L’impact de la pandémie sur l’économie se fait sentir partout au pays, même si les régions commencent à rouvrir. Il s’agit peut-être d’une occasion pour les petites entreprises de modifier leur approche et de réorganiser leurs activités. Les sœurs Rebecca et Mandy Wolfe, qui ont lancé Mandy’s Salades gourmandes, une chaîne de restaurant au Québec, nous parlent de la façon dont leur ingéniosité les a aidées au cours des derniers mois. Puis, Kim Parlee et Chris Gandhu, planificateur pour les clients à valeur nette élevée, Gestion de patrimoine TD, discutent de ce que les entreprises peuvent faire pour affronter la tempête.
Bonjour et bienvenue. Je suis Kim Parlee. Merci de vous joindre à nous aujourd’hui. Les retombées économiques se font sentir partout au pays, même si certaines régions commencent à rouvrir. C’est particulièrement vrai pour de nombreuses petites entreprises. Mandy et Rebecca Wolfe sont deux sœurs derrière Mandy’s Gourmet Salads à Montréal. Elles avaient de grands projets d’expansion, et ceux-ci ont été déraillés.
Mandy’s s’est plutôt réorientée, ce qui a lui a permis non seulement de survivre, mais aussi de prospérer. Voici leur histoire.
Bonjour, je m’appelle Mandy Wolfe.
Je m’appelle Rebecca Wolfe. Nous sommes les sœurs derrière Mandy’s Salads.
[MUSIQUE]
Mandy’s est une chaîne de restaurants à salade ici à Montréal. Nous avons commencé il y a 16 ans à l’arrière d’un magasin de vêtements à Westmount. Aujourd’hui, nous avons huit emplacements à Montréal.
Nous sommes parties en vacances en famille au début de la relâche scolaire et sommes revenues dans un tout nouveau monde en fermeture graduelle en raison de la COVID-19.
Nous étions quelque peu incrédules, mais aussi paniquées et effrayées, comme tout commençait à fermer.
Nous avons eu de nombreuses discussions tous les jours, pas seulement entre Mandy et moi, mais avec l’ensemble de nos équipes. Les renseignements fournis par le gouvernement changeaient constamment. Le moral de notre personnel était en train de changer. Nous ne savions pas vraiment comment gérer tout ça. C’était tout nouveau pour nous.
Quand Beck et moi nous sommes rendu compte que nous ne pouvions offrir que la livraison et les commandes à emporter, nous avons discuté de comment nous allions traverser cette période au moyen de zones vertes et de zones de sécurité désignées.
Ici, tout le monde pratique très bien la distanciation sociale. Et nous avons des zones fermées.
Nous avons trouvé la façon la plus efficace et la plus sécuritaire de servir les clients. Nous devions veiller à la sécurité de nos employés et nous assurer que tous se sentent à l’aise et en sécurité lorsqu’ils préparent de la nourriture, viennent chercher de la nourriture, livrent de la nourriture, etc. Nous nous sommes vite rendu compte qu’aller à l’épicerie pour acheter des articles de base… Vous savez, nous sommes mères, nous avons beaucoup d’enfants à la maison. Il était de moins en moins facile et plaisant pour nos maris d’aller faire l’épicerie, il y avait de plus en plus de restrictions.
Nous avons décidé de préparer des boîtes de fruits et légumes frais. Nous avons aussi mis au point des trousses de repas pour réduire le stress lié à la planification des repas pour la semaine. Les gens ont vraiment aimé l’idée et nous étions heureuses d’offrir ce service aux personnes qui étaient coincées à la maison.
Welcome Collective est un organisme que Mandy et moi avons aidé à fonder en 2017.
L’organisme aide les demandeurs d’asile, une fois qu’ils ont franchi la frontière du Québec, à s’installer ici. Nous leur fournissons des meubles et des articles de base dont ils ont besoin. Quand la COVID-19 a frappé Montréal, nous avons transformé notre initiative en aide alimentaire plutôt qu’en ramassage de meubles.
Nous avons évidemment accès de la nourriture, et nous étions très heureuses de préparer des boîtes d’aliments Mandy’s pour ces familles. Mandy et moi allions personnellement livrer ces trousses alimentaires aux familles de demandeurs d’asile de Montréal.
C’est un peu venteux aujourd’hui, mais nous sommes à l’Hôpital général juif.
Nous avons un dîner pour les travailleurs de K10. Nous avons pu donner de la nourriture aux travailleurs de la santé des hôpitaux et des CHSLD, qui au Québec sont nos établissements de soins de longue durée pour les aînés. Ça a été une sorte d’élan vers l’avant, et les gens ont commencé à communiquer avec nous pour nous dire : « Nous aimerions vous aider.
Nous craignons de nous rendre sur place, mais est-ce que nous pouvons payer le repas et vous le faire livrer? » Et c’est ce que nous avons fait. À l’heure actuelle, on peut dire que nous sommes en mode reprise. Je pense que lorsqu’une personne ou une organisation fait face à une crise, la façon dont elle y fait face et, espérons-le, la surmonte, vient à la définir. Vous savez, un pour tous et tous pour un.
Nous sommes plus sûres que notre entreprise pourra survivre à la COVID-19. Je ne sais pas. Je pense que nous sommes prêtes pour à peu près toutes les éventualités.
Comme vous pouvez le voir, ça a été une belle histoire pour Mandy’s. Mais la grande question pour beaucoup de petites entreprises, c’est comment elles peuvent se réorienter et survivre. Chris Gandhu est planificateur pour les clients à valeur nette élevée à Gestion de patrimoine TD. Chris, c’est un plaisir de te voir. L’histoire de Mandy’s nous a montré un exemple de changement de cap. Quelles mesures dirais-tu que Mandy’s a prises et qui sont le genre de choses que d’autres entreprises devraient faire?
Eh bien… Mandy’s a cerné un besoin et a utilisé ses ressources existantes pour combler ce besoin. Mais ce qui est tout aussi important, c’est que l’entreprise a utilisé les médias sociaux pour informer ses clients des changements apportés à ses activités pour servir la communauté et de la façon dont elle allait assurer la sécurité de ses clients et de ses employés.
Nous avons vu beaucoup de dextérité et de souplesse de la part de Mandy’s. Mais la réalité pour beaucoup d’entreprises, c’est que leurs activités sont réduites. La baisse de la demande a entraîné un problème de flux de trésorerie. Je pense que c’est la principale préoccupation de bon nombre d’entreprises. Que devraient faire les entreprises pour surmonter le manque de liquidités?
Eh bien… Tu as raison, c’est un thème récurrent. Il faut respecter les budgets.
Examiner les dépenses d’exploitation encore et encore, car le moment est venu de faire preuve d’austérité. Comme tu l’as dit, les liquidités sont extrêmement prisées dans l’environnement actuel, que ce soit parce qu’elles peuvent nous aider à survivre au ralentissement
ou, de façon plus opportuniste, s’il y a un concurrent que vous pouvez acquérir. C’est le moment de le faire. Vous pourriez peut-être aussi acquérir des actifs ou de l’équipement à une fraction du coût si une autre entreprise est en liquidation. Voilà donc les stratégies à envisager.
Qu’en est-il de l’idée de se préparer à ce qui pourrait venir? Nous pourrions observer des vagues et de nouvelles périodes de confinement dans un avenir rapproché. Qu’est-ce que les entreprises peuvent faire pour s’y préparer?
Eh bien… Maintenant que nous ne sommes pas en situation de confinement, il faut réfléchir aux réussites et aux possibilités d’amélioration des entreprises.
La plupart des entreprises n’étaient pas préparées et n’avaient pas de plan pour prendre les décisions qui s’imposent. Qui doit travailler à distance? Qui est un employé essentiel? Comment allons-nous nous y prendre?
Nous avons tous dû nous poser ces questions. Nous avons peut-être aussi documenté le tout, ou encore établi des processus et des procédures officiels. Je dirais aussi que c’est le moment d’élaborer un plan financier et ensuite de le mettre à l’épreuve pour s’assurer que l’on peut continuer à opérer en cas, comme tu l’as mentionné, de deuxième vague ou de ralentissement ultérieur.
On parle d’élaborer un plan financier. Certains pourraient avoir besoin d’aide à cet égard. Je sais que ça peut paraître opportuniste, mais c’est le moment d’offrir votre expertise pour réfléchir à tout ça et communiquer avec des professionnels.
Tout à fait. Les entreprises sont complexes. Comme elles ont de multiples facettes, elles ne peuvent pas compter sur un seul professionnel. Il faut une approche multidisciplinaire. Que ce soit votre gestionnaire de fonds, votre banquier, votre avocat ou votre comptable, tout le monde doit travailler de concert. Et il faut communiquer de part et d’autre. Ils doivent savoir ce qui se passe au sein de votre entreprise pour pouvoir vous aider en cas de problème.
Un dernier mot? Y a-t-il quelque chose que les entreprises devraient vraiment garder à l’esprit?
Dans ce contexte incertain, je pense qu’il est toujours important d’avoir une protection contre les créanciers. Si j’étais entrepreneur, je m’assurerais que mon risque commercial est limité à mon entreprise et n’a aucune incidence sur mes actifs personnels. Pour y parvenir, normalement, on s’assure qu’il y a séparation entre nos actifs et ceux de l’entreprise. Si ce n’est pas déjà fait, songez à constituer une société. Si votre entreprise est constituée en société, assurez-vous que les revenus intermédiaires sont extraits ou transférés à une société de portefeuille et ne restent pas au sein du groupe opérationnel.
Chris, c’est toujours un plaisir de te parler. Merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd’hui.
Merci, Kim.
C’était Chris Gandhu, planificateur pour les clients à valeur nette élevée, de Calgary. À notre retour, nous verrons pourquoi gérer activement votre portefeuille pourrait être beaucoup plus important maintenant en raison de l’incertitude persistante. Nous parlons à Michael Craig, chef, Répartition des actifs, Gestion de Placements TD.
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