
Les démocrates semblent être sur la voie de remporter les deux élections partielles en Géorgie, décrochant ainsi une majorité efficace au Sénat. Kim Parlee et Priya Misra, chef mondiale, Stratégie liée aux taux, Valeurs Mobilières TD, discutent des répercussions potentielles sur les marchés, l’économie et le dollar américain.
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[MUSIQUE]
Priya, en ce moment, les résultats ne sont pas entièrement définitifs pour les deux sièges. Mais il s’agit certainement de ce que vous avez appelé dans votre note, l’effet d’entraînement bleu, en ce qui concerne le deuxième tour de scrutin de la Géorgie par rapport à la vague bleue. Pouvons-nous commencer par le fait que ça n’a pas vraiment été pris en compte par les marchés?
Ça n’a pas été pris en compte, en effet. Je crois qu’il s’agit d’un moment historique pour la Géorgie, dont les deux sièges passeraient aux démocrates. Je dirais qu’il est vraiment difficile pour les marchés de tenir compte du risque politique, car on obtient ces résultats binaires. C’est donc très difficile de tenir compte de ça.
Les sondages se sont trompés dans le passé. Donc, même si les sondages laissaient entrevoir une élection très serrée, je crois que le marché tenait compte d’au moins un siège restant républicain. Alors, si les deux sièges changent, ce qui semble être en faveur pour les démocrates, ce qui ferait en sorte que le Sénat serait contrôlé par les démocrates, nous parlons maintenant de... la raison pour laquelle nous n’appelons pas ça une vague bleue, c’est que c’est toujours 50-50. Le vote du vice-président est donc prépondérant. Alors, un seul sénateur peut littéralement retarder les choses.
Mais les démocrates contrôlent... Chuck Schumer, le chef de la majorité au Sénat, va contrôler le programme et le calendrier. Je crois que les marchés tiennent seulement compte des mesures de relance budgétaire. On tient compte des mesures de relance. Et c’est pourquoi je pense que le marché des taux d’intérêt évolue de façon importante, parce que nous parlons d’une offre accrue, de taux plus élevés.
Je pense que maintenant, tout dépend de ce qu’ils peuvent accomplir. Quels types de politiques vont-ils mettre en place? Mais avec l’hypothèse que le marché a formulée depuis l’élection du 3 novembre, qui a laissé un gouvernement divisé, je pense qu’on doit remettre ça en question après ce qui s’est produit hier soir.
C’est intéressant parce que, comme vous le savez, parce que vous suivez la situation de plus près que n’importe qui, le diable est probablement dans les détails. Quand on parle du fait qu’un sénateur peut changer d’idée, en fait, la loi... les lignes ne sont pas toutes tracées en rouge et en bleu comme les gens les voient. Il y a beaucoup de mauve qui pourrait brouiller les cartes sur le plan des politiques. Parlez-moi un peu de ce que vous prévoyez à ce moment-là, de la façon dont les marchés digèrent tout ça avec le temps.
Bien sûr. Il y a ce positionnement impulsif par rapport à la nouvelle tarification qui a eu lieu hier soir et ce matin. Mais je pense que lorsque nous commencerons à avoir une idée des priorités en matière de politiques de l’administration Biden, et je pense que nous allons surveiller ce qu’elle va dire, mais exactement comme vous le dites, je pense que les mesures très extrêmes seront plus difficiles à faire adopter par le Sénat. Ça sera aussi plus difficile de les faire adopter par la Chambre. On ne s’attend donc pas à des mesures défavorables aux entreprises.
On ne prévoit pas de hausses d’impôt pour l’instant. Et je pense qu’il y a eu une certaine nervosité à ce sujet hier soir. Et nous sommes encore en pleine pandémie. On commence à donner le vaccin. Le processus a été long.
On pense donc que le premier semestre de l’année de l’administration Biden sera entièrement consacré à la COVID, et c’est pourquoi je crois qu’il est probable qu’on voie des mesures de relance budgétaire. Peut-être que ce sera un vaccin, ou une aide de l’État pour la réouverture, vous savez, quelque chose comme ça, ou des chèques visant à stimuler l’économie. On prévoit certaines mesures de relance, qui vont en fait aider les actifs à risque. Les taux vont probablement augmenter. Tous les regards seront tournés vers la Fed, qui tentera de compenser en partie cette situation en maintenant les taux bas afin de permettre à l’économie de poursuivre sa reprise. Je pense que c’est davantage une question de COVID.
Et je dirais que le programme de lutte contre les changements climatiques ou le programme vert, quand la COVID sera davantage maîtrisée, une fois que les vaccins sont déployés, je pense que ce sont les prochains points sur lesquels l’administration Biden va se pencher. Mais, encore une fois, je pense qu’il n’y aura rien de trop audacieux, étant donné que ce n’est pas une vague bleue. C’est ce qu’on appelle l’effet d’entraînement bleu.
Oui. Et vous l’avez vu, beaucoup d’actions vertes, je dirais, d’actions énergétiques ont fait l’objet d’une offre ce matin à la suite de ces nouvelles. Permettez-moi de vous interroger sur le dollar américain. Étant donné que les gens l’on vu baisser, qu’est-ce que ça signifie?
Nous avons été pessimistes par raport au dollar pendant un certain temps. Et après le résultat d’hier soir, nous le sommes encore plus. Parce que s’il y a des mesures de relance budgétaire, s’il y a une croissance positive maintenant, étant donné qu’au moins le Sénat, la Chambre et la présidence sont du même parti. C’est positif pour la croissance, mais c’est plus positif pour, selon nous, la croissance mondiale, par rapport aux quatre années de la présidence Trump, qui était plus axée sur « les États-Unis d’abord ».
Donc, si c’est positif pour la croissance mondiale, je crois que ça signifie que le dollar peut continuer de se déprécier. On s’attend à ce que des flux de capitaux soient acheminés vers les États-Unis. Et ça pourrait améliorer la situation. Ce n’est donc pas nécessairement une ligne droite pour le dollar. Mais nous sommes pessimistes. Nous pensons que ce n’est que le début d’une tendance baissière à long terme pour le dollar au cours des prochaines années, en fait.
Qu’en est-il de... il y a tout un spectacle politique en ce moment. Je n’entrerai pas dans les détails. Mais il se passe beaucoup de choses. À quel point surveillez-vous ça? Est-ce seulement du bruit ou est-ce que ça a des répercussions importantes?
Je pense que c’est seulement du bruit. Si le processus d’attestation peut être retardé, étant donné que la Cour suprême s’est prononcée, que les différents tribunaux régionaux se sont prononcés, il n’y a pas eu beaucoup de preuves de fraude électorale. Je crois qu’il s’agit d’une manœuvre visant à retarder le processus, à délégitimer l’administration Biden dès le départ. Je pense que c’est davantage un spectacle politique. À mon avis, le marché ne réagit pas vraiment à moins d’avoir une majorité suffisante à la Chambre et au Sénat pour ne pas attester les résultats.
Il suffit de regarder du côté de la Chambre et du Sénat et le nombre de gens qui s’opposent à l’attestation pour constater que les chiffres n’y sont tout simplement pas. On pense donc que c’est une question de quelques heures, peut-être de quelques jours. Mais je pense que le marché va regarder au-delà et se dire qu’après le 20 janvier, il y aura une administration différente, des priorités différentes. Ce que je crois, c’est que c’est une nouvelle année, mais nous allons tous continuer de surveiller la COVID, les vaccins, et je dirais la politique budgétaire autant que l’an dernier, parce que le Congrès pourrait peut-être faire quelque chose.
Priya, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci.
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Priya, en ce moment, les résultats ne sont pas entièrement définitifs pour les deux sièges. Mais il s’agit certainement de ce que vous avez appelé dans votre note, l’effet d’entraînement bleu, en ce qui concerne le deuxième tour de scrutin de la Géorgie par rapport à la vague bleue. Pouvons-nous commencer par le fait que ça n’a pas vraiment été pris en compte par les marchés?
Ça n’a pas été pris en compte, en effet. Je crois qu’il s’agit d’un moment historique pour la Géorgie, dont les deux sièges passeraient aux démocrates. Je dirais qu’il est vraiment difficile pour les marchés de tenir compte du risque politique, car on obtient ces résultats binaires. C’est donc très difficile de tenir compte de ça.
Les sondages se sont trompés dans le passé. Donc, même si les sondages laissaient entrevoir une élection très serrée, je crois que le marché tenait compte d’au moins un siège restant républicain. Alors, si les deux sièges changent, ce qui semble être en faveur pour les démocrates, ce qui ferait en sorte que le Sénat serait contrôlé par les démocrates, nous parlons maintenant de... la raison pour laquelle nous n’appelons pas ça une vague bleue, c’est que c’est toujours 50-50. Le vote du vice-président est donc prépondérant. Alors, un seul sénateur peut littéralement retarder les choses.
Mais les démocrates contrôlent... Chuck Schumer, le chef de la majorité au Sénat, va contrôler le programme et le calendrier. Je crois que les marchés tiennent seulement compte des mesures de relance budgétaire. On tient compte des mesures de relance. Et c’est pourquoi je pense que le marché des taux d’intérêt évolue de façon importante, parce que nous parlons d’une offre accrue, de taux plus élevés.
Je pense que maintenant, tout dépend de ce qu’ils peuvent accomplir. Quels types de politiques vont-ils mettre en place? Mais avec l’hypothèse que le marché a formulée depuis l’élection du 3 novembre, qui a laissé un gouvernement divisé, je pense qu’on doit remettre ça en question après ce qui s’est produit hier soir.
C’est intéressant parce que, comme vous le savez, parce que vous suivez la situation de plus près que n’importe qui, le diable est probablement dans les détails. Quand on parle du fait qu’un sénateur peut changer d’idée, en fait, la loi... les lignes ne sont pas toutes tracées en rouge et en bleu comme les gens les voient. Il y a beaucoup de mauve qui pourrait brouiller les cartes sur le plan des politiques. Parlez-moi un peu de ce que vous prévoyez à ce moment-là, de la façon dont les marchés digèrent tout ça avec le temps.
Bien sûr. Il y a ce positionnement impulsif par rapport à la nouvelle tarification qui a eu lieu hier soir et ce matin. Mais je pense que lorsque nous commencerons à avoir une idée des priorités en matière de politiques de l’administration Biden, et je pense que nous allons surveiller ce qu’elle va dire, mais exactement comme vous le dites, je pense que les mesures très extrêmes seront plus difficiles à faire adopter par le Sénat. Ça sera aussi plus difficile de les faire adopter par la Chambre. On ne s’attend donc pas à des mesures défavorables aux entreprises.
On ne prévoit pas de hausses d’impôt pour l’instant. Et je pense qu’il y a eu une certaine nervosité à ce sujet hier soir. Et nous sommes encore en pleine pandémie. On commence à donner le vaccin. Le processus a été long.
On pense donc que le premier semestre de l’année de l’administration Biden sera entièrement consacré à la COVID, et c’est pourquoi je crois qu’il est probable qu’on voie des mesures de relance budgétaire. Peut-être que ce sera un vaccin, ou une aide de l’État pour la réouverture, vous savez, quelque chose comme ça, ou des chèques visant à stimuler l’économie. On prévoit certaines mesures de relance, qui vont en fait aider les actifs à risque. Les taux vont probablement augmenter. Tous les regards seront tournés vers la Fed, qui tentera de compenser en partie cette situation en maintenant les taux bas afin de permettre à l’économie de poursuivre sa reprise. Je pense que c’est davantage une question de COVID.
Et je dirais que le programme de lutte contre les changements climatiques ou le programme vert, quand la COVID sera davantage maîtrisée, une fois que les vaccins sont déployés, je pense que ce sont les prochains points sur lesquels l’administration Biden va se pencher. Mais, encore une fois, je pense qu’il n’y aura rien de trop audacieux, étant donné que ce n’est pas une vague bleue. C’est ce qu’on appelle l’effet d’entraînement bleu.
Oui. Et vous l’avez vu, beaucoup d’actions vertes, je dirais, d’actions énergétiques ont fait l’objet d’une offre ce matin à la suite de ces nouvelles. Permettez-moi de vous interroger sur le dollar américain. Étant donné que les gens l’on vu baisser, qu’est-ce que ça signifie?
Nous avons été pessimistes par raport au dollar pendant un certain temps. Et après le résultat d’hier soir, nous le sommes encore plus. Parce que s’il y a des mesures de relance budgétaire, s’il y a une croissance positive maintenant, étant donné qu’au moins le Sénat, la Chambre et la présidence sont du même parti. C’est positif pour la croissance, mais c’est plus positif pour, selon nous, la croissance mondiale, par rapport aux quatre années de la présidence Trump, qui était plus axée sur « les États-Unis d’abord ».
Donc, si c’est positif pour la croissance mondiale, je crois que ça signifie que le dollar peut continuer de se déprécier. On s’attend à ce que des flux de capitaux soient acheminés vers les États-Unis. Et ça pourrait améliorer la situation. Ce n’est donc pas nécessairement une ligne droite pour le dollar. Mais nous sommes pessimistes. Nous pensons que ce n’est que le début d’une tendance baissière à long terme pour le dollar au cours des prochaines années, en fait.
Qu’en est-il de... il y a tout un spectacle politique en ce moment. Je n’entrerai pas dans les détails. Mais il se passe beaucoup de choses. À quel point surveillez-vous ça? Est-ce seulement du bruit ou est-ce que ça a des répercussions importantes?
Je pense que c’est seulement du bruit. Si le processus d’attestation peut être retardé, étant donné que la Cour suprême s’est prononcée, que les différents tribunaux régionaux se sont prononcés, il n’y a pas eu beaucoup de preuves de fraude électorale. Je crois qu’il s’agit d’une manœuvre visant à retarder le processus, à délégitimer l’administration Biden dès le départ. Je pense que c’est davantage un spectacle politique. À mon avis, le marché ne réagit pas vraiment à moins d’avoir une majorité suffisante à la Chambre et au Sénat pour ne pas attester les résultats.
Il suffit de regarder du côté de la Chambre et du Sénat et le nombre de gens qui s’opposent à l’attestation pour constater que les chiffres n’y sont tout simplement pas. On pense donc que c’est une question de quelques heures, peut-être de quelques jours. Mais je pense que le marché va regarder au-delà et se dire qu’après le 20 janvier, il y aura une administration différente, des priorités différentes. Ce que je crois, c’est que c’est une nouvelle année, mais nous allons tous continuer de surveiller la COVID, les vaccins, et je dirais la politique budgétaire autant que l’an dernier, parce que le Congrès pourrait peut-être faire quelque chose.
Priya, c’est toujours un plaisir. Merci beaucoup.
Merci.
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