
Alors que les investisseurs sont susceptibles de se concentrer sur les dernières nouvelles concernant un vaccin ou sur la course à la Maison-Blanche aux États-Unis, Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD, affirme que les investisseurs à long terme devraient plutôt surveiller les aspects favorables et défavorables qui influeront probablement sur les marchés l’an prochain.
Print Transcript
[EFFET SONORE]
Il y a eu beaucoup de nouvelles importantes cette semaine, entre autres l’élection de Joe Biden et le vaccin contre la COVID-19. Mais selon notre prochain invité, ce n’est pas tout. Il va remettre les compteurs à zéro. Je vous avertis, il y a un jeu de mots ici. On vous explique tout à l’heure.
J’accueille maintenant Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD. Brad, c’est un plaisir de vous accueillir. On va faire dans l’ordre : la grosse nouvelle, c’est Joe Biden le prochain président, avec, à priori, un Sénat républicain, et un vaccin efficace pour bientôt. Qu’est-ce que ça change pour votre stratégie de placement globale?
Alors, pour la stratégie de placement, déjà tout ça vient confirmer énormément de choses qu’on voyait se profiler ces derniers mois. Ça renforce vraiment l’importance d’avoir un processus pour prendre les décisions et de s’y tenir. Je crois bien que j’ai répondu à la question « Qu’est-ce qui va se passer après l’élection? » à peu près un million de fois ces derniers mois.
Il y a une chose qu’on répète sans cesse : cette élection prendra fin un jour ou l’autre. À un moment donné, il y aura de bonnes nouvelles pour la pandémie. Et quand vous investissez, vous avez un horizon de 6 et de 18 mois. Vous ne regardez pas dans l’immédiat.
Donc nous, on a un processus bien défini pour prendre nos décisions. On est très bien structurés en ce moment pour tout ce qui se passe depuis les 10 derniers jours. C’est vraiment... ça renforce notre approche uniforme. Et la façon dont on pense se traduit ultimement par de bons rendements.
Vous avez publié un excellent rapport, Brad. Nous allons le montrer ici pour que les gens puissent le voir. Il s’agit de votre stratégie trimestrielle de gestion de portefeuille. Dans ce rapport, vous parlez des facteurs défavorables et favorables qui nous attendent.
J’ai un tableau ici. Je vais afficher le tableau des facteurs défavorables. Je sais qu’on ne peut pas passer beaucoup de temps sur chacun d’eux. Mais on voit ici que le premier facteur sur la liste est une autre vague de COVID-19. Il y a quelques instants, j’ai regardé sur mon écran et j’ai vu que le maire de Toronto s’inquiète de la possibilité d’une autre vague de COVID-19. C’est un problème auquel on doit tous faire face.
Oui, il y a deux éléments à considérer. Les marchés sont toujours tournés vers l’avenir. Il ne fait aucun doute que c’est un problème pour les placements. La difficulté, c’est de voir à six mois. L’économie réelle se dessine aujourd’hui.
Et il faut équilibrer ces deux éléments. On est actuellement dans la deuxième vague de COVID-19, c’est évident. Ça a une incidence négative sur les entreprises. C’est ce qu’on constate.
Mais l’envers de la médaille, les mouvements qu’on observe dans les marchés des actions et des titres à revenu fixe sont en fait des signes positifs qui se manifestent alors qu’on commence à parler d’un vaccin. Ça va faire en sorte que l’économie commence à rouvrir davantage avec le temps. Les entreprises commencent à aller mieux, ce qui se traduit par une foule de très bonnes nouvelles. C’est intéressant de voir à quelle vitesse un facteur défavorable peut se transformer en facteur favorable. C’est certainement ce qui se produit dans ce cas. Alors si vous regardez...
Je vais afficher...
Oui, je vous en prie.
Je m’excuse de vous interrompre. Je suis désolée. Je vais afficher le tableau des facteurs favorables dans un instant.
Mais il y a tellement de choses sur ce tableau des facteurs défavorables que je veux aborder. Pouvez-vous nous parler un peu de l’échec des politiques en général sur le plan économique, je suppose que tout ça varie selon que les entreprises restent ouvertes ou doivent fermer, mais aussi de l’escalade des guerres commerciales et des droits de douane. Je pense que c’est quelque chose qu’on avait un peu mis de côté, mais qui va refaire surface.
Non, je crois que le premier facteur, c’est, au bout du compte, l’importance de la politique monétaire, de la politique budgétaire et du contexte dans lequel on vit actuellement, et dans lequel on va vivre pendant très, très longtemps et toute erreur à cet égard, ce qui peut arriver en tout temps, demeure selon moi le principal risque pour le marché.
C’est un risque inconnu. On ne sait pas quand ça va se produire. Mais je crois que c’est un élément important.
L’autre aspect, et c’est une chose qu’on a vue à plusieurs reprises, c’est des sociétés qui annoncent des bénéfices surprenants. D’un trimestre à l’autre, on s’attend à des bénéfices catastrophiques.
Et ce qui se produit, c’est qu’ils ne sont pas catastrophiques. Ils sont mauvais, mais ils sont meilleurs que prévu. Donc si on réagit trop et qu’on commence à se retirer du marché, on pourrait avoir des déceptions en cours de route. Encore une fois, il ne fait aucun doute que c’est aussi un facteur défavorable. Alors si on pense à la politique monétaire, à la politique budgétaire et à l’amélioration de la situation de nos entreprises, c’est le genre de choses qu’on doit continuer à faire.
Passons au tableau suivant et soyons plus optimistes. Les facteurs favorables – vous avez parlé un peu de certains d’entre eux. La reflation soutenue par les initiatives de la Fed. Le vaccin, on en a parlé. Encore une fois, la politique monétaire des banques centrales, et les taux d’intérêt qui restent faibles dans un avenir prévisible, je dirais que, d’une certaine façon, ça peut aussi être un facteur défavorable. Mais on a ici une liste importante de facteurs favorables.
En fait, ce qu’on dit depuis, je dirais, les six derniers mois, c’est que quand la pandémie de COVID-19 a commencé, l’économie était en assez bonne santé. Ensuite, on a délibérément fermé cette économie. Mais rien ne dit que quand on va recommencer à allumer les lumières, et qu’on va remettre l’économie en marche, le mouvement ne commencera pas à s’accélérer. Et rien ne dit... qu’on va reprendre où on s’était arrêtés.
Au milieu de tout cela, il y aura des banques centrales et des gouvernements partout dans le monde qui vont fournir un soutien massif pour que ça se produise. Au bout du compte, vous utilisez cette force pour déplacer quelque chose, mais vous ne savez pas jusqu’où va aller la trajectoire. Mais c’est certain, et c’est ce qu’on a toujours dit, que quand on va commencer à recevoir de bonnes nouvelles au sujet de la pandémie, on va voir ce qui se produit actuellement sur les marchés, c’est-à-dire que les marchés boursiers commencent à monter. Et non seulement ils progressent, mais des titres plus axés sur la valeur, des titres plus sensibles à l’économie et des titres plus sensibles aux taux d’intérêt commencent à remonter.
Et c’est certainement ce qu’on a constaté. Et même si vous regardez un marché comme aujourd’hui, avec l’indice S&P 500 qui stagne, le nombre de titres en hausse sur ce graphique était en fait deux ou trois fois plus élevé que le nombre de titres qui ont reculé. Et les premiers qui ont exercé un peu de pression à la hausse, ce sont les titres à très forte croissance, les titres des banques. Et je crois que ce qui est favorable dans tout ça, c’est qu’un retour à une économie réelle normale, avec beaucoup de soutien, peut avoir des conséquences vraiment positives.
Brad, excusez-moi. Je commence à manquer de temps. Il nous reste à peine 30 secondes.
J’ai fait un jeu de mots au début en parlant de « remettre les compteurs à zéro ». Et nous allons réafficher le tableau qui parle de ça. C’est très clair en ce moment que les taux d’intérêt sont toujours à zéro.
Et pour les obligations, c’est difficile actuellement. Encore une fois, toutes mes excuses. Il nous reste seulement 20 secondes.
En fin de compte, tous ces problèmes vont disparaître comme ils sont apparus, comme toujours. Mais le problème fondamental auquel les investisseurs sont confrontés, ceux qui veulent bâtir un portefeuille de placements diversifié, c’est que les obligations d’État ont maintenant un rendement inférieur à zéro. En résumé, aujourd’hui, près de 76 % de toutes les obligations d’État des pays industriels, après inflation, ont un rendement réel inférieur à zéro. On va devoir commencer à réfléchir à la façon dont on gère les portefeuilles, aussi bien en matière de revenu que de diversification, pour intégrer d’autres stratégies.
[MUSIQUE]
Il y a eu beaucoup de nouvelles importantes cette semaine, entre autres l’élection de Joe Biden et le vaccin contre la COVID-19. Mais selon notre prochain invité, ce n’est pas tout. Il va remettre les compteurs à zéro. Je vous avertis, il y a un jeu de mots ici. On vous explique tout à l’heure.
J’accueille maintenant Brad Simpson, stratège en chef, Gestion de patrimoine TD. Brad, c’est un plaisir de vous accueillir. On va faire dans l’ordre : la grosse nouvelle, c’est Joe Biden le prochain président, avec, à priori, un Sénat républicain, et un vaccin efficace pour bientôt. Qu’est-ce que ça change pour votre stratégie de placement globale?
Alors, pour la stratégie de placement, déjà tout ça vient confirmer énormément de choses qu’on voyait se profiler ces derniers mois. Ça renforce vraiment l’importance d’avoir un processus pour prendre les décisions et de s’y tenir. Je crois bien que j’ai répondu à la question « Qu’est-ce qui va se passer après l’élection? » à peu près un million de fois ces derniers mois.
Il y a une chose qu’on répète sans cesse : cette élection prendra fin un jour ou l’autre. À un moment donné, il y aura de bonnes nouvelles pour la pandémie. Et quand vous investissez, vous avez un horizon de 6 et de 18 mois. Vous ne regardez pas dans l’immédiat.
Donc nous, on a un processus bien défini pour prendre nos décisions. On est très bien structurés en ce moment pour tout ce qui se passe depuis les 10 derniers jours. C’est vraiment... ça renforce notre approche uniforme. Et la façon dont on pense se traduit ultimement par de bons rendements.
Vous avez publié un excellent rapport, Brad. Nous allons le montrer ici pour que les gens puissent le voir. Il s’agit de votre stratégie trimestrielle de gestion de portefeuille. Dans ce rapport, vous parlez des facteurs défavorables et favorables qui nous attendent.
J’ai un tableau ici. Je vais afficher le tableau des facteurs défavorables. Je sais qu’on ne peut pas passer beaucoup de temps sur chacun d’eux. Mais on voit ici que le premier facteur sur la liste est une autre vague de COVID-19. Il y a quelques instants, j’ai regardé sur mon écran et j’ai vu que le maire de Toronto s’inquiète de la possibilité d’une autre vague de COVID-19. C’est un problème auquel on doit tous faire face.
Oui, il y a deux éléments à considérer. Les marchés sont toujours tournés vers l’avenir. Il ne fait aucun doute que c’est un problème pour les placements. La difficulté, c’est de voir à six mois. L’économie réelle se dessine aujourd’hui.
Et il faut équilibrer ces deux éléments. On est actuellement dans la deuxième vague de COVID-19, c’est évident. Ça a une incidence négative sur les entreprises. C’est ce qu’on constate.
Mais l’envers de la médaille, les mouvements qu’on observe dans les marchés des actions et des titres à revenu fixe sont en fait des signes positifs qui se manifestent alors qu’on commence à parler d’un vaccin. Ça va faire en sorte que l’économie commence à rouvrir davantage avec le temps. Les entreprises commencent à aller mieux, ce qui se traduit par une foule de très bonnes nouvelles. C’est intéressant de voir à quelle vitesse un facteur défavorable peut se transformer en facteur favorable. C’est certainement ce qui se produit dans ce cas. Alors si vous regardez...
Je vais afficher...
Oui, je vous en prie.
Je m’excuse de vous interrompre. Je suis désolée. Je vais afficher le tableau des facteurs favorables dans un instant.
Mais il y a tellement de choses sur ce tableau des facteurs défavorables que je veux aborder. Pouvez-vous nous parler un peu de l’échec des politiques en général sur le plan économique, je suppose que tout ça varie selon que les entreprises restent ouvertes ou doivent fermer, mais aussi de l’escalade des guerres commerciales et des droits de douane. Je pense que c’est quelque chose qu’on avait un peu mis de côté, mais qui va refaire surface.
Non, je crois que le premier facteur, c’est, au bout du compte, l’importance de la politique monétaire, de la politique budgétaire et du contexte dans lequel on vit actuellement, et dans lequel on va vivre pendant très, très longtemps et toute erreur à cet égard, ce qui peut arriver en tout temps, demeure selon moi le principal risque pour le marché.
C’est un risque inconnu. On ne sait pas quand ça va se produire. Mais je crois que c’est un élément important.
L’autre aspect, et c’est une chose qu’on a vue à plusieurs reprises, c’est des sociétés qui annoncent des bénéfices surprenants. D’un trimestre à l’autre, on s’attend à des bénéfices catastrophiques.
Et ce qui se produit, c’est qu’ils ne sont pas catastrophiques. Ils sont mauvais, mais ils sont meilleurs que prévu. Donc si on réagit trop et qu’on commence à se retirer du marché, on pourrait avoir des déceptions en cours de route. Encore une fois, il ne fait aucun doute que c’est aussi un facteur défavorable. Alors si on pense à la politique monétaire, à la politique budgétaire et à l’amélioration de la situation de nos entreprises, c’est le genre de choses qu’on doit continuer à faire.
Passons au tableau suivant et soyons plus optimistes. Les facteurs favorables – vous avez parlé un peu de certains d’entre eux. La reflation soutenue par les initiatives de la Fed. Le vaccin, on en a parlé. Encore une fois, la politique monétaire des banques centrales, et les taux d’intérêt qui restent faibles dans un avenir prévisible, je dirais que, d’une certaine façon, ça peut aussi être un facteur défavorable. Mais on a ici une liste importante de facteurs favorables.
En fait, ce qu’on dit depuis, je dirais, les six derniers mois, c’est que quand la pandémie de COVID-19 a commencé, l’économie était en assez bonne santé. Ensuite, on a délibérément fermé cette économie. Mais rien ne dit que quand on va recommencer à allumer les lumières, et qu’on va remettre l’économie en marche, le mouvement ne commencera pas à s’accélérer. Et rien ne dit... qu’on va reprendre où on s’était arrêtés.
Au milieu de tout cela, il y aura des banques centrales et des gouvernements partout dans le monde qui vont fournir un soutien massif pour que ça se produise. Au bout du compte, vous utilisez cette force pour déplacer quelque chose, mais vous ne savez pas jusqu’où va aller la trajectoire. Mais c’est certain, et c’est ce qu’on a toujours dit, que quand on va commencer à recevoir de bonnes nouvelles au sujet de la pandémie, on va voir ce qui se produit actuellement sur les marchés, c’est-à-dire que les marchés boursiers commencent à monter. Et non seulement ils progressent, mais des titres plus axés sur la valeur, des titres plus sensibles à l’économie et des titres plus sensibles aux taux d’intérêt commencent à remonter.
Et c’est certainement ce qu’on a constaté. Et même si vous regardez un marché comme aujourd’hui, avec l’indice S&P 500 qui stagne, le nombre de titres en hausse sur ce graphique était en fait deux ou trois fois plus élevé que le nombre de titres qui ont reculé. Et les premiers qui ont exercé un peu de pression à la hausse, ce sont les titres à très forte croissance, les titres des banques. Et je crois que ce qui est favorable dans tout ça, c’est qu’un retour à une économie réelle normale, avec beaucoup de soutien, peut avoir des conséquences vraiment positives.
Brad, excusez-moi. Je commence à manquer de temps. Il nous reste à peine 30 secondes.
J’ai fait un jeu de mots au début en parlant de « remettre les compteurs à zéro ». Et nous allons réafficher le tableau qui parle de ça. C’est très clair en ce moment que les taux d’intérêt sont toujours à zéro.
Et pour les obligations, c’est difficile actuellement. Encore une fois, toutes mes excuses. Il nous reste seulement 20 secondes.
En fin de compte, tous ces problèmes vont disparaître comme ils sont apparus, comme toujours. Mais le problème fondamental auquel les investisseurs sont confrontés, ceux qui veulent bâtir un portefeuille de placements diversifié, c’est que les obligations d’État ont maintenant un rendement inférieur à zéro. En résumé, aujourd’hui, près de 76 % de toutes les obligations d’État des pays industriels, après inflation, ont un rendement réel inférieur à zéro. On va devoir commencer à réfléchir à la façon dont on gère les portefeuilles, aussi bien en matière de revenu que de diversification, pour intégrer d’autres stratégies.
[MUSIQUE]