Les actions des grandes sociétés technologiques ont été parmi les principales forces à l’origine de la hausse des marchés, mais à mesure que les conditions du marché changent et que les taux d’intérêt tendent à baisser, d’autres secteurs pourraient avoir la cote auprès des investisseurs. Jeff Evans, vice-président, directeur et chef, Recherche empirique et soutien des gestionnaires de portefeuille à Gestion de Placements TD, explique pourquoi l’immobilier et les infrastructures peuvent offrir des occasions.
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Bien sûr, les grandes valeurs technologiques ont la faveur des investisseurs depuis quelque temps, mais la tendance à la baisse des taux d'intérêt pourrait créer d'autres opportunités pour certains secteurs comme l'immobilier et l'infrastructure. Jeff Evans de Gestion de placements TD nous rejoint pour en discuter. Bonjour, Jeff. Bienvenue à cette émission.
C'est la première fois que je suis ici. Merci de m'avoir invité.
Nous faisons toujours cela avec de nouveaux invités: nous vous demandons de vous présenter un peu aux spectateurs.
Eh bien, très généralement, j'ai passé 20 années en recherche quantitative chez plusieurs firmes canadiennes. Je suis entré chez Gestion de placements TD pour développer la recherche empirique et les actions. Très généralement, ce que nous faisons, nous travaillons en étroite collaboration avec nos gestionnaires de portefeuille d'actions et nos analystes de recherche fondamentale pour tirer des conclusions de l'abondance des données qui paraissent sur les entreprises individuelles. Rapports trimestriels, bilans, il y a énormément de données. Les médias créent beaucoup d'information, les entreprises aussi, c'est beaucoup à traiter pour les investisseurs. Notre équipe se concentre, nous sommes un groupe de cinq personnes qui se concentrent sur cela. Nous cherchons à utiliser des méthodes statistiques et mathématiques pour déterminer quels sont les indicateurs les plus importants, sur quoi nos analystes devraient concentrer leur attention, quels sont les facteurs qui créent un rendement supérieur pour certaines entreprises. Il s'agit de trouver les meilleures façons de répartir le temps, les entreprises qui ont les meilleures chances, afin de donner à nos analystes une avance au fil du temps. Je suis également gestionnaire de portefeuille pour nos produits d'infrastructure et d'immobilier mondiaux, où nous utilisons les mêmes techniques, recherche empirique, sélection qualitative, pour retrouver les entreprises qui devraient surclasser et nous ajoutons les aperçus de nos analystes fondamentaux pour améliorer la sélection.
C'est passionnant. Commençons à parler de certains de ces domaines auxquels vous vous intéressez, auxquels vous appliquez votre recherche empirique. L'immobilier et l'infrastructure, les taux d'intérêt sont en baisse, parfois ces secteurs sont mal-aimés lorsque les taux d'intérêt sont élevés. Quelles sont les opportunités potentielles?
Oui, les deux dernières années ont été difficiles pour ces secteurs. Depuis deux ans, il y a eu les augmentations les plus rapides et les plus importantes des taux d'intérêt dans le monde entier que nous avons vues depuis 50 ans. Pourquoi c'est important pour ces secteurs? Car il s'agit des secteurs les plus endettés du marché boursier. Également, certains des secteurs qui sont les plus orientés vers les dividendes. Du point de vue de l'investisseur, quand les taux d'intérêt passent de 0 % à 5 %, vous pouvez obtenir un CPG sans risque d'une banque à 5 %. Il n'y a pas vraiment de raison de détenir une action d'infrastructure, de services publics qui rapporte 3 % ou 4 %. Donc ces entreprises ont continué de bien fonctionner depuis quelque temps au niveau de l'exploitation, mais elles sont très endettées et refinancent leurs dettes à des taux plus élevés; il est difficile d'augmenter les bénéfices avec les pressions qui s'exercent au niveau des taux d'intérêt. Avec la réduction des taux d'intérêt, il y en a eu deux pratiquées par la Banque du Canada, on en aura une aux États-Unis en septembre, on l'espère, nous allons avoir des mises à jour à la réunion de Jackson Hole cette semaine, l'effet de ce levier s'inverse, les CPG continuent de diminuer dans le rapport. Ce sera un processus progressif, mais au fur et à mesure que les investisseurs doivent remplacer ce flux de trésorerie, il faudra s'avancer sur la courbe de risque, et dans les secteurs boursiers, l'infrastructure et les services publics sont ce que l'on utilise généralement pour remplacer les produits semblables aux liquidités, et les entreprises aussi. Ces facteurs défavorables en matière de financement deviennent des facteurs favorables. L'environnement d'exploitation est beaucoup plus favorable.
Prenons ces deux secteurs un à la fois. Parlons des perspectives pour l'immobilier. Il s'agit d'un secteur très vaste.
Oui, beaucoup de sous-secteurs différents, mais très généralement, si vous songez aux perspectives de l'immobilier, il s'agit de savoir à quel point les immeubles sont pleins, le taux d'occupation, quels loyers vous pouvez augmenter, ces loyers augmentent-ils, et puis le financement de ces entreprises, et c'est un secteur à fort levier. Je pense que le financement s'améliore, nous en avons parlé. On en revient à l'occupation et au loyer. Dans les grands secteurs, que ce soit les appartements, les logements unifamiliaux, les tours de cellulaire, les centres de données, le taux d'occupation est très élevé. Il y a peut-être un peu de glissement de temps à autre, mais essentiellement, le taux d'occupation est presque au maximum. Ce qui est encore plus important, c'est qu'à cause de l'inflation qu'il y a eu dans les coûts de construction depuis deux ans, l'augmentation des coûts de financement, personne ne bâtit. La rentabilité n'est pas au rendez-vous, sauf dans certains cas spéciaux. Il y a quelques nouveaux immeubles qui ont été mis en service en 2024, cela va ralentir en 2025 et disparaître en 2026. Il y a une forte occupation aujourd'hui qui, sauf s'il y a une récession, devrait être de plus en plus serrée. Les données fondamentales devraient être très porteuses en 2026. C'est important pour les propriétaires, car si un immeuble est plein, on peut exiger des loyers plus élevés et les répercuter sur les locataires s'il n'y a nulle part où aller. On le voit déjà aujourd'hui. Dans les FPI d'appartements, surtout au Canada, il y a une forte immigration, beaucoup de demande de logements, nous avons trop peu construit depuis 10 ans, il y a une bonne croissance des loyers partout au pays. C'est un peu plus faible aux États-Unis parce qu'on a ajouté beaucoup d'offre dans les secteurs des États du Sud. Il y a une bonne croissance quand même dans les appartements. La gestion industrielle, il y a une autre dynamique, mais la trajectoire est très bonne pour que les FPI puissent augmenter leurs loyers d'ici deux ans. Toute la dynamique de pouvoir, surtout dans le secteur du détail, des locaux de détail, où il n'y a pas eu d'offres nouvelles depuis 10 ans, la possibilité de relever les loyers au niveau général. Ça revient aux taux d'intérêt, qui ont masqué ces données fondamentales très favorables. Nous pensons que d'ici 2026, la situation évoluera.
Mais que dire des bureaux? Le commerce de détail a fait son retour, les entrepôts etc., mais est-ce que les gens reviennent au bureau?
Voilà, ça, c'est le secteur qui fait exception. Il y a une baisse de l'occupation. Historiquement, le secteur des bureaux, c'était des actifs favorables. Il y avait des baux de 5 à 10 ans, l'occupation était assez élevée, autour de 95. Ça a diminué selon l'immeuble, à 80 % à 85 %. Il y a eu beaucoup de pertes de locataires, mais c'est régional. Quand on considère l'Asie, beaucoup des marchés de bureaux en Asie continuent de bien se porter, surtout les immeubles plus nouveaux. En général, culturellement, les gens veulent être au bureau. L'immobilier se maintient bien. Dans beaucoup de régions d'Europe, l'Espagne est un bon exemple, une économie en rapide croissance, l'une des plus dynamiques de l'Europe, le taux d'occupation des bureaux se situe à 92, 93, contre peut-être 95 au maximum. Une forte demande dans certains sous-marchés. C'est vraiment la côte ouest des États-Unis, la technologie, le secteur de la technologie est le secteur où il y a eu le plus de difficulté. Le taux d'occupation dans certains cas est largement inférieur à 80 % et les propriétaires éprouvent des difficultés à remplir leurs immeubles. Il y a quelques jeunes pousses ici et là. Les jeunes pousses de l'IA à San Francisco commencent à occuper des locaux. Cela a contribué à éliminer certaines des sous-locations du marché de San Francisco. Également dans les FPI d'appartements, l'an dernier, il y a eu des licenciements dans la technologie, il était très difficile de louer des appartements et de percevoir de bons loyers. Il y a un retour maintenant, c'est beaucoup plus porteur qu'il y a un an. Cela montre qu'à la marge, il y a une amélioration dans le secteur de la technologie qui commence. Là où on commence à vraiment voir une amélioration, c'est le marchés des bureaux traditionnels, à New York, à Boston, c'est là où il y a le secteur financier, immobilier, l'assurance. Il y a une remontée de l'activité de location sur ces marchés. En fait, il y a certains locataires qui occupent davantage de superficie. L'un des grands propriétaires aux États-Unis parlait de son locataire, une grosse firme de consultation qui a pris 20 % de locaux en plus qu'auparavant. Ce n'est pas tout le monde qui fait ça, bien sûr, mais anecdotiquement, il y a des signes montrant que les compagnies commencent à démêler leurs besoins de superficie. Il y a encore deux ou trois ans de baux à renouveler afin que nous soyons convaincus que l'environnement de la COVID est bel et bien révolu, mais il y a des jeunes pousses. L'accélération de la location, cette année mais surtout en 2025 et 2026, on devrait commencer à voir une activité de location à bail à l'heure actuelle qui va se répercuter sur les statistiques de l'occupation. Il est encore un peu trop tôt pour le secteur des bureaux, mais je suis plus optimiste que depuis deux ans.
Intéressante analyse du secteur de l'immobilier. À présent, que dire des infrastructures? Que pensez-vous des opportunités dans ce secteur?
Il y a beaucoup de sous-secteurs différents dans l'infrastructure. Commençons par le secteur des transports, chemin de fer, compagnies de camionnage, qui sont plus sensibles économiquement. Il y avait des signes prometteurs, les indicateurs des acheteurs commençaient à remonter, mais malheureusement, il y a une baisse depuis un ou deux mois. Cela crée quelque incertitude quant à la relance de l'économie. Les chiffres de l'emploi salarié ont été révisés à la baisse, ce qui n'aide pas. Quand on considère les inventaires, il y a eu beaucoup d'épuisement d'inventaire depuis deux ans. Anecdotiquement, parlez aux FPI de stocks de réfrigération, leur niveau d'occupation et de stockage sont presque plus bas que jamais, ce qui reflète des difficultés pour les consommateurs. Nous ne sortons pas au restaurant autant qu'auparavant et cela a vraiment changé la demande pour certaines de ces compagnies de réfrigération et de stockage. Ça se répercute sur le transport, il n'y a pas le cycle de reconstitution des stocks qui s'accélère aussi rapidement que les gens le pensaient. Il semble que les niveaux de stocks sont relativement faibles. L'indice des manufacturiers devrait avoir touché le fond et remonter avec les taux d'intérêt, mais il faut que ces secteurs se raffermissent avant que l'infrastructure ne soit de retour. Ensuite, les oléoducs et gazoducs, on s'inquiète beaucoup, il y a cinq ans, on pensait que le pétrole et le gaz auraient disparu et que tout serait renouvelable, mais avec les problèmes géopolitiques depuis quelques années, il y a vraiment un besoin de pétrole et de gaz pendant longtemps encore. On ne peut pas développer les énergies renouvelables aussi rapidement que les gouvernements le voudraient, surtout pour des énergies relativement propres et sécurisées que nous produisons au Canada. Les compagnies d'énergie, c'est bel et bien de dire que l'énergie est verte, mais les compagnies ont cherché à réduire autant de carbone du processus d'extraction que possible, rendre leurs énergies aussi durables que possible, rendre les oléoducs et gazoducs aussi efficaces que possible, donc il y a un profil de demande à très long terme très favorable, et il y a également le gaz naturel liquéfié, l'exportation vers l'Asie, vers l'Europe pour répondre à certains de leurs besoins en matière de sécurité énergétique, tous ces éléments se conjuguent pour créer un profil beaucoup plus attrayant, et puis si on surajoute le thème des centres de données de l'intelligence artificielles depuis un an, nous ne pouvons pas répondre à la demande d'électricité avec le nucléaire et le renouvelable, c'est le gaz naturel en définitive, ce qui crée un facteur de demande supplémentaire pour soutenir la valeur de ces gazoducs. Donc en général, c'est un secteur qui se porte très bien, dans un contexte très favorable, et puis il y a les services publics. Il y a deux ans, c'était un secteur négligé du marché boursier. La croissance d'énergie n'était pas au rendez-vous, peut-être 1 % ou 2 % par année depuis des décennies. Maintenant, on parle d'une croissance de 1 % au moins par année. J'ai vu des estimations de croissance allant jusqu'à 4 % par an d'ici 10 ans, en bonne partie les centres de données, mais c'est également attribuable au rapatriement des usines de batteries pour les véhicules électriques. Les fonderies de semi-conducteurs, des installations manufacturières, avions et autres, qui exigent beaucoup de technologie, et maintenant, les perspectives de demande pour les services publics sont beaucoup plus positives. C'est un secteur qui est passé d'un profil de croissance relativement faible et négligeable à un secteur très positif qui soutient, NVIDIA, Microsoft, on ne peut pas développer l'intelligence artificielle si on n'a pas l'alimentation en électricité. C'est un secteur qui est donc beaucoup plus prometteur. Le taux de croissance des bénéfices, semblable, les compagnies n'ont pas relevé leurs orientations spectaculairement, mais c'est le fait que ces orientations sont sécurisées sur une période beaucoup plus longue qui fait de ce secteur un secteur beaucoup plus prometteur qu'il y a quelques années.
C'est la première fois que je suis ici. Merci de m'avoir invité.
Nous faisons toujours cela avec de nouveaux invités: nous vous demandons de vous présenter un peu aux spectateurs.
Eh bien, très généralement, j'ai passé 20 années en recherche quantitative chez plusieurs firmes canadiennes. Je suis entré chez Gestion de placements TD pour développer la recherche empirique et les actions. Très généralement, ce que nous faisons, nous travaillons en étroite collaboration avec nos gestionnaires de portefeuille d'actions et nos analystes de recherche fondamentale pour tirer des conclusions de l'abondance des données qui paraissent sur les entreprises individuelles. Rapports trimestriels, bilans, il y a énormément de données. Les médias créent beaucoup d'information, les entreprises aussi, c'est beaucoup à traiter pour les investisseurs. Notre équipe se concentre, nous sommes un groupe de cinq personnes qui se concentrent sur cela. Nous cherchons à utiliser des méthodes statistiques et mathématiques pour déterminer quels sont les indicateurs les plus importants, sur quoi nos analystes devraient concentrer leur attention, quels sont les facteurs qui créent un rendement supérieur pour certaines entreprises. Il s'agit de trouver les meilleures façons de répartir le temps, les entreprises qui ont les meilleures chances, afin de donner à nos analystes une avance au fil du temps. Je suis également gestionnaire de portefeuille pour nos produits d'infrastructure et d'immobilier mondiaux, où nous utilisons les mêmes techniques, recherche empirique, sélection qualitative, pour retrouver les entreprises qui devraient surclasser et nous ajoutons les aperçus de nos analystes fondamentaux pour améliorer la sélection.
C'est passionnant. Commençons à parler de certains de ces domaines auxquels vous vous intéressez, auxquels vous appliquez votre recherche empirique. L'immobilier et l'infrastructure, les taux d'intérêt sont en baisse, parfois ces secteurs sont mal-aimés lorsque les taux d'intérêt sont élevés. Quelles sont les opportunités potentielles?
Oui, les deux dernières années ont été difficiles pour ces secteurs. Depuis deux ans, il y a eu les augmentations les plus rapides et les plus importantes des taux d'intérêt dans le monde entier que nous avons vues depuis 50 ans. Pourquoi c'est important pour ces secteurs? Car il s'agit des secteurs les plus endettés du marché boursier. Également, certains des secteurs qui sont les plus orientés vers les dividendes. Du point de vue de l'investisseur, quand les taux d'intérêt passent de 0 % à 5 %, vous pouvez obtenir un CPG sans risque d'une banque à 5 %. Il n'y a pas vraiment de raison de détenir une action d'infrastructure, de services publics qui rapporte 3 % ou 4 %. Donc ces entreprises ont continué de bien fonctionner depuis quelque temps au niveau de l'exploitation, mais elles sont très endettées et refinancent leurs dettes à des taux plus élevés; il est difficile d'augmenter les bénéfices avec les pressions qui s'exercent au niveau des taux d'intérêt. Avec la réduction des taux d'intérêt, il y en a eu deux pratiquées par la Banque du Canada, on en aura une aux États-Unis en septembre, on l'espère, nous allons avoir des mises à jour à la réunion de Jackson Hole cette semaine, l'effet de ce levier s'inverse, les CPG continuent de diminuer dans le rapport. Ce sera un processus progressif, mais au fur et à mesure que les investisseurs doivent remplacer ce flux de trésorerie, il faudra s'avancer sur la courbe de risque, et dans les secteurs boursiers, l'infrastructure et les services publics sont ce que l'on utilise généralement pour remplacer les produits semblables aux liquidités, et les entreprises aussi. Ces facteurs défavorables en matière de financement deviennent des facteurs favorables. L'environnement d'exploitation est beaucoup plus favorable.
Prenons ces deux secteurs un à la fois. Parlons des perspectives pour l'immobilier. Il s'agit d'un secteur très vaste.
Oui, beaucoup de sous-secteurs différents, mais très généralement, si vous songez aux perspectives de l'immobilier, il s'agit de savoir à quel point les immeubles sont pleins, le taux d'occupation, quels loyers vous pouvez augmenter, ces loyers augmentent-ils, et puis le financement de ces entreprises, et c'est un secteur à fort levier. Je pense que le financement s'améliore, nous en avons parlé. On en revient à l'occupation et au loyer. Dans les grands secteurs, que ce soit les appartements, les logements unifamiliaux, les tours de cellulaire, les centres de données, le taux d'occupation est très élevé. Il y a peut-être un peu de glissement de temps à autre, mais essentiellement, le taux d'occupation est presque au maximum. Ce qui est encore plus important, c'est qu'à cause de l'inflation qu'il y a eu dans les coûts de construction depuis deux ans, l'augmentation des coûts de financement, personne ne bâtit. La rentabilité n'est pas au rendez-vous, sauf dans certains cas spéciaux. Il y a quelques nouveaux immeubles qui ont été mis en service en 2024, cela va ralentir en 2025 et disparaître en 2026. Il y a une forte occupation aujourd'hui qui, sauf s'il y a une récession, devrait être de plus en plus serrée. Les données fondamentales devraient être très porteuses en 2026. C'est important pour les propriétaires, car si un immeuble est plein, on peut exiger des loyers plus élevés et les répercuter sur les locataires s'il n'y a nulle part où aller. On le voit déjà aujourd'hui. Dans les FPI d'appartements, surtout au Canada, il y a une forte immigration, beaucoup de demande de logements, nous avons trop peu construit depuis 10 ans, il y a une bonne croissance des loyers partout au pays. C'est un peu plus faible aux États-Unis parce qu'on a ajouté beaucoup d'offre dans les secteurs des États du Sud. Il y a une bonne croissance quand même dans les appartements. La gestion industrielle, il y a une autre dynamique, mais la trajectoire est très bonne pour que les FPI puissent augmenter leurs loyers d'ici deux ans. Toute la dynamique de pouvoir, surtout dans le secteur du détail, des locaux de détail, où il n'y a pas eu d'offres nouvelles depuis 10 ans, la possibilité de relever les loyers au niveau général. Ça revient aux taux d'intérêt, qui ont masqué ces données fondamentales très favorables. Nous pensons que d'ici 2026, la situation évoluera.
Mais que dire des bureaux? Le commerce de détail a fait son retour, les entrepôts etc., mais est-ce que les gens reviennent au bureau?
Voilà, ça, c'est le secteur qui fait exception. Il y a une baisse de l'occupation. Historiquement, le secteur des bureaux, c'était des actifs favorables. Il y avait des baux de 5 à 10 ans, l'occupation était assez élevée, autour de 95. Ça a diminué selon l'immeuble, à 80 % à 85 %. Il y a eu beaucoup de pertes de locataires, mais c'est régional. Quand on considère l'Asie, beaucoup des marchés de bureaux en Asie continuent de bien se porter, surtout les immeubles plus nouveaux. En général, culturellement, les gens veulent être au bureau. L'immobilier se maintient bien. Dans beaucoup de régions d'Europe, l'Espagne est un bon exemple, une économie en rapide croissance, l'une des plus dynamiques de l'Europe, le taux d'occupation des bureaux se situe à 92, 93, contre peut-être 95 au maximum. Une forte demande dans certains sous-marchés. C'est vraiment la côte ouest des États-Unis, la technologie, le secteur de la technologie est le secteur où il y a eu le plus de difficulté. Le taux d'occupation dans certains cas est largement inférieur à 80 % et les propriétaires éprouvent des difficultés à remplir leurs immeubles. Il y a quelques jeunes pousses ici et là. Les jeunes pousses de l'IA à San Francisco commencent à occuper des locaux. Cela a contribué à éliminer certaines des sous-locations du marché de San Francisco. Également dans les FPI d'appartements, l'an dernier, il y a eu des licenciements dans la technologie, il était très difficile de louer des appartements et de percevoir de bons loyers. Il y a un retour maintenant, c'est beaucoup plus porteur qu'il y a un an. Cela montre qu'à la marge, il y a une amélioration dans le secteur de la technologie qui commence. Là où on commence à vraiment voir une amélioration, c'est le marchés des bureaux traditionnels, à New York, à Boston, c'est là où il y a le secteur financier, immobilier, l'assurance. Il y a une remontée de l'activité de location sur ces marchés. En fait, il y a certains locataires qui occupent davantage de superficie. L'un des grands propriétaires aux États-Unis parlait de son locataire, une grosse firme de consultation qui a pris 20 % de locaux en plus qu'auparavant. Ce n'est pas tout le monde qui fait ça, bien sûr, mais anecdotiquement, il y a des signes montrant que les compagnies commencent à démêler leurs besoins de superficie. Il y a encore deux ou trois ans de baux à renouveler afin que nous soyons convaincus que l'environnement de la COVID est bel et bien révolu, mais il y a des jeunes pousses. L'accélération de la location, cette année mais surtout en 2025 et 2026, on devrait commencer à voir une activité de location à bail à l'heure actuelle qui va se répercuter sur les statistiques de l'occupation. Il est encore un peu trop tôt pour le secteur des bureaux, mais je suis plus optimiste que depuis deux ans.
Intéressante analyse du secteur de l'immobilier. À présent, que dire des infrastructures? Que pensez-vous des opportunités dans ce secteur?
Il y a beaucoup de sous-secteurs différents dans l'infrastructure. Commençons par le secteur des transports, chemin de fer, compagnies de camionnage, qui sont plus sensibles économiquement. Il y avait des signes prometteurs, les indicateurs des acheteurs commençaient à remonter, mais malheureusement, il y a une baisse depuis un ou deux mois. Cela crée quelque incertitude quant à la relance de l'économie. Les chiffres de l'emploi salarié ont été révisés à la baisse, ce qui n'aide pas. Quand on considère les inventaires, il y a eu beaucoup d'épuisement d'inventaire depuis deux ans. Anecdotiquement, parlez aux FPI de stocks de réfrigération, leur niveau d'occupation et de stockage sont presque plus bas que jamais, ce qui reflète des difficultés pour les consommateurs. Nous ne sortons pas au restaurant autant qu'auparavant et cela a vraiment changé la demande pour certaines de ces compagnies de réfrigération et de stockage. Ça se répercute sur le transport, il n'y a pas le cycle de reconstitution des stocks qui s'accélère aussi rapidement que les gens le pensaient. Il semble que les niveaux de stocks sont relativement faibles. L'indice des manufacturiers devrait avoir touché le fond et remonter avec les taux d'intérêt, mais il faut que ces secteurs se raffermissent avant que l'infrastructure ne soit de retour. Ensuite, les oléoducs et gazoducs, on s'inquiète beaucoup, il y a cinq ans, on pensait que le pétrole et le gaz auraient disparu et que tout serait renouvelable, mais avec les problèmes géopolitiques depuis quelques années, il y a vraiment un besoin de pétrole et de gaz pendant longtemps encore. On ne peut pas développer les énergies renouvelables aussi rapidement que les gouvernements le voudraient, surtout pour des énergies relativement propres et sécurisées que nous produisons au Canada. Les compagnies d'énergie, c'est bel et bien de dire que l'énergie est verte, mais les compagnies ont cherché à réduire autant de carbone du processus d'extraction que possible, rendre leurs énergies aussi durables que possible, rendre les oléoducs et gazoducs aussi efficaces que possible, donc il y a un profil de demande à très long terme très favorable, et il y a également le gaz naturel liquéfié, l'exportation vers l'Asie, vers l'Europe pour répondre à certains de leurs besoins en matière de sécurité énergétique, tous ces éléments se conjuguent pour créer un profil beaucoup plus attrayant, et puis si on surajoute le thème des centres de données de l'intelligence artificielles depuis un an, nous ne pouvons pas répondre à la demande d'électricité avec le nucléaire et le renouvelable, c'est le gaz naturel en définitive, ce qui crée un facteur de demande supplémentaire pour soutenir la valeur de ces gazoducs. Donc en général, c'est un secteur qui se porte très bien, dans un contexte très favorable, et puis il y a les services publics. Il y a deux ans, c'était un secteur négligé du marché boursier. La croissance d'énergie n'était pas au rendez-vous, peut-être 1 % ou 2 % par année depuis des décennies. Maintenant, on parle d'une croissance de 1 % au moins par année. J'ai vu des estimations de croissance allant jusqu'à 4 % par an d'ici 10 ans, en bonne partie les centres de données, mais c'est également attribuable au rapatriement des usines de batteries pour les véhicules électriques. Les fonderies de semi-conducteurs, des installations manufacturières, avions et autres, qui exigent beaucoup de technologie, et maintenant, les perspectives de demande pour les services publics sont beaucoup plus positives. C'est un secteur qui est passé d'un profil de croissance relativement faible et négligeable à un secteur très positif qui soutient, NVIDIA, Microsoft, on ne peut pas développer l'intelligence artificielle si on n'a pas l'alimentation en électricité. C'est un secteur qui est donc beaucoup plus prometteur. Le taux de croissance des bénéfices, semblable, les compagnies n'ont pas relevé leurs orientations spectaculairement, mais c'est le fait que ces orientations sont sécurisées sur une période beaucoup plus longue qui fait de ce secteur un secteur beaucoup plus prometteur qu'il y a quelques années.