Étant donné la tendance à la baisse des taux d’intérêt, certains investisseurs pourraient se tourner de plus en plus vers les actions à dividende canadiennes pour obtenir un rendement. Jennifer Nowski, vice-présidente, directrice et gestionnaire de portefeuille à Gestion de Placements TD, discute avec Greg Bonnell de MoneyTalk des occasions qu’elle entrevoit parmi les sociétés qui versent des dividendes.
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Les taux d'intérêt semblent passer à la baisse. Certains investisseurs voient un peu ce qui se passe dans d'autres secteurs d'activité, notamment les sociétés qui versent des dividendes. Voici Jennifer Nowski, VP, directrice de portefeuille chez Gestion de Placements TD. Comme le dit le poète: Les temps changent. On a eu un contexte de taux d'intérêt élevés; maintenant les coûts d'emprunt de l'argent sont moins élevés. Qu'est-ce que cela signifie pour le contexte, pour les sociétés qui versent des dividendes? Alors, écoutez. Ça crée un contexte plus intéressant pour certains des titres qui versent des dividendes. Pour ce qui est des facteurs fondamentaux, mais peut-être aussi un meilleur accès aux fonds. Donc, pour les facteurs fondamentaux, les taux d'intérêt plus bas, ça veut dire moins de dépenses pour les sociétés. Et donc, ça entraîne peut-être des valorisations plus élevées. Maintenant, du côté des fonds, les Canadiens n'ont pas vu des taux de ce genre depuis plusieurs années. C'est très attractif. Maintenant que c'est peut-être à la baisse, les investisseurs qui veulent des revenus voudront peut-être de nouveau examiner les titres qui versent des dividendes plus élevées: le secteur public, par exemple, services de communication, services financiers et pipelines. On peut trouver des taux de dividendes de 3 à 5%, et même plus parfois. Donc, il en résulte que nous avons des valorisations un peu plus élevées, les cours de l'action ont grimpé cet été. Bon. Très intéressant, donc. Évidemment, ce qu'on a vu cet été, quand on parle de sociétés qui versent des dividendes, des grands noms sur le marché canadien, ça inclue les banques. Donc, quoi retenir de ce que les banques ont rapporté? En bien, les banques ont indiqué depuis une semaine, grosso modo, qu'en général, les résultats, c'était plutôt stable. Et puis, il y a quelques signes précurseurs à l'effet qu'ils atteignent un peu la fin de la normalisation pour l'argent qu'on met de côté pour les dettes à risque. Donc des nouvelles positives. Et les banques maintiennent un meilleur contrôle de leurs dépenses en comparaison d'il y a un an, donc c'est positif. De plus, pour ce qui est des banques au Canada, on s'en tire bien, pour une hausse des prêts de 5 à 10 %. Donc, stabilité. Puis enfin, les banques sont bien capitalisées. Donc, les ratios sont d'environ 13 %, et elles n'ont pas besoin d'attirer beaucoup plus de capitaux, elles ont cessé d'offrir des escomptes, comme elles le faisaient auparavant. Et il y en a, certaines de ces banques, qui achètent leurs actions. Les investisseurs donc surveillent cette normalisation des fonds qu'on met de côté pour pertes éventuelles. Donc, ça a des conséquences, évidemment, sur la croissance du bénéfice par action. Ce trimestre-ci, ça a varié selon les banques, mais il y aura peut-être encore des moments difficiles. Mais on commence à comprendre que ça devient, ça retourne au beau plat. Au beau fixe peut-être. Donc pour l'avenir, à quoi s'attendre? Il y a le contexte des taux d'intérêt, la Banque du Canada a de nouveau réduit le taux d'intérêt hier. Ça réduit les pressions sur les consommateurs. Et par ailleurs, il y a la question du taux de chômage qui est plutôt stable. Oui. C'est très important évidemment, le secteur financier, les banques dans le marché canadien. Et parlons maintenant du secteur énergétique. D'abord du cours du pétrole. Oui. Il y a eu un petit recul récemment. Et c'est en fonction de deux facteurs: d'abord, la demande est moins prononcée. Et par ailleurs, on se concentre beaucoup sur l'offre et ce que fait l'OPEP+. Donc, d'abord côté demandes. Cette année, ce serait une année peut-être plus normale en matière de demandes. Il y a beaucoup de perturbations ces dernières années à cause de la pandémie, des conséquences sur le secteur du transport... Cette année, la croissance de la demande du pétrole est plutôt normale, en comparaison de la croissance mondiale du PNB. Et puis, il y a ce qui se passe du côté des pays qui ne sont pas membres de l'OPEP, notamment du côté de l'Inde, la Chine, bon, de l'Asie. Et c'est là que les attentes risquent d'être décevantes, quoi. On risque d'être déçus. Si on passe maintenant à l'offre. Donc, c'est l'OPEP+ qui compte, et il y a une certaine croissance de l'offre à l'extérieur de l'OPEP. Mais ils ont quand même, dans l'OPEP, beaucoup de capacités résiduelles. Donc, que vont-ils faire? Au début du printemps, ils ont indiqué que peut-être ils voudraient offrir de nouveau cette surcapacité, mais ils se sont donnés beaucoup de marge de manœuvre. Ça dépend des besoins du marché, a-t-il dit. Maintenant, étant donné que la demande semble être un peu faible, on se pose des questions par rapport à ce qu'ils vont faire. Peut-être qu'ils vont réajuster leur plan, mais il va falloir continuer de surveiller ça. Parce que l'OPEP+ est indispensable pour avoir un marché équilibré. Oui, les forces puissantes dans ces marchés. Et il y a certaines compagnies des sables bitumineux au Canada qui ont rapporté leurs tendances. Qu'en est-il? Eh bien, de ce côté, c'est la discipline financière qui compte. Ces dernières années, ces sociétés canadiennes de sables bitumineux ont réduit leur niveau d'endettement, et donc resserré leurs dépenses. Ils sont plus disciplinés pour ce qui est de renvoyer de l'argent aux actionnaires. Donc, ces titres canadiens ont un flux de trésorerie disponible de presque 10%, ce qui est quand même très bien. Maintenant qu'ils ont atteint leur cible en matière d'endettement, ils rendent aux actionnaires beaucoup de dividendes, de rachats d'actions. Et puis, il faut signaler que de leur côté, à la fin de ce trimestre, et en nous tournant vers l'avenir, ils veulent réduire leurs coûts d'exploitation. Donc, ça a plutôt bien été ces derniers trimestres, il y a eu une croissance du volume et des coûts moins élevés du gaz et du pétrole. Pour l'avenir, on veut évidemment réduire les coûts de production, et notamment, ça sera grâce à la croissance du volume, mais grâce à des améliorations dans l'opération, dans le fonctionnement. Dans leur productivité, évidemment, dans la réduction de la consommation énergétique, et ainsi de suite. Donc, on a quand même l'impression que ces compagnies sont bien ciblées pour ce qui est de la discipline. Donc, les pipelines, c'est important, alors parlons-en un peu maintenant, ainsi que des services publics. On dit que ce sont des sociétés stables. Qu'en est-il? Oui. Leurs bénéfices restent stables. Ce sont des contrats signés longtemps d'avance et c'est très réglementé. Maintenant, pour l'avenir, il y a des occasions qui s'offrent pour ce qui est de la demande énergétique aux États-Unis. Là-bas, c'était plutôt au beau fixe depuis une décennie, mais maintenant on pense que ça va croître, étant donné l'accroissement de la demande en matière d'électrification, les centres de données d'intelligence artificielle et puis le rapatriement des productions. Donc, pour les sociétés canadiennes maintenant, il y en a qui sont très présentes aux États-Unis, qui sont exposées à cette tendance. Côté service public, il tire parti de la demande croissante dans leurs territoires, ainsi que des nouvelles occasions de transport d'énergie, la régénération. Côté gazier maintenant, il y a toutes sortes de sources d'approvisionnement, y compris des produits renouvelables. Donc, il aura peut-être de nouvelles usines gazières. Bien sûr, bon, il y a le gaz naturel liquide, et ça, c'est très important pour la croissance. Maintenant, on n'en est qu'au tout début. Il faudra du temps pour voir ce qui s'annonce vraiment. Certaines de ces sociétés sont très grandes. Donc, c'est positif, mais de manière marginale.