
Les milliers de milliards de dollars que les gouvernements du monde entier ont accordés aux mesures de relance ont stimulé la reprise de l’économie et des marchés financiers. Kim Parlee et Phil Davis, fondateur de philstockworld.com, discutent des risques pour les marchés quand ces mesures prendront fin.
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- Bonjour et bienvenue à l’émission! Ici Kim Parlee. Merci de vous joindre à nous aujourd’hui. J’aimerais commencer l’émission en jetant un coup d’œil à un graphique de l’indice S&P 500 d’il y a un an. Nous connaissons tous très bien la situation.
Les actions se sont fortement redressées depuis que la COVID-19 a touché les côtes nord-américaines, mais la volatilité est de retour. L’incertitude persiste autour des multiples vagues de COVID, des élections américaines et d’un cycle d’actualité très rapide. La grande question est : qu’adviendra-t-il des marchés? Phil Davis est le fondateur de philstockworld.com et le directeur général de PSW Investments. Il est ici pour nous dire ce qu’il en pense.
Phil, je suis ravie de vous voir. Je vais tout de suite entrer dans le vif du sujet. Nous avons beaucoup de points à aborder. Mais si les gens regardent votre blogue, philstockworld.com, ils vont constater que vous n’êtes pas très optimiste à l’égard des marchés en ce moment. L’une des principales raisons est la relance. Et c’est la grande nouvelle d’il y a une heure : les mesures de relance pourraient être suspendues jusqu’après l’élection. Alors, dites-moi ce que vous en pensez et pourquoi les mesures de relance sont si importantes pour les marchés boursiers.
- Eh bien, écoutez. Ce qu’il faut retenir, c’est que les mesures de relance visent à maintenir l’économie en vie. Même si le PIB a diminué de 34 % aux États-Unis au deuxième trimestre, il a probablement diminué de 15 % à 17 % au troisième trimestre. Et peut-être que si nous avons de la chance, nous reviendrons à - 5 % d’ici le quatrième trimestre.
Ce ne sont pas de bons chiffres, mais les mesures de relance se comptent en milliers et milliers de milliards de dollars. Jusqu’à présent, le gouvernement a directement injecté 2,2 milliers de milliards de dollars directement dans les mesures de relance, mais il a aussi dépensé d’autres fonds. La Fed a investi 4 milliers de milliards de dollars dans l’aide à l’emploi. Trump vient de dire non à quelques milliers de milliards de dollars supplémentaires. Malgré ça, 6 milliers de milliards de dollars représentent le tiers du PIB total des États-Unis.
Avec ce genre de mesures de relance, c’est tout ce que nous avons pour essayer de nous en sortir. Si on élimine ces mesures de relance, soit elles prennent fin, soit on est frappés par une inflation massive. L’un des deux scénarios va finir par se produire et, d’une façon ou d’une autre, ça sera très difficile pour les marchés.
- Le deuxième aspect, bien sûr, c’est l’effondrement du marché de détail. Et si vous y jetez un coup d’œil, et peut-être vous pourriez examiner seulement ce que vous voyez et ce que cela signifie.
- Eh bien, si vous consultez le dernier rapport sur les ventes au détail, vous voyez que certains chiffres sont horribles. Il y a eu une baisse de 21 % dans les services alimentaires, de 19 % dans les grands magasins, de 35 % dans les magasins de vêtements et de 17 % dans les stations-service, ce qui n’est pas surprenant. Les ventes des magasins d’appareils électroniques sont en baisse de 17 %. Les ventes des magasins de meubles ont reculé de 11 %.
Pensez à où vous vivez. C’est là que vous allez. C’est là que vous magasinez. C’est votre quartier. Ce sont vos voisins qui travaillent dans ces magasins, qui possèdent ces magasins. Ça a d’énormes répercussions, et encore une fois, ça vient avec les mesures de relance. Ce sont les chiffres horribles que nous avons vus.
L’argent s’éloigne de ce qui soutient nos villes, nos centres commerciaux, nos espaces commerciaux et tout le reste. Évidemment, Amazon en profite. D’autres en profitent. Mais quand on change la société de cette façon-là, ce genre de perturbations a des répercussions à long terme, et on n’en tient pas vraiment compte. Le marché se comporte comme si tout allait bien, mais entre-temps, il y a une énorme dislocation des gens dans l’économie.
- Et je suppose que la source de tout ça, c’est la COVID-19, le dernier facteur qui explique pourquoi vous n’êtes pas aussi optimiste en ce moment. Et nous commençons à peine à en avoir une idée. Vous vivez aux États-Unis. Les cas sont en hausse, et nous les voyons augmenter partout dans le monde.
- Oui. Écoutez. Quand on dit pas « optimiste », je ne suis pas optimiste à l’égard du marché comme si c’était une seule et unique chose. Il faut choisir les secteurs. Vous devez trouver les secteurs vers lesquels vous voulez vous tourner. Il faut voir ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas bien en temps de pandémie ou de récession à long terme, et c’est probablement ce que nous allons examiner.
Évidemment, le virus n’a pas été éradiqué. Seulement 10 % de la population l’a contracté. Il y a donc seulement 10 % de la population qui y a été exposée et qui a des anticorps jusqu’à maintenant. On ne développe pas l’immunité collective tant qu’environ 60 % de la population n’a pas été exposée au virus. Nous en sommes encore très loin, et s’il n’y a pas de vaccin, et il est très peu probable qu’il y en ait un, la situation peut durer une autre année. Et nous n’avons pas cet argent pour la relance. Ou bien il faudra laisser l’économie se normaliser à un niveau plus bas, ou bien il faudra mettre en place tellement de mesures de relance que l’inflation sera hors de contrôle.
- Phil, c’est toujours un plaisir de discuter avec vous. Prenez soin de vous. On se reparle bientôt.
- Merci, Kim. Ça a été un plaisir.
[MUSIQUE]
Les actions se sont fortement redressées depuis que la COVID-19 a touché les côtes nord-américaines, mais la volatilité est de retour. L’incertitude persiste autour des multiples vagues de COVID, des élections américaines et d’un cycle d’actualité très rapide. La grande question est : qu’adviendra-t-il des marchés? Phil Davis est le fondateur de philstockworld.com et le directeur général de PSW Investments. Il est ici pour nous dire ce qu’il en pense.
Phil, je suis ravie de vous voir. Je vais tout de suite entrer dans le vif du sujet. Nous avons beaucoup de points à aborder. Mais si les gens regardent votre blogue, philstockworld.com, ils vont constater que vous n’êtes pas très optimiste à l’égard des marchés en ce moment. L’une des principales raisons est la relance. Et c’est la grande nouvelle d’il y a une heure : les mesures de relance pourraient être suspendues jusqu’après l’élection. Alors, dites-moi ce que vous en pensez et pourquoi les mesures de relance sont si importantes pour les marchés boursiers.
- Eh bien, écoutez. Ce qu’il faut retenir, c’est que les mesures de relance visent à maintenir l’économie en vie. Même si le PIB a diminué de 34 % aux États-Unis au deuxième trimestre, il a probablement diminué de 15 % à 17 % au troisième trimestre. Et peut-être que si nous avons de la chance, nous reviendrons à - 5 % d’ici le quatrième trimestre.
Ce ne sont pas de bons chiffres, mais les mesures de relance se comptent en milliers et milliers de milliards de dollars. Jusqu’à présent, le gouvernement a directement injecté 2,2 milliers de milliards de dollars directement dans les mesures de relance, mais il a aussi dépensé d’autres fonds. La Fed a investi 4 milliers de milliards de dollars dans l’aide à l’emploi. Trump vient de dire non à quelques milliers de milliards de dollars supplémentaires. Malgré ça, 6 milliers de milliards de dollars représentent le tiers du PIB total des États-Unis.
Avec ce genre de mesures de relance, c’est tout ce que nous avons pour essayer de nous en sortir. Si on élimine ces mesures de relance, soit elles prennent fin, soit on est frappés par une inflation massive. L’un des deux scénarios va finir par se produire et, d’une façon ou d’une autre, ça sera très difficile pour les marchés.
- Le deuxième aspect, bien sûr, c’est l’effondrement du marché de détail. Et si vous y jetez un coup d’œil, et peut-être vous pourriez examiner seulement ce que vous voyez et ce que cela signifie.
- Eh bien, si vous consultez le dernier rapport sur les ventes au détail, vous voyez que certains chiffres sont horribles. Il y a eu une baisse de 21 % dans les services alimentaires, de 19 % dans les grands magasins, de 35 % dans les magasins de vêtements et de 17 % dans les stations-service, ce qui n’est pas surprenant. Les ventes des magasins d’appareils électroniques sont en baisse de 17 %. Les ventes des magasins de meubles ont reculé de 11 %.
Pensez à où vous vivez. C’est là que vous allez. C’est là que vous magasinez. C’est votre quartier. Ce sont vos voisins qui travaillent dans ces magasins, qui possèdent ces magasins. Ça a d’énormes répercussions, et encore une fois, ça vient avec les mesures de relance. Ce sont les chiffres horribles que nous avons vus.
L’argent s’éloigne de ce qui soutient nos villes, nos centres commerciaux, nos espaces commerciaux et tout le reste. Évidemment, Amazon en profite. D’autres en profitent. Mais quand on change la société de cette façon-là, ce genre de perturbations a des répercussions à long terme, et on n’en tient pas vraiment compte. Le marché se comporte comme si tout allait bien, mais entre-temps, il y a une énorme dislocation des gens dans l’économie.
- Et je suppose que la source de tout ça, c’est la COVID-19, le dernier facteur qui explique pourquoi vous n’êtes pas aussi optimiste en ce moment. Et nous commençons à peine à en avoir une idée. Vous vivez aux États-Unis. Les cas sont en hausse, et nous les voyons augmenter partout dans le monde.
- Oui. Écoutez. Quand on dit pas « optimiste », je ne suis pas optimiste à l’égard du marché comme si c’était une seule et unique chose. Il faut choisir les secteurs. Vous devez trouver les secteurs vers lesquels vous voulez vous tourner. Il faut voir ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas bien en temps de pandémie ou de récession à long terme, et c’est probablement ce que nous allons examiner.
Évidemment, le virus n’a pas été éradiqué. Seulement 10 % de la population l’a contracté. Il y a donc seulement 10 % de la population qui y a été exposée et qui a des anticorps jusqu’à maintenant. On ne développe pas l’immunité collective tant qu’environ 60 % de la population n’a pas été exposée au virus. Nous en sommes encore très loin, et s’il n’y a pas de vaccin, et il est très peu probable qu’il y en ait un, la situation peut durer une autre année. Et nous n’avons pas cet argent pour la relance. Ou bien il faudra laisser l’économie se normaliser à un niveau plus bas, ou bien il faudra mettre en place tellement de mesures de relance que l’inflation sera hors de contrôle.
- Phil, c’est toujours un plaisir de discuter avec vous. Prenez soin de vous. On se reparle bientôt.
- Merci, Kim. Ça a été un plaisir.
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