entreprises et de jeunes entreprises, j’ai rapidement appris que le capital et l’accès au capital ne sont nullement des facteurs. Pour la majorité des entrepreneurs de la collectivité PANDC, ils ne voient pas le capital de risque comme une occasion. Ils ne voient pas les prêts comme une occasion, parce que pendant très longtemps, c’était que pour un Noir, faire affaire avec une banque, c’était vraiment quelque chose. Les gens savaient qu’en allant à la banque, ils allaient faire l’objet d’une triple vérification ou se faire interroger sur tout, alors vous saviez vraiment qui étaient vos alliés. Et la plupart du temps, les instruments financiers et les institutions financières n’appuyaient pas vraiment une collectivité qui reflétait la croissance du Canada.
D’accord. Je vous comprends totalement. Et c’est très intéressant de comprendre, de vraiment comprendre les enjeux fondamentaux. Al, je pense que certaines personnes comprendraient... seraient étonnées, devrais-je dire, d’apprendre que vous avez dû surmonter vos propres obstacles, vous aussi, lorsque vous avez gravi les échelons de la TD.
Oh oui. En effet, Kim. J’ai donc été embauché dans une banque en 2005, et, tout d’abord, ce soutien à la communauté noire existe depuis longtemps, mais vous avez raison, en tant que dirigeant qui s’identifie à la fois comme gai et comme Noir, mes deux identités, je devais vraiment garder la tête haute dans cet environnement. Tout d’abord, c’était pour moi de m’accepter, mais je crois que la TD, pour être honnête, était à l’avant-garde, parce qu’elle m’a donné une plateforme pour non seulement être moi-même, mais ele m’a aussi embauché pour aller dans la collectivité, dans la collectivité noire et dans d’autres collectivités diversifiées pour bâtir notre marque de façon authentique.
Et, pour être honnête, Kim, il y a eu des réactions négatives au début de nos initiatives, surtout dans la collectivité LGBT. Donc, personnellement, pour voir notre évolution, et maintenant avec ce partenariat, ce partenariat important qui va apporter de réels changements dans notre collectivité, comme Ahmed l’a mentionné. Pour ce qui est d’offrir les services de la TD, je suis tout simplement fier que ce soit un des aspects de notre soutien, alors qu’on évolue pour apporter de réels changements dans la collectivité noire.
Permettez-moi de vous poser une dernière question, Ahmed. L’un des aspects qui aide à changer les choses, c’est lorsque ce changement est financé, selon vous. Et j’ai mentionné les 221 millions de dollars attribués aux entrepreneurs noirs au Canada. En quoi cela fera-t-il une différence? Que faut-il faire pour que cela fasse une différence?
Ne faire aucune erreur, le gouvernement veut bien faire les choses. En consultation avec moi-même et avec la majorité des dirigeants de la communauté noire, la relation qu’ils tentent d’établir comporte de nombreux enjeux différents, parce que c’est une occasion à saisir. C’est une chose qu’on voit dans d’autres collectivités... l’accès à du soutien et à des occasions. Le gouvernement canadien va donc pouvoir... sans pénaliser les autres membres de la société canadienne qui ne participent pas à ce programme, mais il va aussi respecter son mandat dont il a toujours parlé, qui consiste à soutenir un nouveau groupe, une nouvelle classe d’entrepreneurs économiques et de personnes qui veulent créer de l’emploi en tant que fondateurs, chefs de la direction et dirigeants. J’engage des gens de toutes les collectivités, pas seulement les PANDC.
On veut donc se mettre dans une position où la société canadienne dans son ensemble va croître, et où le monde entier va voir ce qu’on fait.
C’est génial. Et vous savez quoi, Ahmed? Votre enthousiasme est tout à fait contagieux, et nous sommes très enthousiasmés par ce que vous faites. Al, je vais vous donner le dernier mot pour cette question, parce que je crois qu’une chose qui est importante dans tout ça, c’est que les gens vont entendre les annonces et vont penser que c’est un succès instantané. Comme vous le savez tous les deux, vous planchez là-dessus depuis très longtemps. Al, vos dernières réflexions?
Vous savez, comme Ahmed l’a dit, j’adore votre passion. J’adore l’orientation que prend la conversation en général en tant que Noir, et je cherche vraiment à voir comment nous pouvons vraiment changer les choses. Il est maintenant temps d’agir. Et je pense que ce partenariat va certainement permettre à la TD d’offrir l’ensemble de ses services à notre collectivité. Pour ce qui est des clients, il faut mieux les servir, comme je l’ai déjà mentionné, mais aussi, c’est une excellente façon pour nous de collaborer avec l’ensemble de la collectivité et d’embaucher les meilleurs et les plus brillants talents de notre collectivité. Nous sommes donc heureux de collaborer avec BLACK HXOUSE pour faire évoluer notre partenariat. Je suis très enthousiaste, Kim.
Merci beaucoup. Ahmed, Al, ça a été un plaisir de discuter avec vous deux. Bonne chance, et nous avons hâte d’entendre parler de toutes les belles initiatives à venir.
À bientôt!
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