
La volatilité extrême que nous observons sur les marchés boursiers cette année pousse les investisseurs à rechercher la stabilité. Les infrastructures constituent une catégorie d’actif susceptible de procurer un revenu plus prévisible. Kim Parlee en discute avec Jeff Mouland, chef, Investissements en infrastructures à Gestion de Placements TD.
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[MUSIQUE]
Avec l’extrême volatilité qu’on observe sur le marché boursier, beaucoup d’investisseurs sont à la recherche d’une certaine stabilité. Les actifs d’infrastructure font partie de ceux dont les revenus sont assez prévisibles, mais ils ne se valent pas tous. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Jeff Mouland. Il est chef, Investissements en infrastructures à Gestion de Placements TD. Jeff, contente de vous voir. J’entre tout de suite dans le vif du sujet. On va voir un graphique dans une minute, mais d’abord, pouvez-vous nous dire rapidement ce que vous pensez des actifs d’infrastructure, et pourquoi ils ne se valent pas tous?
Oui. Merci de m’avoir invité Kim. L’année qu’on vient de vivre avec la pandémie nous a bien montré que tous les actifs ne se valent pas. Traditionnellement, les actifs d’infrastructure donnent de bons rendements réguliers, mais cette année, bien sûr, il y a eu des différences. En gros, c’est vraiment la façon dont vous avez construit votre portefeuille qui va déterminer le genre de rendement que vous aurez cette année.
Par exemple, les actifs liés au PIB, comme les aéroports, souffrent beaucoup dans la conjoncture actuelle. Le ralentissement du trafic aérien et la baisse des revenus des aéroports posent de gros problèmes dans ce secteur du marché des infrastructures. À mon avis, il va falloir plusieurs années avant de revenir à la normale... si tant est qu’on puisse parler de « normale » à l’heure actuelle.
Par contre, les services publics et l’énergie renouvelable ont donné de bons rendements et se portent toujours très bien. C’est l’une des catégories d’actifs que les investisseurs en infrastructures privilégient en ce moment, surtout après... ou plutôt en cette année de pandémie. Quand on regarde les activités du quatrième trimestre cette année, on voit que ces actifs se négocient à des cours très solides. Ça vous donne un exemple de domaine où les choses sont très différentes de ce qui passe pour l’aviation.
Mmm. J’aimerais qu’on regarde un graphique fourni par votre équipe, qui montre, je crois, des modèles de revenus. Ça complète ce que vous disiez à propos du risque plus faible avec des revenus plus prévisibles, ou à l’inverse, des revenus moins prévisibles et du risque plus élevé. Vous pourriez peut-être nous dire comment vous avez positionné vos investissements en infrastructures en ce moment, et pour l’avenir.
Essentiellement, le graphique montre les différents profils de risque des revenus contractuels. En gros, les investisseurs misent sur l’intégrité et la visibilité du flux de rentrées. Et ça varie vraiment d’une extrémité à l’autre du spectre. On voit que les actifs liés au PIB, comme je disais, l’aviation, les ports ou les routes à péage sont à l’extrémité la plus haute. Ainsi, même si les rendements peuvent être un peu meilleurs, la certitude des revenus est bien moins grande.
À l’opposé, on a les projets axés sur la disponibilité, comme le transport, la production à forfait, autour de l’énergie renouvelable, etc. C’est avec ce genre de certitude de revenus que je pense qu’il y a le moins de risque dans ce monde de la COVID.
On est bien positionnés. Je veux dire qu’on est certainement prudents dans nos placements de base, de base plus, et on privilégie les investissements contractuels sur ce graphique. Je dirais qu’environ 92 ou 93 % de notre portefeuille comporte une certaine forme de revenus contractuels. Donc, dans ce monde de la COVID, notre rendement a été bon.
Et à l’avenir, je ne pense pas que notre stratégie va beaucoup changer. On s’est vraiment concentrés sur la gestion de la liquidité des actifs cette année pour s’assurer du rendement. Et avec ce qu’on a vu dans le passé, la sécurité et la certitude des actifs vont faire partie de notre stratégie pour la suite. Donc on n’imagine vraiment pas notre stratégie beaucoup changer pour ce qui est de la composition de l’actif de notre portefeuille.
Donc, même si le rendement économique reste la condition préalable à tout investissement, notre méthodologie suit une politique environnementale, sociale et de gouvernance. Ça tourne, par exemple, autour de l’énergie propre et durable. On a un solide portefeuille dans l’énergie éolienne et solaire, le traitement des déchets, le stockage des batteries, et on se lance dans l’hydro. On investit en Scandinavie, en Irlande, aux États-Unis et au Canada. Le volet énergie verte et durable de notre philosophie de placement va toujours être au cœur de nos directives environnementales, sociales et de gouvernance.
On croit vraiment à l’investissement éthique, et les normes de travail et la gouvernance de nos partenaires sont importantes. Et parmi les partenaires avec qui on travaille, on est très fiers de ce qu’on fait avec les Premières Nations ici, au Canada. Les Premières Nations font partie de notre fonds depuis sa création, et on a investi à leurs côtés dans des projets au Canada.
Justement, je me demandais si vous pouviez nous parler de deux projets – désolée, on n’a plus beaucoup de temps – un projet de transmission avec les Premières Nations, et un projet de stockage d’énergie en Alberta qui sort de l’ordinaire?
Oui, bien sûr. Vous parlez de la ligne de transmission en Alberta. C’est une concession de 35 ans avec de solides revenus fondés sur la disponibilité. Pour ce projet, on a sept communautés autochtones comme partenaires d’investissement. On est très contents. C’est une bonne diversification pour nos investisseurs et en même temps, c’est de la valeur générationnelle pour les Premières Nations qui participent. On espère pouvoir reproduire ce modèle dans d’autres territoires au Canada. Ça fait partie de notre stratégie de croissance au pays.
L’autre projet dont vous parlez, c’est le projet de stockage de batteries. On a un portefeuille d’actifs en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan dans les secteurs de l’énergie et de la production d’énergie. On a récemment signé des contrats et commencé à construire environ 60 mégawatts d’installations de stockage batteries dans la province. Et vous avez tout à fait raison, ce n’est pas ce à quoi on s’attend quand on pense à l’Alberta, mais ça fait partie de leur politique de verdissement et de réduction de l’empreinte carbone de la nouvelle génération.
Dites-moi Jeff, quels types d’investisseurs devraient s’intéresser aux infrastructures?
Jeff, c’est toujours un plaisir.
Merci beaucoup.
[MUSIQUE]
Avec l’extrême volatilité qu’on observe sur le marché boursier, beaucoup d’investisseurs sont à la recherche d’une certaine stabilité. Les actifs d’infrastructure font partie de ceux dont les revenus sont assez prévisibles, mais ils ne se valent pas tous. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Jeff Mouland. Il est chef, Investissements en infrastructures à Gestion de Placements TD. Jeff, contente de vous voir. J’entre tout de suite dans le vif du sujet. On va voir un graphique dans une minute, mais d’abord, pouvez-vous nous dire rapidement ce que vous pensez des actifs d’infrastructure, et pourquoi ils ne se valent pas tous?
Oui. Merci de m’avoir invité Kim. L’année qu’on vient de vivre avec la pandémie nous a bien montré que tous les actifs ne se valent pas. Traditionnellement, les actifs d’infrastructure donnent de bons rendements réguliers, mais cette année, bien sûr, il y a eu des différences. En gros, c’est vraiment la façon dont vous avez construit votre portefeuille qui va déterminer le genre de rendement que vous aurez cette année.
Par exemple, les actifs liés au PIB, comme les aéroports, souffrent beaucoup dans la conjoncture actuelle. Le ralentissement du trafic aérien et la baisse des revenus des aéroports posent de gros problèmes dans ce secteur du marché des infrastructures. À mon avis, il va falloir plusieurs années avant de revenir à la normale... si tant est qu’on puisse parler de « normale » à l’heure actuelle.
Par contre, les services publics et l’énergie renouvelable ont donné de bons rendements et se portent toujours très bien. C’est l’une des catégories d’actifs que les investisseurs en infrastructures privilégient en ce moment, surtout après... ou plutôt en cette année de pandémie. Quand on regarde les activités du quatrième trimestre cette année, on voit que ces actifs se négocient à des cours très solides. Ça vous donne un exemple de domaine où les choses sont très différentes de ce qui passe pour l’aviation.
Mmm. J’aimerais qu’on regarde un graphique fourni par votre équipe, qui montre, je crois, des modèles de revenus. Ça complète ce que vous disiez à propos du risque plus faible avec des revenus plus prévisibles, ou à l’inverse, des revenus moins prévisibles et du risque plus élevé. Vous pourriez peut-être nous dire comment vous avez positionné vos investissements en infrastructures en ce moment, et pour l’avenir.
Essentiellement, le graphique montre les différents profils de risque des revenus contractuels. En gros, les investisseurs misent sur l’intégrité et la visibilité du flux de rentrées. Et ça varie vraiment d’une extrémité à l’autre du spectre. On voit que les actifs liés au PIB, comme je disais, l’aviation, les ports ou les routes à péage sont à l’extrémité la plus haute. Ainsi, même si les rendements peuvent être un peu meilleurs, la certitude des revenus est bien moins grande.
À l’opposé, on a les projets axés sur la disponibilité, comme le transport, la production à forfait, autour de l’énergie renouvelable, etc. C’est avec ce genre de certitude de revenus que je pense qu’il y a le moins de risque dans ce monde de la COVID.
On est bien positionnés. Je veux dire qu’on est certainement prudents dans nos placements de base, de base plus, et on privilégie les investissements contractuels sur ce graphique. Je dirais qu’environ 92 ou 93 % de notre portefeuille comporte une certaine forme de revenus contractuels. Donc, dans ce monde de la COVID, notre rendement a été bon.
Et à l’avenir, je ne pense pas que notre stratégie va beaucoup changer. On s’est vraiment concentrés sur la gestion de la liquidité des actifs cette année pour s’assurer du rendement. Et avec ce qu’on a vu dans le passé, la sécurité et la certitude des actifs vont faire partie de notre stratégie pour la suite. Donc on n’imagine vraiment pas notre stratégie beaucoup changer pour ce qui est de la composition de l’actif de notre portefeuille.
- Je sais que les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance influencent beaucoup l’approche de Gestion de Placements TD pour la valorisation de tous les placements, dont les vôtres, j’imagine. Vous pourriez peut-être nous parler de l’impact que ça a sur votre prise de décision? Si possible avec un ou deux bons exemples, comme le projet avec les Premières Nations et le stockage de batteries en Alberta.
- Oui, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance sont une clé à long terme. On est un investisseur durable à long terme. On est structurés comme une société d’investissement à capital variable. Donc, les décisions de placement qu’on prend sont généralement censées être à long terme. On a adopté une politique environnementale, sociale et de gouvernance très précise dans l’intérêt de nos investisseurs. Ça définit la méthodologie pour nos placements dans tous les territoires, que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou ailleurs. Et ça nous permet d’avoir une approche uniforme.
Donc, même si le rendement économique reste la condition préalable à tout investissement, notre méthodologie suit une politique environnementale, sociale et de gouvernance. Ça tourne, par exemple, autour de l’énergie propre et durable. On a un solide portefeuille dans l’énergie éolienne et solaire, le traitement des déchets, le stockage des batteries, et on se lance dans l’hydro. On investit en Scandinavie, en Irlande, aux États-Unis et au Canada. Le volet énergie verte et durable de notre philosophie de placement va toujours être au cœur de nos directives environnementales, sociales et de gouvernance.
On croit vraiment à l’investissement éthique, et les normes de travail et la gouvernance de nos partenaires sont importantes. Et parmi les partenaires avec qui on travaille, on est très fiers de ce qu’on fait avec les Premières Nations ici, au Canada. Les Premières Nations font partie de notre fonds depuis sa création, et on a investi à leurs côtés dans des projets au Canada.
Justement, je me demandais si vous pouviez nous parler de deux projets – désolée, on n’a plus beaucoup de temps – un projet de transmission avec les Premières Nations, et un projet de stockage d’énergie en Alberta qui sort de l’ordinaire?
Oui, bien sûr. Vous parlez de la ligne de transmission en Alberta. C’est une concession de 35 ans avec de solides revenus fondés sur la disponibilité. Pour ce projet, on a sept communautés autochtones comme partenaires d’investissement. On est très contents. C’est une bonne diversification pour nos investisseurs et en même temps, c’est de la valeur générationnelle pour les Premières Nations qui participent. On espère pouvoir reproduire ce modèle dans d’autres territoires au Canada. Ça fait partie de notre stratégie de croissance au pays.
L’autre projet dont vous parlez, c’est le projet de stockage de batteries. On a un portefeuille d’actifs en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan dans les secteurs de l’énergie et de la production d’énergie. On a récemment signé des contrats et commencé à construire environ 60 mégawatts d’installations de stockage batteries dans la province. Et vous avez tout à fait raison, ce n’est pas ce à quoi on s’attend quand on pense à l’Alberta, mais ça fait partie de leur politique de verdissement et de réduction de l’empreinte carbone de la nouvelle génération.
Dites-moi Jeff, quels types d’investisseurs devraient s’intéresser aux infrastructures?
- Pour ceux qui souhaitent se lancer sur le marché alternatif, les infrastructures sont un choix évident. Le rendement à long terme est prévisible, le portefeuille est équilibré, au pays et ailleurs, et il y a des placements verts qui seront durables à long terme. Les investisseurs institutionnels des caisses de retraite, et à la TD, on veut évoluer et attirer d’autres investisseurs avec des fonds d’actifs réels. C’est le genre d’investisseurs qu’on recherche.
Jeff, c’est toujours un plaisir.
Merci beaucoup.
[MUSIQUE]