
Certaines entreprises technos ne font pas que survivre durant la pandémie, elles font des affaires en or, car les consommateurs confinés passent au numérique. Anthony Okolie et Christian Medeiros, gestionnaire adjoint de portefeuille, Gestion de Placements TD, discutent des entreprises technos des marchés émergents qui se démarquent.
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[MUSIQUE]
Christian, jusqu’à présent, 2020 semble être propice au rendement de la technologie sur les marchés nord-américains. Aux États-Unis, bien sûr, les actions technologiques surpassent l’ensemble des marchés. Le NASDAQ a clôturé au-dessus de 10 000 pour la toute première fois. Qu’est-ce qui s’est passé pour les actions technologiques dans les marchés émergents?
Merci, Anthony. C’est vraiment un phénomène mondial. La dernière fois qu’on s’est parlé, on mentionnait que certaines sociétés technologiques des marchés émergents tentaient vraiment de transformer leur pays en économie numérique. Les répercussions de la COVID ont vraiment accéléré cette tendance. Et nous observons le rendement des sociétés que nous suivons de très près par rapport aux indices de référence des marchés émergents, mais qui surpassent même les autres sociétés du secteur des technologies dans les marchés développés.
Parlant de la COVID, comment l’expérience des marchés émergents se compare-t-elle à celle de l’Occident en ce qui a trait aux mesures de confinement imposées par le gouvernement et au soutien budgétaire du gouvernement pour l’économie?
Oui, donc pour de nombreux marchés émergents, en particulier ceux des pays à revenu faible ou moyen, ils n’ont pas la même capacité en matière de santé que nous en ce qui a trait aux lits des soins intensifs. Il pourrait être plus difficile pour eux d’effectuer des tests et de faire le suivi des contacts. La plupart du temps, leurs populations sont aussi beaucoup plus denses, ce qui rend la distanciation sociale plus difficile.
Un grand nombre de ces pays ont opté pour des mesures plus strictes et plus rigoureuses que celles que nous avons adoptées dans certains des pays développés similaires au nôtre, y compris les couvre-feux, les ordres de confinement, etc., tout en n’ayant pas les capacités financières nécessaires pour maintenir ces mesures. Ils ont donc vécu une expérience beaucoup plus difficile que la nôtre, avec moins d’infrastructures pour gérer cette situation.
Parlons de l’accélération de la technologie. La technologie est-elle adoptée plus rapidement dans les marchés émergents qu’en Occident?
Oui, donc si on regarde les marchés émergents, on voit qu’il y a un taux de pénétration d’environ 5 % pour le commerce électronique, par exemple, alors qu’à l’échelle mondiale, il est d’environ 15 %. Mais les taux de croissance dans les marchés émergents sont peut-être de 20 ou 30 %, ce qui dépasse de loin ce que nous voyons dans les marchés développés. Nous avons également constaté une accélération de cette tendance en raison de la COVID.
McKinsey a estimé que ces tendances dans le domaine des technologies de grande consommation avaient peut-être été devancées de cinq ans dans les marchés développés. Mais The Times of India a publié un bon article sur la façon dont cela a fait avancer ces tendances sur les marchés émergents d’environ 20 ans. Et c’est ce que nous constatons lorsque nous examinons un grand nombre de communiqués et de rapports trimestriels des entreprises que nous suivons, comme Sea Limited ou MercadoLibre, qui affirment qu’il s’agit d’une tendance soutenue et significative pour accélérer ces changements technologiques.
Maintenant, quand on regarde du côté de l’Occident, les sociétés technologiques comme Amazon, bien sûr, et Shopify, ont vraiment prospéré durant la pandémie de COVID-19. Qui sont les gagnants dans les marchés émergents, et comment se comparent-ils?
Oui, les noms que nous aimons tendent à être ceux qui reflètent vraiment l’ensemble de l’économie numérique, tout le cycle de vie numérique. Des entreprises comme MercadoLibre, Sea Limited, qui font du commerce électronique. Elles disposent d’une technologie financière. Elles tendent aussi à offrir des services de divertissement.
Par exemple, Sea Limited a constaté une forte adoption et une forte expansion de ses activités de commerce électronique au cours du trimestre, pendant la COVID. Mais ce qu’elles ont aussi vu, c’est que, parce qu’il s’agit d’un marché, elles sont en mesure de rapidement réorienter leur gamme de produits vers les biens de consommation de base et les produits de soins de santé, qui étaient difficiles à obtenir pour les consommateurs en raison des mesures de confinement. Elles ont donc vraiment répondu à ces besoins, et elles pensent qu’elles ont gagné beaucoup de clients fidèles.
Si vous regardez du côté de la technologie financière, pour MercadoLibre, qui essaie de mettre sur pied une branche vraiment solide dans ce domaine en Amérique latine, nous constatons que de nouveaux vendeurs ont adopté la plateforme parce qu’ils ne pouvaient plus vendre hors ligne. Et même leurs clients actuels, ils ont commencé à adopter les portefeuilles électroniques. Et ça devient vraiment une menace pour des entreprises comme Visa ou Mastercard, potentiellement.
Enfin, sur le plan du divertissement, Sea Limited possède l’un des jeux mobiles les plus populaires à l’échelle mondiale, en particulier en Asie du Sud-Est. Les gens sont coincés à la maison. Ils ont besoin de faire quelque chose. Au cours du trimestre, plus de 400 millions d’utilisateurs ont joué à leur jeu mobile le plus populaire. Dans le cadre de notre style de vie numérique, qui nous a été imposé au cours du dernier trimestre, nous avons constaté une grande adoption pour chacun des segments de ces entreprises.
Compte tenu de tout cela, quelles sont vos perspectives à court et à long terme pour les sociétés technologiques des marchés émergents?
Oui, alors, encore une fois, la dernière fois que nous nous sommes parlé, nous étions assez confiants quant à la numérisation des économies, en particulier du côté des consommateurs, au cours des 10 prochaines années. Compte tenu de l’attrait que cela représente, nous sommes encore plus confiants que nous l’étions avant, tout comme les équipes de direction de ces entreprises.
Pour ce qui est du court terme, ces actions ont connu d’énormes poussées... peut-être 100 % par année pour certains titres. Il est donc possible qu’il y ait un repli à court terme, surtout si les investisseurs tentent de faire une rotation vers les titres cycliques des marchés émergents à mesure que les économies se redressent. Mais à long terme, notre conviction est plus forte que jamais.
Christian, merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé.
Merci.
[MUSIQUE]
Christian, jusqu’à présent, 2020 semble être propice au rendement de la technologie sur les marchés nord-américains. Aux États-Unis, bien sûr, les actions technologiques surpassent l’ensemble des marchés. Le NASDAQ a clôturé au-dessus de 10 000 pour la toute première fois. Qu’est-ce qui s’est passé pour les actions technologiques dans les marchés émergents?
Merci, Anthony. C’est vraiment un phénomène mondial. La dernière fois qu’on s’est parlé, on mentionnait que certaines sociétés technologiques des marchés émergents tentaient vraiment de transformer leur pays en économie numérique. Les répercussions de la COVID ont vraiment accéléré cette tendance. Et nous observons le rendement des sociétés que nous suivons de très près par rapport aux indices de référence des marchés émergents, mais qui surpassent même les autres sociétés du secteur des technologies dans les marchés développés.
Parlant de la COVID, comment l’expérience des marchés émergents se compare-t-elle à celle de l’Occident en ce qui a trait aux mesures de confinement imposées par le gouvernement et au soutien budgétaire du gouvernement pour l’économie?
Oui, donc pour de nombreux marchés émergents, en particulier ceux des pays à revenu faible ou moyen, ils n’ont pas la même capacité en matière de santé que nous en ce qui a trait aux lits des soins intensifs. Il pourrait être plus difficile pour eux d’effectuer des tests et de faire le suivi des contacts. La plupart du temps, leurs populations sont aussi beaucoup plus denses, ce qui rend la distanciation sociale plus difficile.
Un grand nombre de ces pays ont opté pour des mesures plus strictes et plus rigoureuses que celles que nous avons adoptées dans certains des pays développés similaires au nôtre, y compris les couvre-feux, les ordres de confinement, etc., tout en n’ayant pas les capacités financières nécessaires pour maintenir ces mesures. Ils ont donc vécu une expérience beaucoup plus difficile que la nôtre, avec moins d’infrastructures pour gérer cette situation.
Parlons de l’accélération de la technologie. La technologie est-elle adoptée plus rapidement dans les marchés émergents qu’en Occident?
Oui, donc si on regarde les marchés émergents, on voit qu’il y a un taux de pénétration d’environ 5 % pour le commerce électronique, par exemple, alors qu’à l’échelle mondiale, il est d’environ 15 %. Mais les taux de croissance dans les marchés émergents sont peut-être de 20 ou 30 %, ce qui dépasse de loin ce que nous voyons dans les marchés développés. Nous avons également constaté une accélération de cette tendance en raison de la COVID.
McKinsey a estimé que ces tendances dans le domaine des technologies de grande consommation avaient peut-être été devancées de cinq ans dans les marchés développés. Mais The Times of India a publié un bon article sur la façon dont cela a fait avancer ces tendances sur les marchés émergents d’environ 20 ans. Et c’est ce que nous constatons lorsque nous examinons un grand nombre de communiqués et de rapports trimestriels des entreprises que nous suivons, comme Sea Limited ou MercadoLibre, qui affirment qu’il s’agit d’une tendance soutenue et significative pour accélérer ces changements technologiques.
Maintenant, quand on regarde du côté de l’Occident, les sociétés technologiques comme Amazon, bien sûr, et Shopify, ont vraiment prospéré durant la pandémie de COVID-19. Qui sont les gagnants dans les marchés émergents, et comment se comparent-ils?
Oui, les noms que nous aimons tendent à être ceux qui reflètent vraiment l’ensemble de l’économie numérique, tout le cycle de vie numérique. Des entreprises comme MercadoLibre, Sea Limited, qui font du commerce électronique. Elles disposent d’une technologie financière. Elles tendent aussi à offrir des services de divertissement.
Par exemple, Sea Limited a constaté une forte adoption et une forte expansion de ses activités de commerce électronique au cours du trimestre, pendant la COVID. Mais ce qu’elles ont aussi vu, c’est que, parce qu’il s’agit d’un marché, elles sont en mesure de rapidement réorienter leur gamme de produits vers les biens de consommation de base et les produits de soins de santé, qui étaient difficiles à obtenir pour les consommateurs en raison des mesures de confinement. Elles ont donc vraiment répondu à ces besoins, et elles pensent qu’elles ont gagné beaucoup de clients fidèles.
Si vous regardez du côté de la technologie financière, pour MercadoLibre, qui essaie de mettre sur pied une branche vraiment solide dans ce domaine en Amérique latine, nous constatons que de nouveaux vendeurs ont adopté la plateforme parce qu’ils ne pouvaient plus vendre hors ligne. Et même leurs clients actuels, ils ont commencé à adopter les portefeuilles électroniques. Et ça devient vraiment une menace pour des entreprises comme Visa ou Mastercard, potentiellement.
Enfin, sur le plan du divertissement, Sea Limited possède l’un des jeux mobiles les plus populaires à l’échelle mondiale, en particulier en Asie du Sud-Est. Les gens sont coincés à la maison. Ils ont besoin de faire quelque chose. Au cours du trimestre, plus de 400 millions d’utilisateurs ont joué à leur jeu mobile le plus populaire. Dans le cadre de notre style de vie numérique, qui nous a été imposé au cours du dernier trimestre, nous avons constaté une grande adoption pour chacun des segments de ces entreprises.
Compte tenu de tout cela, quelles sont vos perspectives à court et à long terme pour les sociétés technologiques des marchés émergents?
Oui, alors, encore une fois, la dernière fois que nous nous sommes parlé, nous étions assez confiants quant à la numérisation des économies, en particulier du côté des consommateurs, au cours des 10 prochaines années. Compte tenu de l’attrait que cela représente, nous sommes encore plus confiants que nous l’étions avant, tout comme les équipes de direction de ces entreprises.
Pour ce qui est du court terme, ces actions ont connu d’énormes poussées... peut-être 100 % par année pour certains titres. Il est donc possible qu’il y ait un repli à court terme, surtout si les investisseurs tentent de faire une rotation vers les titres cycliques des marchés émergents à mesure que les économies se redressent. Mais à long terme, notre conviction est plus forte que jamais.
Christian, merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé.
Merci.
[MUSIQUE]