Anthony Okolie récapitule les faits saillants de la journée, notamment les dernières nouvelles sur la COVID-19, puis discute avec Chris Gandhu, planificateur pour les clients à valeur nette élevée, Gestion de patrimoine TD, des façons de reprendre le contrôle de vos finances.
Bonjour et bienvenue au bulletin quotidien de Parlons Argent sur la COVID-19 du lundi 6 avril. Je m’appelle Antony Okolie.
Dans quelques instants, Kim Parlee discutera avec Chris Gandhu, le planificateur pour les clients à valeur nette élevée de Gestion de patrimoine, à propos de mesures que vous pouvez prendre pour contrôler votre vie financière.
Mais tout d’abord, un résumé des nouvelles sur les marchés d’aujourd’hui.
Des signes montrant que le nombre de nouvelles infections à la COVID-19 pourrait ralentir dans les points chauds en Europe et aux États-Unis ont fait leur apparition. En Europe, en Espagne, en Italie et en France, tous ont signalé une baisse des décès dans leur pays respectif. New York a noté sa première baisse dans les décès reliés à la COVID-19 en une semaine. Mais les responsables de la santé aux États-Unis indiquent que le pire est à venir.
Le prix du pétrole se négocie à un prix inférieur après que l’OPEP et la Russie ont repoussé une rencontre lundi pour discuter de la réduction de la production. La Russie et l’Arabie Saoudite se sont livré une guerre, faisant chuter le prix du pétrole.
C’est aujourd’hui qu’entre en vigueur la Prestation canadienne d’urgence. C’est un portail où les Canadiens ayant perdu leur emploi en raison de la crise de la COVID-19 peuvent demander des prestations d’urgence de soutien du revenu. Les Canadiens peuvent se rendre au Canada.ca pour obtenir plus de renseignements.
Le premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson se dit dans un bon état d’esprit après avoir passé la nuit à l’hôpital, victime du coronavirus.
Le premier ministre a été conduit à l’hôpital pour y subir des tests de routine après avoir montré des symptômes persistants, notamment de la fièvre et de la toux.
Enfin, alors que de plus en plus de médecins aux États-Unis font face à un manque de matériel de protection, des entreprises comme Apple viennent à la rescousse pour appuyer l’aide médicale. Apple a fait don de 20 millions de masques et travaille à la production d’un million de visières de protection par semaine pour les travailleurs de la santé. Voici qui met fin aux nouvelles du jour. Nous allons maintenant entendre Kim Parlee et Chris Gandhu sur les moyens de reprendre le contrôle de vos finances.
KIM PARLEE : Bonjour Chris. Heureuse de vous voir. Je sais que vous avez discuté avec beaucoup de gens préoccupés par différents aspects de leurs finances en ce moment, particulièrement si une personne de leur ménage a perdu son emploi. Vous avez beaucoup de conseils à donner. J’aimerais bien qu’on les passe en revue.
Le premier concerne… Et certains de vos conseils ne sont pas évidents. Nous aimerions donc que vous nous les expliquiez. Le premier concerne la consolidation de dettes.
Bonjour Kim. C’est un plaisir d’être là. Dans un contexte économique affaibli, Kim, il est normal de se serrer la ceinture. Dans un processus budgétaire, l’une des choses dont les gens doivent tenir compte, c’est de savoir s’ils peuvent consolider leurs prêts à un taux d’intérêt élevé en un prêt à faible taux d’intérêt.
Ce que nous avons vu sur le marché, c’est que la Banque du Canada s’est montrée très dynamique en diminuant ses taux du financement à un jour. Par conséquent, cela se traduit par un taux préférentiel plus bas offert par les institutions financières. Et jusqu’à tout récemment, le taux préférentiel s’établissait à près de 4 %. Il s’élève maintenant à 2,5 %.
Le taux préférentiel est le taux utilisé pour les produits à taux variable, comme les lignes de crédit sur valeur domiciliaire, et peut-être les prêts hypothécaires à taux variable. C’est une occasion pour tout le monde de voir quelles sont les dettes à intérêt élevé, que ce soit les cartes de crédit, les prêts auto, puis d’essayer de les regrouper en un prêt à faible taux d’intérêt, une occasion à saisir ces temps-ci.
Deuxièmement, nous avons… Et pour ceux qui sont assez courageux pour regarder maintenant leurs relevés en ligne quant à leurs portefeuilles, vous dites que c’est un bon moment pour certains de réaliser des pertes.
Oui. J’ai regardé les miens, et il y a définitivement un peu de rouge. Et c’est normal. Mais juste parce que vous avez cette perte dans votre portefeuille ne signifie pas qu’elle n’est pas utile d’un point de vue fiscal, à moins que vous ne vendiez ce titre, Kim.
C’est ce que je veux dire par réaliser les pertes. Lorsqu’on vend ce titre, on a une perte en capital. Et tant et aussi longtemps que les pertes nettes excèdent les gains pour 2020, on a des pertes nettes en capital.
Deux choses sont possibles avec ces pertes. On peut les reporter aux trois années précédentes, soit 2019, 2018 et 2017, et réduire ou éliminer complètement des gains en capital imposables qu’on a déclarés. On va donc avoir un remboursement pour ça, ce qui est bien. Mais tout ce qui est inutilisé n’est pas perdu. On peut les reporter indéfiniment.
Mon troisième conseil c’est, et encore une fois, ça se rapporte aux faibles taux dont vous parliez plus tôt, c’est le fractionnement du revenu, particulièrement si on veut contracter d’une manière ou d’une autre des prêts aux faibles taux qu’on voit actuellement.
Bien. Donc, le Canada, qui est un pays à imposition progressive, qui impose aussi les particuliers sur une base individuelle, et non sur une base conjointe ou familiale, ça signifie que nous sommes tous incités à, si nous avons un conjoint, un couple, par exemple, dont l’un des conjoints gagne un revenu plus élevé, et l’autre un revenu plus bas, ils peuvent transférer le revenu du premier conjoint au deuxième. Et la manière la plus facile et aussi la plus efficace d’y arriver, c’est par un taux prescrit, où on prête de l’argent au conjoint gagnant le revenu le moins élevé, qui investit cet argent et qui génère son propre revenu de placement grâce à ce prêt. Il paie ensuite de l’impôt sur ce prêt, et non le conjoint prêteur. Ce taux prescrit est établi par l’ARC chaque trimestre.
Si je regarde aujourd’hui ce qui se passe sur le marché des taux d’intérêt, je prévois qu’au troisième trimestre, selon le taux des bons du Trésor canadiens au mois d’avril, nous verrons le taux prescrit, qui, historiquement, pendant de nombreuses années, s’élevait à 2 %, baissera probablement à 1 %. C’est donc une excellente occasion de contracter de nouveaux prêts, ou si vous en aviez à 2%, d’en contracter de nouveaux à 1%.
KIM PARLEE : Votre dernier conseil est judicieux, et cela va probablement réjouir les gens qui exploitent leur entreprise, car les entreprises font face à de nombreuses difficultés en ce moment, et c’est peu dire. Mais vous dites que ça pourrait être un bon moment, si vous planifiez de faire participer des membres de la famille à l’entreprise, de le faire maintenant.
En effet. En général, Kim, il s’agit d’appliquer un gel successoral, où le propriétaire original gèle sa participation dans l’entreprise, ce qui permet aux nouveaux actionnaires, la deuxième génération, d’entrer en scène. D’un point de vue fiscal, cela donne aussi au propriétaire original une certitude, car maintenant il connaît son fardeau fiscal, s’il vend et quitte l’entreprise, ou à son décès.
Dans cette économie affaiblie, Kim, il est évident que toutes les entreprises doivent s’attendre à ce que leurs valorisations diminuent temporairement. Et cette baisse temporaire est en fait une occasion, car vous pouvez geler votre participation à cette valorisation moins élevée. Donc, si mon entreprise valait un million et qu’elle en vaut temporairement 500 000, je peux geler maintenant ma participation à 500 000, laissant une plus grande part de l’imposition à la génération suivante. On parle de continuité des opérations et de planification fiscale ici.
Excellentes réflexions comme toujours, Chris. Merci énormément de vous être joint à nous, et portez-vous bien.
Merci, Kim.
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