Selon un récent sondage de la TD, le niveau de littératie financière des femmes serait moins élevé que celui des hommes. Ingrid Macintosh, dirigeante responsable de l’initiative Les femmes et le patrimoine de la TD, et Jessica Moorhouse, experte en finances de la génération Y, abordent quatre façons pour les femmes d’accroître leur confiance et leurs compétences financières.
Selon un récent sondage de la TD, la moitié des hommes interrogés ne connaissent pas la différence entre un fonds commun de placement et un fonds négocié en bourse. Mais pour les femmes, ce sont les deux tiers. Le sondage indique que les femmes sont constamment à la traîne par rapport aux hommes en matière de littératie financière.
Donc, à l’approche de la Journée internationale des femmes, on va discuter de la confiance des femmes relativement aux questions d’argent. Voici deux femmes du secteur financier, entièrement accomplies et confiantes. Ingrid Macintosh, vice-présidente de Gestion de patrimoine TD et dirigeante responsable de l’initiative Les femmes et le patrimoine de la TD. Aussi avec nous, Jessica Morehouse, une experte en finances de la génération Y, conférencière, blogueuse et éducatrice extraordinaire. C’est un plaisir de vous accueillir toutes les deux.
On est ravies d’être ici.
Pour commencer, j’aimerais que vous nous racontiez vos histoires personnelles. Parce que, c’est intéressant, on pourrait penser que vous êtes toutes les deux, vous savez, au-dessus de vos affaires ou que vous débordez de confiance. Mais ce n’est pas toujours le cas. Quelle est votre histoire à propos de la confiance?
Je pense que ce sont des réflexions importantes. On dit que les connaissances engendrent la confiance et que la confiance engendre l’action. Une des choses j’ai apprises au sujet des compétences relatives aux questions financières en discutant avec des femmes et des conseillers, c’est que ça ne suit pas toujours ce modèle. Vous savez, je travaille dans le secteur depuis 30 ans. Ma mère aussi était dans ce secteur. Pourtant, elle n’avait pas établi de plan financier efficace, et moi j’ai démissionné de certaines de ces responsabilités au sein de mon foyer.
Alors je me suis rendu compte que, malgré mes connaissances, je ne prenais pas certaines des responsabilités que je conseille aux femmes que je coache.
Un peu comme un cordonnier mal chaussé.
Exactement.
C’est ça. On le sait. Jessica, et vous?
Oui. Je n’ai pas commencé dans les services financiers. Je suis diplômée en cinéma. J’ai fait un parcours très tumultueux pour arriver là où je suis maintenant. À cause de ça, je manquais énormément de confiance relativement aux questions d’argent. Franchement, c’est seulement au cours des cinq dernières années que j’ai commencé à avoir la confiance nécessaire pour parler publiquement de placements.
Et je pense que c’est en partie parce que je n’ai pas eu de formation officielle au tout début. Maintenant, en tant que baladodiffuseuse et conférencière, je parle à beaucoup de gens, à beaucoup de jeunes. La confiance est un gros problème, pas seulement pour les femmes, aussi pour les hommes, mais je dirais que c’est particulièrement important chez les femmes.
La confiance s’acquiert en partie - pas complètement - mais en partie, à mon avis, en agissant. On le sait. Mais elle repose en partie aussi, je pense, sur ce qu’on sait. Et ce qui est formidable, c’est que vous allez toutes les deux pouvoir nous donner, je dirais, des exemples concrets de ce à quoi il faut penser pour rehausser sa confiance financière.
Ingrid, je vais commencer par vous. Ce que vous conseillez, c’est surtout de se fixer un objectif. Et aussi, je pense, de comprendre sa propre valeur nette, qui fait partie de cet objectif.
Oui. Alors, pour revenir à l’énoncé, je crois que les connaissances et la confiance vont de pair. Les femmes pensent qu’elles ne comprennent rien aux placements, qu’elles ne comprennent pas ces choses. C’est quelque chose d’énorme et de pénible qu’elles n’arrivent pas à comprendre. Il faut commencer par des concepts simples, en se demandant, par exemple, quelle est ma valeur nette? De combien aurai-je besoin à la retraite?
Et si vous bâtissez votre objectif tout en acquérant des connaissances, la confiance viendra. La confiance s’acquiert en agissant. Et on se met à avancer vraiment.
Et la valeur nette signifie... juste pour les gens qui nous regardent en ce moment et qui pourraient ne pas le savoir, ça signifie simplement ce que vous avez réellement.
Oui. Les gens pensent que c’est seulement l’argent qu’on a dans un compte de placement, Mais, combien vaut votre maison? Avez-vous un régime de retraite? Avez-vous un flux monétaire? Quelle est votre situation globale? Et je pense qu’une fois que les gens commencent à discuter de tout ça, à voir les choses avec un certain recul, ils se sentent un peu mieux par rapport au scénario, et peut-être un peu plus en confiance financièrement.
C’est excellent. Deuxièmement, à votre avis, il faut un fonds d’urgence.
Un fonds d’urgence. Une bonne façon de rehausser sa confiance financière, c’est d’avoir de l’argent à la banque au cas où quelque chose arriverait. Parce qu’il arrive toujours quelque chose. Il se passe toujours quelque chose. Et je sais que trop de gens comptent seulement sur leur carte ou leur ligne de crédit pour parer aux imprévus. Mais il faudra de toute façon des liquidités pour rembourser cette dette.
C’est pourquoi il est prioritaire de prévoir, dans votre budget, la mise de côté de l’équivalent de trois, six ou neuf mois de dépenses. Pour ma part, comme je suis travailleuse autonome, j’ai des économies pour environ 12 mois. Parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer.
KIM PARLEE : Vous n’êtes pas normale. Vous le savez, n’est-ce pas?
Je ne suis pas normale, c’est vrai, mais je dors bien la nuit. Parce que je sais que si quelque chose arrive, j’ai l’argent qu’il faut. Je n’ai pas besoin de m’endetter à cause de ça.
Bien dormir la nuit est vraiment un point intéressant, parce que je pense que ça s’inscrit très bien dans le sujet. C’est une question de risque financier. Et je pense que le problème de beaucoup de femmes, c’est qu’elles sont trop prudentes, parce qu’elles veulent bien dormir la nuit. Mais il faut comprendre qu’elles pourraient moins bien dormir la nuit, si elles savaient que le fait d’être prudentes pouvait leur nuire.
Oui. C’est une chose qu’on voit tout le temps, ce concept de risque. Les gens qui manquent de connaissances, manquent aussi de confiance et prennent donc moins de risques. À court terme, ils pensent prendre des décisions de placement sans risque pour leur portefeuille ou qui ne mettent pas leurs placements à risque. Et ils investissent de manière très prudente. Parfait. Ils ne risquent pas d’avoir une mauvaise expérience à court terme.
En réalité, leur véritable risque se situe à long terme, s’ils n’ont pas assez épargné ou s’ils n’ont pas investi adéquatement pour avoir l’argent nécessaire à long terme. On voit ce comportement tous les jours et on essaie vraiment d’aider nos conseillers et nos clients à cet égard.
Oui, c’est vraiment le cas. Je veux dire, je ne fais probablement qu’enfoncer le clou à ce sujet, mais je pense que c’est cette aversion précoce pour le risque qui est problématique. Elle met les gens à risque d’épuiser leurs ressources de leur vivant. Vous n’aurez rien plus tard si vous n’investissez pas correctement aujourd’hui.
Exactement. Et c’est là aussi que la relation avec un conseiller aide réellement, car elle contribue à donner un sens à tout ça pour les gens.
Oui. Les dettes.
Les dettes. Quand les gens viennent me voir, ils me demandent : qu’est-ce je devrais faire avec mon argent? Je n’ai aucune idée par où commencer. On commence par le fonds d’urgence. Ensuite, il faut s’occuper de tout type de dettes que vous avez. Et personnellement, je n’inclus pas les dettes qu’on appelle parfois les bonnes dettes. J’aimerais mieux les nommer « dettes nécessaires ».
INGRID MACINTOSH : Comme les bons gras, qui sont sains, et les mauvais gras.
Oui. Exactement. Est-ce que telle dette est nécessaire? Est-ce que telle autre n’est pas nécessaire? Donc, pas besoin de devenir fou avec votre prêt hypothécaire. Personnellement, en raison du faible taux d’intérêt actuel, je ne m’astreindrais pas à rembourser au plus vite mon hypothèque. Mais les dettes à la consommation, les cartes de crédit, la ligne de crédit, les prêts étudiants, tout ce qui vous fait payer des intérêts élevés, les choses pour lesquelles vous payez des intérêts à des taux qui seraient vraiment difficiles à gagner, même si vous investissiez judicieusement, c’est sur ça que vous devriez vous concentrer.
Et établir un plan de remboursement des dettes. Ça signifie vraiment de regarder toutes vos dettes, pour voir quels sont vos paiements minimums, vos taux d’intérêt, et quel type de plan de remboursement vous voulez faire. La boule de neige, l’avalanche? Il y en a plusieurs parmi lesquels vous pouvez choisir. Après, on établit un plan et on fixe des échéances pour chaque dette. Ensuite, vous pouvez établir des versements automatiques pour rembourser vos dettes de manière constante et automatique.
Laissez-moi vous demander, pour ceux qui nous écoutent, car il reste environ une minute. Par exemple, pour quelqu’un qui ne sait pas par où commencer, je veux dire, vous avez parlé à beaucoup de femmes, et vous, vous parlez aux femmes tout le temps. Mais comment on fait pour commencer? Comment on fait pour... Parce que je sais que les femmes sont douées pour poser des questions, mais elles ont peut-être peur d’avoir l’air, enfin, les gens ne veulent pas avoir l’air idiots.
Et pas seulement les femmes.
Eh bien, c’est pour ça qu’elles ne posent pas de questions, parce qu’elles pensent que leur question est stupide. Et je pense, surtout quand on réunit des femmes dans une salle, qu’on leur pose des questions et qu’on fait part de nos histoires, les femmes se rendent compte qu’elles ne sont pas les seules à ignorer certaines choses. Et elles peuvent se conseiller mutuellement des ressources. Les femmes excellent dans le développement des communautés et l’échange d’informations. Mais je vous promets que vous n’êtes pas la seule à ignorer des choses. Alors, commencez à acquérir les connaissances et à rehausser votre confiance avec un fonds de prévoyance, ce qui réduira votre anxiété et vous rendra plus confiante.
KIM PARLEE : Avez-vous des conseils rapides sur la façon de commencer à...
Un moyen rapide...
KIM PARLEE : Rapide. Je sais que vous en avez beaucoup.
Oui. Un excellent moyen, c’est d’écouter un podcast. C’est comme ça que j’ai appris un tas de choses différentes. Et si vous le faites au travail, personne ne le saura. Vous n’avez qu’à mettre vos écouteurs et commencer à approfondir vos connaissances. Ça devient une habitude et vous commencez à comprendre le jargon et les divers concepts.
Donc, je conseillerais d’écouter des podcasts, de lire des blogues, de regarder des vidéos sur les finances personnelles sur YouTube, des choses que vous pouvez faire seule. Et puis vous serez peut-être un peu plus à l’aise pour poser des questions.
KIM PARLEE : Et vous disposez également d’un certain nombre de ressources.
Je sais. Certainement, Jessica et moi en avons parlé. Au sein de notre propre organisation, on a CourtierWeb, et un centre d’apprentissage complet, qui offre de la formation sur tout, les notions les plus basiques aux plus avancées. Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des tonnes de ressources qui existent. Le blogue de Jessica. Tout le monde peut y trouver son compte.
Eh bien, merci à vous deux, vous nous avez rendu un grand service en venant nous parler et c’est un plaisir de vous accueillir toutes les deux. Ingrid Macintosh, vice-présidente de Gestion de patrimoine TD et dirigeante responsable de l’initiative Les femmes et le patrimoine de la TD, et Jessica Moorehouse, blogueuse financière et éducatrice de, quel est le nom du podcast?
Le podcast Mo’ Money.
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