
L’immigration est devenue une partie essentielle de la croissance de la main-d’œuvre canadienne. Les avantages de l’immigration vont toutefois au-delà de toute contribution immédiate. Rannella Billy-Ochieng’, économiste principale à la TD, explique à Kim Parlee que les immigrants contribuent également à l’économie par leurs enfants.
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* Dans le contexte actuel, où le gouvernement canadien désire augmenter les niveaux d’immigration, les Services économiques TD ont publié un rapport sur la progression professionnelle des Canadiens nés de parents immigrants ou Canadiens de deuxième génération et des occasions qu’ils créeront. Les conclusions sont de bon augure. Rannella Billy-Ochieng est économiste principale, Services économiques TD. Elle se joint à nous pour en discuter. Je suis heureuse de vous recevoir.
* Merci de l’invitation.
* Commençons par parler du rapport. Il est excellent. Abordons d’abord un graphique que nous allons afficher à l’écran pour que tout le monde puisse le voir. On remarque que, d’ici 13 ans, la moitié des enfants canadiens seront des Canadiens de deuxième génération, donc issus de familles immigrantes. Est-ce vraiment un changement de cap?
* En fait, on a constaté quelque chose d’intéressant : le Canada fait un excellent travail pour attirer les immigrants hautement qualifiés. Et l’effet qu’ils ont sur la société est loin de se limiter à leur contribution immédiate. En effet, leurs enfants ont tendance à être très éduqués. Ce que cela signifie, c’est que dans les 13 prochaines années, on s’attend à ce qu’environ la moitié des enfants canadiens proviennent d’un milieu immigrant. On s’attend donc à ce que le bassin de talents devienne un peu plus qualifié.
* C’est intéressant. Et oui, c’est de bon augure pour l’économie et ce qui se produit en ce moment. Le rapport indique que les Canadiens de deuxième génération sont plus susceptibles de faire des études postsecondaires en science, technologie, ingénierie et mathématiques ou STIM que les Canadiens n’ayant pas été élevés par des immigrants. Dans quelle mesure est-ce important? Quelles sont les implications de ce fait?
* Les emplois en STIM sont très concurrentiels. Donc, les gens pouvant obtenir un emploi dans ces domaines gagnent généralement mieux leur vie. Il est aussi important de souligner que ces emplois sont associés à la création de nouvelles technologies. C’est une bonne chose à la fois pour les travailleurs et les entreprises. On peut penser à l’importance qu’aura l’IA dans l’avenir du pays, ce qui fera en sorte que de plus en plus d’entreprises vont se fier à ce type de compétences. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les travailleurs qui possèdent ces compétences.
* Votre rapport indique que les Canadiens de deuxième génération ont ces compétences et qu’ils continueront aussi de les avoir en grande proportion en raison des tendances démographiques dont on vient de parler. Cependant, les enfants sont plus à même de s’orienter vers la gestion que leurs parents.
* C’est exact. Je pense qu’il s’agit de quelque chose qu’on voulait vraiment souligner dans le rapport. On connaît souvent les difficultés vécues par de nombreux immigrants à leur arrivée au Canada, mais les Canadiens de deuxième génération s’en sortent bien mieux que leurs parents. Je pense que, en tant que nation, on devrait célébrer le fait qu’ils ont tendance à accéder à des postes de gestion dans une proportion comparable à celle de leurs pairs nés de parents canadiens. Je pense qu’il s’agit d’un constat à célébrer et à reconnaître, à la fois pour les parents et leurs enfants.
* Il est aussi intéressant de constater que bien des familles immigrantes, à leur arrivée, se tournent vers l’entrepreneuriat si elles ne trouvent pas de postes dans l’entreprise qu’elles souhaitent. Elles se lancent à leur compte. Ce qui est fascinant, c’est qu’on remarque aussi cet esprit entrepreneurial chez la deuxième génération. Il s’agit d’un avantage qui s’ajoute aux compétences en STIM. C’est intéressant parce que ce sont des avantages qui pourraient être à l’origine d’entreprises innovantes et de technologies très intéressantes, entre autres.
* Oui, on remarque généralement que les Canadiens de deuxième génération héritent cet esprit entrepreneurial de leurs parents. Et ils créent des emplois dans des secteurs hautement spécialisés comme les soins de santé et les services professionnels. C’est important parce que, quand on pense à nos ambitions pour progresser en tant que nation sur le plan notamment de l’innovation, ces secteurs joueront un rôle essentiel. Plus on est représentés dans ces secteurs, mieux l’économie canadienne se portera.
* Oui. Quels obstacles existent encore? C’est une excellente nouvelle, mais je sais qu’il existe encore des obstacles.
* Oui, je crois qu’il vaut la peine de mentionner qu’on a beaucoup à célébrer, mais il existe encore des manques à gagner. On remarque entre autres que, chez les hommes qui parlent français, l’écart salarial est d’environ 8 %. De plus, les Canadiens de deuxième génération qui s’identifient comme des minorités visibles sont sous-représentés dans les postes de gestion. Cela nous laisse penser qu’il y a encore du travail à faire en la matière et qu’il faudra surveiller l’évolution de la situation. Dans le rapport, on souligne quelques politiques qu’on devra décidément prendre en considération en tant que nation pour que personne ne soit laissé de côté.
* Quelles sont-elles? Parlons de ce qui devrait être prescriptif. Qu’est-ce qui devrait être en place selon vous?
* Je pense qu’il est très important d’entrer en contact avec la jeune génération de talents tôt pour qu’elle reçoive des services d’orientation qui pourrait l’outiller et comprenne bien ce que le marché de l’emploi a à offrir. On sait aussi que les travailleurs qui ont fait des programmes coopératifs tendent à mieux s’en tirer. Il est très important d’avoir un bon départ pour être sur la bonne trajectoire pendant les années à venir. C’est l’un des éléments qu’on souligne dans le rapport. Et il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet.
* Très bien. Rannella, j’ai été ravie de vous recevoir. Merci beaucoup.
* Je vous en prie.
[MUSIQUE]
* Merci de l’invitation.
* Commençons par parler du rapport. Il est excellent. Abordons d’abord un graphique que nous allons afficher à l’écran pour que tout le monde puisse le voir. On remarque que, d’ici 13 ans, la moitié des enfants canadiens seront des Canadiens de deuxième génération, donc issus de familles immigrantes. Est-ce vraiment un changement de cap?
* En fait, on a constaté quelque chose d’intéressant : le Canada fait un excellent travail pour attirer les immigrants hautement qualifiés. Et l’effet qu’ils ont sur la société est loin de se limiter à leur contribution immédiate. En effet, leurs enfants ont tendance à être très éduqués. Ce que cela signifie, c’est que dans les 13 prochaines années, on s’attend à ce qu’environ la moitié des enfants canadiens proviennent d’un milieu immigrant. On s’attend donc à ce que le bassin de talents devienne un peu plus qualifié.
* C’est intéressant. Et oui, c’est de bon augure pour l’économie et ce qui se produit en ce moment. Le rapport indique que les Canadiens de deuxième génération sont plus susceptibles de faire des études postsecondaires en science, technologie, ingénierie et mathématiques ou STIM que les Canadiens n’ayant pas été élevés par des immigrants. Dans quelle mesure est-ce important? Quelles sont les implications de ce fait?
* Les emplois en STIM sont très concurrentiels. Donc, les gens pouvant obtenir un emploi dans ces domaines gagnent généralement mieux leur vie. Il est aussi important de souligner que ces emplois sont associés à la création de nouvelles technologies. C’est une bonne chose à la fois pour les travailleurs et les entreprises. On peut penser à l’importance qu’aura l’IA dans l’avenir du pays, ce qui fera en sorte que de plus en plus d’entreprises vont se fier à ce type de compétences. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les travailleurs qui possèdent ces compétences.
* Votre rapport indique que les Canadiens de deuxième génération ont ces compétences et qu’ils continueront aussi de les avoir en grande proportion en raison des tendances démographiques dont on vient de parler. Cependant, les enfants sont plus à même de s’orienter vers la gestion que leurs parents.
* C’est exact. Je pense qu’il s’agit de quelque chose qu’on voulait vraiment souligner dans le rapport. On connaît souvent les difficultés vécues par de nombreux immigrants à leur arrivée au Canada, mais les Canadiens de deuxième génération s’en sortent bien mieux que leurs parents. Je pense que, en tant que nation, on devrait célébrer le fait qu’ils ont tendance à accéder à des postes de gestion dans une proportion comparable à celle de leurs pairs nés de parents canadiens. Je pense qu’il s’agit d’un constat à célébrer et à reconnaître, à la fois pour les parents et leurs enfants.
* Il est aussi intéressant de constater que bien des familles immigrantes, à leur arrivée, se tournent vers l’entrepreneuriat si elles ne trouvent pas de postes dans l’entreprise qu’elles souhaitent. Elles se lancent à leur compte. Ce qui est fascinant, c’est qu’on remarque aussi cet esprit entrepreneurial chez la deuxième génération. Il s’agit d’un avantage qui s’ajoute aux compétences en STIM. C’est intéressant parce que ce sont des avantages qui pourraient être à l’origine d’entreprises innovantes et de technologies très intéressantes, entre autres.
* Oui, on remarque généralement que les Canadiens de deuxième génération héritent cet esprit entrepreneurial de leurs parents. Et ils créent des emplois dans des secteurs hautement spécialisés comme les soins de santé et les services professionnels. C’est important parce que, quand on pense à nos ambitions pour progresser en tant que nation sur le plan notamment de l’innovation, ces secteurs joueront un rôle essentiel. Plus on est représentés dans ces secteurs, mieux l’économie canadienne se portera.
* Oui. Quels obstacles existent encore? C’est une excellente nouvelle, mais je sais qu’il existe encore des obstacles.
* Oui, je crois qu’il vaut la peine de mentionner qu’on a beaucoup à célébrer, mais il existe encore des manques à gagner. On remarque entre autres que, chez les hommes qui parlent français, l’écart salarial est d’environ 8 %. De plus, les Canadiens de deuxième génération qui s’identifient comme des minorités visibles sont sous-représentés dans les postes de gestion. Cela nous laisse penser qu’il y a encore du travail à faire en la matière et qu’il faudra surveiller l’évolution de la situation. Dans le rapport, on souligne quelques politiques qu’on devra décidément prendre en considération en tant que nation pour que personne ne soit laissé de côté.
* Quelles sont-elles? Parlons de ce qui devrait être prescriptif. Qu’est-ce qui devrait être en place selon vous?
* Je pense qu’il est très important d’entrer en contact avec la jeune génération de talents tôt pour qu’elle reçoive des services d’orientation qui pourrait l’outiller et comprenne bien ce que le marché de l’emploi a à offrir. On sait aussi que les travailleurs qui ont fait des programmes coopératifs tendent à mieux s’en tirer. Il est très important d’avoir un bon départ pour être sur la bonne trajectoire pendant les années à venir. C’est l’un des éléments qu’on souligne dans le rapport. Et il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet.
* Très bien. Rannella, j’ai été ravie de vous recevoir. Merci beaucoup.
* Je vous en prie.
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